La Marche des solidarités avec les sans-papiers est partie de Marseille
Les organisateurs de la marche, qui doit rallier Paris, réclament la régularisation des sans-papiers, la fermeture des centres de rétention administrative et un logement pour tous.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 15h23, mis à jour à 15h54
Ils marchent vers l’Elysée. La Marche des solidarités a démarré samedi 19 septembre. A l’appel de 15 collectifs de sans-papiers, de la Marche des solidarités, des Etats généraux des migrations et de plus de 120 organisations, quelque 200 personnes ont pris le départ, à Marseille, de cette marche nationale des sans-papiers.
Amaury Baqué est un journaliste basé à Marseille.
Le rassemblement prévoit de faire étape dans plusieurs villes de France avant de rejoindre Paris le 17 octobre. Et plus précisément l’Elysée, où les organisateurs comptent demander la régularisation de « tous les sans-papiers sans exception » et la fermeture des centres de rétention administrative (CRA).
« Monsieur le président, nous marchons. Des quatre coins du pays, pour l’égalité, nous marchons », pouvait-on lire dans la lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, en ligne sur le blog de la Marche des solidarités, hébergé par le site Mediapart.
« Plusieurs centaines d’entre nous, sans-papiers en tête, vont traverser ce pays où nous vivons, venus du sud, du nord, de l’est et de l’ouest, appuyés par la solidarité des habitantes et habitants sur les ronds-points, les routes, les places de nos villages, les quartiers de nos villes. »
Outre la régularisation des sans-papiers, les organisateurs, qui dénoncent une « inégalité des droits aux prétextes de la nationalité ou de la couleur de peau », appellent à la fermeture des CRA. Ces centres permettent d’enfermer un étranger qui fait l’objet d’une décision d’éloignement, dans l’attente de son renvoi forcé, pour une durée qui ne doit pas excéder 90 jours.
« Une situation catastrophique »
Dans les cortèges marseillais en direction de Paris, des militants déplorent « la situation catastrophique des sans-papiers », « une population en danger, pas dangereuse ». Interrogée par l’Agence France-Presse, la représentante Sud-Est du Comité intermouvements auprès des évacués (Cimade) alerte sur les inégalités mises davantage en lumière par la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 durant laquelle « des sans-papiers se sont manifestés auprès des associations après avoir perdu le travail au noir qu’ils effectuaient pour survivre ».
« Chaque nouvelle loi rétrécit un peu plus leurs droits qu’il n’y ait jamais de régularisation par le travail. Nous souhaitons une mise à plat des lois qui depuis des années s’empilent et complexifient le parcours des demandeurs d’asile. »
Le Monde avec AFP
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