Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: 20 familles chrétiennes fuient chaque mois l’Irak Mar 29 Nov 2022, 6:02 am | |
| 20 familles chrétiennes fuient chaque mois l’Irak SAFIN HAMED / AFPCécile Séveirac - publié le 28/11/22 Les chrétiens irakiens continuent de quitter le pays "au rythme de 20 familles par mois", selon un chiffre donné le 25 novembre par le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de l'Église chaldéenne, dans une réflexion douloureuse sur la condition des chrétiens en Irak.
Le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de l’Église chaldéenne, a alerté vendredi 25 novembre sur la situation préoccupante des chrétiens d’Irak. Le prélat a rappelé que plus de la moitié d’entre eux ont dû quitter le pays au cours des cinq dernières années, et que cet exode, massif et pourtant silencieux, est loin d’être terminé. Ce sont en ce moment même près de 20 familles par mois qui sont contraintes de quitter l’Irak.
Le cardinal Sako a évoqué les causes multiples qui expliquent cette migration forcée, la principale étant les persécutions subies quotidiennement par les chrétiens sur leur terre natale. Fustigeant les discriminations infligées à ces derniers, Mgr Sako a pointé du doigt le défaut de dispositions légales garantissant l’égalité devant la loi de tous les citoyens, quelle que soit leur confession. Ces derniers sont en effet soumis à des lois s’inspirant directement ou indirectement de la loi islamique, la charia, — son application étant plus ou moins rigoureuse selon les pays — , qui régit aussi bien la vie privée que la vie publique des musulmans.
Une communauté martyrisée, contrainte à l’effacementEn 2020, 70% des chrétiens indiquaient que le chômage et la pauvreté dûs à cette discrimination juridique et sociale était l’une des principales raisons de leur départ. À cela s’ajoutent un sentiment profond d’insécurité et la crainte perpétuelle du retour de l’État Islamique. « Si quelqu’un ne veut pas que nous restions dans notre pays en tant que citoyens à égalité de dignité », poursuit Mgr Sako, « dites-le nous franchement, afin que nous puissions aborder la question avant qu’il ne soit trop tard ». En Irak, la population chrétienne n’a cessé de diminuer, à tel point que l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a averti du risque d’extinction qui menace cette communauté dans son rapport de 2022. Avant la chute de Saddam Hussein, l’Irak était le pays du Proche-Orient qui comptait le plus de chrétiens. Ces derniers, pleinement irakiens, vivent sur cette terre depuis près de 2.000 ans. Après la guerre de 2003, la descente aux enfers a progressivement commencé, pour trouver un point d’orgue avec l’avènement de Daesh en 2015. En 2014, ils étaient 300.000. Aujourd’hui, leur nombre est estimé à 150.000.source : Aleteia |
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: 20 familles chrétiennes fuient chaque mois l’Irak Mar 29 Nov 2022, 6:05 am | |
| Les chrétiens d’Irak vont-ils disparaître ? SAFIN HAMED I AFPEn ouvrant les travaux du synode annuel de l’Église chaldéenne, le patriarche Louis Raphaël Sako a, une fois encore, exprimé ses inquiétudes sur l’avenir des communautés chrétiennes d’Irak. Leur effacement, a-t-il prévenu, ne pourra être évité qu’au prix d’un "changement" des mentalités et d’une réécriture de la Constitution.
Les chrétiens d’Irak, mais aussi ceux des pays voisins, risquent de disparaitre du Moyen-Orient. Cette possibilité a été évoquée à de très nombreuses reprises, au fil des guerres et des violences qui n’ont cessé de meurtrir la région ces dernières décennies, notamment par le cardinal Louis Raphaël Sako. Le patriarche irakien a réitéré cette mise en garde lors de l’ouverture du synode annuel des évêques chaldéens, le 21 août dernier, à Bagdad.
Au terme d’un discours introductif, axé sur plusieurs points essentiels de la vie de l’Église – rôle de l’épiscopat et collégialité, accompagnement « paternel » des prêtres, vocations sacerdotales et religieuses, liturgie -, le cardinal a pointé la nécessité d’un changement des mentalités et du « système national » de son pays, où « l’héritage islamique a fait des chrétiens des citoyens de seconde zone et permet l’usurpation de leurs biens », a-t-il rappelé. Alors que le sectarisme et la prévalence des intérêts partisans ont entretenu la corruption et miné l’efficacité des institutions, le patriarche a plaidé avec vigueur pour une refonte des lois et de la Constitution, « loin du népotisme et du favoritisme », afin que la pleine citoyenneté puisse être garantie à tous les Irakiens, quelle que soit leur appartenance religieuse. L’avenir de l’Irak et la permanence des chrétiens sur leur terre dépendent de ce changement, que le pape Français a d’ailleurs appelé de ses vœux en mars 2021, lors de sa venue dans le pays.
Des chrétiens affermis mais toujours éprouvésCe voyage historique reste perçu comme un moment charnière par les chrétiens, qui représentent environ 1% de la population. De 1,5 millions en 2003, les fidèles seraient aujourd’hui au nombre de 400.000 – l’Œuvre d’Orient cite une fourchette entre 300.000 et 500.000. Le chaos de l’invasion américaine et les années d’instabilité qui ont suivi ont favorisé un climat de marginalisation et de violences quotidiennes à leur égard. À partir de 2014, les terribles persécutions de l’État islamique ont parachevé le désarroi de ces communautés martyrisées et contraintes, pour beaucoup, de s’exiler.Après ces décennies de terreur, la visite historique accomplie par le successeur de Pierre a été vécue comme une consolation ; rendant hommage à leur courage au milieu des ruines de Mossoul, les saluant avec affection à Qaraqosh, le pape François a rendu tangible la proximité de l’Église universelle à leur égard, et les a encouragés à rester dans leur pays, pour y bâtir un avenir de paix avec leurs compatriotes musulmans. Des inquiétudes qui demeurentLes mots du Pape ont fait bouger les lignes sur le terrain interreligieux. De nombreux témoignages l’affirment : les murs de la méfiance ont été ébréchés, les regards ont changé, les chrétiens sont dorénavant considérés avec plus de respect. Autre signe concret en ce sens : les biens spoliés lors de l’occupation de Daech sont peu à peu restitués aux chrétiens, en vertu d’une loi votée en 2021 et portée par les autorités chiites. Si ces petites avancées sont saluées, elles n’ont pas levé les inquiétudes des chrétiens sur leur avenir en Irak, où les logiques communautaires restent encore bien ancrées et où les exactions des jihadistes – parfois soutenues par une partie de la population – ont laissé de profondes blessures. La situation actuelle n’est pas non plus de nature à apaiser les craintes. Les partis politiques ne sont toujours pas parvenus à s’entendre pour former un gouvernement, alors que les élections ont eu lieu en octobre 2021 ; manifestations et affrontements entre factions rivales rythment la vie de la capitale, et pérennisent la paralysie institutionnelle, économique et sociale du pays.source : Aleteia |
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