Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Les États-Unis et l’Iran face à face dans le Golfe Ven 21 Juin 2019, 7:19 am | |
| Les États-Unis et l’Iran face à face dans le GolfeDonald Trump a affirmé, vendredi 21 juin, ne pas être « pressé » de répondre militairement à l’Iran, expliquant avoir annulé des frappes prévues jeudi 20 juin car elles auraient fait de nombreuses victimes. Les compagnies aériennes KLM, Qantas, Singapore Airlines, Malaysia Airlines et Lufthansa ont suivi les compagnies américaines en décidant d’éviter de survoler le Golfe d’Oman et le détroit d’Ormuz.
- François d’Alançon,
- le 21/06/2019 à 17:52
Cette photo non datée du dossier de l'US Air Force publiée le 20 juin 2019 montre une photo d'un avion de surveillance et de reconnaissance sans pilote RQ-4 Global Hawk. [size=12]HANDOUT/AFP [/size] Comment Donald Trump a-t-il expliqué sa décision ?Donald Trump a affirmé, vendredi 21 juin, ne pas être « pressé » de répondre militairement à l’Iran. Il a expliqué avoir annulé au dernier moment des frappes prévues jeudi 20 juin car elles auraient fait de nombreuses victimes et étaient à ses yeux disproportionnées. Dans une série de tweets matinaux, le président américain a dit avoir annulé « 10 minutes » avant l’horaire prévu les frappes qui devaient viser trois sites. Il a affirmé avoir été informé qu’elles feraient « 150 morts » et jugé que cela était disproportionné par rapport à l’attaque contre un drone de l’US Navy. Selon le New York Times, l’opération a été annulée sur ordre du président, à 19 h 30, heure de Washington (1 h 30 du matin, à Paris). L’administration américaine divisée L’administration américaine serait divisée sur la nécessité d’une réponse militaire après qu’un missile sol-air iranien a abattu un drone RD-4 Global Hawk américain se trouvant, selon Téhéran, dans l’espace aérien iranien, ce que contestent les États-Unis. Le secrétaire d’État Mike Pompeo, le conseiller à la sécurité nationale John Bolton et la directrice de la CIA Gina Haspel ont plaidé en faveur d’une opération militaire. Le Pentagone serait plus réticent, tandis que les élus du Congrès républicains et démocrates, reçus jeudi 20 juin, pour un briefing à la Maison-Blanche, recommandent la prudence.
Donald Trump avait soufflé le chaud et le froid toute la journée du jeudi 20 juin. « Notre pays n’acceptera pas cela, je peux vous le dire » a-t-il lancé avant de faire baisser la température en évoquant la piste d’une erreur du côté iranien faite par quelqu’un de « stupide ». « J’ai du mal à croire que cela était délibéré » a-t-il ajouté. Il a laissé entendre que l’appareil abattu étant un drone, l’une des lignes rouges tracées par les Américains, – à savoir des attaques contre des ressortissants américains –, n’avait pas été franchie. Un message de TrumpLe président américain aurait fait passer un message aux dirigeants iraniens, via le sultanat d’Oman, les avertissant d’une attaque imminente en leur donnant un délai pour y répondre. L’Iran aurait immédiatement mis en garde contre les conséquences régionales et internationales d’une action militaire. Que s’est-il passé avec le drone américain ?– Washington et Téhéran se sont livrés, jeudi 20 juin, à une bataille de communication sur la localisation exacte du drone de l’US Navy au moment de la frappe. Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a assuré que des morceaux de l’appareil avaient été retrouvés dans les eaux territoriales iraniennes, « à l’endroit où il a été abattu ». Le drone « a été touché à 4 h 05 (23 h 35 GMT mercredi) par 25°59 mn43 » de latitude Nord et 57°02 mn25 » (de longitude Est) », a-t-il tweeté. Bataille de communicationSelon les Gardiens de la Révolution, le drone Global Hawk avait décollé mercredi 19 juin, à 19 h 44 GMT d’une base américaine sur « la rive sud du golfe Persique », « éteint tous ses dispositifs de reconnaissance », passé le détroit d’Ormuz et mit le cap vers l’est en direction du port iranien de Chabahar et a été abattu au retour de sa mission, dans la zone côtière près de Bandar-é Jask (Sud). Le ministre des Affaires étrangères adjoint, Abbas Araghchi, a « protesté énergiquement » par téléphone, dans la nuit de jeudi à vendredi, auprès de l’ambassadeur de Suisse à Téhéran qui représente les intérêts américains. Il a affirmé disposer de preuves « irréfutables » montrant que le drone américain, abattu jeudi 20 juin, était entré dans son espace aérien. « Les débris flottants ont été repêchés par les forces navales et transférés comme vous le voyez à Téhéran », a dit à la télévision d’État iranienne le général de brigade Amirali Hajizadeh dans une base à Téhéran. Selon ce chef de la force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, l’Iran a lancé deux avertissements avant d’abattre le drone.
De son côté, le Pentagone a assuré que le drone se trouvait à 34 km des côtes iraniennes et n’avait « à aucun moment » violé l’espace aérien iranien. Le Pentagone a publié dans la soirée une carte de la trajectoire du drone, qui le montre dans les eaux internationales ou omanaises, mais jamais dans les eaux iraniennes. Le document présente également une photo d’un appareil en feu, à 23 h 39 GMT à 25°57’42 » de latitude Nord et 56°58'22 » de longitude Est. Quelles sont les suites possibles ? L’escalade des tensions fait craindre un conflit ouvert entre les États-Unis et l’Iran, en l’absence d’une stratégie de négociation. Washington a proposé à Téhéran, via le premier ministre japonais, l’ouverture de pourparlers mais le guide suprême Ali Khamenei a refusé toute discussion sous la pression.
Ce nouvel accès de fièvre se produit à la suite de la politique de « pression maximale » de l’administration américaine depuis sa sortie de l’accord nucléaire signé en 2015. Début mai, les États-Unis ont désigné les Gardiens de la révolution comme une organisation terroriste et levé les dernières exemptions de sanctions sur les exportations de pétrole iranien. Vu de Téhéran, la liste des douze demandes formulée par Mike Pompeo, y compris l’arrêt de toute activité d’enrichissement d’uranium, équivaut à une capitulation. Donald Trump assure qu’il ne cherche pas le renversement de la République islamique, mais il n’a, jusque-là, offert aucune alternative diplomatique crédible à cette logique d’affrontement. https://www.la-croix.com/Monde/Etats-Unis-lIran-face-face-Golfe-2019-06-21- |
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