Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7544 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: La Nativité de la Vierge Marie : 8 septembre Sam 07 Sep 2024, 10:00 pm
historique de la fête
Historique de la fête de la Nativité de Marie (missel.free.fr)
Il faut assurément chercher l'origine de la fête de la Nativité de la sainte Vierge en Orient où le synaxaire de Constantinople la marquait déjà au 8 septembre1, selon ce qu’avait décrété l’empereur Maurice (582 + 602). Il est probable que l’Eglise de Jérusalem fut la première à honorer le souvenir de la Nativité de Notre-Dame qu’elle célébrait dans une basilique proche de la piscine probatique, sur l’emplacement de la maison où, suivant la tradition, serait née la sainte Vierge.
La Nativité de la sainte Vierge est mentionnée dans les homélies d'André de Crète (660-740) : Aujourd'hui comme pour des noces, l'Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd'hui, dans tout l'éclat de sa noblesse immaculée, l'humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l'état primitif. Aujourd'hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n'a pas de mère, née elle-même de l'infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd'hui est apparu l'éclat de la pourpre divine, aujourd'hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd'hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d'Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd'hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l'ordre de Melchisédech, le sacerdoce d'Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd'hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création.
A Rome, on célébrait alors la dédicace de la basilique du martyr Adrien et il faudra attendre le pontificat du pape Serge I° (687-701) pour trouver une trace incontestable de la célébration de la Nativité de la sainte Vierge où le Pape, en sandales, faisait procession de la basilique Saint-Adrien à celle de Sainte-Marie-Majeure. Les vieux livres liturgiques assignaient à cette fête les mêmes chants qu'à la solennité de l'Assomption.
Benoît XIV (1740-1758), dans l’Histoire des Mystères et des fêtes, raconte que chaque année, au 8 septembre, un solitaire entendait des chants célestes ; quand il en demanda la cause à Dieu, il lui fut répondu que c'était en l'honneur de la naissance de la Vierge Marie qui se célébrait au Ciel et qu'il en était averti car Marie étant née pour les hommes, il devrait faire en sorte que cette fête fût aussi célébrée sur terre. Le solitaire se rendit auprès du Pape qui, au récit de la vision, institua la fête de la Nativité de la sainte Vierge.
En France, la fête la Nativité de sa sainte Vierge porta longtemps le titre de Notre-Dame Angevine, rappelant que la Vierge Marie, apparut, en 430, près de Saint-Florent, au saint évêque Maurille d'Angers pour lui demander l'institution de la fête de sa Nativité . Avec le concours efficace du roi Robert le Pieux, Fulbert, évêque de Chartres (+1028) contribua beaucoup à introduire la fête de la Nativité de la sainte Vierge dans le nord du Royaume ; la nuit même de cette fête, sa cathédrale ayant été détruite par un incendie, il jeta les fondement de celle que nous connaissons aujourd’hui, dédiée à la Nativité de Notre-Dame.
A la mort le pape Célestin IV (1243), Frédéric II retint prisonniers des cardinaux pour que le conclave ne se réunît pas ; les prisonniers firent le vœu solennel de donner un octave à cette fête s'ils étaient rendus à la liberté ; libérés, ils élurent Innocent IV qui, au premier concile de Lyon (1245) accomplit le vœu. Grégoire XI fit une vigile qui fut célébrée à Anagni.
L'Ecriture ne parle guère de la naissance de la Sainte Vierge et il faut se référer ici aux traditions comme le firent les textes apocryphes en termes merveilleux.
1 Un synaxaire est un livre liturgique qui rassemble pour chaque jour les lectures et les vies des saints que l'on célèbre
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Sujet: Re: La Nativité de la Vierge Marie : 8 septembre Sam 07 Sep 2024, 10:03 pm
La Nativité de la Vierge Marie (8 septembre)
Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ (homelies.fr - archive 2008)
Tous les mystères que nous célébrons dans la liturgie procèdent et convergent vers le mystère de l’Incarnation rédemptrice. C’est donc à la lumière de la victoire de JESUS ressuscité sur le péché et sur la mort, qu’il nous faut contempler la nativité de celle qui fut sa mère selon la chair.
La nativité de Marie est pour nous cause de joie et d’allégresse, parce qu’elle nous annonce une autre naissance : celle de l’Homme nouveau, qui au matin de Pâques surgit des entrailles de la mort et des enfers, pour s’élever dans la gloire de la vie divine triomphante. JESUS ressuscité est « le premier-né d’entre les morts », en qui « toute chose trouve son accomplissement total », car « par lui et en lui Dieu se réconciliait toute chose, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de la croix » (Col 1, 19-20). Au matin de Pâques, l’humanité du Verbe incarné est introduite au cœur même de la divinité. La transfiguration annonçait déjà cette glorification de la nature humaine du Christ qui s’accomplit pleinement et définitivement dans la résurrection. Cette nouvelle condition ontologique de la nature créée est le fruit d’une initiative de Dieu qui surélève la créature au-dessus de sa condition, pour la rendre participante de sa divinité (cf. 2 P 1, 4). Cette nouveauté est à ce point radicale qu’elle peut à juste titre être comparée à une nouvelle naissance. « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair n’est que chair ; ce qui est né de l’Esprit est Esprit » (Jn 3, 5-6).
Cette naissance à la vie divine de notre humanité n’est possible que parce que le Verbe de Dieu a voulu prendre chair de notre chair afin d’unir en sa Personne, la nature divine et la nature humaine. C’est sur l’horizon de ce dessein de salut, conçu « dès avant la création du monde » (Ep 1, 4), et qui se réalise dans le Mystère de l’Incarnation rédemptrice, que se profile la mission unique de la Vierge Marie.
Pour Duns Scott (1265-1308) - le « Docteur subtil » nommé plus tard le « Docteur de l’Immaculée » - Marie a été voulue dans le même et unique décret par lequel Dieu décidait d’envoyer son Fils comme Sauveur du monde. C’est également en vue de sa maternité divine que la Vierge a bénéficié de la forme la plus parfaite de la rédemption, puisqu’elle n’a pas été délivrée du péché contracté, mais préservée de tout péché personnel et exemptée des conséquences du péché originel, « par une grâce et un privilège spécial de Dieu tout-puissant, en vue des mérites de JESUS Christ, Sauveur du genre humain » (Pie IX, Lettre encyclique Ineffabilis Deus, 8 décembre 1854).
Nous fêtons donc solennellement en ce jour la naissance de la Vierge immaculée, dont quelques années plus tard, « la chair du Christ, sainte, sans tache et innocente prendra origine » (S. Pie X, Lettre encyclique Ad diem illum, 2 février 1904). Si « Dieu a pu nous faire renaître, non pas d’une semence périssable, mais d’une semence impérissable : sa Parole vivante qui demeure » (1P 1, 23), c’est parce que son Verbe a trouvé dans le sein de Marie une terre virginale digne de lui, dans laquelle il a pu prendre corps. Par « l’action de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20), « le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1, 14).
Paraphrasant Jean-Baptiste, Marie peut dire : « Lui qui est né de moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était » (Jn 1, 15). Avant nous et bien plus que nous, la Vierge immaculée « a eu part à sa plénitude, elle a reçu grâce sur grâce », car « la grâce et la vérité sont venues par son Fils JESUS Christ » (Jn 1, 17). C’est pourquoi toute l’Eglise t’exprime en ce jour sa reconnaissance, Vierge Mère de Dieu et Mère de l’Homme nouveau, en qui tous nous renaissons à la vie divine.
Citation :
« Ta Nativité Ô Vierge Mère de Dieu annonce la joie à tout l’univers. De toi resplendit le soleil de justice, le Christ notre Dieu. Effaçant la malédiction, il apporte la bénédiction, et confondant la mort, il nous donne la vie éternelle. Intercède pour nous, Sainte Mère de Dieu, et obtiens-nous de ton Fils la grâce du salut. »