Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7549 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: le ministère de l’intérieur demande l’expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen Sam 27 Aoû 2022, 10:27 am | |
| « Il y a le feu » : le ministère de l’intérieur demande l’expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen Le Conseil d’État a examiné, vendredi 26 août, la requête du ministère de l’intérieur visant à annuler la décision du tribunal administratif de Paris de suspendre l’expulsion vers le Maroc du prédicateur musulman Hassan Iquioussen, accusé de propos haineux contre les juifs et les femmes. La haute juridiction rendra sa décision en début de semaine prochaine.
- Benoît Fauchet,
- le 26/08/2022 à 17:15
Portrait du prédicateur musulman Hassan Iquioussen, chez lui à Lourches, en 2019.PIERRE ROUANET/VOIX DU NORD/MAXPPP« Maintenant, il y a le feu avec ce genre de discours. On voit ce que ça a donné dans la société française en termes de légitimation des attentats et de séparatisme. » Dans la grande salle du contentieux du Conseil d’État, la représentante du ministère de l’intérieur se montre particulièrement offensive, ce vendredi 26 août. Pour elle, aucun doute : la haute juridiction administrative doit trancher en référé en faveur de l’expulsion vers le Maroc de Hassan Iquioussen, un prédicateur du nord de la France âgé de 58 ans, qu’elle accuse d’avoir tenu des propos « insidieux » contre les juifs, les femmes et les homosexuels.
Pris le 29 juillet, l’arrêté d’expulsion de ce conférencier très populaire grâce à ses vidéos, gravitant dans l’orbite européenne de la confrérie – d’origine égyptienne – des Frères musulmans et de son islam politique, a été suspendu le 5 août par le tribunal administratif de Paris. Le juge de première instance avait estimé que, si des propos contre les juifs avaient été proférés entre 2003 et 2005, puis en 2014, « l’intéressé a publiquement et vivement condamné l’antisémitisme dans une vidéo du 19 février 2015
« Propos rétrogrades »
Le juge des référés avait aussi reconnu des « propos rétrogrades » sur la place de la femme, tout en estimant que ceux-ci ne justifiaient pas une expulsion, « atteinte disproportionnée » à la « vie privée et familiale » de cet ancien imam marocain qui est né et a toujours vécu en France, comme ses cinq enfants et 15 petits-enfants.Se disant « surpris » par cette lecture, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a fait immédiatement introduire une requête devant le Conseil d’État. Pendant plus de deux heures et demie, les trois juges des référés ont écouté les arguments de la défense et de l’État pour déterminer si le séjour en France de Hassan Iquioussen « constitue une menace grave pour l’ordre public ». L’intéressé résidant en France depuis plus de vingt ans, le droit des étrangers fixe une condition pour reconnaître cette menace : il doit avoir eu des comportements « constituant des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence ».Affaire « hors norme »
Cette affaire « hors norme, inhabituelle » n’est pas exactement comparable à un dossier d’expulsion d’un imam radical « prêcheur de haine », reconnaît, à l’audience, Pascale Léglise, la directrice des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’intérieur. Il s’agit ici d’un « islam militant véhiculé par un prédicateur charismatique, qui a su acquérir une légitimité au sein d’un très large auditoire, et qui, depuis des années, répand des idées insidieuses qui n’en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination, à la violence », estime-t-elle.La haute fonctionnaire accuse Hassan Iquioussen d’un « double discours, emblématique de la rhétorique “frériste” ». Au-delà de « propos lénifiants » sur la compatibilité de l’islam avec les valeurs républicaines, estime-t-elle, son message est « calé » sur ceux de Youssef Al-Qaradawi, prédicateur qatarien vedette des Frères musulmans, de Hassan El Banna, fondateur en 1928 de la confrérie égyptienne, ou encore du cheikh mauritanien Hassan Dedew, qui avait justifié l’attaque djihadiste contre Charlie Hebdo en 2015.Pour la défense, si Hassan Iquioussen a tenu des propos à « caractère antisioniste », « il s’en est excusé et, depuis 2014, il tient un langage très clair ». Certes, concède Me Lucie Simon, « il a des propos rétrogrades sur la place de la femme dans la société. La question est de savoir si ces propos constituent une telle menace à l’ordre public qu’il faille l’expulser ».D’autant que si l’intéressé a répudié la nationalité française à sa majorité – « sur décision de son père » –, toute sa vie est en France, soutient la défense, qui le présente en homme « très engagé dans l’écologie », autour d’une « ferme familiale ».« Il ne travaille pas »
« Sa vie privée, familiale, peut se reconstituer ailleurs, cingle la représentante de la place Beauvau. Il ne travaille pas, il loue des appartements – ce dont la presse a fait grand cas… »« Ce dossier a dépassé M. Iquioussen », relève son avocate, en invoquant les menaces de mort dont elle et une juge du tribunal administratif de Paris ont été la cible, et qui ont fait l’objet de plaintes et de l’ouverture d’une enquête judiciaire. Elle s’interroge aussi sur ces « imams qui ont signé des communiqués de soutien, et ont quasiment tous été convoqués par les préfectures, pour des entretiens plus ou moins cordiaux ».Mais « quand un dossier s’emballe à ce point – je le dis aussi pour moi-même –, il faut s’accrocher au droit », conclut Me Simon.Le juge des référés du Conseil d’État a annoncé qu’il rendrait son ordonnance « en début de semaine prochaine ». S’il infirme la décision de première instance, Hassan Iquioussen sera expulsable, sans attendre la décision au fond.source : La Croix |
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