Flot de miracles pour béatifier Jean-Paul II
RAFAL, jeune Polonais originaire de Lubaczow atteint d'un cancer des noeuds lymphatiques, a guéri de manière inexpliquée après une audience privée avec Jean-Paul II, le 1er juillet 2004. La Canadienne Angela Baronni, souffrant d'un cancer de la moelle osseuse, avait rencontré le pape en 2002, lors des Journées mondiales de la jeunesse à Toronto. Peu de temps après, les médecins ont constaté sa guérison. Emil Barbar, aujourd'hui âgé d'une trentaine d'années, se sent lui aussi redevable au pape de sa guérison. Né avec une paralysie cérébrale, il avait été emmené en 1980 par sa mère à Rome où Jean-Paul II l'avait béni au cours d'une audience. Le pape leur avait alors conseillé de se rendre à Lourdes. Émile allait abandonner sa chaise roulante quelques semaines après avoir été baigné dans la source du sanctuaire.
Des témoignages de ce type, le livre du journaliste polonais Pawel Zuchniewicz essai lefigaro_BaseV4All lefigaro_BaseV4Get lefigaro_BaseV4Traite lefigaro_ImportGet lefigaro_ImportTraite lefigaro_PromoV4Get README.txt trans zizi en contient des poignées, tout comme le site Internet officiel de la cause en béatification du pape.
Mais après avoir reçu ou entendu ces témoignages, c'est à un véritable travail de bénédictin que s'est livré le postulateur de la cause, Mgr Slawomir Oder, pour trier le bon grain de l'ivraie. Il affirme avoir eu, en fait, « l'embarras du choix » pour retenir le miracle permettant de poursuivre la cause en béatification du défunt pape. Il n'aura sans doute pas plus de difficultés à choisir l'autre miracle qui sera nécessaire à l'étape suivante : la canonisation.
Mais si le cas de la Française soeur Marie-Simon-Pierre a été sélectionné, c'est, a-t-il expliqué, parce qu'il était « le plus impressionnant » (nos éditions d'hier). Peut-être aussi parce qu'il concerne une religieuse appartenant à la congrégation des Petites Soeurs des maternités catholiques, très proche de Jean-Paul II et de son engagement en faveur de la « défense de la vie ». Peut-être aussi en raison de la nationalité de la miraculée. Cependant, « il se peut que la France ait été préférée parce que c'est un pays auquel on ne s'attend pas », a commenté avec un brin d'ironie l'ancien secrétaire de Jean-Paul II, le cardinal Stanislaw Dziwisz.
Expertise psychiatrique
La France, en tout état de cause, n'a pas manqué de prudence dans ce dossier. Outre les analyses médicales et graphologiques relatives à la guérison de la maladie de Parkinson, le diocèse d'Aix-en-Provence dans lequel résidait cette soeur au moment des faits a demandé une expertise psychiatrique. « Elle a été difficile, a précisé Mgr Oder, mais rassurante ». Pour l'instant, comme l'explique le père Luc-Marie Lalanne, en charge de l'enquête sur le diocèse, soeur Marie-Simon-Pierre est « considérée comme guérie ». Mais c'est à Benoît XVI qu'incombera la charge de dire si, oui ou non, il y a miracle.
En attendant, la religieuse va témoigner publiquement de sa guérison ce matin en compagnie de l'archevêque d'Aix-en-Provence, Mgr Claude Feidt, et de la supérieure de son ordre.