Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Migrants : la Grèce appelle l’Europe à l’aide Lun 02 Mar 2020, 9:59 am | |
| Migrants : la Grèce appelle l’Europe à l’aidePlusieurs dirigeants européens se rendent, mardi 3 mars, à la frontière gréco-turque, à la demande d’Athènes. La Grèce s’est déclarée « en alerte maximale » à la suite de la menace du président turc de faire déferler « des millions » de migrants vers l’Europe.
- Marie Verdier,
- le 02/03/2020 à 19:06
À Lesbos, le 2 mars 2020. Quelque 15 000 migrants ont alors convergé vers la Grèce, à pied, en car ou en taxi. Ils ont trouvé la frontière fermée et ont été refoulés par les forces de l’ordre grecques, qui ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau. [size=12]ANGELOS TZORTZINIS/AFP [/size] « La Turquie se comporte comme un trafiquant ! », a dénoncé Stelios Petsas, porte-parole du gouvernement grec, à l’issue d’un conseil extraordinaire de sécurité nationale convoqué dimanche 1er mars par le premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
La Grèce s’est déclarée « en alerte maximale » après la décision, annoncée la veille par le président Recep Tayyip Erdogan, d’ouvrir les frontières turques avec l’UE. Quelque 15 000 migrants ont alors convergé vers la Grèce, à pied, en car ou en taxi. Ils ont trouvé la frontière fermée et ont été refoulés par les forces de l’ordre grecques, qui ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau. Ceux qui approchaient du poste-frontière étaient alertés par des textos dissuasifs. Près de 200 d’entre eux ont été interpellés. Des milliers de personnes sont restées amassées derrière les grillages, côté turc, dans ce qui s’est transformé en un vaste campement. Des habitants en colère ont cherché à repousser des bateaux Dans le même temps, environ 1 300 demandeurs d’asile ont gagné les îles de la mer Égée en 24 heures. Un enfant est décédé dans le naufrage d’une embarcation au large de Lesbos, lundi 2 mars au matin. Sur l’île, des habitants en colère ont cherché à repousser des bateaux voulant accoster et ont mis le feu à un centre d’accueil fermé, empêchant qu’il soit réquisitionné alors que 19 000 demandeurs d’asile vivent dans des conditions indignes dans le camp de Moria.
La Grèce a été saisie d’un vent de panique à la perspective de rééditer la crise migratoire de 2015. Athènes a demandé des renforts à l’agence européenne Frontex - qui n’a plus que 400 gardes-côtes et gardes frontières en Grèce, contre 2 000 en 2015 - et réclamé la tenue en urgence d’un conseil européen des ministres des affaires étrangères.
Or si 2019 a atteint son plus bas niveau en matière de migration irrégulière depuis 2013 au niveau européen, comme le soulignait Frontex en janvier, la Grèce a connu, elle, une augmentation des arrivées : 75 000 entrées (soit 54 % des arrivées dans l’UE), très loin du million de 2015-2016. Des violations « insupportables »Lors de son conseil de sécurité nationale, le gouvernement grec conservateur a décidé la suspension pour un mois des demandes d’asile et « le retour immédiat, dans la mesure du possible, des personnes entrées illégalement sur le territoire grec dans leur pays d’origine, sans aucun enregistrement ». Ces expulsions d’exilés, en violation des droits humains, « sont insupportables », s’est révolté le réseau Migreurop-observatoire des migrations, qui pointe une Europe « complice ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés a estimé que ces suspensions étaient dépourvues de base légale et a appelé « au calme et au relâchement des tensions à la frontière », et demandé qu’il ne soit pas fait usage « d’une force excessive et disproportionnée ».« On assiste à une claire négation du droit d’asile, à une remise en cause par la Grèce des directives européennes et des conventions internationales auxquelles elle est liée », constate Olivier Clochard, chercheur au laboratoire Migrinter du CNRS. « Avec le temps, la solidarité des États européens s’est émoussée », ajoute-t-il. En atteste la demande croissante de renvoi par les États des demandeurs d’asile dans le premier pays d’accueil (procédure dite « de Dublin ») : 150 000 en 2018. À Bruxelles, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a déclaré, le 2 mars, que « la Grèce a notre entier soutien ». Elle se rend mardi 3 mars à la frontière avec la Turquie avec Charles Michel, président du conseil, David Sassoli, président du parlement, et le premier ministre grec.https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Migrants-Grece-appelle-lEurope-laide-2020-03-02-1201081630 |
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