Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: 14 novembre : journée mondiale des pauvres Jeu 11 Nov 2021, 10:59 pm
Le roi des pauvres
Dimanche 14 novembre, nous célébrons la 5e édition de la Journée mondiale des pauvres. Voulue par le pape François, elle a été fixée à l’avant-dernier dimanche de l’année liturgique qui se termine avec la fête du Christ-Roi.
Ce rapprochement n’est pas fortuit. Il manifeste la proximité du Christ avec tous les pauvres. En effet, JESUS n’a pas été seulement du côté des pauvres. Il a partagé leur sort, jusqu’au bout. Les Évangiles témoignent qu’il n’a cessé d’aller à la rencontre d’hommes et de femmes ignorés, méprisés, tenus à l’écart : petits, sans-grades, enfants, étrangers, païens, mendiants, prostituées, lépreux, pécheurs publics, estropiés… Il leur donne la première place. Il met au centre ceux qui vivent dans les périphéries, ceux dont on ne veut pas entendre le cri de détresse, qui sont privés de parole à la synagogue, qui sont exclus de la communauté…
JESUS s’affranchit des convenances en fréquentant des pécheurs, des hommes à la réputation sulfureuse, des femmes de mauvaise vie. Il rend visibles les oubliés de l’histoire, leur redonne une dignité. Il en payera le prix en étant lui-même ramené au rang d’un malfaiteur. Il subira un châtiment réservé aux parias de la société. Mais le mot de la fin n’est pas à la Croix mais au Dieu de la vie qui authentifie le message de celui qui n’a cessé d’annoncer la délivrance aux pauvres. Par la résurrection du Fils, le Père rend justice à l’humilié et à travers lui, à tous les humiliés de la terre. La Journée des pauvres est une invitation à prendre conscience que le Christ est le roi des pauvres. Un roi qui prend soin d’eux et qui nous invite à faire de même.
Dominique Greiner, rédacteur en chef de Croire-La Croix
Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: 14 novembre : journée mondiale des pauvres Jeu 11 Nov 2021, 11:02 pm
« Voyons-nous les pauvres et que voyons-nous en eux ? »
Le père François Odinet, curé de l’église du Sacré-Cœur au Havre, partage régulièrement sur l’Évangile avec des personnes dans la précarité. Il vient de publier Les premiers ressuscités. Les pauvres, maîtres en résurrection (Éditions Facultés jésuites de Paris). Il témoigne ici à l’occasion des rencontres Fratello, les 14 et 15 novembre 2021.
Recueilli par Florence Chatel,
le 09/11/2021 à 12:47
Modifié le 12/11/2021 à 07:20
Dans son message pour la Ve Journée mondiale des pauvres, le pape affirme que « les pauvres sont de véritables évangélisateurs ». Que veut-il dire ?
Père François Odinet : Dans l’Évangile, quand JESUS arrive dans les villages, les pauvres sont les premiers à reconnaître en Lui le Sauveur tandis que les autorités du peuple et les gens qualifiés en matière de religion proclament que c’est un faux messie. Aujourd’hui encore, ils nous font découvrir comment l’amour de Dieu aide à tenir dans les épreuves et à les traverser, comment il inspire des gestes de fraternité. Dieu se révèle à tous, mais il le montre en prenant le parti des pauvres.
Dans son message, le pape nous pose deux questions : voyons-nous les pauvres et que voyons-nous en eux ? Des personnes perdues, ou pire, des personnes que nous jugeons responsables de leur condition ? Ou bien voyons-nous en eux ceux par qui l’Évangile, une bonne nouvelle, arrive ? Nous avons besoin d’entendre la foi des pauvres. Ils nous renvoient au cœur de notre foi, le mystère pascal. La mort en croix de JESUS est d’abord une expérience d’injustice et de mépris comme la croix qui pèse sur eux. JESUS souffre parce qu’il est « compté pour rien », comme le dit Pierre dans les Actes des apôtres. Il accepte d’être fixé à la croix des pauvres qui doit nous saisir aux entrailles. En même temps, le souffle de la résurrection vient aussi dans notre monde à travers les pauvres. Ils ont une capacité à chercher la vie qui passe à travers la mort, la lumière qui passe à travers les ténèbres.
N’y a-t-il pas un risque d’instrumentaliser la figure du pauvre dans l’Église ?
F. O. : Tout à fait, et c’est pourquoi nous devons faire très attention à ce que la Journée mondiale des pauvres ne soit pas une forme d’instrumentalisation des pauvres. La question fondamentale à nous poser en Église est : voulons-nous entrer dans leur combat ? Je pense très sincèrement que François a créé cette journée dans cet objectif. Mais si nous nous en servons comme d’un symbole pour manifester que les pauvres sont importants pour nous, une fois dans l’année, non seulement nous n’aurons pas fait avancer leur cause, mais nous les aurons instrumentalisés ; ce dont les pauvres se rendent très bien compte. Ils ont une sensibilité très vive à la manière dont nous les traitons. J’entends des personnes en précarité dire qu’on ne leur demande pas de lire à la messe, de rendre des services, qu’on ne les rend responsables de rien. Une autre manière de masquer les pauvres réels est de spiritualiser le terme de « pauvreté ». Dans la Bible, excepté dans les Béatitudes dans l’Évangile de Matthieu, ce terme désigne la pauvreté matérielle et sociale. Or, dans l’Église, nous avons vite fait de l’employer pour substituer l’expérience de notre incertitude à la rencontre avec les pauvres.
François propose de passer de la bienfaisance au partage…
F. O. : Partager nos biens, notre temps avec les pauvres est important. Mais nous sommes encore centrés sur ce qui vient de nous, dans l’attitude de faire l’aumône aux pauvres. En revanche, quand il s’agit de partager leur combat, nous nous laissons déplacer vers ce qu’ils vont partager avec nous. L’Église en sortie, c’est d’aller vers eux mais surtout d’être capables de voir le monde à partir de leurs perspectives. Ils font basculer nos représentations, nous amènent à revoir nos modes de pensée et de vie. Ils nous déplacent comme la croix et la résurrection déplacent nos idées sur Dieu. Le test d’une vraie rencontre avec eux, c’est notre conversion.
La Croix/Croire.com
Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: 14 novembre : journée mondiale des pauvres Jeu 11 Nov 2021, 11:05 pm
Vidéo : la théologie de la libération
Née en Amérique latine dans les années 1960, cette théologie met l’accent sur « l’option préférentielle pour les pauvres », une théologie du quotidien et une prise de conscience écologique.
La Croix
le 08/10/2019 à 17:35
Modifié le 12/11/2021 à 07h20
La théologie de la libération est née en 1968 en Amérique latine, dans le sillage du concile Vatican II. Elle voulait apporter une réponse à une pauvreté et à une injustice massivement répandues. Elle s’appuie sur trois grands principes.
1. L’option préférentielle pour les pauvres
Les pauvres sont au centre de l’attention de l’Église. Ils attendent une libération réelle et il est vain de parler du Christ et du salut qu’il apporte si ce salut n'est pas immédiat. Le critère le plus précis de l'authenticité évangélique est donc la lutte contre la pauvreté.
2. Une théologie du quotidien
C’est à partir d’un engagement concret dans la société que s’élabore la réflexion théologique et pastorale. Le mouvement part d’en bas et non d’en haut.
3. Une prise de conscience écologique
La théologie de la libération dénonce la mondialisation néo-libérale et les ravages de l’exploitation des ressources naturelles. Accusée de dérives marxistes, la théologie de la libération a été relue plus positivement en 1986 par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Le pape François est inspiré par une variante argentine de la théologie de la libération. Pour lui, les pauvres sont au cœur de la réflexion théologique. Il s'agit d’aller rencontrer les plus pauvres et de se laisser enseigner par eux. François a béatifié et canonisé de grandes figures de la théologie de la libération : le Brésilien Dom Helder Camara, « l’évêque des pauvres », et Mgr Oscar Romero, l’évêque salvadorien assassiné en pleine messe en 1980.
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Sujet: Re: 14 novembre : journée mondiale des pauvres