La mosquée égyptienne visée vendredi 25 novembre par un attentat, qui a fait 305 morts, était fréquentée par des musulmans soufis.
Ce courant mystique de l’islam est honni par les islamistes qui le considèrent comme hérétique.
Pourquoi la mosquée al-Rawda de Bir al-Abd, située dans le Nord-Sinaï en Égypte, a-t-elle fait l’objet d’un attentat qui a causé la mort, vendredi 25 novembre, de 305 personnes dont 27 enfants ? Tout porte à croire que le fait qu’elle soit fréquentée par des musulmans soufis est à l’origine de cette attaque.
En effet, même s’il ne l’a pas officiellement revendiqué, Daech voue une haine aux partisans du soufisme qui expliquerait l’attentat. Et qui avait déjà conduit, en novembre 2016, le groupe terroriste à tuer le prédicateur soufi Suleiman Abou Harraz aux alentours de la ville d’El-Arich, au motif qu’il pratiquait la sorcellerie.
À lire : Attaque dans une mosquée soufie en Égypte : « C’est l’ensemble des musulmans qui est touché »
Ne plus faire qu’un avec Dieu
Les extrémistes musulmans reprochent aux soufis, qu’ils ont moult fois attaqué par le passé en Égypte comme au Pakistan, de gommer la distinction – fondamentale dans l’islam – entre Dieu et l’homme. En effet, le but déclaré du soufi est de s’immerger en Dieu au point de ne plus faire qu’un avec lui.
Dans cette branche traditionnelle de l’islam – aussi bien sunnite que chiite – qu’est le soufisme (le mot viendrait de l’arabe safa : « limpidité »), ses adeptes cherchent un chemin spirituel personnel, jalonné d’expériences mystiques, d’élévation, voire d’ascèse. Cet islam de paix, tourné vers l’autre, est aux antipodes de l’islam guerrier, prôné par les islamistes qui lui reprochent sa dimension ésotérique et son caractère hérétique.
À lire : Le soufisme, langue des mystiques musulmans
Ainsi, l’Iranien Abu Yazid Bistami (mort vers 875) raconte-t-il l’expérience mystique fulgurante qu’il a vécue. « Au prix d’une ascèse forcenée, il entame un voyage initiatique et voit son être dialoguer avec Dieu, se refléter en Lui à tel point qu’il y a substitution des deux personnes », raconte Éric Geoffroy, soufi lui-même, dans un ouvrage paru sur le sujet en 2013 aux Éditions Eyrolles. Et lorsque quelqu’un frappe à sa porte et le demande, le grand mystique peut répondre : « Non, il n’y a que Dieu dans cette maison. » La présence divine a annihilé en lui l’ego humain ordinaire.
Dompter le « moi »
Comme l’islam en général, le soufisme a pour objectif la soumission à la volonté de Dieu et la préparation pour la rencontre attendue avec lui. Mais, plus que les autres musulmans, les soufis insistent sur la nécessité de dompter en eux le nafs, le « moi » égoïste, fréquemment comparé à un cheval fougueux, et influencé par Satan.
Dans leur combat quotidien, les soufis s’appuient sur un hadith (parole prêtée au Prophète) comparant le « petit djihad », à mener sur les champs de bataille contre les ennemis de l’islam, avec le « grand djihad », intérieur celui-là. Ce n’est qu’une fois que le nafs est maîtrisé qu’une place est libérée pour Dieu dans le cœur du croyant et qu’une rencontre, un dialogue deviennent alors possibles avec lui.
« Le soufi s’élève alors vers ce Dieu qui est également Absolu, Vérité et Unité, remontant le long d’une échelle intérieure ponctuée de stations (maqam), prenant conscience que la Création dans sa totalité n’est qu’une manifestation de l’Incréé. Il goûte alors à l’état d’annihilation en Dieu », écrit Thierry Zarcone, dans Le Soufisme, voie mystique de l’islam (Gallimard, La Découverte). Une remontée parfois décrite comme « extase » ou « transe », pouvant prendre la forme d’une attraction « vers le haut » ou « vers l’intérieur », menant vers Dieu sous la forme de cercles concentriques…
Le soufisme s’est structuré à partir du XIIe siècle sous la forme de confréries (tarîqa), systématisant les doctrines et les expériences des premiers « maîtres » (cheikh) : Râbi’a, Bistami, puis Ibn’Arabî (mort en 1240) et surtout Rûmî, fondateur à Konya, en Turquie, de la confrérie des mevlevis (ou derviches tourneurs). Les tombeaux des saints de la confrérie sont également vénérés et deviennent lieux de pèlerinage ou de rassemblements festifs (moussem). Élitiste au départ, le soufisme se fait aussi populaire, coloré de traditions différentes selon les régions du monde où il est implanté.
Bruno Bouvet
CHRISTOPHEG Co-Admin
Date d'inscription : 21/10/2013 Messages : 21899 Pays : BelgiqueR E L I G I O N : Trinitaire
Sujet: Re: Le Soufisme, ennemi de Daech Mar 28 Nov 2017, 6:44 am
Le sunnisme se réjouit de la mort de ces mécréants polythéistes.
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: Le Soufisme, ennemi de Daech Mar 05 Déc 2017, 8:10 pm
Carnage dans une mosquée en Égypte: qui sont les musulmans soufis, frappés par l'attaque?
Ces adeptes d'un courant mystique de l'islam sont persécutes par Daech.
24/11/2017 22:03 CET | Actualisé 25/11/2017 11:53 CET
Le HuffPost avec AFP
AFP
Carnage dans une mosquée en Égypte: qui sont les musulmans soufis, visés par l'attaque?
EGYPTE - La mosquée où sont morts vendredi 305 fidèles dans un attentat était fréquentée par des musulmans soufis, des adeptes d'un courant mystique de l'islam honnis des jihadistes du groupe Etat islamique. Un chef de tribu bédouine a déclaré que la mosquée Rawda, dans la région orientale du Sinaï, était "soufie" et contenait une "zaouïa", un édifice religieux utilisé par les mystiques pour les prières et rassemblements.
Même si l'EI apparaît comme le principal suspect de l'attentat, le groupe n'a pas revendiqué cette attaque et il n'est pas possible d'affirmer avec certitude que la mosquée a été visée à cause de ses liens avec le soufisme.
Cette minorité de l'islam a été attaquée partout où l'EI opère, que ce soit en Egypte mais aussi au Pakistan où des dizaines de soufis ont été tués par les jihadistes. L'année dernière, l'EI avait enlevé puis décapité un vieux chef soufi, l'accusant de pratiquer la sorcellerie.
Dans une interview publiée ensuite dans la lettre d'information de l'EI al-Nabaa, le commandant de la "police de la moralité" de l'organisation au Sinaï avait déclaré que la "première priorité était de combattre les manifestations du polythéisme, y compris le soufisme".
S'il était confirmé que la mosquée a été attaquée en raison de son importance pour les soufis, cela s'inscrirait dans la tactique de l'EI en Egypte qui vise de plus en plus des civils, notamment de minorités religieuses, après avoir ciblé principalement les forces de sécurité.
Haine des soufis
Les jihadistes de l'EI adhèrent à une version extrême du salafisme -un courant rigoriste de l'islam- pratiqué en Arabie saoudite et qui considère les soufis comme des hérétiques. Ils les accusent du plus grand péché de l'islam, le polythéisme, en raison de leur recours à l'intercession des saints morts. Les salafistes condamnent aussi ce qu'ils appellent les "innovations", ces rites et prières adoptés par les soufis sans que le prophète Mohamed lui-même ne les ait jamais prescrits.
Inspirés par certains compagnons du Prophète et par les premières générations d'ascètes, les soufis disent vouloir se concentrer sur l'obtention d'un état de pureté -dont viendrait le terme soufisme- pour témoigner de la présence de Dieu dans leurs vies. Certains intègrent de la musique dans leurs prières ou des danses (derviches), mais d'autres en revanche rejettent ces pratiques.
Dans une grande partie du monde musulman, le soufisme a été accepté et pratiqué pendant des siècles de manière courante, aussi bien par les fidèles que par les théologiens les plus influents de l'islam sunnite. Le cheikh Ahmed el-Tayeb, grand imam d'Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite en Egypte, est lui-même un soufi, tout comme de nombreux hauts dignitaires religieux musulmans.
Dans un discours télévisé, le grand imam d'Al-Azhar a condamné "un terrorisme noir et brutal" après l'attaque de la mosquée.
Alors que les mystiques ont gagné en influence et que les gouvernements arabes les ont acceptés en raison de leur quiétisme politique, certains de leurs dirigeants ont été critiqués pour être devenus trop attachés aux biens de ce monde.
Abdemen ne dira rien ou alors par des versets alambiqués à la sauce Taqiya ....
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: Le Soufisme, ennemi de Daech Sam 06 Jan 2018, 9:35 pm
Attentat en Égypte: qui sont les soufis qui fréquentaient la mosquée attaquée?
Actualité Monde Proche et Moyen-Orient Par LEXPRESS.fr , publié le 24/11/2017 à 22:01
La mosquée d'Al Arish, dans le Sinaï, en Egypte, a été frappée par une attaque meurtrière touchant les fidèles soufis, le 24 novembre 2017.
La mosquée attaquée ce vendredi en Egypte était fréquentée par des musulmans soufis, adeptes d'un islam honni par les djihadistes de Daech.
Un bilan humain dramatique. La mosquée où sont morts vendredi en Egypte 235 fidèles dans un attentat était fréquentée par des musulmans soufis, des adeptes d'un courant mystique de l'islam honnis des djihadistes du groupe État islamique (EI).
Un chef de tribu bédouine a déclaré que la mosquée Rawda, dans la région orientale du Sinaï, était "soufie" et contenait une "zaouïa", un édifice religieux utilisé par les mystiques pour les prières et rassemblements.
Même si Daech apparaît comme le principal suspect de l'attentat, le groupe n'a pas revendiqué cette attaque et il n'est pas possible d'affirmer avec certitude que la mosquée a été visée à cause de ses liens avec le soufisme. Cette minorité de l'islam a été attaquée partout où Daech opère, que ce soit en Egypte mais aussi au Pakistan où des dizaines de soufis ont été tués par les djihadistes. L'année dernière, Daech avait enlevé puis décapité un vieux chef soufi, l'accusant de pratiquer la sorcellerie.
Dans une interview publiée ensuite dans la lettre d'information de l'EI al-Nabaa, le commandant de la "police de la moralité" de l'organisation au Sinaï avait déclaré que la "première priorité était de combattre les manifestations du polythéisme, y compris le soufisme".
S'il était confirmé que la mosquée a été attaquée en raison de son importance pour les soufis, cela s'inscrirait dans la tactique de Daech en Egypte qui vise de plus en plus des civils, notamment de minorités religieuses, après avoir ciblé principalement les forces de sécurité.
Les djihadistes de Daech adhèrent à une version extrême du salafisme -un courant rigoriste de l'islam- pratiqué en Arabie saoudite et qui considère les soufis comme des hérétiques. Ils les accusent du plus grand péché de l'islam, le polythéisme, en raison de leur recours à l'intercession des saints morts.
L'obtention d'un état de pureté
Les salafistes condamnent aussi ce qu'ils appellent les "innovations", ces rites et prières adoptés par les soufis sans que le prophète Mohamed lui-même ne les ait jamais prescrits. Inspirés par certains compagnons du Prophète et par les premières générations d'ascètes, les soufis disent vouloir se concentrer sur l'obtention d'un état de pureté -dont viendrait le terme soufisme- pour témoigner de la présence de Dieu dans leurs vies.
Certains intègrent de la musique dans leurs prières ou des danses (derviches), mais d'autres en revanche rejettent ces pratiques.
Dans une grande partie du monde musulman, le soufisme a été accepté et pratiqué pendant des siècles de manière courante, aussi bien par les fidèles que par les théologiens les plus influents de l'islam sunnite. Le cheikh Ahmed el-Tayeb, grand imam d'Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite en Egypte, est lui-même un soufi, tout comme de nombreux hauts dignitaires religieux musulmans.
Dans un discours télévisé, le grand imam d'Al-Azhar a condamné "un terrorisme noir et brutal" après l'attaque de la mosquée. Alors que les mystiques ont gagné en influence et que les gouvernements arabes les ont acceptés en raison de leur quiétisme politique, certains de leurs dirigeants ont été critiqués pour être devenus trop attachés aux biens de ce monde.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: Le Soufisme, ennemi de Daech Sam 20 Jan 2018, 8:53 pm
Qui sont les soufis tués dans l'attentat en Égypte?
Ajoutée le 25 nov. 2017
L'attaque, qui a fait au moins 305 morts, a visé vendredi une mosquée fréquentée par des musulmans soufis, un courant de l'islam rejeté par les djihadistes du groupe État islamique pour son côté mystique.C'est l'attaque la plus meurtrière de l'histoire récente de l'Égypte.Vendredi, 305 personnes dont 27 enfants, ont été tuées lors d'un attentat visant la mosquée al-Rawda de Bir al-Abd, située à l'ouest d'Al-Arich, capitale de la province du Nord-Sinaï.Un lieu de prière fréquenté par des musulmans soufis.Même si l'État islamique apparaît comme le principal suspect, le groupe n'a pas revendiqué cette attaque et il n'est pas possible d'affirmer avec certitude que la mosquée a été visée à cause de ses liens avec le soufisme.Toutefois, cette minorité de l'islam a été attaquée partout où l'EI opère, que ce soit en Égypte mais aussi au Pakistan où des dizaines de soufis ont été tués par les djihadistes.L'an dernier, le groupe terroriste avait ainsi enlevé puis décapité un vieux chef soufi, accusé de pratiquer la sorcellerie.» Le soufisme, honni par les terroristes de l'EI, est un courant transversal au sein de l'islam, présent aussi bien chez les chiites que chez les sunnites, et qui se caractérise par son mysticisme.Inspirés par certains compagnons du Prophète et par les premières générations d'ascètes, les soufis disent vouloir se concentrer sur l'obtention d'un état de pureté pour témoigner de la présence de Dieu dans leurs vies.Leur pratique de l'islam passe notamment par des rites d'initiation pendant lesquels des maîtres livrent à des élèves leur enseignement spirituel.Lors de leurs prières, certains soufis intègrent de la musique ou des danses (derviches).Cette dimension ésotérique de l'islam soufi est rejetée par les djihadistes de l'EI qui, eux, adhèrent à une version extrême du salafisme, courant rigoriste de l'islam.L'EI considère les soufis comme des hérétiques.Il les accuse également du plus grand péché de l'islam, le polythéisme, en raison de leur recours à l'intercession des saints morts.Les salafistes condamnent aussi les rites et prières adoptés par les soufis sans que le prophète Mohamed lui-même ne les ait jamais prescrits.Dans une interview publiée suite à la décapitation du chef soufi dans la lettre d'information de l'EI, al-Nabaa, le commandant de la «police de la moralité» de l'organisation au Sinaï avait déclaré que la «priorité absolue était de combattre les manifestations du polythéisme, y compris le soufisme».» LIRE AUSSI - Égypte: deuil national après le carnage dans une mosquée du Nord-Sinaï Cette haine du soufisme ne transparaît pas dans une grande partie du monde musulman.Le soufisme a été accepté et pratiqué pendant des siècles de manière courante, aussi bien par les fidèles que par les théologiens les plus influents de l'islam sunnite.Le cheikh Ahmed el-Tayeb, actuel grand imam d'Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite en Égypte, est lui-même d'obédience soufie, tout comme de nombreux hauts dignitaires religie
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: Le Soufisme, ennemi de Daech Mer 21 Fév 2018, 8:00 pm
Egypte: les musulmans adeptes du soufisme menacés par Daech
Proche et Moyen-Orient
Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 09/12/2016 à 18:14
Affirmant avoir exécuté deux chefs soufis dans le Sinaï, l'organisation terroriste menace les adeptes de ce courant de l'islam et les exhorte à renoncer à leur pratique mystique.
En Egypte, le groupe djihadiste Etat islamique (EI) s'en prend désormais aux musulmans adeptes du soufisme, la mystique de l'islam. Dans un bulletin de propagande de l'EI, Al-Nabaa, publié jeudi, un membre de l'organisation terroriste, identifié comme le chef de la "police de la moralité" dans le Sinaï, les exhorte à renoncer à leurs croyances. Il affirme également que deux chefs religieux ont été exécutés pour avoir professé ce qu'il qualifie de "connaissance de l'occulte".
"Nous n'autoriserons pas la présence des ordres soufis dans le Sinaï et en Egypte" en général, menace l'homme dans les colonnes du bulletin hebdomadaire de propagande, ajoutant que ces personnes doivent se repentir.
LIRE AUSSI >> Pakistan: un célèbre chanteur soufi assassiné
L'une des deux victimes a été identifiée comme Souleiman Abou Heraz, un cheikh soufi qui avait plus de 90 ans, et le second comme l'un de ses disciples. Leurs corps n'ont pas été retrouvés.L'information de leur exécution a provoqué la condamnation de religieux musulmans en Egypte et à l'étranger.
Déjà ciblés par des attaques de l'EI
Le groupe djihadiste de l'Etat islamique, qui suit l'école de pensée du salafisme, observe une lecture rigoriste de l'islam comme en Arabie saoudite, et considère les pratiques soufies comme "hérétiques".
Les salafistes accusent les adeptes du soufisme -l'un des courants de l'islam- de polythéisme, considéré comme le plus grand des péchés dans l'islam, car ils cherchent l'intercession des saints et visitent leurs tombeaux.
Il y a tout juste un mois, un attentat revendiqué par l'EI a frappé un site religieux soufiste au Pakistan. Cette attaque à la bombe, lors d'une cérémonie religieuse consacrée au saint soufi Shah Noorani a fait 52 victimes et blessé plus d'une centaine de personnes.
Les djihadistes de l'EI ont par ailleurs déjà fait exploser des mausolées soufis à travers le monde musulman, du Mali à l'Afghanistan.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: Le Soufisme, ennemi de Daech Ven 16 Mar 2018, 7:06 pm
Brève Histoire des Soufis,
Les soufis se sont organisés assez tardivement (XIe et XIIe siècles) en confréries (turuq, pluriel de tarîqa; méthode, chemin, voie) fondées par des maîtres spirituels (chaykh). Chaque soufi se rattache à une « chaîne » (silsilah) qui représente sa généalogie spirituelle, grâce à laquelle il est relié par différents intermédiaires au Prophète. À quelques exceptions près (comme certaines voies naqshbandies), toutes les voies spirituelles se rattachent traditionnellement au Prophète par l'intermédiaire d'Ali ibn Abi Talib, donc théoriquement chiite.
Si pour les soufis, c'est le prophète de l'islam Mahomet qui est le premier d'entre eux, l'Histoire ne trouve trace des premiers groupes de soufis qu'à Koufa et Bassorah à partir du VIIIe siècle de l'ère chrétienne, puis à Bagdad au IXe siècle. Les XIIe siècle et XIIIe siècle marquent pour le soufisme le passage à une structuration et une organisation beaucoup plus formelle : c'est ce qu'on appelle les confréries (turuq, pluriel de tarîqa). Cette organisation formelle et donc en quelque sorte sociale ne veut évidemment pas dire que la nature du soufisme, qui est une voie spirituelle (sens originel du mot tarîqa), soit fondamentalement transformée. Mais cette évolution se traduit par une visibilité plus grande et un impact historiquement mesurables du soufisme sur les sociétés musulmanes. Cet impact est particulièrement évident dans certains cas où le soufisme représente à lui seul l'expression de la religion musulmane : les exemples d'islamisation de l'Afrique de l'Ouest par la Tidjaniyya, la Mouridiyya et la Qâdiriyya, ou de la résistance menée contre les Russes aux XIXe siècle et XXe siècle par une population musulmane majoritairement rattachée à la Naqshbandiyya le montrent abondamment. Cette influence socio-politique de certains secteurs du soufisme se voit surtout dans les régions tardivement converties à l'islam : en Asie centrale, en Inde, où il fut l'un des fers de lance de l'islamisation, et dans le monde turc. Il est donc évident que la notion de soufisme recouvre des réalités très variables : certaines sont purement spirituelles et métaphysiques tandis que d'autres représentent les conséquences de l'implication des maîtres soufis et de leurs disciples dans le domaine politico-social.
Les confréries soufies furent persécutées par certaines autorités du sunnisme parce que certains docteurs de la loi musulmane les jugeait hétérodoxes et que le soufisme se rapporte davantage au chiisme hétérodoxe. Aujourd'hui encore, certains courants sunnite salafî ou wahhabî, qui prétendent représenter l'islam sunnite orthodoxe, cherchent à diminuer l'influence des confréries soufies dans le monde, le soufisme étant considéré comme un instrument pour sortir du cadre d'une forme d'orthodoxie stricte et littérale et, surtout, comme une dérive superstitieuse et, parfois, païenne.
RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19277 Pays : FRANCER E L I G I O N : CATHOLIQUE
Sujet: Re: Le Soufisme, ennemi de Daech Dim 22 Avr 2018, 6:55 pm
Pakistan : 20 personnes assassinées dans un sanctuaire soufi
Les victimes ont été tuées à coups de couteaux et de bâtons après avoir été empoisonnées par le gardien du site et deux complices présumés.
Le Monde.fr avec AFP | 02.04.2017 à 12h34 • Mis à jour le 02.04.2017 à 16h40
Le sanctuaire Mohammed-Ali, près de Sarghoda, dans la province du Pendjab, dans le nord-est du Pakistan, attaqué le 2 avril 2017. FATIQ BUKHARI / AFP
Vingt fidèles d’un sanctuaire soufi du nord-est du Pakistan ont été tués à coups de couteaux et de bâtons, ont fait savoir dimanche 2 avril les autorités locales. Les victimes avaient été au préalable empoisonnées par le gardien du site et deux complices présumés qui ont été arrêtés, près de Sarghoda, dans la province du Pendjab.
« Le gardien du site, Abdul Waheed, âgé de 50 ans, a avoué avoir tué ces gens car il craignait qu’ils ne veuillent le tuer », a déclaré le chef de la police régionale, Zulfiqar Hameed. « Le suspect semble paranoïaque ou psychotique, mais cela pourrait aussi être lié à une rivalité pour le contrôle du sanctuaire », a-t-il ajouté, en précisant qu’une enquête était en cours.
En poste depuis deux ans
Quatre femmes figurent parmi les personnes tuées dans la matinée au sanctuaire de Mohammad Ali. Shamshir Joya, chef de la police locale, a indiqué que les victimes – dont les vêtements étaient déchirés et tachés de sang – avaient vraisemblablement été intoxiquées avant d’être tuées. Une enquête est en cours et des autopsies doivent être réalisées.
Le premier ministre du Pendjab, Shahbaz Sharif, a demandé à la police un rapport préliminaire sous vingt-quatre heures, a déclaré un haut responsable de l’Etat. Le chef de la police locale a précisé que le sanctuaire avait été érigé il y a deux ans et demi. Abdul Waheed, qui travailla un temps pour la commission électorale nationale, avait pris la responsabilité des lieux après la mort d’un premier gardien.
Attaqués par l’EI
Les tueries de masse à l’intérieur des sanctuaires sont extrêmement rares. Le soufisme, une branche mystique et tolérante de l’islam, est présent au Pakistan depuis des siècles. Ses adeptes ont contribué à la diffusion de l’islam sur le sous-continent indien au XIIIe siècle.
Les soufis croient aux saints, dont ils pensent qu’ils peuvent intercéder directement auprès de Dieu en leur faveur. Ils sont dépourvus de hiérarchie et d’organisation, préférant rechercher une communion spirituelle via la musique et la danse dans les sanctuaires dédiés aux saints.
Le nombre d’adeptes du soufisme est estimé à plusieurs millions au Pakistan, même s’il a perdu en influence ces dernières années face à des groupes plus conservateurs, voire fondamentalistes. La plupart d’entre eux vivent dans les provinces du Pendjab (Centre) et du Sindh (Sud).
Lire aussi : Pakistan : un attentat contre un sanctuaire soufi fait au moins 52 morts
Des mouvements comme les talibans ou l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) ont pris pour cible ces derniers temps les sanctuaires soufis, un courant qu’ils jugent hérétique. En février, un attentat-suicide contre le sanctuaire soufi de Lal Shahbaz Qalandar à Sehwan (Sud), revendiqué par l’EI, a fait au moins 90 morts et des centaines de blessés.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/04/02/pakistan-20-personnes-assassinees-dans-un-sanctuaire-soufi_5104593_3216.html#wEIovPAe46fskYyV.99