Les Irlandais aux urnes pour un référendum historique sur l’avortement
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7534 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Les Irlandais aux urnes pour un référendum historique sur l’avortement Jeu 24 Mai 2018, 9:31 pm
Les Irlandais aux urnes pour un référendum historique sur l’avortement
Le « oui » à la suppression de l’interdiction de l’IVG semblait jeudi en tête des intentions de vote, mais le nombre d’indécis est élevé et la participation difficile à estimer. Le Monde.fr avec AFP | 25.05.2018 à 05h34 • Mis à jour le 25.05.2018 à 08h39
Affiches de campagne en faveur du « oui » et du « non », à Dublin, le 24 mai. Karl Burke / Karl Burke/dpa
Près de 3,5 millions d’Irlandais sont appelés à se prononcer, vendredi 25 mai, pour ou contre la libéralisation de l’avortement dans un référendum historique pour ce pays de tradition catholique qui avait massivement voté pour le mariage homosexuel en 2015.
Les bureaux de vote ouvrent de 8 heures locales à 23 heures (9 heures à minuit heure de Paris), avec interdiction de faire campagne à proximité des écoles où se déroule le scrutin, même si les accessoires devenus tendance tels que les badges et les pulls promouvant l’un ou l’autre camp sont tolérés.
Au terme d’une campagne achevée dans une certaine tension entre partisans et opposants de l’avortement, le « oui » à la suppression de l’interdiction constitutionnelle de l’IVG semblait en tête des intentions de vote, malgré une participation difficile à estimer et un nombre élevé d’indécis. Toutefois, les autorités ont enregistré un nombre important de nouveaux inscrits sur les listes électorales, avec plus de 118 000 demandes d’ajout cette année, signe de l’intérêt pour ce vote.
Une législation parmi les plus restrictives d’Europe
La mobilisation de l’électorat a été l’un des grands axes des militants anti et pro-avortement, les premiers tablant sur un sursaut de l’Irlande rurale, tandis que les seconds ont fortement encouragé les jeunes à s’inscrire et à voter.
S’exprimant la veille du vote sur la radio Newstalk, le premier ministre Leo Varadkar l’a qualifié d’« opportunité d’une seule génération », rappelant qu’en cas de victoire du « non », il n’y aurait pas de deuxième référendum. Réitérant son appel à voter en faveur du « oui », le chef du gouvernement irlandais a affirmé que « depuis l’introduction du huitième amendement dans la Constitution, 170 000 femmes sont allées à l’étranger pour avorter ».
La consultation pose précisément la question de l’abrogation du huitième amendement de la Constitution irlandaise, introduit en 1983, qui interdisait l’avortement jusqu’à une réforme votée en 2013 permettant des exceptions lorsque la vie de la mère est menacée.
Aujourd’hui, la législation reste parmi les plus restrictives d’Europe, avec l’Irlande du Nord et Malte notamment. Le viol, l’inceste ou la malformation du fœtus ne sont pas des raisons légales d’avorter.
Déclin de l’influence catholique
Jeudi, quelques milliers d’électeurs avaient déjà voté sur 12 îles au large des côtes irlandaises, en plus de personnes à mobilité réduite, hospitalisées ou encore des personnels diplomatiques et de l’Etat basés à l’étranger, qui ont pu voter par courrier.
La consultation intervient trois ans après la légalisation, par référendum également, du mariage homosexuel en Irlande, qui avait provoqué un séisme culturel dans ce pays de 4,7 millions d’habitants. Elle traduit le déclin de l’influence de l’Eglise, autrefois si puissante mais aujourd’hui érodée par les bouleversements économiques et sociaux. L’institution religieuse paie aussi le prix des affaires de pédophilie impliquant des prêtres, parfois couvertes par des responsables ecclésiastiques.
Selon le professeur Diarmaid Ferriter, de l’University College Dublin, les mentalités ont profondément évolué depuis 1983. « A l’époque, le débat était dominé par des voix plus âgées, masculines, et l’Eglise se trouvait manifestement dans une position beaucoup plus puissante qu’aujourd’hui, a-t-il dit à l’Agence France-Presse. Le profil des militants des deux côtés est bien plus jeune aujourd’hui. »
En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/05/25/les-irlandais-aux-urnes-pour-un-referendum-historique-sur-l-avortement_5304197_3214.html#aZsfQPzWMqFAog8e.99
Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7534 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: Les Irlandais aux urnes pour un référendum historique sur l’avortement Dim 27 Mai 2018, 5:51 am
Référendum sur l’avortement en Irlande : un désaveu pour l’Eglise
Comme attendu, les Irlandais ont majoritairement voté "oui", pour une légalisation de l’avortement.
Le plébiscite pour le droit à l’avortement en Irlande est un nouveau signe de désaveu pour l’Eglise catholique et a ravivé la revendication d’une légalisation de l’IVG dans la très répressive Irlande du Nord voisine, souligne dimanche la presse irlandaise et britannique. Les Irlandais ont approuvé à une majorité écrasante de 66 % la libéralisation de l’avortement lors d’un référendum historique organisé vendredi dans leur pays à forte tradition catholique, trois ans après la légalisation du mariage homosexuel.
"Dans ma jeunesse, on ne pouvait pas acheter de préservatifs, être homosexuel, divorcer et même regarder La vie de Brian", film des Monty Python, a tweeté Jason O’Mahony, journaliste pour l’édition irlandaise du Times. "Maintenant, nous sommes l’un des pays les plus libéraux du monde. Incroyable". L’Irish Times résume: "L’illusion d’une Irlande conservatrice et dogmatiquement catholique a volé en éclat".
"Derniers vestiges de l’influence de l’Eglise sur l’Etat"
"Ce qui s’est passé durant le référendum est cataclysmique, mais plus cataclysmique encore a été la prise de conscience que ce vote reflétait le changement plutôt qu’il ne l’initiait", ajoute le journal. "Notre force n’est pas dans notre passé, mais dans notre futur", insiste-t-i
Le ton est identique dans le "Sunday Business Post", qui salue la "Génération Oui" et estime que les Irlandais ont combattu leur passé et voté pour redéfinir leur avenir. Au Royaume-Uni, The Observer estime que les résultats du référendum ne traduisent pas seulement un vaste soutien aux droits des femmes, mais aussi "une rupture avec l’un des derniers vestiges de l’influence de l’Eglise sur l’Etat".
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7534 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: Les Irlandais aux urnes pour un référendum historique sur l’avortement Dim 27 Mai 2018, 5:56 am
Vers une libéralisation de l'avortement en Irlande
Dans un référendum historique, l’Irlande s’est prononcée en faveur de l’abrogation du 8e amendement de la Constitution et de la libéralisation de l’avortement.
La majorité des Irlandais a tranché, souhaitant abroger le 8ème amendement de la constitution, introduit en 1983, qui interdit l’avortement au nom du droit à la vie «de l’enfant à naître (...) égal à celui de la mère». Selon les premiers résultats partiels, le "oui" recueille plus de 60% des voix lors d’un référendum pour lequel 63% des électeurs se sont déplacés.
Le gouvernement va maintenant plancher sur un projet de loi qui, s’il est voté par le Parlement, devrait autoriser l’avortement pendant les douzes premières semaines de grossesse, et jusqu’à 24 semaines pour des raisons de santé. Jusqu’à aujourd’hui, le petit pays de 4,7 millions d’habitants avait une des législations les plus restrictives d’Europe, avec l’Irlande du Nord et Malte. Ces trentes dernières années, ce sont des milliers de femmes qui se sont rendues à l’étranger pour avorter. En 2013, après le décès de septicémie d’une femme enceinte, un décret avait été mis en place, permettant une exception lorsque la vie de la mère est menacée.
La victoire du oui révèle une fracture dans la société irlandaise. Les personnes âgées de plus de 65 ans ont en majorité voté contre l’abrogation du 8ème amendement, selon un sondage Ipsos/MRBI, tandis que les 18-24 ont voté pour à 84%. 70% des électrices qui se sont rendues aux urnes ont choisi la libéralisation, contre 65% des hommes.
Les mentalités ont profondément évolué depuis 1983 explique quant à lui à l’AFP Diarmaid Ferriter, professeur d’histoire irlandaise à l’University College de Dublin. «A l’époque, le débat était dominé par des voix plus âgées, masculines», explique le professeur, «le profil des militants des deux côtés est bien plus jeune aujourd’hui.»
«Aider le travail de la vie»
Le Vatican, de son côté a exprimé son inquiétude, pour Mgr Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie, «ce n’est pas un jour de fête». «Nous ne devons pas aider le sale travail de la mort, au contraire, nous devons aider le bon travail de la vie», nous explique-t-il. Pour le président de l’académie Pontificale pour la Vie, il est indispensable de comprendre la «tragédie» que signifie un avortement.
Retrouvez en podcast la réaction de Mgr Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie et pour cela, connectez vous ici :
La réaction de Mgr Paglia, président de l'Académie pontificale pour la Vie
Le 29 novembre 2016, dans la lettre apostolique Misericordia et Misera, le Pape François écrivait: «Je concède à tous les prêtres (...) la faculté d’absoudre le péché d’avortement». Il a cependant répété à plusieurs reprises son opposition de principe à toute légalisation de l'IVG. Dans son exhortation apostolique de 2013, Evangelii Gaudium, le Pape écrivait: «On ne doit pas s’attendre à ce que l’Église change sa position sur cette question, (...) ceci n’est pas un thème sujet à des réformes présumées, ou à des “modernisations”. Il n’est progressiste de prétendre résoudre des problèmes en éliminant une vie humaine. Mais il est aussi vrai que nous avons fait peu de chose pour accompagner d’une façon adéquate les femmes qui se trouvent dans des situations très dures, où l’avortement se présentent à elles comme une solution rapide à leurs profondes angoisses.»
Hier, Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU à Genève a rappelé lors d’une session de l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé), que le Vatican retenait comme irrecevable l’intégration de l’avortement dans les programmes de santé reproductive.