Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7534 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: La prière de Michael Lonsdale Mer 23 Sep 2020, 1:24 am | |
| Hommage a Michael Lonsdale qui nous a quitté... L'acteur Michael Lonsdale est mort à 89 ans Célèbre pour ses nombreux rôles au théâtre et au cinema, le comédien franco-britannique s'est éteint à Paris ce lundi 21 septembre. Il laisse derrière lui des rôles inoubliables comme celui de Frère Luc, l'un des moines de Tibhirine qui lui avait valu un César en 2011. Vatican NewsLe cinéma et le théâtre français ont perdu ce lundi une de leurs figures les plus attachantes. Michael Lonsdale s'est éteint ce 21 septembre à Paris, où il était né le 24 mai 1931. Né d'un père militaire dans l'armée anglaise, il passe ses premières années entre la France, l'Angleterre et le Maroc, où son père est mobilisé. À son retour à Paris, il se passionne pour le théâtre puis fait ses premiers pas au cinéma. Michael Lonsdale aura tourné avec les plus grands réalisateurs: François Truffaut, Orson Welles, Steven Spielberg, Marguerite Duras, pour n'en citer que quelques-uns... Ses talents de comédiens et sa voix inimitable font de lui un acteur particulièrement recherché, capable de jouer des rôles aussi différents que Hugo Drax, le méchant dans le James Bond Moonraker en 1979 ou un moine dans Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud en 1986.Une fervente foi catholique Baptisé à l'âge de 22 ans, Michael Lonsdale n'a jamais fait mystère de sa foi catholique. «J’essaie d’être un chrétien qui vit humblement la parole de JESUS» rappelait-il souvent, avec une voix douce. L'un de ses rôles les plus marquants fut celui de frère Luc Dochier, le moine trappiste médecin du monastère de Tibhirine dans Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, qui lui a valu en 2011 le César du meilleur second rôle. Un rôle qui l'avait profondément ému comme il nous l'avait confié à l'occasion de la béatification des martyrs d'Algérie. Michael Lonsdale aimait lire régulièrement les textes sacrés dans les églises ou sur des scènes plus profanes. En février 2019, il s'était rendu au Vatican où il avait salué le Pape François à l'issue de l'audience générale. Amoureux de tous les arts, le comédien était président honoraire de la Diaconie de la beauté, un mouvement qui permet aux artistes de renouer un dialogue fructueux avec l'Église, au travers de rencontres, événements et spectacles.
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7534 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: La prière de Michael Lonsdale Jeu 01 Oct 2020, 10:09 pm | |
| l’homélie prononcée par Mgr Rey aux obsèques de Michael Lonsdale Timothée Dhellemmes / AleteiaMgr Dominique Rey, évêque de Toulon, a présidé la célébration des obsèques de Michael Lonsdale, à l'église Saint-Roch, à Paris.Partager
La rédaction d'Aleteia | 01 octobre 2020 Découvrez l’homélie que l’évêque de Toulon, Mgr Dominique Rey, a prononcé ce jeudi 1er octobre lors de la messe d’obsèques du comédien Michael Lonsdale, à l’église Saint-Roch, à Paris. La barbe mangeait le visage, les sourcils broussailleux et la chevelure blanche balayée en arrière, masquaient une pudeur flegmatique, un humour taquin et surtout une bienveillance qui le rendait disponible et attentif à tous, aux grands comme aux passants de la rue.
Mais que cachait cette voix singulière, à la fois si profonde, paisible et douce et dont la diction grave emportait les mots jusqu’aux tréfonds du coeur ? 34 ans d’amitié avec Michaël me convinrent d’une réponse que je n’aurais jamais pu improviser lors de notre première rencontre place Vauban, à son domicile. - Citation :
Mon idéal est de rencontrer le Christ… La chose la plus chère que je possède dans ma vie, c’est l’amour du Christ…
Quelques jours avant son décès, à son chevet, face à ce corps endolori, de plus en plus gouverné par les impossibilités et que désertait peu à peu la vie, résonnaient les confidences entendues en amont, fruit de sa conversion : « Mon idéal est de rencontrer le Christ… La chose la plus chère que je possède dans ma vie, c’est l’amour du Christ… J’aimerais partir en paix. Je voudrais mourir en Dieu. Ce qui fonde ma confiance face à la mort, c’est JESUS. »Michaël ne se contentait pas d’être un croyant affiché, un chrétien assumé, tant l’expérience de Dieu avait transfiguré sa vie, mais il laissait entrevoir à son contact que la beauté nous est intérieure, que notre propre vie doit devenir une œuvre d’art, sculptée par l’amour, pour réfracter en direction d’autrui une lumière qui nous brûle du dedans. - Citation :
Laisser Dieu passer devant soi était son leitmotiv.
Son art aussi bien déclamatoire que pictural, ne faisait qu’exprimer une quête spirituelle qui enflammait son être profond. Comédien et plasticien, l’artiste se savait prophète. Prophète d’une transcendance qui passait par sa voix ou par son pinceau, et dont il ne voulait être que l’humble serviteur. Les éternels seconds rôles dans James Bond ou en endossant le personnage de frère Luc dans Des Hommes et des dieux, illustraient cette vertu d’humilité dont il était paré. Laisser Dieu passer devant soi était son leitmotiv.
« Le métier de comédien est un travail de passeur », disait Michaël après l’obtention de son César. Et d’ajouter : « je dois m’efforcer de transmettre la beauté en faisant entendre les mots d’un Autre ».La beauté extérieure de l’œuvre se présentait pour lui comme un appât pour nous attirer et nous élever vers une beauté supérieure, une beauté incréée. Cette « beauté qui sauvera le monde », dont parlait Dostoïevski. Il nous a aidés à comprendre que l’art n’est qu’épiphanique. A peine esquissée, la clarté que l’on perçoit renvoie à une source lumineuse qui l’explique. Lui qui avait -selon ses mots- « horreur du copinage entre les comédiens », et se méfiait du show business et du star system, bannissait la vacuité des modes. Si le spectateur s’arrête à l’image, s’il la retient en se fixant sur elle, il en devient l’otage. Il devient idolâtre. La vocation de l’artiste, selon Michaël, est simplement de faire signe et de mettre en mouvement vers un au-delà de l’œuvre. Celle-ci s’efface dans le mystère qu’elle ébauche. Comme l’écrivait la philosophe Simone Weil : « La beauté séduit la chair pour obtenir sa permission de passer jusqu’à l’âme » (La pesanteur et la grâce).Oui Michaël nous conduit à un art oblatif et qui porte une saveur pascale. L’achèvement de l’œuvre tient à ce que l’excès de lumière qu’elle porte ou des convictions qui l’habitent, appelle une ouverture à ce qui la dépasse. - Citation :
Michaël n’était pas d’un côté chrétien et de l’autre artiste. Il était témoin et initiateur du Christ par et dans son art.
Les philosophes antiques définissaient la beauté comme « la splendeur de la vérité ». Le peintre Matisse intuitionnait ce lien intime qui unit vérité et beauté lorsqu’il confessait : « toute ma vie je n’ai eu qu’un souci, non pas faire beau, mais faire vrai. » Une vérité qui n’est pas conceptuelle ou spéculative, mais que Michaël puisait dans les êtres ou dans les choses qu’il côtoyait, et qui avait pour arrière-fond le visage du Christ. Pour Michael, l’art n’avait pas seulement une fonction décorative ou divertissante, mais il avait pour tâche de rendre l’homme à lui-même à partir de sa source et de sa finalité, c’est-à-dire à partir de Dieu. Une telle perception de l’art refuse tout esthétisme.Michaël n’était pas d’un côté chrétien et de l’autre artiste. Il était témoin et initiateur du Christ par et dans son art. Son attachement au Christ a été le creuset de sa vie et de sa création. Ses engagements successifs dans le festival Magnificat, la diaconie de la beauté, les groupes de prières et les sessions de Paray-le-Monial, soulignaient toujours son désir brûlant de témoigner de sa foi au travers de son talent.En ce 1er octobre, l’Eglise célèbre Sainte Thérèse de l’Enfant-JESUS. « Ma sainte préférée », avouait Michaël. Coïncidence ou Providence ? Le comédien respecté qui eut la chance de travailler avec Beckett, Duras, Truffaut… ; qui était capable d’entrer et de nous faire entrer dans des personnages si différents les uns des autres en fonctionnant à l’improvisation et à l’instinct…, se retrouvait parfaitement dans des chemins de l’enfance spirituelle que la jeune carmélite avait défrichés à Lisieux. - Citation :
Dominique, je suis un grand enfant.
Cette enfance spirituelle ne ressort point de l’infantilisme puéril, mais procède d’une capacité d’émerveillement qui caractérise l’esprit de celui ou celle qui découvre la nouveauté de la vie… Cet esprit d’enfance offrait à Michaël l’audace d’arraisonner les plateaux de tournage et les planches de la scène tout autant que de gravir les chemins pentus de la foi avec désinvolture, innocence, et une infinie curiosité.« Quand je me présenterai devant Dieu, c’est l’enfant que je fus qui me précédera. » écrivait Bernanos. « Dominique, je suis un grand enfant » me confiait encore Michaël lors de notre ultime tête-à-tête.Chers amis, Michaël n’est plus devant nous. Il est en nous, dans notre mémoire et dans notre cœur. Il est surtout en Dieu. Celui qu’il a toujours cherché jusqu’au bout de lui-même, et parfois dans la nuit. Il fut sa passion. Il est désormais sa Paix.https://fr.aleteia.org/2020/10/01/document-lhomelie-prononcee-par-mgr-rey-aux-obseques-de-michael-lonsdale/?utm_campaign=NL_fr&utm_source=daily_newsletter&utm_medium=mail&utm_content=NL_fr |
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