Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: La montée des eaux de la Seine et de la Marne menace l’Ile-de-France Mar 23 Jan 2018, 11:00 pm | |
| La montée des eaux de la Seine et de la Marne menace l’Ile-de-France Météo France a placé 23 départements en vigilance orange pour les crues sur l’ensemble du territoire. Le grand quart Nord-Est est particulièrement touché.
LE MONDE | 24.01.2018 à 06h42 • Mis à jour le 24.01.2018 à 10h36 |
Des routes coupées, des rez-de-chaussée inondés, des égouts qui débordent : après un mois de janvier particulièrement pluvieux, une partie de la France a les pieds dans l’eau. Mercredi 24 janvier au matin, Météo France maintenait vingt-trois départements en vigilance orange pour les inondations, en particulier dans le quart nord-est, et une cinquantaine en vigilance jaune.[size=13]
Malgré une accalmie des précipitations, mardi, la région parisienne est menacée à son tour : le niveau de la Seine a presque atteint les 5 mètres dans la soirée de mardi au point de mesure de Paris-Austerlitz. Le fleuve pourrait monter samedi jusqu’à 6,20 mètres, dépassant de 10 centimètres le niveau historique de la crue de juin 2016. La progression devrait être régulière, on attend ainsi 5,10 mètres à 5,40 mètres mercredi, puis 5,40 à 5,70 mètres jeudi, explique Jérôme Goellner, à la tête de la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (Driee).
Le passage de la vigilance crue au niveau orange a été décidé, mardi à 16 heures, en présence des secrétaires d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, Brune Poirson et Sébastien Lecornu. Ce classement qualifie un « risque de crue génératrice de débordements importants susceptibles d’avoir un impact significatif sur la vie collective et la sécurité des biens et des personnes ».
Dès mercredi, la SNCF a pris la décision d’interrompre le trafic sur la ligne C du RER entre Javel et Paris-Austerlitz et entre avenue Henri-Martin et Paris-Austerlitz. Sur cette même ligne du RER, sept gares resteront fermées jusqu’à la fin de la crue : Saint-Michel-Notre-Dame, Musée-d’Orsay, Invalides, Pont-de-l’Alma, Champ-de-Mars, Avenue-du-Président-Kennedy et Boulainvilliers.
[/size] Mobilisation[size=13]
La situation est prise très au sérieux. Depuis mardi, des réunions entre les différents opérateurs de réseaux (téléphone, électricité, eau, transports) sont régulièrement organisées à la Préfecture de Paris, afin de s’assurer que les services rendus soient affectés le moins possible par la montée des eaux et que la mobilisation soit effective. Par ailleurs, des agents de la Driee ont aussi contacté les entreprises classées à risque pour s’assurer que toutes disposaient bien d’un « plan de continuité d’activités », prévu en cas de situation de risque majeur.
La montée des eaux affecte tout particulièrement la Marne (à la différence de 2016) et la Seine, menaçant des régions très urbanisées. A Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où trois gymnases ont été requis pour accueillir la population, la maire, Sylvie Altman (PC), attendait mercredi matin le renfort de camions militaires pour aider à la circulation dans les rues menacées par les inondations. La commune, déjà durement frappée en 2016, est concernée à la fois par la montée de la Seine et de l’Yerres. Dans le département de Seine-et-Marne, vingt-quatre routes étaient partiellement coupées, selon la préfecture, et une école au sud de Meaux a été évacuée.
A Paris, dans les locaux de la Driee, l’effervescence devant les écrans affichant la montée des eaux grâce à 85 capteurs répartis sur les principales rivières rappelait des scènes déjà vues en 2016. Cette année-là, les crues de la fin mai et de début juin dans une quinzaine de départements, dont la majorité en Ile-de-France, avaient causé la mort de quatre personnes. Le montant des dégâts avait dépassé le milliard d’euros, soit « le deuxième événement le plus coûteux » enregistré depuis la création du régime des catastrophes naturelles, après la tempête Xynthia en 2010, selon un rapport d’experts remis au gouvernement en mars 2017. La Fédération française de l’assurance évoque, de son côté, le chiffre de 1,4 milliard d’euros.
La situation reste préoccupante dans le tout pays, car, note Météo France, « les conditions météorologiques et hydrologiques en janvier ont entraîné des cumuls de pluie importants sur des sols saturés, avec aussi des chutes de neige abondantes ». Les pluies les plus soutenues se sont produites en Bourgogne-Franche-Comté et en Ile-de-France. « Selon les relevés de Paris-Montsouris, ce bimestre, décembre et janvier, est le deuxième le plus pluvieux depuis 1900 », a précisé Jérôme Goellner, de la DRIEE. Il aurait plu, en janvier, cinq fois plus que d’habitude.
[/size] Effort à faire sur l’urbanisation[size=13]
« Sur les dix-sept services de prévision des crues, au niveau national, seize sont mobilisés vingt-quatre heures sur vingt-quatre », précise Marc Mortureux, à la tête de la direction générale de la prévention des risques. Les départements des Alpes étaient, eux, classés en vigilance jaune pour le risque avalanche, l’Isère cumulant à la fois les risques crue et avalanche. L’essentiel des inondations étaient concentrées dans le Doubs en début de semaine. La Loue a été placée en vigilance rouge, avec par exemple un mètre d’eau enregistré au centre de la commune d’Ornans, tandis que l’Ognon et le Doubs sont montés aussi. L’important niveau d’eau constaté à Pontarlier et à Morteau devrait atteindre Besançon mercredi. Dans le Jura voisin, qui a connu un épisode de vigilance rouge, la situation semble stabilisée, mais de nombreuses routes restent coupées et la région a subi quelques glissements de terrain.
En Alsace, de nombreuses routes sont impraticables. En Normandie, les niveaux restent soutenus dans certains cours d’eau comme l’Epte. Le Rhône est en vigilance orange au sud de Lyon, comme un tronçon de la Garonne en aval de Toulouse, dans le Lot-et-Garonne, où la plaine entre Marmande et Tonneins est complètement inondée. Hasard du calendrier, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a présenté, mardi, dans les locaux de la Driee, son « évaluation des progrès » réalisés depuis la publication d’une étude en 2014 sur la gestion du risque d’inondation de la Seine en Ile-de-France. D’après l’organisation internationale, des améliorations ont été observées, notamment après les crues du printemps 2016.
« Aujourd’hui, de nombreux acteurs, Etat, collectivités territoriales, entreprises, s’intéressent à cette problématique. C’est une bonne base pour continuer, mais il faut passer à la vitesse supérieure », précise Charles Baubion, expert en gouvernance des risques de l’OCDE. Un effort doit être fait sur l’urbanisation, « aucun quartier résilient n’ayant encore été construit », note-t-il. Les enjeux sont de taille. Selon l’OCDE, « une inondation comparable à la crue de 1910 pourrait affecter jusqu’à 5 millions de citoyens et causer jusqu’à 30 milliards d’euros de dommage directs ».
- Spoiler:
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