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Sujet: Le Mystère du Samedi Saint Ven 14 Avr 2017, 6:00 pm
Samedi saint
Le samedi saint est, pour les chrétiens, un jour de silence, d'attente et de recueillement. Ils méditent sur les souffrances de JESUS Christ, sa mort et sa mise au tombeau. La célébration de la Résurrection commence le samedi soir lors de la veillée pascale.
Nicodème FONDATEUR
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Sujet: Re: Le Mystère du Samedi Saint Ven 14 Avr 2017, 6:03 pm
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19281 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: Le Mystère du Samedi Saint Ven 14 Avr 2017, 6:05 pm
« Le mystère du Samedi Saint », méditation de Benoît XVI à l’occasion de la vénération du Saint Suaire.
A l’occasion de l’ostension du Saint Suaire (du 10 avril au 23 mai 2010), le pape Benoît XVI s’est rendu à la cathédrale de Turin pour y vénérer la relique dimanche 2 mai. Il a lu à cette occasion une méditation intitulée « Le mystère du Samedi Saint ».
Chers amis,
C’est pour moi un moment très attendu. En diverses autres occasions, je me suis trouvé face au Saint-Suaire, mais cette fois, je vis ce pèlerinage et cette halte avec une intensité particulière: sans doute parce que les années qui passent me rendent encore plus sensible au message de cet extraordinaire Icône; sans doute, et je dirais surtout, parce que je suis ici en tant que Successeur de Pierre, et que je porte dans mon cœur toute l’Eglise, et même toute l’humanité. Je rends grâce à Dieu pour le don de ce pèlerinage et également pour l’occasion de partager avec vous une brève méditation qui m’a été suggérée par le sous-titre de cette Ostension solennelle: « Le mystère du Samedi Saint ».
On peut dire que le Saint-Suaire est l’Icône de ce mystère, l’Icône du Samedi Saint. En effet, il s’agit d’un linceul qui a enveloppé la dépouille d’un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les Evangiles nous rapportent de JESUS, qui, crucifié vers midi, expira vers trois heures de l’après-midi. Le soir venu, comme c’était la Parascève, c’est-à-dire la veille du sabbat solennel de Pâques, Joseph d’Arimathie, un riche et influent membre du Sanhédrin, demanda courageusement à Ponce Pilate de pouvoir enterrer JESUS dans son tombeau neuf, qu’il avait fait creuser dans le roc à peu de distance du Golgotha. Ayant obtenu l’autorisation, il acheta un linceul et, ayant descendu le corps de JESUS de la croix, l’enveloppa dans ce linceul et le déposa dans le tombeau (cf. Mc 15, 42-46). C’est ce que rapporte l’Evangile de saint Marc, et les autres évangélistes concordent avec lui. A partir de ce moment, JESUS demeura dans le sépulcre jusqu’à l’aube du jour après le sabbat, et le Saint-Suaire de Turin nous offre l’image de ce qu’était son corps étendu dans le tombeau au cours de cette période, qui fut chronologiquement brève (environ un jour et demi), mais qui fut immense, infinie dans sa valeur et sa signification.
Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie: « Que se passe-t-il? Aujourd’hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort… Dieu s’est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers » (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439). Dans le Credo, nous professons que JESUS Christ « a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts ».
Chers frères et sœurs, à notre époque, en particulier après avoir traversé le siècle dernier, l’humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint. Dieu caché fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain, de façon existentielle, presque inconsciente, comme un vide dans le cœur qui s’est élargi toujours plus. Vers la fin du xix siècle, Nietzsche écrivait: « Dieu est mort! Et c’est nous qui l’avons tué! ». Cette célèbre expression est, si nous regardons bien, prise presque à la lettre par la tradition chrétienne, nous la répétons souvent dans la Via Crucis, peut-être sans nous rendre pleinement compte de ce que nous disons. Après les deux guerres mondiales, les lager et les goulag, Hiroshima et Nagasaki, notre époque est devenue dans une mesure toujours plus grande un Samedi Saint: l’obscurité de ce jour interpelle tous ceux qui s’interrogent sur la vie, et de façon particulière nous interpelle, nous croyants. Nous aussi nous avons affaire avec cette obscurité.
Et toutefois, la mort du Fils de Dieu, de JESUS de Nazareth a un aspect opposé, totalement positif, source de réconfort et d’espérance. Et cela me fait penser au fait que le Saint-Suaire se présente comme un document « photographique », doté d’un « positif » et d’un « négatif ». Et en effet, c’est précisément le cas: le mystère le plus obscur de la foi est dans le même temps le signe le plus lumineux d’une espérance qui ne connaît pas de limite. Le Samedi Saint est une « terre qui n’appartient à personne » entre la mort et la résurrection, mais dans cette « terre qui n’appartient à personne » est entré l’Un, l’Unique qui l’a traversée avec les signes de sa Passion pour l’homme: « Passio Christi. Passio hominis ». Et le Saint-Suaire nous parle exactement de ce moment, il témoigne précisément de l’intervalle unique et qu’on ne peut répéter dans l’histoire de l’humanité et de l’univers, dans lequel Dieu, dans JESUS Christ, a partagé non seulement notre mort, mais également le fait que nous demeurions dans la mort. La solidarité la plus radicale.
Dans ce « temps-au-delà-du temps », JESUS Christ « est descendu aux enfers ». Que signifie cette expression? Elle signifie que Dieu, s’étant fait homme, est arrivé au point d’entrer dans la solitude extrême et absolue de l’homme, où n’arrive aucun rayon d’amour, où règne l’abandon total sans aucune parole de réconfort: « les enfers ». JESUS Christ, demeurant dans la mort, a franchi la porte de cette ultime solitude pour nous guider également à la franchir avec Lui. Nous avons tous parfois ressenti une terrible sensation d’abandon, et ce qui nous fait le plus peur dans la mort, est précisément cela, comme des enfants, nous avons peur de rester seuls dans l’obscurité, et seule la présence d’une personne qui nous aime peut nous rassurer. Voilà, c’est précisément ce qui est arrivé le jour du Samedi Saint: dans le royaume de la mort a retenti la voix de Dieu. L’impensable a eu lieu: c’est-à-dire que l’Amour a pénétré « dans les enfers »: dans l’obscurité extrême de la solitude humaine la plus absolue également, nous pouvons écouter une voix qui nous appelle et trouver une main qui nous prend et nous conduit au dehors. L’être humain vit pour le fait qu’il est aimé et qu’il peut aimer; et si dans l’espace de la mort également, a pénétré l’amour, alors là aussi est arrivée la vie. A l’heure de la solitude extrême, nous ne serons jamais seuls: « Passio Christi. Passio hominis ».
Tel est le mystère du Samedi Saint! Précisément de là, de l’obscurité de la mort du Fils de Dieu est apparue la lumière d’une espérance nouvelle: la lumière de la Résurrection. Et bien, il me semble qu’en regardant ce saint linceul avec les yeux de la foi, on perçoit quelque chose de cette lumière. En effet, le Saint-Suaire a été immergé dans cette obscurité profonde, mais il est dans le même temps lumineux; et je pense que si des milliers et des milliers de personnes viennent le vénérer, sans compter celles qui le contemplent à travers les images – c’est parce qu’en lui, elles ne voient pas seulement l’obscurité, mais également la lumière; pas tant l’échec de la vie et de l’amour, mais plutôt la victoire, la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine; elles voient bien la mort de JESUS, mais elles entrevoient sa Résurrection; au sein de la mort bat à présent la vie, car l’amour y habite. Tel est le pouvoir du Saint-Suaire: du visage de cet « Homme des douleurs », qui porte sur lui la passion de l’homme de tout temps et de tout lieu, nos passions, nos souffrances, nos difficultés, nos péchés également – « Passio Christi. Passio hominis » – de ce visage émane une majesté solennelle, une grandeur paradoxale. Ce visage, ces mains et ces pieds, ce côté, tout ce corps parle, il est lui-même une parole que nous pouvons écouter dans le silence. Que nous dit le Saint-Suaire? Il parle avec le sang, et le sang est la vie! Le Saint-Suaire est une Icône écrite avec le sang; le sang d’un homme flagellé, couronné d’épines, crucifié et transpercé au côté droit. L’image imprimée sur le Saint-Suaire est celle d’un mort, mais le sang parle de sa vie. Chaque trace de sang parle d’amour et de vie. En particulier cette tâche abondante à proximité du flanc, faite de sang et d’eau ayant coulé avec abondance par une large blessure procurée par un coup de lance romaine, ce sang et cette eau parlent de vie. C’est comme une source qui murmure dans le silence, et nous, nous pouvons l’entendre, nous pouvons l’écouter, dans le silence du Samedi Saint.
Chers amis, rendons toujours gloire au Seigneur pour son amour fidèle et miséricordieux. En partant de ce lieu saint, portons dans les yeux l’image du Saint-Suaire, portons dans le cœur cette parole d’amour, et louons Dieu avec une vie pleine de foi, d’espérance et de charité.
Merci.
Capucine MODERATION
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Sujet: Re: Le Mystère du Samedi Saint Ven 14 Avr 2017, 9:06 pm
Le silence du Samedi saint
Le samedi saint, les cloches des églises sont muettes... Nathalie Nabert, écrivain et poète, nous explique la signification de ce silence. Publié le 25 mars 2016.
Le Samedi saint est ce linge étendu sur nous du deuil, du grand silence, du vide et de l'anéantissement où nous foulons notre désespoir comme la grappe pressée de la promesse d'où sortira la vie au cours de la nuit pascale.
Pris entre les deux rives de l'office des ténèbres qui jouxte la mort et de la joie baptismale de la vigile pascale qui jouxte la Résurrection, nous marchons dans cette obscurité lumineuse de la foi qui n'a plus de signes, abandonnée à sa seule force qui est toute la grandeur de son union à Dieu comme le chante le cantique de l'exode avec une ferveur simple et joyeuse : "Ma force et mon chant, c'est le Seigneur : / il est pour moi le salut./ Il est mon Dieu, je le célèbre ; /J'exalte le Dieu de mon père" (Exode 15).
Alors se fait jour en nous l'épreuve du silence et de la nuit de la foi nécessaire à notre purification intérieure et rappelant l'amertume du vinaigre et le bois purifiant de l'hysope offerts au Christ agonisant comme les prémices de ce passage de l'homme en Dieu et de son abandon sans condition.
Vacillement de foi
Au premier jour de la semaine, lorsque les femmes trouveront le tombeau ouvert, il y aura encore ce vacillement de la foi devant le vide que Dieu remplit entièrement : "Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?" (Luc 24, 5). Et c'est alors, devant le tombeau délaissé, que l'énigme de la séparation annoncée le jeudi saint nous donnera de vivre l'abandon total à partir duquel nous renaîtrons dans l'illumination de notre pauvreté.
Saint Cyran écrivait au XVIIe siècle dans l'austère ardeur du jansénisme naissant que : "Nous devons nous aussi nous retirer de cette vue sensible du corps de JESUS Christ et de celle du ciel et de l'attache qu'on y peut avoir" pour entrer dans la profonde unité de la foi. (Lettre LXXXI jeudi de Pâques, Munich, pp 168-181) Alors ce dépérissement des sens, cet enfouissement dans la pure adhésion de l'âme nous dévoileront progressivement l'intelligibilité des signes. Et nous tenant ainsi à la dernière place des humbles et des écoutants nous entrerons dans le mystère inaltérable de l'union à Dieu.
Nathalie Nabert, doyenne de faculté de lettres de l'Institut catholique de Paris (entre 1995 et 2007)
Croire.com
Ecouter "Ruht wohl", Passion selon Jean-Sébastien Bach
RAMOSI Co-Admin
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Sujet: Re: Le Mystère du Samedi Saint Ven 30 Mar 2018, 7:39 pm
Le mystère du Samedi saint - Père Jean-Claude Sagne
14 Avril 2017, 19:18pm | Publié par Véronique
Voici un extrait d'un des livres écrits par le père Jean-Claude Sagne. Il a été mon accompagnateur spirituel, notamment pendant son passage de ce monde au Père.
"La maternité spirituelle de Marie - Femme, voici ton fils"
Père Jean-Claude Sagne
Editions de l'Emmanuel
LE MYSTERE DU SAMEDI SAINT (chapitre VII)
Le mystère du Samedi saint est le temps de la mémoire, le temps de la relecture, le creuset de l'espérance. C'est par l'excellence le déploiement du rôle de Marie en sa maternité spirituelle. Nous commencerons par suggérer ce que Marie a vécu le Samedi saint, en référence à JESUS, puis nous exposerons plus systématiquement notre participation personnelle au mystère du Samedi saint.
I. Marie, mémoire de l'Eglise
Après le déchaînement de la violence et des cris contre JESUS de Nazareth, l'homme des douleurs, un grand silence est tombé le soir du Vendredi saint.
Un tombeau neuf
Le corps de JESUS a été déposé dans un tombeau neuf où jamais "personne n'avait été mis" (Jn 19, 41). JESUS n'est pas réuni à ses pères. C'est lui qui est déjà l'ancêtre d'une nouvelle lignée, le premier de l'humanité nouvelle promise à la Résurrection. Seul dans le silence du sépulcre, il est le roi qui dort en paix, "le prince des rois de la terre" (Ap 1,5).
Une ineffable attente
Après l'ensevelissement de JESUS, il est dit que les saintes femmes "observent le repos" prescrit (Lc 23, 56). Tout c que la Vierge Marie a vécu au long des heures du Samedi saint est sous le signe du repos et du recueillement. Alors que le corps de JESUS repose au sépulcre, son âme trouve son repos dans le Coeur immaculé et douloureux de Marie. Celle-ci a connu au pied de la Croix la nuit la plus profonde de tous les temps (Jean Paul II, op. cit.). Elle avait en effet éprouvé le contrastre dramatique entre les promesses divines entendues à l'Annonciation et le spectacle de l'homme des douleurs exposé sur la Croix. Seule, privée de son Fils unique, Marie a ressenti un abîme de douleur. En même temps, son âme est toute habitée par la paix. Totalement remise à la volonté du Père, elle demeure dans l'adoration.
"Elle a bâti sa demeure
Dans les vouloirs du Père.
Aucune peur, aucun refus
Ne vient troubler l'oeuvre de grâce,
Son coeur est rempli d'ineffable attente.
Elle offre à Dieu le silence
Où la Parole habite."
(PTP, Hymne du 8 septembre : "Voici l'aurore avant le jour" (CFC)
Un silence plein d'espérance
Au long des heures du Samedi saint, Marie est la mémoire vivante de l'Eglise. Elle laisse repasser en son coeur tout ce que JESUS a pu dire ou faire pour accomplir les Ecritures. Elle laisse résonner en elle tous les évènements en en cherchant le sens (Lc 2, 19 et 51). Ce qui revient avec insistance au coeur de Marie, ce sont les annonces par JESUS de sa propre mort et de sa résurrection. Adrienne Von Speyr souligne la résonance en Marie le Samedi saint de la promesse de JESUS au Bon larron (Adrienne VON SPEYR, La servante du Seigneur, p. 135.). Le Berger avait affirmé sa liberté entière devant la mort : "J'ai le pouvoir de me dessaisir {de ma vie} et j'ai le pouvoir de la reprendre : tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père (Jn 10, 18). Le Père ne laisse jamais seul Celui qui'il a envoyé (Jn 8, 16 et 29 ; 10, 30 ; 16, 32) et qui n'a d'autre désir que d'accomplir sa volonté : "Tu ne laisseras pas ton saint connaître la corruption" (Ps 15, 10). Dans son silence plein d'espérance, Marie est la demeure vivante de la Parole. Dans sa prière, Marie a médité les évènements et les paroles de la vie de JESUS (Lc 2, 19.51). Elle les a "rassemblés" en en cherchant le sens. La tentation humaine est non seulement d'analyser mais de diviser, non seulement de distinguer mais d'opposer. La violence est ce qui disloque et aboutit à l'absurde. Marie redonne sens à la Passion de JESUS, paroxysme de la destruction et de la ténèbre, en y reconnaissant le passage de son Fils près du Père, la révélation de la miséricorde de Dieu pour le monde en réponse à l'obéissance du Fils. Au fil des heures du Samedi saint, au fur et à mesure que sa parole se redonne à sa mère, JESUS la visite spirituellement pour conforter son âme et l'illuminer.
Dans l'acte de sa mort, comme offrande volontaire de sa vie, JESUS a accompli l'oeuvre du salut (Jn 19, 30). En remettant au Père son Esprit (cf. Lc 23, 46), il est envahi par l'Esprit du Père qui lui communique la vie divine : "{...} mis à mort selon la chair, {il est} rendu à la vie par l'Esprit" (1 P 3, 18). Alors que son corps repose encore au sépulcre, JESUS, en son âme vivifiée par l'Esprit, est déjà le Sauveur de ceux dont il partage la condition, tous les morts qui attendent le salut de Dieu.
Le salut de Dieu
JESUS commence de réaliser sa promesse : "L'heure vient, et elle est déjà là, où tous ceux qui gisent dans les tombeaux entendront la voix du Fils de Dieu" (Jn 5, 25). C'est dans l'Esprit qu'il vient prêche la Bonne Nouvelle aux "esprits en prison" (1 P 3, 19). Les âmes des jutes de la première Alliance étaient dans un état d'attente et d'espérance avant de pouvoir être introduites dans l'intimité du Père. Plus largement, c'est aujourd'hui encotre notre condition, à nous tous qui espérons recevoir en plénitude les fruits de la résurrection du Sauveur. La prédilection par JESUS de la joyeuse nouvelle de la délivrance au séjour des morts est "l'accomplissement jusqu'à la plénitude du message évangélique du salut" (Jean-Paul II, Catéchèse du 11 janvier 1989, DC 1989, n° 1979, p. 224, et CEC, n° 634.).
Dans la nuit de la foi
Le lieu spirituel des purifications de l'espérance est le Coeur douloureux et immaculé de Marie dans ses dispositions du Samedi saint. Elle accueille en elle toute l'Eglise et l'humanité tout entière. Plus que tout, marie est la Mère de la crainte de Dieu et de la "sainte espérance" (SI 24, 18). Dans la nuit de la foi, en communion avec le repose de JESUS en son sépulcre, Marie nous fait pressentir que le silence ne trahit pas le vide, mais qu'il enveloppe la présence de Dieu. En s'approfondissant, le mystère du Samedi saint est le passage dans le sein de Marie vers le sein du Père. Au jour du Samedi saint, Marie représente du fond d'elle-même l'attente du don du Père, au-delà de toute espérance. Ayant tout perdu en son Fils unique, elle est de nouveau mise en présence de la toute-puissance du Père qui est toute fidèle, toute bénignité. Dans une ligne toute maternelle, l'espérance de Marie est la confiance simple dans le Père qui aime à donner et redonner sa vie à ce qui est le plus petit, le plus démuni, le plus menacé. Il s'agit ici de savoir tout attendre du Dieu fidèle qui est l'ami des hommes, le Dieu de la vie. Le Samedi saint s'offre comme le lieu d'accueil pour tous les hommes qui attendent le salut de Dieu sans recevoir encore la lumière de la résurrection du Christ. Pour chaque fidèle baptisé, le Samedi saint est et reste le lieu discret de la purification qui conduit à la naissance plénière et à la vie filiale en Dieu.
Au terme du cheminement silencieux
Au terme du cheminement silencieux et tout intérieur du Samedi saint, Marie, dont la foi est toujours restée entière, laisse monter du fond de son coeur la joie de l'espérance. Comme le dit l'hymne pascale de Tamié :
"Quelqu'un près de la croix n'a pas douté ;
La Femme, jusqu'au jour, a porté seule
L'espoir du monde.
Sa foi devance l'heure
Et sait déjà :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
La joie
Dont trésaille Marie"
(Hymne CFC, "Ô nuit de qeul éclat tu resplendis").
Avant même de recevoir sa première visite au matin de Pâques, au coeur de la nuit qui précède l'aube pascale, marie croit que son Fils est vivant.
II. Vivre le Samedi saint
L'espérance nous fait vivre. Comme Nicodème, nous sommes tous aujourd'hui encore en attente de la grâce de la nouvelle naissance. Certes, la foi est déjà la victoire qui nous donne part à la résurrection de JESUS (1 JN 5, 4-5). Un jour après l'autre, l'expérience de notre faiblesse nous fait néanmoins désirer que l'Esprit du Ressuscité nous libère de toute crainte.
"Il s'agit de le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances, de devenir senblables à lui dans sa mort, afin de parvenir, s'il est possible, à la résurrection d'entre les morts" (Ph 3, 10-11).
Le Samedi saint est aujourd'hui le lieu spirituel où la Vierge Marie nous attend pour nus introduire plus avant dans le mystère de la sainte espérance. Ce jour mystérieux de repos et de recueillement est la traversée de la nuit de l'espérance. Bien au-delà de nos mots et images, c'est Marie elle-même qui forme la nuit de notre espérance. Communier à l'état spirituel de la Vierge le Samedi saint, c'est notre vie chrétienne d'aujourd'hui comme l'attente de la consommation du salut promis, avec notre besoin d'être purifiés et guéris.
La vie de la sainte espérance est le fruit que Marie dans sa sollicitude maternelle veut nous faire désirer et goûter :
"Moi, je suis la mère du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance. Moi qui demeure toujours, je suis donnée à tous mes enfants, ceux qui sont choisis par lui " (Si 24, 18).
Il y a partie liée entre la maternité et l'espérance, et cela vaut pour toutes les composantes de la maternité en toutes ses formes et réalisations. La mère connaît son enfant avant de le voir, l'ayant mis au monde. Elle sait que la promesse de la vie exède sans proportion les signes ténus qui donnent lieu à investigation. La femme est celle qui sait le prix du temps : l'attente n'est pas du temps perdu, mais la germation enfouie de la vie. Elle sait aussi que l'obscurité de la nuit peut contenir et envelopper une présence, là où d'autrez auraient peur du vide et de la perte.
Le dernier mot de la pédagogie de Marie n'est pas de nous introduire dans la nuit de la foi, mais de se faire elle-même pour nous la nuit de l'espérance. Y a-t-il là une différence ? C'est l'expérience du contact avec une présence. Au moment où Marie nous enlève avec douceur et netteté tous nos appuis humains, Dieu voulant, elle fait ensorte, sans du tout donner le sentiment de sa proximité, d'orienter notre coeur profond vers le Père qui est le rocher à toute épreuvee paix. Pour le dire de façon plus directe, Marie s'efface d'elle-même de notre champ, en sorte que nous nous retrouvions, sans savoir comment, remis aux mains du Père qui est la sûreté même : "Nul n'a le pouvoir d'arracher quelque chose de la main du Père " (Jn 10, 29). Cette confiance éperdue anime JESUS, le bon berger, prêt à se déssaisir de sa vie pour ses brebis.
C'est au terme de l'épreuve du Samedi saint que Marie est pour nous la mère de la sainte espérance, parce qu'elle apu valider dans l'épreuve sa conviction que JESUS, en donnant sa vie, a conduit avec puissance et douceur les brebis vers le Père. or ce qui a conforté l'espérance de Marie au creuset de l'obscurité et de la souffrance éprouvée, c'est d'accueilir en elle, dans la fidélité toute pure de son coeur, la présence de JESUS endormi dans le sommeil de la mort, et en même temps déjà vivifié par l'Esprit. C'est en se faisant mystiquement le lieu du repos de JESUS au terme du combat du Règne, que Marie laisse triompher en elle la joie de l'esprance. Pour préparer le don de la nouvelle naissance pascale par la puissance du Père dans l'Esprit, Marie reçoit de nouveau JESUS endormi en son sein, c'est-à-dire ici dans le foyer de son attente du don de Dieu. Et c'est ainsi que, pour nous aussi aujourd'hui, cet aujourd'hui de toutes nos morts humaines, Marie nous cache en son sein pour nous permettre de mieux discerner et accueillir les motions du Père, Dieu de la vie, dans l'Esprit...
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: Le Mystère du Samedi Saint Sam 31 Mar 2018, 12:44 am
Ô Croix du Christ !
Ô Croix du Christ, symbole de l’amour divin et de l’injustice humaine, icône du sacrifice suprême par amour et de l’égoïsme extrême par stupidité, instrument de mort et chemin de résurrection, signe de l’obéissance et emblème de la trahison, échafaud de la persécution et étendard de la victoire.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dressée en nos sœurs et nos frères tués, brûlés vifs, égorgés et décapités avec des épées barbares et dans le silence lâche.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les visages des enfants, des femmes et des personnes, épuisés et apeurés qui fuient les guerres et les violences et ne trouvent souvent que la mort et tant de Pilate aux mains lavées.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les docteurs de la lettre et non de l’esprit, de la mort et non de la vie, qui au lieu d’enseigner la miséricorde et la vie, menacent de punition et de mort et condamnent le juste.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les ministres infidèles qui au lieu de se dépouiller de leurs vaines ambitions dépouillent même les innocents de leur dignité.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les cœurs endurcis de ceux qui jugent facilement les autres, cœurs prêts à les condamner même à la lapidation, sans jamais s’apercevoir de leurs propres péchés et de leurs fautes.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les fondamentalismes et dans le terrorisme des adeptes de certaines religions qui profanent le nom de Dieu et l’utilisent pour justifier leurs violences inouïes.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui en ceux qui veulent t’enlever des lieux publics et t’exclure de la vie publique, au nom de quelque paganisme laïc ou même au nom de l’égalité que tu nous as toi-même enseignée.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les puissants et dans les vendeurs d’armes qui alimentent le four des guerres avec le sang innocent des frères.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les traitres qui, pour trente deniers, livrent n’importe qui à la mort.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les voleurs et les corrompus qui au lieu de sauvegarder le bien commun et l’éthique se vendent dans le misérable marché de l’immoralité.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les sots qui construisent des entrepôts pour conserver des trésors qui périssent, laissant Lazare mourir de faim à leurs portes.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les destructeurs de notre “maison commune” qui par leur égoïsme ruinent l’avenir des générations futures.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes âgées abandonnées de leurs proches, dans les personnes avec un handicap et dans les enfants sous-alimentés et écartés par notre société hypocrite et égoïste.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans notre Méditerranée et dans la Mer Égée devenues un cimetière insatiable, image de notre conscience insensible et droguée.
Ô Croix du Christ, image de l’amour sans fin et chemin de la Résurrection, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes bonnes et justes qui font le bien sans chercher les applaudissements ou l’admiration des autres.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les ministres fidèles et humbles qui éclairent l’obscurité de notre vie comme des bougies qui se consument gratuitement pour éclairer la vie de ceux qui sont les derniers.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les visages des sœurs et des personnes consacrées – les bons samaritains – qui abandonnent tout pour panser dans le silence évangélique, les blessures de la pauvreté et de l’injustice.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les miséricordieux qui trouvent dans la miséricorde l’expression la plus haute de la justice et de la foi.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les personnes simples qui vivent joyeusement leur foi dans le quotidien et dans l’observance filiale des commandements.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les repentis qui savent, de la profondeur de la misère de leurs péchés, crier : Seigneur, souviens-toi de moi dans ton Royaume !
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les bienheureux et dans les saints qui savent traverser l’obscurité de la nuit de la foi sans perdre la confiance en toi et sans prétendre comprendre ton silence mystérieux.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les familles qui vivent leur vocation au mariage avec fidélité et fécondité.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les bénévoles qui secourent généreusement les personnes dans le besoin et celles qui sont battues.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les persécutés pour leur foi qui dans la souffrance continuent à rendre un témoignage authentique à JESUS et à l’Évangile.
Ô Croix du Christ, nous te voyons encore aujourd’hui dans les rêveurs qui vivent avec un cœur d’enfant et qui travaillent chaque jour pour rendre le monde un peu meilleur, plus humain et plus juste.
Dans ta sainte Croix, nous voyons Dieu qui aime jusqu’au bout, et nous voyons la haine qui fait la loi et assèche les cœurs et les esprits de ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière.
Ô Croix du Christ, Arche de Noé qui a sauvé l’humanité du déluge du péché, sauve-nous du mal et du malin ! Ô Trône de David et sceau de l’alliance divine et éternelle, réveille-nous des séductions de la vanité ! Ô cri d’amour, suscite en nous le désir de Dieu, du bien et de la lumière.
Ô Croix du Christ, enseigne-nous que l’aube du soleil est plus forte que l’obscurité de la nuit. Ô Croix du Christ, enseigne-nous que l’apparente victoire du mal se dissipe devant le tombeau vide et face à la certitude de la Résurrection et de l’amour de Dieu que rien ne peut vaincre ou obscurcir ou affaiblir. Amen !