Attentat de Moscou : les autorités annoncent des arrestations et pointent la responsabilité de l’Ukraine
Les services de sécurité russes affirment avoir arrêté onze suspects qui tentaient de franchir la frontière avec l’Ukraine. Kiev dément catégoriquement toute forme d’implication.
Thomas Hofnung (avec AFP),
le 23/03/2024 à 11:36
La Russie était sous le choc ce samedi matin 23 mars, au lendemain de l’attaque sanglante menée dans une salle de concert de la banlieue de Moscou, qui a fait au moins 115 morts. L’attentat a été revendiqué par le groupe État islamique (EI), mais les autorités russes ont sans tarder pointé la responsabilité de l’Ukraine dans ce carnage.
Ce samedi, le Kremlin a annoncé l’arrestation de 11 personnes, dont « quatre » assaillants. Le directeur des services de sécurité russes (FSB) a « informé » le président Vladimir Poutine de « l’arrestation de 11 personnes, dont quatre terroristes impliqués dans l’attentat », a ainsi indiqué le Kremlin dans un communiqué Les services de sécurité russes (FSB) ont également affirmé que les suspects de l’attaque meurtrière avaient des « contacts » en Ukraine et comptaient y fuir. « Après avoir commis l’attentat terroriste, les criminels comptaient franchir la frontière russo-ukrainienne et avaient des contacts appropriés du côté ukrainien », a indiqué le FSB, cité par l’agence TASS. Ces suspects auraient été arrêtés dans une région russe frontalière de l’Ukraine.
« Une provocation planifiée et délibérée des services spéciaux russes »
Kiev a démenti toute forme de responsabilité, accusant au contraire le Kremlin et ses services spéciaux d’avoir orchestré l’attaque meurtrière de vendredi soir près de Moscou pour justifier une « escalade » de la guerre. « L’attentat terroriste de Moscou est une provocation planifiée et délibérée des services spéciaux russes sur ordre de (Vladimir) Poutine. Son objectif est de justifier des frappes encore plus dures contre l’Ukraine et une mobilisation totale en Russie », a assuré le GUR, estimant que l’attaque « doit être comprise comme une menace de Poutine de provoquer l’escalade et d’étendre la guerre ».
Durant la nuit de vendredi à samedi, l’Ukraine et la Russie ont mené des attaques aériennes réciproques qui ont fait deux morts dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, tandis que la ville ukrainienne de Kharkiv, toujours partiellement privée d’électricité après des frappes la veille, a de nouveau été frappée. L’Ukraine a été visée par 34 drones explosifs Shahed, dont 31 ont pu être abattus. Quatre personnes ont été blessées à Kharkiv.
« Ils doivent tous être retrouvés et détruits sans pitié »
Connu pour ses déclarations à l’emporte-pièce, l’ex-président russe Dmitri Medvedev a assuré vendredi que la Russie « détruira » les dirigeants ukrainiens s’il s’avère qu’ils sont responsables de l’attaque meurtrière d’une salle de concert de la banlieue de Moscou. « S’il est établi qu’il s’agit de terroristes du régime de Kiev (…) ils doivent tous être retrouvés et détruits sans pitié en tant que terroristes. Y compris les dirigeants de l’État qui a commis une telle atrocité », a-t-il lancé sur Telegram, également numéro deux du Conseil de sécurité russe.
Sur le terrain, « les sauveteurs travaillent 24 heures sur 24 sur le site (…) Le travail se poursuivra pendant encore, au minimum, quelques jours », a indiqué sur Telegram le gouverneur, Andreï Vorobiov. « Il a également été établi que les terroristes ont utilisé un liquide inflammable pour mettre le feu à la salle de concert où se trouvaient des spectateurs » parmi lesquels il y avait des blessés, ont indiqué les enquêteurs sur Telegram, disant avoir saisi des « armes automatiques » utilisées lors de cet assaut, revendiqué par le groupe jihadiste État islamique. Cette attaque a été unanimement condamnée à travers le monde.
La Croix