Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Un officier français mis en examen pour trahison Dim 30 Aoû 2020, 9:33 pm | |
| Un officier français mis en examen pour trahisonÉcroué depuis le 21 août dernier, un officier français est soupçonné d’avoir fourni des documents ultrasensibles à la Russie, a indiqué dimanche 30 août le ministère des armées. Si des précédents existent en matière d’inculpation de militaires, ils sont rarissimes et bien souvent très opaques.
- Marion Lecas,
- le 31/08/2020 à 06:00
- Modifié le 31/08/2020 à 08:00
« Un officier est sous le coup d’une procédure judiciaire pour atteinte à la sécurité », a déclaré la ministre des armées, Florence Parly, le dimanche 30 août sur l’antenne d’Europe 1. Si elle n’est pas entrée dans les détails de l’affaire, elle rapporte que l’officier, un lieutenant-colonel posté en Italie, sur une base de l’Otan, serait soupçonné d’avoir fourni des documents ultrasensibles aux services secrets russes, d’après la radio. « C’est la France qui a pris l’initiative de cette procédure judiciaire », a indiqué Florence Parly. Le ministère a saisi lui-même la justice, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, qui impose à toute autorité publique de signaler un crime ou délit dont elle a connaissance. L’homme, arrêté par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a été mis en examen pour « intelligence avec une puissance étrangère portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », « collecte d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation en vue de les livrer à une puissance étrangère » et « compromission du secret de la défense nationale par une personne dépositaire de ce secret ». Il a été écroué le 21 août, d’après l’Agence France-Presse. « La prudence est impérative dans cette affaire, nuance Jean Guisnel. À ce stade nous n’avons pas d’information, pas de nom, pas même d’indication sur l’armée à laquelle l’individu appartient. Seulement des accusations univoques, sans que le suspect ne puisse se défendre. » Le journaliste, spécialiste des questions militaires, ajoute : « Parfois, après l’effet d’annonce, il ne se passe plus rien, car le dossier est en réalité vide. » « En termes d’inculpation de militaires, les précédents sont rarissimes », commente Pierre Servent, auteur et journaliste expert en stratégie militaire. Moins d’une dizaine, au total, depuis la guerre froide. Le cas le plus frappant est celui de Pierre-Henri Bunel, ancien commandant de l’armée de terre. En 1998, cet officier détaché de l’Otan avait fourni aux Serbes de Yougoslavie des documents secret-défense sur les frappes aériennes prévues par l’organisation en cas de non retrait des troupes serbes du Kosovo. Il a expliqué avoir voulu éviter « un bain de sang » et il a été condamné, en 2001, à cinq ans de prison, dont trois avec sursis. Avant lui, quatre militaires ou anciens militaires avaient été condamnés pour des faits d’espionnage ou d’intelligence avec une puissance étrangère. « Mais d’autres affaires disparaissent soudainement du champ médiatique et judiciaire, grâce à des arrangements à l’amiable », précise Jean Guisnel. Lorsque les procès aboutissent, toutefois, « et lorsque les juges sont convaincus du caractère de haute trahison, les peines peuvent être lourdes », reprend Pierre Servent. De fait, lors d’un procès à huis clos, le 10 juillet dernier, deux agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ont été condamnés à douze et huit ans de prison, pour avoir trahi la France au profit de la Chine.https://www.la-croix.com/JournalV2/officier-francais-mis-examen-trahison-2020-08-31-1101111464? |
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