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| Sujet: SAINT JEAN-EUDES Mer 19 Aoû 2009, 1:37 am | |
| Jean Eudes naquit 14 novembre 1601 à Ri, près d'Argentan, d’un chirurgien qui possédait quelques biens. Ses parents qui, pour obtenir un enfant, avaient invoqué la Vierge Marie, le lui consacrèrent dès avant sa naissance. Il passa son enfance à la campagne puis, à quatorze ans, il fut confié aux Jésuites de Caen. Adolescent, il manifestait une ténacité qui lui servira toujours, et il témoignait aussi d'une compréhension profonde de l'Evangile. Tonsuré et minoré (19 septembre 1620), il fréquenta la Faculté de théologie de Caen (1621-1623) où il connut l'Oratoire, institut récemment fondé à Paris par Pierre de Bérulle. Il s’agissait d’une communauté sacerdotale où on ne faisait aucun vœu de religion, les obligations de la prêtrise traçant la voie de la perfection. Jean Eudes, admis à l'Oratoire de Paris (25 mars 1623), poursuivit ses études dans les maisons de Marines et d’Aubervilliers. Il fut ordonné prêtre le 20 décembre 1625, après avoir été initié par Bérulle lui-même au mystère du Christ et de son Sacerdoce.
Les deux années suivantes furent un repos forcé, imposé par une grande fatigue. Jean Eudes fit de ce repos une longue retraite où il approfondit sa connaissance des Ecritures, des Pères et des spirituels. Il comprit de mieux en mieux que le Christ est notre Chef, que nous sommes ses membres et que nous devons vivre de sa vie. Il sera à la fois rénovateur et novateur. Rénovateur de la vie chrétienne, novateur par ses initiatives concrètes.
En 1627, son père lui écrivit que la peste ravageait la région d'Argentan où beaucoup mouraient seuls, sans sacrements. Il partit pour ce premier ministère, puis il rejoignit l’Oratoire de Caen. Dès lors, il se consacra aux missions intérieures. Durant cinquante ans, il prêcha, rappelant inlassablement la sainteté de la vie chrétienne : « Etre chrétien et être saint, c'est la même chose, c'est faire profession de Jésus-Christ. » Il insistait sur le baptême, point de départ et source de cette vie, dont recommandait de renouveler fréquemment les promesses. Sermons, catéchismes, contacts personnels, ministère de la confession, toute cette action suscite un puissant mouvement de renouveau chrétien pour lequel il sera toujours émerveillé et en action de grâce. Il donna ainsi plus de cent missions qui duraient de quelques semaines à cinq mois, et qui attiraient des foules considérables, en Normandie, en Bretagne, en Bourgogne, à Paris et à la Cour.
Pour prolonger son enseignement, il écrivit des livres dont le plus connu est « La Vie et le Royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes », une des meilleures synthèses de ce qu'on appellera plus tard la spiritualité de l'Ecole française.
Plus tard il instituera, à l'intention de personnes désireuses d’une vie chrétienne exigeante, la Société du Cœur Admirable de la Mère de Dieu, sorte d'institut séculier avant la lettre. « La plus divine des choses divines, c'est de travailler au salut des âmes », disait et écrivait souvent Jean Eudes. En 1641, il fonde l'ordre de Notre-Dame de Charité, pour accueillir de pauvres femmes et leur donner le moyen de retrouver leur dignité.
Parce que Jean Eudes rencontrait souvent des prêtres médiocres ou ignorants, peu préparés à leur ministère, il se sentit appelé à préparer de meilleurs prêtres. Il rencontrait, chez ses supérieurs oratoriens un refus persistant. Il priait, réfléchissait, consultait mais attendait. Finalement, et non sans déchirement intérieur, il quitta l'Oratoire, et le 25 mars 1643, avec quelques prêtres, il commença une nouvelle communauté, la Congrégation de Jésus et Marie, dite aujourd'hui des Eudistes, qui ouvrit le séminaire de Caen. Désormais Jean Eudes travailla sur plusieurs fronts : les Missions, qu'il ne laissa jamais, et le séminaire. Cette seconde œuvre lui apparaissait primordiale, et si au cours d'une Mission il apprenait qu'il y avait besoin au séminaire, on devait, disait-il, « y courir comme au feu. » Inlassablement il rappelait aux prêtres le sens de leur mission et leur prêchait la sainteté de vie sacerdotale : le prêtre, associé à la vie de Jésus-Christ, à sa qualité de serviteur, à son œuvre, doit être « une image vive de Jésus-Christ », il doit etre revêtu de sa sainteté.
Devenu supérieur d'une congrégation sacerdotale qu'il mit à la disposition des évêques, il fut sollicité pour fonder des séminaires en Normandie et en Bretagne. De 1643 à sa mort, il vécut un temps d'intense et exultante action pour le service de l'Eglise. Ce fut aussi des années d'épreuves. De la part de plusieurs personnes, d'anciens amis et de jansénistes, Jean Eudes rencontra toutes sortes d'oppositions. Raillé, vilipendé et calomnié, ce fut un homme à abattre. « La divine Miséricorde, écrit-il dans son Journal, m'a fait passer par un grand nombre de tribulations : c'est une des plus grandes faveurs qu'elle m'a faites. » Il tint, fidélement, chrétiennement et fermement, homme de constance, de persévérance, établi dans la Foi en son Seigneur.
En 1648, Jean Eudes fit célébrer, à Autun, la première fête liturgique du Cœur de Marie. La Mère de Jésus est le type accompli de la vie chrétienne : en son Cœur le Christ vit et règne parfaitement. Un peu plus tard, en 1672, les communautés eudistes célébrèrent la première fête liturgique du Cœur de Jésus. L’institution de cette fête était l'aboutissement de toute une vie de prière et de service apostolique. Toute sa vie, Jean Eudes avait contemplé l'amour de Dieu. Il l'avait sans cesse découvert dans l'Ecriture, médité dans les écrits des spirituels et dans sa prière ; il l'avait reconnu dans la vie, dans son ministère de prêtre.
Saint Jean Eudes mourut à Caen le 19 août 1680. L'Eglise l'a proclamé saint en 1925. |
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