PREMIER SYNODE SUR LE MOYEN-ORIENT EN OCTOBRE 2010

Le premier synode sur le Moyen-Orient aura lieu en octobre 2010
21 Septembre 2009
DEPECHES CATHOBEL - VATICAN - Rome

Benoît XVI a annoncé qu'un synode spécial sur le Moyen-Orient se tiendra au Vatican du 10 au 24 octobre 2010. Une annonce faite samedi devant les patriarches des Eglises orientales catholiques et quelques archevêques majeurs convoqués par le pape à Castel Gandolfo. Cette toute première assemblée synodale à dimension régionale devrait voir la participation de juifs et de musulmans.


Benoît XVI a annoncé, le 19 septembre, son intention de réunir pour la première fois au Vatican une assemblée spéciale du Synode des évêques sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient. Le pape, en s'adressant aux évêques orientaux, a en outre révélé le thème de ce synode: "L'Eglise catholique au Moyen-Orient: communion et témoignage - ‘La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul coeur et une seule âme' (Ac 4,32)".

Devant les évêques, Benoît XVI a insisté sur l'importance de la collégialité et n'a pas manqué d'évoquer aussi les thèmes de l'oecuménisme et du dialogue interreligieux. "Dans ces deux domaines, a-t-il alors confié, c'est toute l'Eglise qui a besoin de l'expérience de cohabitation que vos Eglises ont fait mûrir dès le premier millénaire chrétien".


De toute évidence, la rencontre du pape avec les patriarches et évêques orientaux, et le déjeuner qui a suivi, auront été l'occasion d'évoquer la montée du fondamentalisme au Moyen-Orient, la situation politique régionale, et l'inquiétude grandissante des chrétiens qui vivent en pays arabes, parfois victimes de persécutions. Au coeur des préoccupations du pape se trouvent en particulier les chrétiens des Territoires palestiniens, du Liban, d'Inde ou encore ceux d'Irak, cibles de fréquentes attaques et contraints à l'exil. Pour autant, il aura aussi été question de l'importance du dialogue avec l'Islam, du rôle particulier de l'Eglise dans les pays du Golfe, ou encore de l'identité des communautés catholiques vis-à-vis des Eglises orthodoxes.

La rencontre avec le pape avait été préparée, la veille, lors d'une réunion des patriarches et archevêques majeurs avec des responsables de la Congrégation pour les Eglises orientales, en présence également du cardinal secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone.

Les 21 et 22 septembre, la majeure partie des patriarches travaillera avec le secrétaire général du Synode des évêques, Mgr Nikola Eterovic, et quelques cardinaux de curie - Ivan Dias, Walter Kasper, Jean-Louis Tauran et Leonardo Sandri - afin de préparer l'assemblée de 2 semaines programmée dans à peine plus d'un an.

Dans une interview accordée à L'Osservatore Romano du 20 septembre, le secrétaire général du Synode des évêques a particulièrement indiqué que la réunion d'octobre 2010 devrait voir la participation de juifs et de musulmans. Le dialogue avec les autres religions et les autres cultures, a ainsi confié Mgr Nikola Eterovic, sera au centre de ce synode.

Citation :

Synode sur la Moyen-Orient:
un évêque libanais attaque violemment le Coran

Un évêque libanais de rite syriaque, Mgr Raboula Antoine Beylouni, a profité vendredi du synode des évêques pour le Moyen-Orient qui se tient au Vatican pour s'en prendre au Coran, qui à ses yeux "ordonne d'imposer la religion par la force, par l'épée".

"Le Coran permet au musulman de cacher la vérité au chrétien et de parler et agir contrairement à ce qu'il pense et croit", "le Coran donne au musulman le droit de juger les chrétiens et de les tuer par la djihad (guerre sainte)", soutient-il dans une intervention écrite (et non prononcée dans la Salle du synode) rendue publique vendredi.

Aux yeux de Mgr Beylouni, "les musulmans ne reconnaissent pas la liberté religieuse, ni pour eux ni pour les autres".

Le synode sur le Moyen-Orient est réuni jusqu'au 24 octobre au Vatican sous la présidence du pape Benoît XVI.

Mgr Beylouni ajoute que le musulman aborde le "dialogue avec cette supériorité et avec l'assurance d'être victorieux". Selon lui, discuter "sur les dogmes" entre chrétiens et musulmans s'avère impossible.

Cependant, "devant tous ces interdits" qui émanent du Coran, Mgr Beylouni assure qu'il ne faut "certainement pas" supprimer le dialogue entre musulmans et chrétiens.

Le prélat libanais estime ainsi qu'il convient de choisir, pour le dialogue, des "thèmes abordables" ainsi que des "interlocuteurs chrétiens capables et bien formés, courageux et pieux, sages et prudents".

Ces propos interviennent alors que, de l'avis même des évêques de cette région, le dialogue chrétiens-musulmans est indispensable pour préserver la présence chrétienne et parvenir à la paix au Moyen-Orient.

La région compte 20 millions de chrétiens dont 5 millions de catholiques sur 356 millions d'habitants.

Le dialogue islamo-chrétien a été officiellement initié en 1965 après le concile Vatican II.

Source: La croix