Russie : Poutine met en garde l’occident
Alors que ses opposants étaient une nouvelle fois dans les rues, Vladimir Poutine a lancé un avertissement visant également les Occidentaux contre toute tentative de déstabilisation de la Russie.
Ouest-France De notre correspondant à Moscou, Paul GOGO.Publié le 21/04/2021 à 20h48
Les organisateurs de toutes provocations qui menaceraient nos intérêts fondamentaux et notre sécurité regretteront ce qu’ils ont fait comme ils ne l’ont jamais regretté », a déclaré le chef d’État de Russie Vladimir Poutine, ce mercredi 21 avril 2021, alors qu’il donnait son discours annuel sur l’état de la nation. Le message, offensif, est adressé à tout le monde.
L’Europe et les États-Unis, accusés d’avoir fait de leurs gestes hostiles contre la Russie, un sport. Mais aussi l’opposition russe que le Kremlin estime manipulée de l’étranger.
Un attentat déjoué ?
Vladimir Poutine a monté en épingle un attentat qui aurait été déjoué, dimanche dernier, en Biélorussie pour décrire une Russie aux airs de citadelle assiégée. Deux Biélorusses, un avocat et un politologue, auraient eu pour projet d’assassiner le dictateur biélorusse, Alexander Loukachenko.
Pas de confirmation indépendante des faits mais l’un des accusés est, selon eux, titulaire d’un passeport américain : une aubaine pour Minsk et Moscou qui pointent du doigt une action clandestine américaine.
Que la tentative d’attentat ait été sérieuse ou non semble avoir peu d’importance pour Vladimir Poutine qui s’en sert comme prétexte pour dénoncer une ligne rouge dépassée.
Il en profite pour rappeler que les révolutions de couleur – référence aux révolutions géorgienne ou ukrainienne - sont des putschs honnis par le Kremlin. Le chef de l’État prévient que la colère de la rue n’aura jamais de légitimité à ses yeux et que toute révolte populaire sera réprimée.
Un avertissement on ne peut plus clair aux quelques milliers d’opposants au Kremlin qui ont encore tenté de manifester ce mercredi 21 avril, de Vladivostok à Kaliningrad, pour demander l’hospitalisation de l’opposant Alexeï Navalny, actuellement en grève de la faim et dont la santé serait défaillante. Au même moment, l’ONU réclamait son hospitalisation à l’étranger.
180 personnes arrêtées
L’appel à manifester, lancé par les proches de l’opposant, avait aussi pour objectif de ne pas laisser Vladimir Poutine seul en tête de l’actualité. Mais la foule n’a pas été aussi nombreuse qu’attendue.
Évidemment que j’avais peur de venir, mais on ne peut pas laisser un homme mourir sans rien dire. C’était aujourd’hui ou jamais pour venir demander sa libération », explique Alexander, adolescent venu manifester dans le centre de Moscou mercredi soir. Au moins 180 personnes ont été arrêtées.
États-Unis et Russie : rivaux pour toujours ?
La faible affluence s’expliquait peut-être par peur de la police, plutôt modérée pour une fois, mais surtout par peur de la justice. Le mouvement d’Alexeï Navalny pourrait être classé comme extrémiste dès la semaine prochaine. Les opposants pourront être traités comme des terroristes. Une solution qui risque d’être radicale contre le mouvement de Navalny, le seul à prôner le changement par la rue.
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