La prière de louange
La louange est la forme de prière qui reconnaît le plus immédiatement que Dieu est Dieu ! Elle le chante pour Lui-même, elle lui rend gloire, au-delà de ce qu’il fait, parce qu’IL EST. Elle participe à la béatitude des cœurs purs qui l’aiment dans la foi avant de le voir dans la Gloire.
Par elle, l’Esprit se joint à notre esprit pour témoigner que nous sommes enfants de Dieu (cf. Rm 8, 16), il rend témoignage au Fils unique en qui nous sommes adoptés et par qui nous glorifions le Père. La louange intègre les autres formes de prière et les porte vers Celui qui en est la source et le terme : "le seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes faits" (1 Co 8, 6).
S. Luc mentionne souvent dans son Evangile l’émerveillement et la louange devant les merveilles du Christ, les souligne aussi pour les actions de l’Esprit Saint que sont les Actes des Apôtres : la communauté de Jérusalem (cf. Ac 2, 47), l’impotent guéri par Pierre et Jean (cf. Ac 3, 9), la foule qui en glorifie Dieu (cf. Ac 4, 21), et les païens de Pisidie qui " tout joyeux, glorifient la Parole du Seigneur " (Ac 13, 48).
"Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés ; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur" (Ep 5, 19 ; Col 3, 16).
Comme les écrivains inspirés du Nouveau Testament, les premières communautés chrétiennes relisent le livre des Psaumes en y chantant le Mystère du Christ. Dans la nouveauté de l’Esprit, elles composent aussi des hymnes et des cantiques à partir de l’Evénement inouï que Dieu a accompli en son Fils : son Incarnation, sa Mort victorieuse de la mort, sa Résurrection et son Ascension à sa droite (cf. Ph 2, 6-11 ; Col 1, 15-20 ; Ep 5, 14 ; 1 Tm 3, 16 ; 6, 15-16 ; 2 Tm 2, 11-13). C’est de cette " merveille " de toute l’Economie du salut que monte la doxologie, la louange de Dieu (cf. Ep 1, 3-14 ; Rm 16, 25-27 ; Ep 3, 20-21 ; Jude 24-25).
La Révélation "de ce qui doit arriver bientôt", l’Apocalypse, est portée par les cantiques de la Liturgie céleste (cf. Ap 4, 8-11 ; 5, 9-14 ; 7, 10-12) mais aussi par l’intercession des "témoins" (martyrs : Ap 6, 10). Les prophètes et les saints, tous ceux qui furent égorgés sur la terre pour le témoignage de Jésus (cf. Ap 18, 24), la foule immense de ceux qui, venus de la grande tribulation, nous ont précédés dans le Royaume, chantent la louange de gloire de Celui qui siège sur le Trône et de l’Agneau cf. Ap 19, 1-8
En communion avec eux, l’Église de la terre chante aussi ces cantiques, dans la foi et l’épreuve. La foi, dans la demande et l’intercession, espère contre toute espérance et rend grâce au "Père des lumières de qui descend tout don excellent" (Jc 1, 17). La foi est ainsi une pure louange.
L’Eucharistie contient et exprime toutes les formes de prière : elle est "l’offrande pure" de tout le Corps du Christ "à la gloire de son Nom" (cf. Ml 1, 11) ; elle est, selon les traditions d’Orient et d’Occident, "le sacrifice de louange".
"II est vraiment juste et bon - c'est notre devoir et la source du salut -
de Te bénir toujours et en tout lieu, Père saint! "
En bref
La prière de louange, toute désintéressée, se porte vers Dieu; elle le chante pour Lui, elle Lui rend gloire, au-delà de ce qu'il fait, parce qu'IL EST.