Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Au salon Désir d’enfant, PMA et GPA mode d’emploi Dim 06 Sep 2020, 9:03 am | |
| Au salon Désir d’enfant, PMA et GPA mode d’emploiCe rassemblement d’exposants proposait, les samedi 5 et dimanche 6 septembre, conférences et rencontres autour de l’infertilité et de la parentalité. Ses conférences sur la GPA ont créé la polémique, leurs détracteurs y voyant la promotion d’une pratique interdite par la loi en France.
- Alice Le Dréau,
- le 06/09/2020 à 07:00
- Modifié le 06/09/2020 à 17:53
La banderole, portée par des jeunes femmes déguisées en Marianne, a été déployée devant l’Espace Champerret, à Paris. « Ici, on achète et on vend des enfants ». « Ici », c’est le salon Désir d’enfant, qui s’est tenu samedi 5 et dimanche 6 septembre. Derrière la banderole, des membres du collectif Marchons enfants !, qui regroupe une vingtaine d’associations dont La Manif pour tous, indignées par la tenue de ce salon. « PMA/GPA, on n’en veut pas » est leur slogan du jour ; dénoncer « le business de la procréation », leur cheval de bataille.
Lucie (1), 38 ans, serre nerveusement son billet dans la main, jette un œil de côté aux manifestants… et rentre. Célibataire après une longue histoire de douze ans, l’infirmière vient se renseigner sur les options en matière de PMA. « Me retrouver seule pendant le confinement m’a fait prendre conscience d’une chose : je désire un enfant, et l’horloge tourne. » Alors ce salon, c’est le moyen de « trouver de l’information » et de « poser des questions ». Un guide pratique de la GPA à l’étranger Dans le hall, une trentaine d’exposants. Là, le stand de la clinique Dexeus Mujer, à Barcelone ; ici, le site français fiv.fr ; un peu plus loin, le Create Fertility Centre, de Toronto, l’association Les cigognes de l’espoir, un groupe de soutien aux couples infertiles, ou encore PMAnonyme, qui milite pour la levée de l’anonymat des donneurs. La majorité des exposants est spécialisée dans la PMA, accueillant indifféremment femmes célibataires, couples homosexuels ou hétérosexuels. En France, la pratique reste – tant que la loi de bioéthique l’élargissant aux couples de femmes et aux femmes seules n’a pas été adoptée – réservée aux seuls couples hétérosexuels souffrant d’une infertilité médicale.
Mais au programme, il y a aussi ces conférences qui mobilisent le collectif Marchons enfants !. Samedi 5, à 11 h 45, la conférence « La GPA en toute sécurité » commence, préenregistrée depuis les États-Unis. Taux de réussite (69 % de naissances vivantes), coût (150 000 dollars, soit 127 000 €), conseils juridiques pour rentrer en toute légalité en France avec l’enfant… : tout y est détaillé. « Nous vous proposons une procédure à coûts maîtrisés », vantent les intervenants, la clinique ORM Fertility et une agence spécialisée, IARC Surrogacy. Une heure plus tard, devant une quinzaine de chaises, c’est au tour de la clinique ukrainienne Feskov de présenter ses prestations. Powerpoint en français, prix en euros : une GPA débute à 37 500 €. Pour 12 000 € de plus, un « package VIP » permet de choisir le sexe. « Les gens en mal d’enfants sont très déterminés » Des exposés cliniques, commerciaux. Qui font néanmoins naître beaucoup d’espoir chez certains. Comme Pierre et Lisa (1), mariés depuis quinze ans, que les échecs de PMA ont laissés « brisés ». Ou Matthieu et Édouard (1), en couple depuis dix ans, mariés depuis un an : « Nous avons d’abord pensé à l’adoption. Mais les délais sont si longs ! », témoigne le couple, en quittant le stand de l’agence canadienne Babies come true (Les bébés deviennent réalité), une carte de visite en main. « Au Canada, la GPA est encadrée et se pratique par altruisme, explique Matthieu. Les mères porteuses sont défrayées, pas rémunérées. Ça rassure. » Pierre et Lisa le reconnaissent : « Oui, la GPA est interdite en France, mais alors que faire quand toutes les alternatives ont échoué ? Renoncer ? Vous savez, les gens en mal d’enfants sont très déterminés. » Un business de la souffrance Justement, la GPA est un « business » qui tire profit de la souffrance des personnes et exploite les femmes, dénoncent ses opposants. Si elle est interdite en France, c’est d’ailleurs au nom de la non-marchandisation du corps humain. Pas de quoi déstabiliser les organisateurs du salon, qui restent sur la même ligne depuis le début de la polémique : « Nous n’encourageons à rien, nous informons. » Un argument qui ne tient pas, pour le collectif Marchons enfants ! . « Ce salon est l’occasion pour des sociétés privées de démarcher des prospects pour signer des contrats », dénonce La Manif pour tous. Or, « un enfant n’est pas un produit qu’on commercialise ».
https://www.la-croix.com/France/PMA-GPA-Le-salon-desir-denfant-ouvert-malgre-oppositions-2020-09-05-1201112451? |
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Au salon Désir d’enfant, PMA et GPA mode d’emploi Dim 06 Sep 2020, 9:06 am | |
| Un feuilleton juridique
25 août. L’association Juristes pour l’enfance écrit une lettre ouverte au garde des sceaux, dénonçant le « délit d’entremise en vue de la GPA » que constitue, durant le salon, la mise en relation entre sociétés étrangères et clients français.
1er septembre. Un référé liberté est déposé devant le tribunal administratif de Paris pour faire annuler le salon ou, a minima, les conférences sur la GPA, au nom d’une atteinte aux libertés fondamentales, dont la dignité humaine. Le tribunal administratif rejette le référé, la seule présence des sociétés étrangères ne constituant pas, en elle-même, une atteinte à ces libertés.
3 septembre. Un pourvoi devant le Conseil d’État est constitué, mais trop tard pour qu’une décision soit rendue avant l’ouverture du salon.
5 septembre. La Manif pour tous dit « étudier les recours juridiques possibles pour mettre fin à ce démarchage commercial ». Juristes pour l’enfance évoque une plainte au pénal.
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