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| Incendies, vandalisme, actes antichrétiens | |
| Auteur | Message |
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Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7549 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Incendies, vandalisme, actes antichrétiens Ven 22 Nov 2024, 5:07 am | |
| Incendies, scandales, antichristianisme : les cibles sont en même temps la foi et la raison. Mais l’une et l’autre sont inséparables, et c’est ce qui donne de résister dans l’espérance.Après Notre-Dame de Paris, la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes et l’abbaye de Ligugé brûlent… Dans certains cas, l’incendie pourrait avoir une origine criminelle. Tout cela s’ajoute à une série d’actes de vandalisme dans des églises (vol de reliques à Honfleur récemment), des cimetières ou des calvaires (île d’Arz), qui sont moins médiatisés, mais dont l’accumulation est préoccupante. C’est à rapprocher des déboulonnages et dégradations de statues de personnalités du passé accusées de racisme, dont aux États-Unis des religieux comme Fra Junipero Serra, ce franciscain évangélisateur de la Californie au XVIII e siècle, critiqué pour n’avoir pas assez respecté la culture des indigènes qu’il convertissait… Qu’en penser ? Comment réagir ? De l’anarchisme au terrorismeIl est clair que ces destructions et ravages, qu’ils soient accidentels ou dus à la malveillance, ont une portée symbolique. Ce ne sont pas seulement des bâtiments affectés au “culte”, ni des tombes, ni des monuments publics (croix de carrefour et sculptures de personnages historiques) qui sont endommagés. C’est tout ce que cela représente qui est explicitement visé ou au moins reconnu ébranlé par le public. Pour le dire brutalement, il est difficile de ne pas voir là soit de l’antichristianisme ou de la “christianophobie” (dans le cas de saccages délibérés), soit un signe de ce que la foi n’a décidément plus le vent en poupe (puisque, si aucune main hostile n’a mis le feu, c’est le sort, voire le ciel qui s’en mêle). Depuis l’apparition de l’anarchisme au XIX e siècle, les mécontents vindicatifs ont compris qu’ils avaient intérêt à s’en prendre à ces cibles (souverains, présidents et ministres) incarnant le “système” qu’ils honnissaient et entendaient ainsi décapiter. Le terrorisme qui s’est développé dans la dernière partie du XX e siècle a fait un pas de plus en faisant des victimes en masse et à l’aveuglette et en comptant sur le retentissement médiatique de leurs dévastations pour déstabiliser, sinon la société, au moins les institutions, en prouvant qu’elles sont impuissantes à protéger. Les idées les plus folles peuvent ainsi se propager sans obstacles sérieux sur des champs de ruines aussi bien morales et intellectuelles que matérielles. Les émotions contre la raisonS’en prendre à des cathédrales, des églises, des cimetières ou des statues de personnages déclarés posthumément coupables de forfaits qu’en leur temps personne n’aurait jugés tels n’a ainsi de sens que dans le cadre d’une manipulation de l’opinion, pour déclencher des émotions (indignation, blessures affectives, sentiment d’insécurité) qui paralysent la rationalité, tétanisée devant une sauvagerie qui lui est incompréhensible. C’est une forme de guerre, où les armes ne sont pas tranchantes, écrasantes ni explosives, mais neutralisantes, puisque les « cibles » ne savent plus non seulement comment, mais encore pourquoi se défendre — quelles raisons opposer, quel dialogue renouer… Il n’y a même plus de terrain commun sur lequel les idéaux ou les motivations pourraient s’affronter et un modus vivendi pourrait se négocier. Face à ces agressions, la foi chrétienne donne de solides raisons de ne pas s’affoler ni douter. Elle sait n’être pas la jouissance paisible de vérités qui échappent aux autres, mais un combat. Non pas simplement la lutte que chacun doit livrer contre l’anarchie de ses propres désirs, mais, plus profondément, une participation à l’offre que fait Dieu de partager sa vie. Le principe en est non pas de prendre pour profiter, mais de remettre ce qui est reçu à la disposition du Donateur afin que ses dons continuent de circuler et de se répandre. La rationalité de la foiCette “logique”, au premier abord paradoxale et pourtant impeccablement rigoureuse, fait que l’on ne se perd pas en se donnant, en s’abandonnant même, parce que c’est là le mouvement de transmission qui est comme l’essence de la vie pleinement libre, indépendante des conditionnements physiques ou matériels et sans pour autant les mépriser. Et elle ne dévalue pas non plus la rationalité tout humaine : elle l’invite plutôt à ne pas s’enfermer dans des étroitesses mécanistes, pour explorer la fécondité de la gratuité. Tout cela ne va pas sans avoir à se battre – ou plutôt à repousser les tentations, à savoir les tentatives de l’Ennemi de Dieu et des hommes, qui cherche à faire de cette liberté une autonomie qui emprisonne en soi-même. Cette résistance désarmée est le chemin qu’a frayé au sein de l’humanité le Fils de Dieu crucifié sans maudire ni ses bourreaux ni son Père : il a communiqué sa vie en la livrant. - Citation :
“La confiance chrétienne est un équilibre, qui consiste à ne pas s’étonner du scandale et à ne pas le minimiser non plus.”
La rationalité enseignée par l’Évangile donne donc de faire face aux attaques qui s’en prennent — et ce n’est pas un hasard — en même temps à la foi (presque ouvertement parfois) et à la raison (sans l’avouer). La confiance chrétienne peut, vue de loin, paraître acrobatique. Elle est en fait un équilibre, qui consiste à ne pas s’étonner du scandale et à ne pas le minimiser non plus. Que le Mal se déchaîne contre l’Église n’a rien de surprenant. Elle est, comme le dit saint Paul, le Corps du Christ. Et, ainsi que l’a bien vu Blaise Pascal, “JESUS est en agonie jusqu’à la fin du monde”. Cela veut dire que la Passion du Christ n’est pas achevée pour son Corps qu’est l’Église. C’est pourquoi l’apôtre précise que lui-même, en tant que membre de ce Corps, “complète en sa chair” ce qu’a enduré le Christ (Col 1, 24). C’est également pourquoi Pascal ajoute qu’”il ne faut pas dormir” tant que c’est encore pour l’Église le temps de la Croix. La veille et l’espéranceS’il importe de rester éveillé, ce n’est pas uniquement parce que l’Ennemi s’active à agresser directement de l’extérieur et simultanément la foi et la raison en instillant le doute chez les croyants et en rendant impossible tout dialogue rationnel (comme on le voit ces jours-ci dans la remise en cause au parlement du droit de la filiation). C’est aussi parce la foi n’est jamais un acquis irréversible et que la ruse plus subtile de l’Ennemi est de fournir des prétextes pour ne s’y engager que partiellement, sans se donner tout entier — ce qui ne manque pas de corrompre le Corps de l’intérieur (comme on ne le voit que trop bien dans les affaires d’abus sexuels commis par des clercs). L’état de veille, voire de vigilance, permet de rester disponible à l’action de l’Esprit qui “vient au secours de nos faiblesses” (Rm 8, 26). Enfin et surtout, s’il serait ruineux — et pour toute l’Église aussi bien que pour soi-même — de somnoler benoîtement ou égoïstement (tant qu’on ne sent pas personnellement menacé), c’est parce que le mal… fait mal. L’espérance n’autorise pas à le nier. Elle ne donne pas de sécurité, ne supprime pas la souffrance et n’en fait pas du tout un mauvais moment à passer sans risque que soit compromis le happy end annoncé. L’épreuve expose au contraire aux dangers symétriques de l’abdication pour que cesse la douleur ou la frustration, et de la présomption qu’on est assez fort pour que Dieu n’ait pas à s’en mêler encore. Les défis de l’Ennemi — quand rien ne semble aller dans le bon sens — sont donc des occasions de scandale, c’est-à-dire de trébuchement de la foi. Mais ils peuvent aussi être retournés en bénédictions si, du fond la détresse impuissante, on entrevoit qu’aucune humiliation ne découragera l’Amour qui, de lui-même, s’abaisse le premier et plus encore, invinciblement. C’est cela qui fonde l’espérance. Aleteia |
| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7549 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Incendies, vandalisme, actes antichrétiens Ven 22 Nov 2024, 5:10 am | |
| 41% des actes antichrétiens répertoriés en Europe en 2023 ont été commis en France
Un rapport publié le 15 novembre par l'Observatoire sur l’intolérance et les discriminations envers les chrétiens en Europe met en évidence la hausse des actes haineux perpétrés contre les chrétiens en 2023. Au total, 2.444 actes de violence ont été recensés, dont près de 1.000 en France (41%).
2.444 actes de haine contre les chrétiens ont eu lieu en Europe en 2023, selon un rapport de l'Observatoire sur l’intolérance et les discriminations envers les chrétiens en Europe (OIDAC) rendu public le 15 novembre. Basé à Vienne et créé en 2010 par le Conseil des conférences épiscopales d’Europe, l'OIDAC a identifié ces actes antichrétiens dans 35 pays d'Europe et répertorié plus de 230 attaques contre des personnes chrétiennes, incluant aussi bien les menaces verbales que la violence physique. Pour établir ces données, l'OIDAC s'est appuyé, entre autres, sur les chiffres du Bureau des droits de l'homme de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Ce dernier a recensé 1.230 manifestations de haine contre des chrétiens en 2023, contre 1.029 en 2022.
Au premier rang de ce triste palmarès figure la France, qui comptabilise près de 1.000 actes de haine antichrétiens en 2023, soit près de 41% de ces actes, suivie du Royaume-Uni (plus de 700 en 2023), et de l'Allemagne qui affiche une augmentation de 105% d'actes antichrétiens (135 en 2022 contre 277 en 2023). L'Hexagone est surtout touché par des attaques dirigées contre des églises ou des cimetières (90% des faits antichrétiens), tout comme la majorité des pays européens dont les gouvernements ont fourni des éléments sur la nature des incidents répertoriés. Ainsi, 62% des actes antichrétiens en Europe sont des actes de vandalisme, suivis d'incendies criminels (10%). La violence physique demeure relativement rare, mais pas absente pour autant, avec 7% de cas recensés en 2023.
Motivations imprécises"Sans grande surprise, les actes de violence contre les croyants juifs et musulmans ont été particulièrement nombreux", relève le rapport qui affirme que 9.000 actes de haine antisémites et 6.000 actes de haine antimusulmans ont été signalés par les gouvernements européens en 2023. Quelles sont les motivations de ceux qui ont perpétré de tels actes ? Difficile à dire. "Identifier les motifs de ces attaques demeure un défi, car la police tend à ne pas révéler ces informations extrêmement sensibles", relève le rapport. Sur les quelques pays qui compilent des statistiques spécifiques sur les actes antichrétiens, seule l'Allemagne en a relevé l'origine, notant 92 attaques "à motif politique" et 16 à "motif religieux".
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| | | Capucine MODERATION
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7549 Pays : France R E L I G I O N : catholique
| Sujet: Re: Incendies, vandalisme, actes antichrétiens Ven 22 Nov 2024, 5:16 am | |
| Sacrilège, blasphème… comment définir précisément ces actes graves ?Sacrilège, blasphème, lèse-majesté... Si ces termes désignent tous un rejet plus ou moins des vérités de la foi, ils tendent souvent à se confondre dans l'imaginaire collectif. Comment les différencier ? Quelle est aujourd’hui la place du sacré ? Si le XXIe siècle semble sonner le temps de la désacralisation forcenée qui laisse place à une laïcisation absolue de la société, les notions de sacrilège, de sacrilège ou de lèse-majesté sont quant à elles devenues les reliquats vieillots d’un temps où l’on comptait encore la population de nos villages en âmes. Pire. Aujourd’hui, le mot fait rire tant le sacré a été dévoyé, depuis que des églises désacralisées ont été transformées en boîte de nuit et que dans les paroisses de campagne, on ne célèbre plus la messe le dimanche. Seul le blasphème défraie encore tristement la chronique quand, en son nom, un “extrémiste” comme on les appelle commet un crime de haine en son nom pour faire justice à un dieu qui ne se ferait pas justice lui-même. Le blasphèmeEn France, c’est le Moyen Âge qui voit éclore la lutte contre le blasphème, sous le règne de saint Louis au temps des croisades. Du grec βλασφημία, blasphēmía, on retrouve dans son étymologie blapein, “léser, nuire” et pheme, “réputation”. Le blasphème consiste donc à outrager Dieu, que ce soit publiquement ou dans son cœur, en proférant des paroles de haine. Le droit canon précise à ce titre que le blasphème contre l’Esprit saint consiste à refuser délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par une contrition sincère : “Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle” (CEC §1864). Sont blasphématoires également des paroles délibérément violentes prononcées à l’encontre de la Vierge Marie, des saints et des choses sacrées : - Citation :
- Le blasphème s’oppose directement au deuxième commandement. Il consiste à proférer contre Dieu – intérieurement ou extérieurement – des paroles de haine, de reproche, de défi, à dire du mal de Dieu, à manquer de respect envers Lui dans ses propos, à abuser du nom de Dieu. [...] Il est encore blasphématoire de recourir au nom de Dieu pour couvrir des pratiques criminelles, réduire des peuples en servitude, torturer ou mettre à mort. L’abus du nom de Dieu pour commettre un crime provoque le rejet de la religion. Le blasphème est contraire au respect dû à Dieu et à son saint nom. Il est de soi un péché grave. (CEC §2148)
Le crime de lèse-majestéAvec l’avènement de la monarchie et de la figure divine du roi, un glissement s’opère entre l’offense faite à Dieu et l’offense faite à celui qu’Il a élu pour gouverner la nation : appliqué au souverain, le blasphème devient crime de lèse-majesté. Cette nouvelle définition, qui permet au roi de s’affranchir du Pape, rend aussi possible l’institution d’une sorte de religion royale où le monarque de droit divin incarne le pouvoir céleste ici-bas. Issu du latin laesa majestas, c‘est-à-dire, littéralement, “majesté blessée”, le crime de lèse-majesté désigne tout attentat commis contre le souverain ou les signes de son autorité. L’exemple le plus effroyable fut probablement celui du supplice de Robert-François Damiens, auteur d’un attentat qui faillit coûter la vie à Louis XV le 5 janvier 1757. C’est avec la mise à mort de Louis XVI, le 21 janvier 1793, que le crime de lèse-majesté atteint son paroxysme. Plus que tuer l’homme, c’est surtout le corps sacré du roi et le représentant de la monarchie que le peuple révolutionnaire veut achever. Ébranlée par les guerres de Religions et la Réforme, la monarchie est abolie sur l’échafaud pour annoncer l’avènement de la République. La profanationOn reconnaît dans le terme “profanation” le préfixe latin pro, en avant, et fanum, c’est-à-dire “temple” ou “sanctuaire” ; qui a aussi donné “fanatique”, pour désigner celui qui fait preuve d’un zèle aveugle et désordonné pour la religion. La profanation est l’action de dégrader ou d’avilir volontairement un lieu sacré, qu’il s’agisse d’une église ou d’une chapelle, ou d’un cimetière. Si la loi ne parle pas de profanation, elle punit cependant toute destruction, dégradation ou détérioration commises envers un édifice religieux (article 322-1 du code pénal) ou un cimetière (article 225-17 du code pénal. Le sacrilègeEst sacrilège toute profanation d’objets, de lieux ou de personnes (religieux, prêtres et consacrés) consacrés à Dieu. Le sacrilège est volontairement commis en haine de Dieu et de la foi. On reconnaît ici le latin sacra, sacré, qui précède legere, c’est-à-dire “cueillir” ou “prendre”, le mot sacrilège désigne initialement le vol d’objets sacrés dans un temple. Accusé de sacrilège et de blasphème, le chevalier de La Barre dans la célèbre affaire La Barre que défendit Voltaire, fut condamné à mort après avoir été torturé de la pire des manières qui soit. C’est lui qui fut le dernier condamné à mort pour sacrilège, en 1766, alors qu’il n’avait que 20 ans, avant d’être réhabilité en 1793. Usage manifeste d’une désacralisation progressive de la religion, l’usage du terme est aujourd’hui souvent dévoyé et tourné en dérision pour qualifier l’irrévérence d’une action. Si le blasphème procède par la parole, le sacrilège procède en actes. Aleteia |
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