Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7539 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Le pape François « prêt à se rendre à Moscou » pour rencontrer Poutine Mar 03 Mai 2022, 6:46 am | |
| Le pape François « prêt à se rendre à Moscou » pour rencontrer PoutineAu cours d’un entretien accordé au quotidien italien Corriere della Sera, publié mardi 3 mai, le pape François affirme qu’il a proposé au président russe Vladimir Poutine de le rencontrer. Dans cette même interview, le pape critique également pour la première fois le rôle de Kirill, le patriarche orthodoxe de Moscou.- Loup Besmond de Senneville (à Rome),
- le 03/05/2022 à 12:00
Vladimir Poutine lors d’une rencontre avec le pape François au Vatican le 4 juillet 2019.[size=12]ALEXEI DRUZHININ/AFP[/size] Le pape François est prêt à tout pour faciliter la fin de la guerre. C’est ce qu’il a confirmé dans un entretien accordé au quotidien italien Corriere della Sera, publié mardi 3 mai. « Vingt jours après le début de la guerre, j’ai demandé au cardinal Parolin d’envoyer à Poutine le message que j’étais prêt à me rendre à Moscou », affirme François, saluant ainsi l’action du secrétaire d’État du Saint-Siège, Pietro Parolin.Si François n’a pas appelé le président russe au téléphone – dont il n’avait, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, jamais cité le nom en public –, c’est parce qu’il voulait faire « un geste clair que le monde entier pouvait voir », précise-t-il. « C’est pour cette raison que je suis allé voir l’ambassadeur russe », poursuit le pape, en faisant allusion à sa visite surprise à l’ambassade de Russie près le Saint-Siège au tout premier jour du conflit.« Si seulement Poutine ouvrait une porte… »Mais Vladimir Poutine est-il prêt à recevoir le pape ? « Nous n’avons pas encore eu de réponse et nous continuons à insister, même si je crains que Poutine ne puisse et ne veuille pas participer à cette rencontre pour l’instant », répond François. Ces dernières années, le pape et le président russe se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises. La dernière visite de Vladimir Poutine au Vatican remonte au 4 juillet 2019. En revanche, François ne s’est jamais rendu en Russie.Interrogé sur une possible visite à Kiev, la capitale ukrainienne, François affirme : « Je dois d’abord aller à Moscou, je dois d’abord rencontrer Poutine. Mais je suis aussi un prêtre, que puis-je faire ? Je fais ce que je peux. Si seulement Poutine ouvrait une porte… »Il estime aussi qu’« il n’y a pas assez de volonté de paix » actuellement. Le pape fustige également le rôle de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), dont il fustige « les aboiements à la porte de la Russie ». Un rôle qui, selon le pape, a « peut-être facilité » la « colère » de la Russie.La Russie désignée pour la première foisMais, à mots couverts, le pape condamne bel et bien la Russie, la désignant pour la première fois, implicitement, comme un agresseur. « Il est impensable qu’un État libre puisse faire la guerre à un autre État libre, insiste-t-il. En Ukraine, ce sont les autres qui ont créé le conflit. » Et le pape de s’interroger : « Comment ne pas arrêter une telle brutalité ? Il y a vingt-cinq ans, au Rwanda, nous avons vécu la même chose. »Pour la première fois également, le pape François revient sur la polémique qui avait émaillé la participation, le Vendredi saint, d’une Russe et d’une Ukrainienne au chemin de croix organisé au Colisée, ainsi que la lecture d’une méditation rappelant que Russes et Ukrainiens souffraient de la guerre. Le projet avait, dès son annonce, soulevé de vives protestations en Ukraine.« Ils en ont fait un scandale », affirme François, qui raconte avoir appelé le cardinal polonais Konrad Krajewski, aumônier apostolique, alors en visite en Ukraine. « J’ai appelé Krajewski, qui était là-bas, et il m’a dit : arrête, ne lis pas la prière. Ils ont raison, même si nous ne pouvons pas tout comprendre », poursuit le pape. François estime que l’Ukraine, « peuple fier », a « beaucoup payé pendant la Seconde Guerre mondiale ». « Tant d’hommes sont morts, c’est un peuple martyrisé », affirme-t-il.« Les bergers du même peuple saint de Dieu »Par ailleurs, pour la première fois encore depuis le déclenchement de la guerre, François se livre à une réelle critique du rôle du patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill. « Le patriarche ne peut pas devenir l’enfant de chœur de Poutine », affirme fermement le pape, qui confirme l’annulation de son rendez-vous avec le patriarche, initialement prévu le 14 juin à Jérusalem. Les deux responsables religieux s’étaient entretenus lors d’une rencontre historique le 12 février 2016, à La Havane, la capitale de Cuba.« J’ai parlé avec Kirill pendant quarante minutes, par Zoom, développe le pape, en référence à leur échange du 16 mars, qui d’après nos informations a eu lieu à l’initiative du patriarche Kirill. Les vingt premières minutes, un papier à la main, il m’a lu toutes les justifications de la guerre. J’ai écouté et j’ai dit : “Je ne comprends rien à tout cela. Frère, nous ne sommes pas des clercs d’État, nous ne pouvons pas utiliser le langage de la politique, mais (devons utiliser) le langage de JESUS. Nous sommes les bergers du même peuple saint de Dieu. C’est pourquoi nous devons chercher des moyens de paix, arrêter le bruit des armes.” »------Des infiltrations pour soulager le papeLors de cet entretien au quotidien italien Corriere della Sera, publié mardi 3 mai, le pape confirme par ailleurs qu’il doit subir ce même jour une intervention pour son genou, au cours de laquelle les médecins procéderont à des infiltrations. Celles-ci ont pour but de soulager les vives douleurs qui l’empêchent de marcher normalement depuis plusieurs semaines.À lire aussiLe mal au genou très politique du pape FrançoisDes douleurs qui l’ont contraint, mardi 26 avril, à annuler des activités, au premier rang desquelles sa participation au Conseil des cardinaux, qui l’aide dans la gouvernance de l’Église et qui se réunissait au Vatican. Déjà, le vendredi 22 avril, le Vatican annonçait que l’agenda papal du jour était « vide » en « raison d’examens médicaux qui étaient nécessaires ».Le pape François « prêt à se rendre à Moscou » pour rencontrer Poutine (la-croix.com) (abonnés) |
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