Russie : « La Croix » et plusieurs dizaines de médias européens interdits de diffusion

La Russie a banni l’accès depuis son territoire à plusieurs dizaines de médias européens, dont « La Croix ».

• Pierre Sautreuil ,
  
• le 25/06/2024 à 15:19
  
• Modifié le 25/06/2024 à 16:50  
  

[*]C’est un tour de vis de plus pour l’espace informationnel russe, et un coup de pression supplémentaire pour les journalistes occidentaux qui travaillent en Russie. Mardi 25 juin, le ministère des affaires étrangères a annoncé l’interdiction d’accès depuis la Russie aux articles et contenus diffusés par plusieurs dizaines de médias européens, dont La Croix.
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Les autorités russes présentent cette décision comme une mesure de rétorsion à la décision du Conseil de l’Union européenne de suspendre les activités de radiodiffusion, sur le territoire des Vingt-Sept, de médias russes accusés de promouvoir la guerre en Ukraine. Parmi eux, le portail d’information Voice of Europe, l’agence de presse RIA Novosti, et les journaux Izvestia et Rossiïskaïa Gazeta. Sans interdire pour autant à ces médias d’y mener des activités « telles que des recherches et des entretiens ».

« La Russie a averti à de multiples reprises et à différents niveaux que le harcèlement politique des journalistes russes et l’interdiction injustifiée de médias russes dans l’Union européenne ne passeraient pas inaperçus », indique le communiqué du ministère des affaires étrangères justifiant cette décision. « Malgré cela, Bruxelles et les capitales des pays du bloc ont choisi d’emprunter la voie de l’escalade, obligeant Moscou à prendre des contre-mesures miroirs et proportionnées. »

La France en tête des médias européens sanctionnée

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Au total, ce sont pas moins de 81 médias européens qui sont concernés par cette interdiction de diffusion en Russie. Parmi eux, c’est la France qui détient la palme du plus grand nombre de mises au ban, avec pas moins de neuf médias et groupes de médias interdits. Dans le détail, il s’agit de La Croix, du Monde, de Libération, de l’Express, de Radio France, de TF1, de l’Agence France-Presse, d’Arte et de CNews. En Belgique, ce sont les médias Le Vif et Knack qui sont concernés.
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La Russie assure qu’elle « reconsidérera sa décision » si les restrictions imposées aux médias russes sont levées. Sa mesure n’interdit pas par ailleurs aux médias concernés de travailler en Russie. Il n’empêche : outre leurs effets immédiats, ces restrictions viennent alourdir encore un peu plus le contexte pesant dans lequel travaillent les correspondants européens encore présents en Russie. Beaucoup s’inquiètent du durcissement des autorités russes à l’endroit des journalistes venant de pays dits « inamicaux » – ceux qui portent assistance à l’Ukraine. Avec en tête le sort d’Evan Gershkovich, correspondant du Wall Street Journal, injustement accusé d’« espionnage » et incarcéré depuis bientôt quinze mois.


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