Coronavirus : le gouvernement face à la menace d’une reprise incontrôlée de l’épidémie pendant l’été
Près de deux semaines après la fin de l’état d’urgence sanitaire, les départ en vacances contribuent à augmenter la circulation du coronavirus. De « nouvelles mesures » pour l’endiguer seront annoncées après un conseil de défense à l’Elysée, le 24 juillet.
Par Olivier Faye Publié aujourd’hui à 03h43, mis à jour à 09h58
L’insouciance des départs en vacances n’est plus ce qu’elle était. Plutôt que de partir se reposer le cœur léger, le gouvernement aborde la trêve estivale avec une menace au-dessus de la tête : celle d’une reprise incontrôlée de l’épidémie due au coronavirus.
Selon la direction générale de la santé (DGS), la circulation du virus est « en augmentation sur le territoire national », notamment à travers l’apparition de centaines de clusters, en particulier dans des régions jusque-là relativement épargnées, comme la Gironde, la Bretagne ou la Mayenne.
« On est sur une ligne de crête un peu instable. Les chiffres ne sont pas bons, ils sont inquiétants », a prévenu, mardi 21 juillet, le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. D’autant que la situation aux frontières directes de la France n’incite pas à l’optimisme : la Belgique connaît une augmentation significative du nombre de cas sur son territoire, tout comme l’Espagne, où des mesures de confinement ont été réintroduites, en particulier en Catalogne.
« On le voit partout en Europe, mais aussi dans le reste du monde, il y a une reprise. Il nous faut être très vigilants », a prévenu Emmanuel Macron, mardi, au journal de 20 heures de TF1.
« La crise n’est pas derrière nous »
Avant le dernier conseil des ministres, mercredi 29 juillet (la reprise est prévue pour le 24 août), l’exécutif entend donc baliser la route des vacances. Notamment sur le terrain de la prévention. Le port du masque, en premier lieu, a été rendu obligatoire dans les espaces publics clos. S’ils ne seront pas rendus gratuits, 40 millions d’exemplaires du précieux bout de tissu seront distribués prochainement à des personnes précaires, a annoncé le ministre de la santé, Olivier Véran, mercredi 22 juillet, sur France 2.
Une campagne de communication a aussi été lancée pour inciter les Français à respecter les gestes barrières. Le premier ministre, Jean Castex, avait constaté un « relâchement » à ce sujet. Il n’est pas le seul. Un ministre de Bercy – d’où la vue est plongeante sur la Seine – raconte ainsi qu’il lui arrive de voir passer sous ses fenêtres des péniches sur lesquelles s’agglutinent des dizaines de personnes à l’heure de l’apéritif. « Il n’y a pas beaucoup de masques, mais beaucoup de chapeaux orange, parce qu’ils boivent des Spritz », raconte-t-il dans un sourire.
« Il peut y avoir du relâchement en période de vacances. Il faut rappeler que la crise n’est pas derrière nous », estime un conseiller de l’exécutif, appelant à une « vigilance exacerbée » dans ce contexte propice à la circulation du virus entre les différentes régions du pays. « Il faut que les Français comprennent que ça ne tient qu’à eux », ajoute-t-on dans l’entourage du ministre de la santé, Olivier Véran.
[ltr]https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/23/coronavirus-l-executif-face-a-la-crainte-d-un-ete-pourri-sur-le-plan-sanitaire_6047022_3244.html[/ltr]