Lc 14, 1-6
Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et on l'observait. Justement, un homme atteint d'hydropisie était là devant lui. Jésus s'adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » Ils gardèrent le silence. Jésus saisit alors le malade, le guérit et le renvoya.
Puis il leur dit : « Si l'un de vous a son fils ou son boeuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas l'en retirer aussitôt, le jour même du sabbat ? » Et ils furent incapables de trouver une réponse.
HOMELIE
i Jésus est mort comme « juste » sur la croix (cf. Lc 23, 47), c’est pour que nous découvrions qu’il existe une autre justice que la nôtre, celle de Dieu : sa miséricorde, la seule qui conduise au salut. Voilà pourquoi Jésus ne refuse à aucun moment dans les évangiles les invitations des Pharisiens. Notre Seigneur est venu pour tous ceux qui ont eu, ont, et auront besoin d’être guéris de l’hydropisie de leur autosuffisance qui les renferme sur eux-mêmes. Ce que Jésus critique, ce n’est pas de pratiquer scrupuleusement les commandements divins, mais de le faire sans aimer c’est-à-dire en ayant perdu de vue la finalité de l’observance de la Loi : montrer à Dieu combien on l’aime. Ce que Jésus avait reproché à Simon le pharisien est valable également pour les docteurs de la Loi et les autres pharisiens présents ici : ils aiment trop peu (Lc 7, 47). La Loi n’a pas pour but d’empêcher ou de mettre un frein à l’amour mais au contraire de le stimuler. L’amour de Dieu ne connaît pas de limites !
Cet enseignement de notre Seigneur vaut aussi pour nous lorsque nous serions tentés de croire notre salut assuré par une vie religieuse bien en place. Rappelons-nous que tout procède de l’Amour de Dieu et doit y conduire. Saint Paul nous le dit à sa manière : « si je n'ai pas la charité, je ne suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit. […] Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien » (1 Co 13, 1.3)
Frère Elie