Méditation du 25ième dimanche du Temps Ordinaire : «Les ouvriers de la onzième heure »
Le Père jésuite Adrien Lentiampa nous introduit à la méditation avec les lectures du 25ième dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique A.
Chers Frères et Sœurs,
L’Évangile de ce dimanche nous est très familier. Il est même passé dans le parler ordinaire. Il s’agit de l’ouvrier de la onzième heure.
S’il nous est familier, cet évangile n’en est pas moins déconcertant : à sa lecture, c’est plutôt l’indignation qui monte d’abord dans nos cœurs, comme ce fut le cas des premiers embauchés de la parabole : le maitre du domaine serait-il si insensible à ceux qui ont porté le poids du jour, au point de les traiter de la même manière que les derniers venus ? Est-ce cela l’image de Dieu que la parabole veut nous transmettre ?
En réalité, la parabole de ce jour met plutôt en évidence la bonté de Dieu, et sa patience envers nous. Elle nous invite ainsi à convertir notre regard sur le monde et sur nos frères, pour adopter le regard même de Dieu.
En effet, à bien considérer cette parabole, le traitement donné aux ouvriers de la première heure correspond bien au salaire convenu : un denier. Rappelons-nous que, dans le système monétaire de l’époque, un denier équivalait au salaire journalier nécessaire pour faire vivre décemment sa famille.
En se mettant d’accord avec eux pour un denier, le maitre du domaine tient donc compte du bien-être de ces ouvriers de la première heure. Et quand il promet à ceux qu’il engage par la suite un salaire juste, c’est certainement pour qu’eux aussi aient une vie décente. Leur remettre moins d’un denier serait les condamner à une vie indécente. Au-delà de ce qui peut sembler une injustice, l’évangile de ce jour nous montre donc comment le maitre du domaine veille d’abord au bien-être de tous ses ouvriers.
En ce sens, l’évangile de ce dimanche nous envoie un message capital : il n’est jamais tard de se mettre au service du Seigneur. Quel que soit le temps que nous avons déjà perdu à nous rapprocher de lui, quelle que soit notre histoire, le Seigneur est là, toujours prêt à nous associer à son œuvre. En nous y associant, il nous garantit et nous promet un épanouissement, une réalisation totale de notre vie.
Les premiers embauchés, qui refusent que les derniers venus soient traités dignement, comme ils le sont eux-mêmes, font preuve d’égoïsme, qui rend leurs cœurs insensibles au bien des autres.
Comme eux, nos propres cœurs se crispent parfois devant la bonté du Seigneur pour les autres. Nous ne savons pas reconnaitre le bien qui se fait à travers les autres. Notre égoïsme nous rend aveugles devant les bontés du Seigneur dans ce monde. Face à cette attitude, le Seigneur nous interpelle aujourd’hui et nous dit : « ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? ».
Demandons donc au Seigneur de transformer nos cœurs et nos regards, pour que, en réponse à l’interpellation du prophète Isaïe, dans la première lecture de ce jour, nos chemins rejoignent les chemins de Dieu ; que nos pensées correspondent à ses pensées.
Demandons la grâce d’avoir la même disposition que celle que Paul nous enseigne dans la deuxième lecture : une grande liberté intérieure, toujours orientée vers l’unique gloire de Dieu.
Avec le psaume méditatif, engageons-nous à chanter la bonté et la miséricorde du Seigneur pour chacun et pour tous.
C’est de cette manière que nous deviendrons véritablement des fils et des filles de Dieu ; et, ainsi, nous rendrons visible le Royaume que le Christ est venu instaurer au milieu de nous.
AMEN!
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