Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Valéry Giscard d’Estaing est mort Mer 02 Déc 2020, 10:13 pm
Valéry Giscard d’Estaing est mort
L’ancien chef de l’État Valéry Giscard d’Estaing, âgé de 94 ans, est décédé, ce mercredi, « des suites de la covid-19 », a annoncé sa famille.
Mort de Valéry Giscard d'Estaing : retour sur sa carrière en images
Le troisième président de la Ve République Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981), qui modernisa, dans les années 70, la vie politique avant de voir son mandat fracassé par la crise économique, est mort, mercredi soir, de la covid-19, entouré des siens, à l’âge de 94 ans.
« Son état de santé s’était dégradé et il est décédé des suites de la covid-19 », a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l’Agence France Presse, en précisant que ses obsèques se dérouleront « dans la plus stricte intimité familiale ». Hospitalisé à plusieurs reprises, ces derniers mois, pour des problèmes cardiaques, l’une de ses dernières apparitions publiques remontait au 30 septembre 2019, lors des obsèques à Paris de Jacques Chirac, qui fut à la fois son Premier ministre et son successeur indirect à la tête de l’État.
Incarnation du centre droit et tombeur du gaullisme
Figure de la vie politique française, incarnation du centre droit et tombeur du gaullisme, Valéry Giscard d’Estaing avait été élu à l’Élysée, en mai 1974, à l’âge de 48 ans, alors le plus jeune président depuis Louis Napoléon-Bonaparte.
« Pour des générations entières, notamment pour ceux qui se sont engagés auprès de lui dans leur jeunesse, il a fait souffler un grand vent de modernité sur la société française et fait naître un immense espoir de dépassement et de rassemblement », a réagi François Bayrou qui fit avec lui ses premiers pas en politique et qui fut son successeur à la tête du parti UDF, et selon qui « il reste l’immense souvenir d’intelligence et rires partagés, en même temps qu’une grande nostalgie ». Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a pour sa part considéré que « l’idéal européen perd l’un de ses fondateurs, la France, un Président qui lui a apporté modernité et audaces ». L’Assemblée et le Sénat, qui siégeaient au moment de la nouvelle, ont observé une minute de silence. Né à Coblence (Allemagne) en 1926, Valéry Giscard d’Estaing, pur produit de l’élite française, diplômé de Polytechnique et de l’Ena, s’est imposé dans le paysage politique, dès les débuts de la Ve République, en occupant différents postes ministériels à partir de 1962. C’est pourtant en opposition au gaullisme qu’il parvient à conquérir l’Élysée en 1974, en s’imposant d’abord à droite face à Jacques Chaban-Delmas, héritier revendiqué du général de Gaulle, puis en battant sur le fil le candidat socialiste François Mitterrand.
Européen convaincu
Celui qui ambitionne de réunir « deux Français sur trois » derrière sa politique multiplie les réformes sociétales : abaissement de la majorité à 18 ans, légalisation de l’IVG ou création d’un secrétariat d’État à la Condition féminine, confié à la journaliste Françoise Giroud. Giscard impose également un style nouveau, qui entend alléger la pompe présidentielle, au risque de nourrir les procès en démagogie lorsqu’il s’invite à dîner chez les Français ou joue de l’accordéon.
Mais c’est surtout la deuxième moitié de son septennat, plombée par la crise économique et sociale née des chocs pétroliers, et marquée par le soupçon des affaires - celle des « diamants de Bokassa » a entaché durablement son image - qui donne du souffle à ses contempteurs. Le 10 mai 1981, il échoue finalement à se faire réélire président de la République, en s’inclinant sèchement face à François Mitterrand. « Je n’avais jamais imaginé la défaite », confiera-t-il plus tard. Après son départ resté dans les mémoires - il laisse une chaise vide lors d’une ultime allocution télévisée - Valéry Giscard d’Estaing, alors seul ex-président en vie, traverse une profonde dépression. « Ce que je ressens, ce n’est pas de l’humiliation, mais quelque chose de plus sévère : la frustration de l’œuvre inachevée », écrit-il en 2006 dans « Le pouvoir et la vie ». Il redevient malgré tout l’un des leaders de la droite en dirigeant à nouveau son parti, l’UDF. Mais, certain de la réélection de François Mitterrand, il ne concourt pas à la présidentielle de 1988. Sept ans plus tard, crédité de 2 % dans les études d’opinion, il renonce à nouveau. Peu de temps avant sa mort, il se disait pourtant persuadé que, s’il s’était présenté, il aurait gagné contre Balladur et Chirac. À partir de la deuxième moitié des années 90, Giscard et le giscardisme disparaissent peu à peu du paysage politique. L’ancien président de la France, européen convaincu, poursuit pourtant un ultime but : devenir président de l’Europe. En 2001, il prend la tête de la Convention pour l’Europe, chargée de rédiger une constitution européenne, qui sera rejetée par référendum (55 % de non). L’ex-chef de l’État était toutefois parvenu à devenir « immortel » : en 2003, il s’était faire élire à l’Académie française.
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7545 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: Valéry Giscard d’Estaing est mort Sam 05 Déc 2020, 8:09 am
Giscard d'Estaing inhumé dans la plus stricte intimité à Authon
AFP, publié le samedi 05 décembre 2020 à 17h17
Les obsèques de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, décédé mercredi à l'âge de 94 ans du Covid-19, ont eu lieu samedi dans la plus stricte intimité dans le petit village d'Authon (Loir-et-Cher), a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans le froid et l'humidité d'un samedi matin de décembre, le convoi funéraire, accompagné de deux véhicules de la gendarmerie, est arrivé à 10H30 sur la petite place, entre la mairie et l'église du village.
Dans un silence à peine troublé par la cloche de l'église et le cliquetis des appareils photos, le cercueil recouvert par deux drapeaux, l'un français, l'autre européen, à la demande de l'ancien président, a été transporté dans l'église.
Une quarantaine de personnes, de la famille et du cercle proche, ont ensuite assisté à la cérémonie. Une jauge réduite imposée par les mesures sanitaires mais qui correspond au "souhait et à la volonté" d'intimité de l'ancien président, comme l'a confié son fils Henri Giscard d'Estaing vendredi.
Toujours selon le souhait de "VGE": la musique a fait "partie de la cérémonie pour accompagner l'envol de l'âme", est-il précisé sur un document distribué samedi sur place à la presse.
Trois musiciens de renom ont été réunis pour l'occasion: la soprano Karine Deshayes avec Roland Pidoux au violoncelle et Alexandre Kantorow au piano. Ils ont interprété six pièces, en commençant par la sonate n°3, mouvement lent, de Chopin pour terminer par Le Chant du Départ, "une pièce qu'il affectionnait beaucoup" a confié la chanteuse à l'issue de la cérémonie.
La messe a été célébrée par l'évêque de Blois, Mgr Jean-Pierre Batut, et Mgr Jean-Michel Di Falco-Leandri, tandis que l'homélie a été prononcée par Don Stéphane, de la paroisse de Montoire, est-il précisé dans le document.
A l'issue de la cérémonie, qui a duré deux heures, le cortège funéraire mené par les hommes d'église a traversé la place du village sur une centaine de mètres pour se rendre au caveau privé de la famille Giscard d'Estaing.
Un homme est alors sorti dans son jardin pour saluer le cortège. Une dizaine d'autres personnes, tenues à l'écart par des barrières de sécurité, avaient fait le déplacement pour rendre hommage à l'ancien chef de l'État.
Sur la parcelle jouxtant la mairie, la famille a ensuite pu rendre un dernier hommage avant que le cercueil ne soit porté en terre. L'ancien président y a été inhumé à côté de sa fille Jacinte, décédée en 2018.
Les Français pourront venir s'y recueillir dès dimanche à partir de 9h00, a indiqué la maire d'Authon Marie-José Cintrat, seule élue présente à la cérémonie.
Lors d'une adresse aux Français jeudi, Emmanuel Macron a décrété un jour de deuil national mercredi en hommage à cette "figure centrale de l'histoire de notre République".
"VGE", qui présida la France de 1974 à 1981, est décédé mercredi soir des suites du Covid-19, entouré des siens dans sa propriété d'Authon, petit village de Loir-et-Cher.
Giscard d'Estaing inhumé dans la plus stricte intimité à Authon (orange.fr)