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| La Ghouta bombardée pendant la trêve, un avion russe s'écrase en Syrie | |
| Auteur | Message |
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: La Ghouta bombardée pendant la trêve, un avion russe s'écrase en Syrie Mar 06 Mar 2018, 6:05 am | |
| La Ghouta bombardée pendant la trêve, un avion russe s'écrase en Syrie AFP, publié le mardi 06 mars 2018 à 17h26Le régime syrien a poursuivi mardi ses frappes aériennes meurtrières contre la partie rebelle de la Ghouta orientale, pendant la trêve décrétée par son allié russe, dont un avion militaire s'est écrasé à l'atterrissage en Syrie, tuant 32 personnes. Sur le terrain, les forces loyalistes ont poursuivi leur percée rapide dans l'enclave assiégée, progressant essentiellement dans les zones rurales et moins peuplées. Au plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi en urgence et à huis clos pour débattre de l'absence de mise en oeuvre du cessez-le-feu temporaire en Syrie qu'il réclamait dans une résolution le 24 février. Peu après ce vote à l'ONU, la Russie avait annoncé une trêve quotidienne des combats et des bombardements limitée à la Ghouta orientale, censée permettre aux civils de quitter l'enclave par un couloir humanitaire et d'acheminer des aides dans ce secteur où quelque 400.000 habitants vivent assiégés depuis 2013. En une semaine, aucun civil n'a emprunté ce couloir, a indiqué mardi un général russe à Moscou, précisant que l'offre de sortie était désormais étendue aux combattants rebelles, avec leur arme personnelle, et leurs familles. Le général Vladimir Zolotoukhine n'a pas précisé si ce couloir débouchait dans une zone contrôlée par les rebelles ou le régime. Le régime syrien a procédé mardi à des bombardements sur plusieurs localités de la Ghouta orientale, notamment Saqba, Hammouriyé, Jisrine et Douma, tuant au moins 19 civils, dont 4 enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le pilonnage a notamment eu lieu aux heures de la trêve (07H00- 12h00 GMT), a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, qui a estimé que la "trêve de Poutine" était terminée. D'après l'Observatoire, les bombardements ont tué 800 civils, dont au moins 177 enfants, depuis que le régime a lancé le 18 février son opération militaire pour reconquérir le dernier fief rebelle aux portes de Damas. De son côté, la télévision d'Etat syrienne a rapporté la mort de trois civils à Jaramana, en banlieue de Damas, après la chute d'une roquette tirée par les rebelles de la Ghouta, et des frappes de représailles sur le quartier de Bab Touma, dans l'est de la capitale. - Scènes de désolation - Lundi soir, un convoi humanitaire entré dans l'enclave rebelle avait dû abréger sa mission de distribution d'aides en raison de bombardements dans le secteur de Douma, également visé mardi. Dans cette grande ville de la Ghouta orientale, les paysages de destruction dominent, selon un correspondant de l'AFP. D'après l'OSDH, les secouristes de la Défense civile syrienne ont retiré mardi des décombres la dépouille d'un habitant de Douma tué il y a plusieurs jours par les bombardements. Les scènes de désolation -avec des bâtiments réduits en montagnes de décombres- se répètent également à Hammouriyé, d'après un autre correspondant de l'AFP. Au gré des accalmies entre les bombardements, quelques habitants terrés dans des sous-sols sont sortis mardi matin de leurs abris pour inspecter l'état de leurs habitations. A Douma, certains civils ont profité de rares périodes de calme pour déplacer certains biens de leurs maisons vers les caves où ils se sont installés. D'autres ont récupéré des meubles endommagés qu'ils utilisent comme outils de chauffage ou supports de cuisine, ou alors qu'ils vendent. Des magasins restés ouverts, en particulier durant les cinq heures de "trêve", proposaient des produits à vendre, notamment des légumes, désormais limités à quelques variétés telles que les oignons, le persil et les légumes verts. - Aucun survivant - Dans le cadre de son offensive terrestre, les forces du régime a repris en quelques jours environ 40% de l'enclave rebelle, dans l'est et le sud-est du secteur, et ont pris pied à deux kilomètres à peine de Douma, selon l'OSDH. L'objectif de l'armée est de couper en deux le fief rebelle pour séparer le secteur nord, où se trouve Douma, du sud, d'après l'Observatoire. Cette progression rapide serait liée à la nature agricole et la faible densité de population des zones reconquises, selon des observateurs. Le groupe rebelle de Jaich al-Islam a d'ailleurs reconnu sur Twitter avoir retiré ses combattants de l'est de l'enclave, dominé par des "terres agricoles exposées et dépourvues de fortifications comme des immeubles". Dans l'ouest de la Syrie, 32 personnes ont été tuées quand un avion de transport russe s'est écrasé à l'atterrissage sur la base militaire russe de Hmeimim, "apparemment" pour des raisons accidentelles, a annoncé l'armée russe. L'accident de cet Antonov 26 n'a fait aucun survivant parmi les 26 passagers et six membres d'équipage.Depuis le début de son intervention en Syrie en septembre 2015, qui a permis au régime de retourner la situation sur le terrain, l'armée russe a déployé des dizaines d'avions militaires opérant depuis Hmeimim.- Spoiler:
https://actu.orange.fr/monde/la-ghouta-bombardee-pendant-la-treve-un-avion-russe-s-ecrase-en-syrie-CNT000000Zppbi/photos/vue-de-destructions-dans-la-ville-de-douma-dans-la-partie-rebelle-de-la-ghouta-orientale-pres-de-damas-le-5-mars-2018-2d338e4097cc547562d9d05d474ed876.html
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| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: La Ghouta bombardée pendant la trêve, un avion russe s'écrase en Syrie Mar 06 Mar 2018, 10:03 pm | |
| Dans la Ghouta orientale, « les gens sont épuisés », témoigne un humanitaire Le porte-parole du CICR en Syrie a participé au convoi qui s’est rendu le 5 mars dans l’enclave rebelle. Il témoigne du désir de partir de civils effarés par les frappes aériennes. Et de la poursuite des bombardements pendant sa mission. LE MONDE | 06.03.2018 à 18h24 | Propos recueillis par Laure Stephan (Beyrouth, correspondance)
image: http://img.lemde.fr/2018/03/06/0/0/4824/3072/534/0/60/0/c8eab75_5094152-01-06.jpg
Au moins 800 civils ont été tués dans la Ghouta orientale, aux portes de Damas, depuis le 18 février, selon un nouveau bilan dressé par l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Aux raids aériens se sont ajoutés, depuis plus d’une semaine, des combats au sol entre l’armée syrienne et ses alliés d’une part, et les rebelles anti-Assad de l’autre. C’est dans ce contexte de violence extrême qu’un rare convoi humanitaire des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge a été autorisé, lundi 5 mars, à entrer à Douma, la « capitale » de la Ghouta orientale. Selon le bureau humanitaire de l’ONU, les autorités syriennes ont imposé de nombreuses restrictions sur le matériel médical acheminé. L’agence condamne le « mépris des parties armées envers les garanties de sécurité pour le convoi », contraint de quitter les lieux avant d’avoir achevé son travail. Pawel Krzysiek, l’un des porte-parole du CICR en Syrie, était sur place. Dans quelles conditions s’est déroulée votre arrivée à Douma lundi ?
Franchement, c’était loin d’être calme. On pouvait entendre les frappes aériennes, des tirs d’artillerie, le bruit des combats. Il y avait des moments où ça tapait assez près de nous. Il y avait beaucoup de tension. Dans la ville de Douma, où ont été déchargés les camions, on a pu rencontrer des habitants et des membres du conseil local [autorités civiles locales]. Il y avait bien moins de gens dans les rues que lors de notre précédente visite [fin 2017]. Avec tout ce que les habitants endurent depuis deux semaines, ils ont peur de sortir dehors. De nombreuses femmes sont tout de même venues pour recevoir des soins ou faire soigner leurs enfants à la clinique mobile montée par le Croissant-Rouge arabe syrien. Que vous ont dit les habitants que vous avez rencontrés ? Ils nous ont raconté comment, depuis deux semaines, ils vivent sous terre, dans des abris. Ils sont traumatisés par l’intensité des opérations militaires. Les gens sont épuisés, on le voit dans leurs yeux, dans les esprits. Ils sont en colère aussi. Il y a beaucoup d’émotion, d’incompréhension : pourquoi ça se passe contre eux ? Pourquoi leurs enfants doivent vivre de telles horreurs ? Ils sont fatigués. Ce qu’ils demandent, c’est la paix, la possibilité de pouvoir sortir, de mener une vie normale. Après toutes ces années, il y a un très fort sentiment de désespoir. Les gens disent très ouvertement qu’ils ne savent plus ce qu’ils doivent faire. Ils sont un peu les prisonniers de cette situation. Quelle est la situation humanitaire ? Il n’y a pas beaucoup de nourriture, et les prix ont doublé depuis deux semaines. Depuis notre dernière visite, les destructions sont beaucoup plus importantes. Tout manque. Près de 88 % des déplacés internes [qui ont fui récemment les lignes de front] ont gagné Douma. C’est la première fois que les opérations militaires se déroulent partout dans la Ghouta orientale : il y a peu d’endroits où les gens peuvent trouver refuge. Douma, c’est une ville, c’est là où l’on peut trouver des abris souterrains, espérer obtenir une forme d’aide. A Madaya [une localité soumise à un dur siège avant d’être reprise par les forces prorégime], les gens nous ont toujours demandé : « Quand allez-vous revenir, qu’amènerez-vous ? » Dans la Ghouta, les gens ne demandent pas ça, ils disent « arrêtez le bombardement, les frappes aériennes ». Vous évoquiez le fait que certains civils souhaitent sortir de la Ghouta orientale. Nos interlocuteurs ont évoqué plusieurs options. Pour le moment, des mères, des femmes, demandent à partir, à cause de la situation sécuritaire. Cela ne veut pas dire que ces personnes veulent partir pour toujours. Elles veulent rester chez elles, mais pas dans cette situation, car franchement, il n’y a pas beaucoup d’espoir. Mais il faut des garanties pour encadrer de tels départs, comme la présence d’acteurs neutres internationaux ? Absolument. Le CICR est prêt à le faire, mais il faut un accord entre les parties pour améliorer la situation des civils. Les frappes aériennes et les tirs d’artillerie n’ont pas cessé malgré votre présence. Vous avez même dû écourter votre mission. Pourquoi les garanties de sécurité pour le convoi n’ont-elles pas été respectées ? Les tirs d’artillerie et les frappes avaient lieu partout [dans la Ghouta orientale]. On n’était pas ciblés. Mais on a entendu des frappes assez proches. Pas ciblés, mais pas protégés non plus. Oui, je ne me suis pas senti très protégé. Normalement, c’était assez clair qu’on était là. Dans ce type de situation, on ressent, de façon infime, l’intensité de ce que les gens vivent.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/03/06/dans-la-ghouta-orientale-les-gens-sont-epuises-temoigne-un-humanitaire_5266584_1618247.html#4SORhtWJGRmm1dUa.99 |
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