Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Algérie. Abdelaziz Bouteflika a démissionné Mar 02 Avr 2019, 9:05 am | |
| Algérie. Abdelaziz Bouteflika a démissionné
C’est officiel : Abdelaziz Bouteflika a démissionné de la présidence d’Algérie à compter de ce mardi. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a informé le Conseil constitutionnel de sa démission « à compter d’aujourd’hui » mardi, ont annoncé les médias officiels algériens.
Abdelaziz Bouteflika « a avisé officiellement le Conseil constitutionnel de la fin de son mandat de président de la République » à partir « d’aujourd’hui », mardi, indique un bandeau déroulant à la télévision nationale, quelques heures après la remise en cause par l’armée algérienne de l’autorité de la présidence.
C’est le président du conseil de la Nation (chambre haute) Abdelkader Bensalah qui doit assurer l’intérim selon la constitution algérienne.
Un concert de klaxons a accueilli la nouvelle de la démission d’Abdelaziz Bouteflika à Alger, mais les Algérois ne sont pas sortis dans la rue dans l’immédiat.
Lundi, la présidence algérienne avait annoncé dans un communiqué qu’Abdelaziz Bouteflika démissionnerait avant l’expiration de son actuel mandat le 28 avril, après avoir pris des « mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition », sans autre précision.
Plus d’un mois de crise politique Mardi, à l’issue d’une réunion des plus hauts gradés de l’armée, son chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, a estimé que ce communiqué n’émanait pas du chef de l’Etat mais « d’entités non constitutionnelles et non habilitées ».
« Dans ce contexte particulier, nous confirmons que toute décision prise en dehors du cadre constitutionnel est considérée comme nulle et non avenue », avait poursuivi le général Salah, laissant entendre que l’armée pourrait ne plus se soumettre aux décisions venant de la présidence.
Cette démission intervient après plus d’un mois de crise politique débutée avec l’annonce le 10 février d’Abdelaziz Bouteflika, 82 ans et très affaibli par un AVC en 2013, de briguer un cinquième mandat lors d’une élection présidentielle qui était initialement prévue le 18 avril mais a, par la suite, été repoussée sine die.
© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/monde/algerie-abdelaziz-bouteflika-a-demissionne-02-04-2019-12249566.php#UXcYUFUcthvQbKqE.99 |
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Algérie. Abdelaziz Bouteflika a démissionné Mer 03 Avr 2019, 10:32 pm | |
| L’armée entend garder la main en AlgérieAprès avoir précipité la démission d’Abdelaziz Bouteflika, mardi 2 avril au soir, l’état-major algérien, qui se dit solidaire des revendications du peuple, compte garder la maîtrise d’une transition pour organiser une élection présidentielle avant l’été.
- Marie Verdier,
- le 03/04/2019 à 19:31
- Modifié le 03/04/2019 à 19:38
Des manifestants portent des masques à l’effigie du général Ahmed Gaïd Salah, ancien soutien d’Abdelaziz Bouteflika. JACQUES DEMARTHON/AFP
Mardi 2 avril 19 h 40. Le communiqué de l’agence officielle algérienne APS tombe. Le président Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, remet sa démission au président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaiz. Images pathétiques d’un vieillard en gandoura, tapi au fond d’un fauteuil, qui tente d’allonger le bras pour donner à son voisin sa lettre de renoncement au pouvoir, qu’il a été incapable de signer de sa main.
Le Conseil constitutionnel a entériné le 3 avril la « vacance définitive de la présidence de la République ». Cette démission est « destinée à contribuer à l’apaisement des cœurs et des esprits de mes compatriotes pour leur permettre de projeter ensemble l’Algérie vers l’avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement », dit la missive. Elle doit aussi permettre « d’éviter que les excès verbaux qui marquent malencontreusement l’actualité ne dégénèrent en dérapages potentiellement dangereux », ajoute le texte.
L’armée est passée à l’action en poussant dehors, plus vite qu’attendu, celui qui a été à la tête de l’Algérie pendant vingt ans et en déjouant une tentative de formation d’une instance de transition que le clan présidentiel escomptait mettre sur pied dans les quelques semaines à venir. Le communiqué de la veille annonçant une démission avant le 28 avril était une usurpation émanant « d’entités non constitutionnelles et non habilitées » selon le chef d’état major Ahmed Gaïd Salah. Une « débouteflikisation »L’ancien président Liamine Zéroual, dont le nom a souvent été évoqué pour jouer un rôle dans l’Algérie en ébullition, a reconnu avoir été approché par le général Toufik, l’ancien puissant chef des renseignements théoriquement à la retraite, et avoir refusé l’offre de service pour présider la transition. L’armée, en première ligne, entend ainsi jouer coup double. D’un côté, elle se place du côté du peuple algérien qui s’est soulevé contre le cinquième mandat. Le général Gaïd Salah ne veut plus « perdre davantage de temps » et réclame l’application des articles 7 et 8 de la Constitution selon lesquels « le peuple est la source de tout pouvoir » et « le pouvoir constituant appartient au peuple ». L’armée entame aussi une « débouteflikisation », selon l’expression du site d’information TSA, prouvant une fois de plus que, sous couvert de donner des gages de lutte contre la corruption, c’est elle qui fait et défait les puissants et les fortunés. En attestent les enquêtes, opportunément ouvertes le 1er avril par le parquet général d’Alger pour faits de corruption et de transfert illicite de capitaux vers l’étranger, qui visent certains oligarques du pays, à commencer par l’ancien patron des patrons Ali Haddad. « Les Algériens ne veulent pas d’une situation à l’égyptienne »De l’autre, l’armée tient à garder les rênes du pays et donc la maîtrise de la transition. En plaidant aussi pour l’article 102 de la constitution, le chef d’état-major entend bien prendre de court une société civile encore embryonnaire en organisant une élection présidentielle au plus tard dans les trois mois, le président du conseil de la nation (le sénat) assumant entre-temps l’intérim présidentiel. « Les Algériens ne veulent pas d’une situation à l’égyptienne avec l’armée qui confisque la démocratie. » Pour l’avocat et ancien président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme Mustapha Bouchachi, il est clair que les Algériens vont encore sortir en masse dans la rue, vendredi 5 avril, pour, selon l’expression, « faire tomber le système ». « Si l’Algérie a pour chef de l’État le président du Sénat et pour chef du gouvernement l’ancien ministre de l’intérieur, alors le pays sera dirigé par les deux symboles de la corruption et de la fraude électorale », tempête-t-il. « Trois mois pour des élections, c’est beaucoup trop court pour pouvoir se diriger vers la démocratie, fait valoir l’avocat. Il nous faut nommer un président consensuel et un gouvernement d’union nationale, et créer une commission indépendante des élections. »
Alors que son nom est fréquemment évoqué pour jouer un rôle dans la transition, Mustapha Bouchachi laisse ouverte la porte : « je verrai ce que je peux apporter à la démocratie ». Et veut croire que l’armée saura jouer le bon rôle aux côtés du peuple : si Gaïd Salah est étroitement associé au règne Bouteflika, l’armée jouit toutefois d’une estime au sein de la population et beaucoup lui reconnaissent une mission à mener dans la transition. https://www.la-croix.com/Monde/Afrique/Larmee-entend-garder-main-Algerie-2019-04-03- |
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