Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Grève du 22 mars : fonctionnaires et cheminots en marche contre Macron Mer 21 Mar 2018, 10:51 pm | |
| Grève du 22 mars : fonctionnaires et cheminots en marche contre Macron Sept syndicats de fonctionnaires et les quatre organisations représentatives de la SNCF ont appelé à manifester, jeudi. Une journée cruciale pour la suite du mouvement social. LE MONDE | 21.03.2018 à 11h16 • Mis à jour le 22.03.2018 à 06h42 | Par Raphaëlle Besse Desmoulières
Rassemblement du personnel SNCF de Nouvelle-Aquitaine, le 28 février, à Bordeaux. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDEPouvoir d’achat et statut : jeudi 22 mars, fonctionnaires et agents de la SNCF sont appelés à descendre dans la rue pour protester contre les projets de l’exécutif les concernant. A Paris, deux cortèges distincts sont organisés mais ils convergeront pour se retrouver place de la Bastille. Un test pour le gouvernement comme pour les syndicats. « Tout le monde s’attend à une très forte mobilisation qui peut avoir un effet dynamisant pour la suite », veut croire Fabrice Angei, de la direction confédérale de la CGT.
La date du 22 mars a été choisie début février par sept syndicats représentatifs dans la fonction publique (CGT, FO, FSU, CFTC, Solidaires, FA-FP et CFE-CGC) qui ont demandé aux 5,4 millions de fonctionnaires de faire grève et de battre le pavé. Mardi, la CGT, première organisation dans la fonction publique, annonçait plus de 150 cortèges partout en France. « C’est un étiage très haut et un élément positif », se félicite Jean-Marc Canon, secrétaire général de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT.
Alors qu’Emmanuel Macron avait promis pendant la présidentielle de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique, ils étaient plusieurs centaines de milliers à défiler le 10 octobre 2017 pour dénoncer le gel de la valeur du point d’indice qui sert à calculer les rémunérations, contre le rétablissement du jour de carence en cas d’arrêt maladie ou contre la simple compensation de la hausse de la CSG sans gain de pouvoir d’achat. A cela, se sont ajoutées les mesures dévoilées le 1er février qui prévoient un recours accru aux contractuels, le développement de la rémunération au mérite et l’instauration de plans de départs volontaires. Autant d’éléments qui constituent « une réelle menace contre le statut général des fonctionnaires », selon les sept syndicats mobilisés sur la durée. Ils se retrouveront en effet le 27 mars pour étudier les suites à donner au mouvement.Front commun pas vu depuis des années à la SNCF Un mouvement déjà marqué par une certaine désunion syndicale. Contrairement au 10 octobre, la CFDT et l’UNSA, respectivement deuxième et quatrième organisations dans la fonction publique, n’ont pas souhaité rejoindre leurs camarades. « Ne pas appeler à la grève ne vaut pas accord avec ce qui est proposé et ne veut pas dire que l’on n’est pas mobilisé mais dans l’établissement du rapport de force, cela nous semblait prématuré », indique Mylène Jacquot (CFDT). Ces différentes stratégies s’inscrivent également dans l’optique des élections professionnelles qui se dérouleront dans la fonction publique en décembre. Sur le front de la SNCF, l’unité est par contre de mise. Au lendemain de la présentation du rapport Spinetta sur l’avenir de l’entreprise publique, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, avait annoncé, le 16 février, une « mobilisation nationale » des cheminots, également le 22 mars. Au final, les quatre organisations représentatives de la SNCF (CGT, UNSA, SUD-Rail, CFDT), soutenues par FO, seront de la partie pour marquer leur désaccord avec la réforme ferroviaire. La fin du statut pour les nouveaux embauchés prévue par le gouvernement a mis le feu aux poudres et a permis ce front commun que l’on n’avait pas vu depuis des années.
Depuis, les syndicats ont fait savoir qu’ils appelaient à une grève perlée à partir du 3 avril. Sont ainsi programmés trente-six jours de grève, deux par deux, séparés par trois jours de non-grève. Une guerre d’usure qui doit durer jusqu’au 28 juin. « Face à un gouvernement autoritaire, il sera nécessaire d’être en capacité de tenir un conflit intensif sur une très longue durée », ont-ils déclaré dans un communiqué commun. Pour jeudi, ils attendent « 25 000 manifestants », soit presque un cheminot sur cinq. En solidarité avec leurs collègues et bien qu’ils ne soient pas touchés par la réforme, trois syndicats de la RATP (CGT, UNSA et SUD) ont demandé aux agents de la Régie des transports parisiens de cesser le travail jeudi. Vendredi, ce sera au tour des salariés d’Air France de prendre le relais pour réclamer des augmentations de salaires. Après une première grève le 22 février, onze syndicats de la compagnie aérienne, tous métiers confondus, ont décidé de mobiliser. Un troisième round est prévu le 30 mars. Le lendemain, FO et la CFDT appellent les salariés de Carrefour à baisser le rideau après un vaste plan de restructuration annoncé en janvier.
« Superposition des luttes » Trois jours plus tard, les cheminots entameront leur grève en pointillé. Ce qui fait dire à Pascal Pavageau, membre du bureau confédéral de FO, que « le 22 mars est une étape, une date qui s’inscrit dans un calendrier qui va se poursuivre ». Seul candidat à la succession de Jean-Claude Mailly à la tête du syndicat en avril, ce dernier critique « une logique de jungle » et de « casse totale des droits collectifs ». « Si le nouveau monde, c’est l’individualisation des droits et le chacun pour soi, je suis très fier de notre ancien monde », lâche-t-il. Y aura-t-il dès lors un printemps social ? Raymond Soubie, président des sociétés de conseil Alixio et Taddeo, se montre réservé. « Dans le privé, il y a très peu de conflits, souligne l’ex-conseiller social de Nicolas Sarkozy. Et pour le 22 mars, les confédérations sont très prudentes. » A l’heure actuelle, rares sont d’ailleurs les observateurs qui envisagent une éventuelle coagulation de ces mouvements.
[size=13]Le trajet de la manifestation des cheminots SNCF et de la fonction publique du 22 mars à Paris. [size=10]INFOGRAPHIE LE MONDE[/size][/size] « On est plus face à une perspective de superposition des luttes, note l’historien Stéphane Sirot, spécialiste des mouvements sociaux. Mais pour le gouvernement, une multiplication des conflits n’est pas forcément plus rassurante qu’une conjonction : une litanie de mobilisations attire le regard et peut pourrir le climat politique et social. » L’exécutif en est bien conscient. Tout en affichant sa fermeté, notamment vis-à-vis des cheminots, il tente de circonscrire certains fronts. Face à la colère des retraités – une population qui manifeste rarement mais qui l’a fait avec succès le 15 mars contre la hausse de la CSG –, le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, mardi, vouloir « corriger » le dispositif pour 100 000 couples de personnes âgées qui sont « juste au-dessus » du seuil de déclenchement. De même, un geste avait été fait en janvier après un important mouvement de protestation des surveillants de prison. « Le gouvernement prend conscience qu’il y a un mécontentement qui commence à s’exprimer fortement mais aussi des attentes, estime M. Angei, de la CGT. Quoi qu’il en dise, ça l’oblige à reculer. »
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