Bonjour,
Je me nomme Pascal et je viens de passer les huit dernières années en compagnie de Dieu. Je m’explique : enfant de cœurs dès mon plus jeune âge, j’ai servi Dieu durant plusieurs années. Aujourd’hui, je lui ai consacré un roman dont il est le héros. Pourquoi ai-je fait cela ? Et bien, tout simplement car je me suis dit qu’il existe une chose sur laquelle les gens ne savaient plus mettre de mot. Comme je ne suis pas là pour faire de la pub, je ne vous dévoilerai pas le titre du roman, ni mon nom d’auteur… je suis là pour prendre part au débat…
Voici un petit extrait ou Pascal le brave, devenus avocat de Dieu prend la parole…
— A chaque fois que j'entrais dans l'église, une chose me titillait. Après plusieurs semaines, je me décidais enfin à demander au curé de ma paroisse ce que cette chose signifiait.
— Qu'était-elle, l'interrogea le Suprême.
— C'était une petite lumière rouge qui brillait en permanence au-dessus de l'autel, lança-t-il à l’attention de Dieu. Convaincu de mon innocence, mon curé, un homme de foi, car il en n'existe encore beaucoup, me répondit que cette illumination marquait la présence de Dieu en ce lieu. Assuré de sa bonne foi, je me suis immédiatement dit que j'avais beaucoup de chance. Dieu avait élu domicile à côté de chez moi. C'était très réconfortant. Quand je n'allais pas bien, je me disais que Dieu ne supporterait pas longtemps un voisin mécontent. Du coup, j'allais mieux. Quand il pleuvait averse, je lui demandais de faire cesser cette pluie qui m'empêchait d'aller m'amuser en forêt. Et croyez-moi, cela fonctionnait. Dieu disait à la pluie de cesser. Et moi, je passais l'après-midi à grimper les bois de mon village. Mais un jour, en pénétrant l'église, je vis que la petite lumière était éteinte. Alarmé, affolé, paniqué, je courus de toutes mes jambes
jusqu'au presbytère afin de prévenir mon curé. Dieu était parti. En voyant ma face dépitée, il a sourit et m'a dit que même éteinte, Dieu était toujours là, car Dieu était partout à la fois. Là, je dois bien vous avouer que j'ai eu des doutes. Cette panne d'électricité fut pour moi, ma première déception. J'avais 7 ans
et je venais de comprendre que Dieu, que j'aimais tant, n'avait ni odeur, ni couleur, ni drapeau. Alors qui était Adam ? Qui était Ève ? Qui était Moise ? Qui était Marie ? Et le pire restait à venir… qui était le Nazaréen, cet homme qui se disait être le fils de Dieu ? Quel était leur rapport avec cette ampoule qui ne
brillait plus au-dessus de l'autel ? Il y a peu, j'ai compris qu'ils n'en avaient aucun, si ce n'était l'espérance de vivre dans un monde meilleur, ou l'envie de tracer pour les hommes une route faite d'humanité, de générosité et d'amour. Analyse faite, j'ai compris qu'en l'absence de Dieu, les hommes avaient échafaudé leur vérité, leur histoire, afin de survivre aux temps. Du coup, j'ai maudit mon ancien curé, et comme beaucoup, j'ai fini par me dire que Dieu n'était qu'une blague, tout comme devait l'être le
Père Noël. Et pourtant, j'avais tort. Dieu, c'est pour de vrai. Ce sont les hommes qui n'ont jamais existé. Pour preuve, Dieu est ici à mes côtés, et il se manifeste derrière chacune de mes phrases. Le Nazaréen avait raison ; il est le fils de Dieu, comme nous le sommes tous. Oui, Dieu existe ! Il est bleu comme l'eau
qui coule dans ses artères. Son regard est teinté de miséricorde. Sa voix est reposante. Ses paroles sont touchantes. Et son drapeau est fait de mille étoiles.
L'abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul.Neuwiller-lès-Saverne