Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Détenu 40 ans pour le meurtre d'un enfant, Patrick Henry est mort Dim 03 Déc 2017, 6:48 am | |
| Détenu 40 ans pour le meurtre d'un enfant, Patrick Henry est mort
Le figaro.fr AFP, Reuters Agences [*]Mis à jour le 03/12/2017 à 18:24 [*]Publié le 03/12/2017 à 17:44
Ce prisonnier, l'un des plus célèbres de France, avait échappé de peu à la guillotine grâce à l'un de ses avocats, Robert Badinter. Libéré en septembre dernier pour raison de santé, il est mort dimanche d'un cancer du poumon.
Il avait échappé à la peine de mort grâce à l'un de ses avocats, un certain Robert Badinter. Mais Patrick Henry aura passé le reste de sa vie en prison, avant d'obtenir une suspension de peine le 15 septembre dernier pour raisons de santé.
«Il est mort dimanche» matin «d'un cancer du poumon», a déclaré Martine Veys, une amie qui lui avait trouvé un logement à sa sortie de prison. Il avait 64 ans.
Emprisonné pendant 40 ans pour le meurtre d'un enfant, il était devenu l'un des détenus les plus célèbres de France. Atteint d'un cancer du poumon, il avait été libéré par décision de justice, son état de santé étant «durablement incompatible avec la détention».
Patrick Henry avait été condamné en 1977 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du petit Philippe Bertrand, âgé de 7 ans. À sa sortie de prison en septembre dernier, ses proches «s'étaient réjouis de cette 'dernière victoire sur les murs' et conjuraient avec lui sa brièveté», a dit son avocat Maître Hugo Lévy.
Ne pas «couper vivant un homme en deux» Patrick Henry fut aussi en son temps un symbole de la lutte contre la peine de mort en France. Par sa personnalité et la nature de son crime, il y avait contre lui une brutale unanimité pour réclamer la mort. Des ministres comme Michel Poniatowski à l'Intérieur, et Jean Lecanuet à la Justice s'y associaient. À l'opposé, une partie des intellectuels, des journalistes, des responsables politiques et religieux s'était au contraire opposé à une telle condamnation. Son procès va devenir celui de la peine de mort, contre laquelle ses avocats vont concentrer leurs plaidoiries. La pudeur des parents du petit Philippe Bertrand, dont l'avocat était abolitionniste, les y aide.
Lors du procès, Robert Badinter, un abolitionniste viscéral, prend les jurés un par un, les yeux dans les yeux, les enjoint de ne pas «couper vivant un homme en deux». Et les dissuade de délayer leur responsabilité dans l'espoir d'une grâce présidentielle rendue inimaginable par l'exécution controversée, six mois plus tôt, de Christian Ranucci pour le meurtre d'une fillette. Promise par le candidat François Mitterrand devenu président, l'abolition est un des premiers textes de la gauche soumis au Parlement en 1981, alors que les Français sont encore pour la peine de mort à 62%. Robert Badinter, qui a troqué la robe de l'avocat contre le complet du ministre, prononce devant les députés sa dernière plaidoirie. Le oui l'emporte par 363 voix (dont 11 RPR, parmi lesquels Jacques Chirac, et 20 UDF) contre 117. La loi est promulguée le 10 octobre 1981.
Patrick Henry était ensuite devenu un visage de la réinsertion, obtenant en 2001, après 25 ans de détention, une libération conditionnelle. Mais il avait très vite cassé son image d'ex-détenu modèle: interpellé avec près de 10 kilos de cannabis en Espagne en 2002, il était retourné derrière les barreaux. Il avait ensuite présenté plusieurs demandes de libération conditionnelle, sans succès jusqu'au 15 septembre. «Depuis le 16 septembre, malgré la douleur physique et la lourdeur des soins, il a eu des moments de bonheur comme jamais il en a connu», a confié Martine Veys.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/12/03/01016-20171203ARTFIG00146-detenu-40-ans-pour-le-meurtre-d-un-enfant-patrick-henry-est-mort.php |
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