Nouvelle guérison inexpliquée à Lourdes, récit par Mme Antonietta Raco
Et témoignage de son évêque
ROME, Jeudi 27 août 2009 (ZENIT.org) - Mme Antonietta Raco, italienne, du diocèse de Tursi-Lagonegro, immobilisée depuis 2005, a été guérie d'une sclérose latérale amyotrophique (SLA) à la suite d'un pèlerinage à Lourdes, cet été, annonce l'évêque, Mgr Francescantonio Nolé.
Radio Vatican a recueilli aujourd'hui le témoignage de l'évêque qui conduisait le pèlerinage et déclare : « C'est un don du Seigneur par sa sainte Mère ».
Mme Raco, 50 ans, de Francavilla in Sinni, près de Potenza, dans la région de la Basilicata (Sud de l'Italie) était jusqu'ici soignée à l'hôpital Le Molinette de Turin. Elle s'est remise à marcher de façon inexplicable.
L'évêque précise que Mme Raco a fait une visite de contrôle à Turin, le 24 août, et le professeur Chiò a déclaré que « du point de vue de la littérature médicale, il n'y a jamais eu de cas de régression de la maladie », il déclare donc : « On peut dire que c'est un événement extraordinaire ».
Les médecins stupéfaits
Le 25 août dernier, Mme Raco a confié au quotidien catholique italien « Avvenire » les circonstances de cette visite, avec son mari : « J'avais hâte de rencontrer les médecins, j'espérais que quelqu'un me dise que je n'avais plus rien. Lors de cette visite, j'ai vu la stupeur des spécialistes. Le professeur Chiò a voulu que je raconte tout ce qui m'était arrivé, sans rien omettre. Il était stupéfait et il m'a dit : « Je suis sans voix. Il m'a renvoyée à de nouveaux examens, m'a demandé de ne pas suspendre la thérapie. Et, sans rien ajouter, il m'a embrassée. Et on s'est émus. Je prierai toujours pour lui en espérant que l'on découvre bientôt comme guérir la SLA ».
C'est donc le prof. Chiò qui enverra le dossier clinique à l'évêque qui le communiquera au bureau de Lourdes. « Un bureau médical analysera la question non seulement du point de vue médical, mais aussi du point de vue théologique ».
Une voix qui soulage
Mme Raco a confié à Avvenire le récit de cette guérison : « A Lourdes, je n'ai pas demandé de miracle. J'ai prié la Vierge de me donner la force de vivre avec dignité chaque instant qui me restait. Les affaires de Piergiorgio Welby et de Eluana Englaro (deux cas d'euthanasie très médiatisés en Italie, ndlr), m'ont frappée. On a interrompu les aides vitales de ces personnes. J'ai prié pour qu'il ne m'arrive rien de tel. La vie doit être vécue toujours et en toute circonstance, jsuqu'au bout. J'ai aussi prié pour une petite fille de mon village qui souffre elle aussi de SLA ».
Antonietta Raco précise : « En entrant dans l'eau j'ai été aidée par trois « dames », deux d'entre elles se sont ensuite éloignées, une autre a continué de m'aider, mais alors qu'elle était affairée, j'ai senti la présence de quelqu'un d'autre qui me soutenait le cou, j'ai essayé de me retourner, mais il n'y avait personne ; j'ai ressenti une grande douleur dans les jambes, puis un soulagement ; c'est à ce moment-là que j'ai entendu, sur ma gauche, une voix féminine très belle, suave, tendre, légère. Je n'ai jamais rien entendu de semblable. Le seul fait de l'entendre me soulageait physiquement. Elle me disait : « N'aie pas peur, n'aie pas peur ! ». Mais je tremblais, j'avais tellement peur, également parce que j'étais la seule à entendre cette voix ».
Le respect de Mgr Nolé
Mgr Nolé a également confié ses impressions personnelles : « Tout d'abord, de grand respect pour cette dame qui s'est rendue à Lourdes et n'a rien demandé, sinon de mourir en paix. Elle disait : « Je ne veux pas finir comme Welby, je veux que ce soit le Seigneur, qui est maître de la vie, qui prenne ma vie dans sa main ». Elle a donc demandé la paix et la sérénité pour elle-même et pour sa famille. Puis, elle a demandé la grâce, pour une enfant de quatre ans, souffrant elle aussi d'une sclérose latérale amyotrophique. Mais surtout parce que, à Lourdes, après avoir reçu ce grand don, cette dame n'en a parlé à personne: elle l'a tenu pour elle pendant trois jours. Et lorsqu'elle est revenue chez elle, elle a entendu une voix intérieure qui l'invitait : « Raconte-le, dis-le ! » Elle a alors demandé : « Qu'est-ce que je dois dire ? Je ne le mérite pas tellement, je suis indigne... » Je lui ai dit, en la rassurant que le Seigneur lui a fait ce don non seulement pour elle mais pour toute la communauté et pour tous ceux qui l'apprendront, et de fait on est en train d'en vivre les conséquences positives ».
L'aveu à son mari
En effet, au soir du 5 août, après le pèlerinage, Mme Raco a de nouveau entendu la même voix, alors en effet qu'elle n'avait rien dit à personne jusque-là. Elle raconte: « J'étais assise sur le canapé, mon mari était à quelques mètres de moi. J'ai entendu de nouveau clairement la même voix qu'à Lourdes : « Appelle-le, dis-le lui, appelle-le. Je disais par devers moi : « Mais qu'est-ce que je dois lui dire ? » Et j'entendis encore : « Appelle ton mari, dis-le lui ». Alors j'ai appelé mon mari Antonio, et je me suis mise debout, j'ai fait quelques pas, puis j'ai tourné sur moi-même. Lui n'en croyait pas ses yeux. Et je lui ai tout dit ».
Antonietta Raco dit son vif désir de retourner à Lourdes « mais comme bénévole, pour aider les malades, comme les autres m'ont aidée ».
Et l'évêque souligne l'effet de cette guérison : « Cela a redonné de la ferveur à ceux qui avaient la foi, et cela a secoué la conscience de qui était tiède, apathique. Beaucoup se sont engagés à aller à Lourdes, à se rendre disponible au service des malades. Puis on est confronté à la maladie et on se dit : voilà, cette dame a reçu ce miracle mais elle n'avait rien demandé. On redécouvre la gratuité de la prière et la prière pour les autres ».
Mgr Nolé insiste sur le sens du pèlerinage à Lourdes en disant : « Au service des autres, on redécouvre justement une grande fraternité, la gratuité de se donner et de recevoir en se donnant, sans attendre de récompense matérielle, naturellement, ni spirituelle, ou morale : mais le service lui-même devient une récompense ».
Anita S. Bourdin