Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: La Bretonne de Daech arrêtée, sa mère témoigne Mar 02 Jan 2018, 10:03 am | |
| La Bretonne de Daech arrêtée, sa mère témoignePartie faire le djihad en Syrie en 2012, la Bretonne Émilie König est l’un des membres de l’État islamique les plus recherchés. Arrêtée par les Kurdes, la jeune femme de 33 ans se trouverait dans un camp de réfugiés avec ses trois enfants. Sa mère, lorientaise, qui vient de la joindre par téléphone, affirme qu’elle s’est repentie.« J’ai eu Émilie au téléphone en fin de semaine dernière. Détenue dans un camp kurde, elle a été interrogée et torturée », sanglote sa maman de 70 ans, qui élève ses deux petits-fils dans le pays de Lorient (Morbihan). Émilie König, 33 ans, s’est radicalisée en 2010 au contact de son époux algérien et a gagné la Syrie dès 2012, abandonnant ses deux petits garçons.
En 2014, elle rejoint le nouveau califat de l’État islamique. Entre-temps, elle aurait recruté 200 Françaises pour Daech et appelé à s’en prendre « aux institutions françaises et aux femmes de militaires français » déployés notamment au Mali.
Arrêtée par les forces kurdes dans le nord de la Syrie, elle aurait été placée, selon notre confrère de Libération, dans l’un des camps de réfugiés contrôlés par la branche militaire du Parti de l’union démocratique syrien. Retenue en compagnie d’une dizaine d’autres Françaises, la Lorientaise serait accompagnée de ses trois enfants : Ibrahim, né en 2015 d’un père combattant décédé par arme, et de Maroua et Safa, les jumelles qu’elle a eues voici un an. « Entassés dans des conteneurs, pas nourris, ils ont déjà dû déménager trois fois », complète la mère.
« Elle demandait pardon »
Le précédent appel qu’elle a reçu de sa fille remonte à juillet 2017 : « Sa maison venait d’être bombardée, Émilie avait été partiellement brûlée. » Lors de cet échange, « elle voulait revenir, elle demandait pardon, à sa famille, à ses amis, à son pays. Elle regrettait tous ses propos et assurait vouloir payer sa dette en France », témoigne sa mère.
Sur la foi de ce revirement – complété de photos où la jeune Lorientaise apparaissait sans voile et maquillée – sa mère avait contacté le ministère des Affaires étrangères : « Ils m’ont conseillée de lui dire de se rendre à des soldats français. »
La septuagénaire vient d’écrire au ministre Jean-Yves Le Drian, ancien maire de Lorient et président du conseil régional de Bretagne. « Je lui demande de rapatrier ma fille, qui s’est repentie, et ses enfants. » Émilie, qui avait pris le nom d’Ummu Tawwab, « la mère de celui qui pardonne », serait actuellement interrogée par les services de renseignement américains, pour qui la jeune Bretonne est, depuis 2015, une cible prioritaire.
1 700 Français sont partis rejoindre les zones djihadistes irako-syriennes depuis 2014. En novembre dernier, Emmanuel Macron demeurait prudent quant au traitement à réserver aux éventuels retours de femmes et enfants de djihadistes français capturés en Irak et en Syrie : ils seront examinés « au cas par cas ».
LE PARCOURS D’ÉMILIE, RECRUTEUSE POUR DAECH Retour sur le parcours de la jeune femme originaire du Morbihan, devenue recruteuse pour l’État islamique. D’Émilie König, ses amies se souviennent « d’une adolescente gentille, joyeuse et heureuse de vivre ». Dernière d’une fratrie de quatre enfants, elle n’a pas connu son père. Décrite comme fragile psychologiquement, elle tombe dans la drogue, épouse un homme d’origine algérienne. Celui-ci, condamné pour trafic de stupéfiants, serait toujours en détention. Sa radicalisation aurait commencé à son contact. « Au départ, elle était voilée fashion », à la mode, témoignent encore des Lorientais. Jusqu’à ce jour du printemps 2012, où, après s’être radicalisée au contact du groupe islamiste Forsane Alizza, elle se présente en niqab au tribunal de Lorient (Morbihan) où elle est convoquée. Elle provoque l’agent de sécurité qui veut contrôler son identité. Elle filme la scène et la poste sur YouTube. [size=30]Direction la Syrie en 2012[/size] À l’été 2012, alors qu’elle a commencé à recruter en France pour Daech, le ministère de l’Économie et des Finances interdit « tout mouvement ou transfert de fonds au bénéfice » de cette jeune femme. Il est souligné qu’elle envisage « de se rendre prochainement dans une zone de combat à l’étranger afin d’y mener le djihad armé ». Ce qu’elle fait en fin d’année 2012 : alors qu’elle se fait appeler Samra, elle gagne Alep en Syrie pour « rejoindre le front dans un groupe de sœurs combattantes », comme elle l’explique sur les réseaux sociaux, sur lesquels, elle demeure très active jusqu’à l’été 2014. Elle épouse un autre converti français, décédé depuis, et à Mossoul, en Irak, en mars 2015, donne naissance à un petit garçon, Ibrahim. En septembre 2015, elle devient la Française de l’État islamique la plus recherchée par les services de renseignements américains. Jusqu’à son arrestation, en zone de guerre, en décembre 2017. [size=30]« Maintenant c’est trop tard »[/size] Pendant ce temps, c’est sa mère âgée de 70 ans qui élève les deux petits garçons d’Émilie, de 10 et 12 ans, restés en France. Le juge des enfants de Lorient lui en a confié la garde. Ils font tous les deux l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national. Une mère et grand-mère passée par tous les états, depuis la radicalisation de sa fille : « Pour moi, elle s’est fait endoctriner, c’est une secte, clame-t-elle aujourd’hui. Elle a pris conscience de ses erreurs. » Émilie n’a jamais rompu les ponts avec sa mère et ses deux premiers enfants : « Dans ses derniers messages, elle disait qu’ils lui manquaient », dit sa mère. En janvier 2017, sa fille a mis au monde deux autres enfants en Syrie, les jumelles Maroua et Safa. Quant à son père Jean-Bernard König, 69 ans, il est parti – « l’a abandonnée » selon son ex-épouse – quand Émilie avait 2 ans. L’ancien gendarme maritime, qui a exercé notamment à Lorient et Brest, l’a revue quand elle en avait 16. « Je l’avais mise en garde sur ses fréquentations. » Sur la radicalisation d’Émilie, cet homme désormais à la retraite, dans le sud de la France, tranche : « Elle a fait ce qu’elle a voulu et maintenant c’est trop tard. Elle est en Syrie ? Qu’elle y reste. »
- Spoiler:
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