Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Le conflit en Libye profite aux trafiquants et aux terroristes Mar 30 Juil 2019, 6:42 am | |
| Le conflit en Libye profite aux trafiquants et aux terroristesExplication Dans son intervention, lundi 29 juillet, devant le Conseil de sécurité, le représentant spécial de l’ONU en Libye Ghassan Salamé a appelé à une trêve le 10 août, jour de l’Aïd al-Adha (« fête du sacrifice »).
- François d’Alançon,
- le 30/07/2019 à 17:07
Ghassan Salamé (à l’écran), représentant spécial de l’ONU en Libye lors d’une vidéoconférence sur la Libye le 29 juillet. Li Muzi/
► Que retenir du rapport de Ghassan Salamé ? Le représentant spécial de l’ONU en Libye a appelé, lors d’une vidéoconférence, à une trêve, suivie d’une réunion internationale des pays concernés, pour consolider le cessez-le-feu, travailler à une stricte application de l’embargo sur les livraisons d’armes et promouvoir le respect du droit humanitaire. Cette réunion préparerait aussi la tenue de la conférence nationale libyenne, initialement prévue en avril. Sans illusion, le diplomate onusien a souligné la condition nécessaire pour cette « triple action » : un consensus des États membres du Conseil de sécurité et des pays ayant une influence sur le terrain, ce qui est loin d’être le cas.
Ghassan Salamé a, par ailleurs, décrit la situation : un conflit en pleine « impasse stratégique », avec des belligérants convaincus de pouvoir atteindre leurs objectifs par des moyens militaires. Le maréchal Haftar a promis, mercredi 24 juillet, une « victoire » imminente à Tripoli. Les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA) affirment de leur côté avoir les moyens de repousser les forces pro-Haftar. ► Comment évolue le conflit sur le terrain ?Depuis le 4 avril, début de l’offensive du maréchal Haftar contre Tripoli, la bataille entre ses forces et les forces loyales au GNA a fait 1 100 morts, dont 106 civils. Le conflit s’est intensifié, – avec le recours aux frappes aériennes d’avions de chasse et de drones armés – et étendu : la base arrière de l’Armée de libération nationale (ALN) de Khalifa Haftar à Al-Jufra (centre) a été récemment bombardée, de même que la base aérienne de Misrata, utilisée par les forces loyales au GNA, et l’aéroport de Mitiga à Tripoli.Ghassan Salamé souligne le rôle clé joué par le soutien extérieur dans l’intensification des frappes. « La Libye est devenue un terrain d’expérimentation de nouvelles technologies militaires et de recyclage d’armements anciens avec la complicité et le soutien inconditionnel de gouvernements étrangers », a-t-il affirmé, sans nommer les pays impliqués. Les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Arabie saoudite, la France et la Russie soutiennent le maréchal Haftar. Des avions de chasse émiriens et égyptiens seraient impliqués dans les récentes frappes. Par comparaison, l’appui de la Turquie et du Qatar aux forces loyales au GNA reste beaucoup plus limité. Le représentant spécial a également mentionné un « recrutement accru de mercenaires étrangers », allusion à l’arrivée récente de centaines de combattants Janjawid, les miliciens soudanais, aux côtés des forces pro-Haftar, en plus de mercenaires tchadiens. ► Quelles conséquences sur l’activité des groupes de trafiquant de migrants et des groupes terroristes ?Le maréchal Haftar affirme vouloir « nettoyer » la Libye des trafiquants et des terroristes, mais il s’est associé à des milices impliquées dans le trafic de migrants, en particulier dans le sud. « Le soutien de l’ANL a été décisif dans la transformation de Subu Al-Salam – un groupe armé opérant dans la région d’Al-Kufra – en principal acteur militaire dans le sud-est libyen et en acteur majeur dans le trafic d’êtres humains », affirme un rapport publié en juin par le réseau de chercheurs Noria Research. Les forces pro-Haftar bénéficient aussi, pour le passage de leur logistique, de la complicité des groupes armés de la ville de Bani Walid, plaque tournante du trafic de migrants.Dans le camp adverse, la brigade al Nasr, milice impliquée dans le trafic de migrants à Zawiya (ouest), soutient le GNA mais reste susceptible de rallier Haftar.La bataille de Tripoli a aussi pour effet de créer un vide de sécurité, exploité par des groupes affiliés à Daech et Al-Qaida dans plusieurs régions du pays, en particulier au sud. « Des groupes djihadistes peuvent en profiter pour installer des cellules dormantes à Tripoli qui passeront à l’action plus tard », souligne Jaled Harchaoui, chercheur à l’Institut Clingendael (La Haye).https://www.la-croix.com/Monde/Afrique/Le-conflit-Libye-profite-trafiquants-terroristes-2019-07-30- |
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