Exode 5 / 1 :
« Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël : Laisse partir mon peuple, afin qu’il puisse célébrer une fête en mon honneur dans le désert »
En y regardant de plus près, cette demande peut paraître insolite. Pourquoi aller dans le désert pour célébrer une fête ? En plus, en L’HONNEUR DE DIEU !
Excusez la liberté que je prends avec ce texte, mais avec le contexte de la vie d’aujourd’hui, au sujet des fêtes de tous genres, aller fêter un événement hors des murs d’une ville, où à la limite d’un pays, cela pourrait me faire penser à une rave-partie. Pourquoi faire la fête sans trop déranger les autres, et en profiter au maximum?
Dieu a son idée, bien précise. Il demande que le peuple sorte pour l’honorer. Sortir du milieu idolâtre dans lequel il vit depuis 400 ans. Plusieurs générations ont vécues sous cette influence. Et avec Dieu, tout peut paraître simple, et en même temps, tout à l’extrême. Le peuple vit depuis 400 ans en Egypte, et Dieu demande de partir à trois jours de marche dans le désert. Est-ce que trois jours seront suffisants pour que le peuple oublie les dieux égyptiens et Le rencontre, Lui, le Dieu Unique ?
Et dans la suite de ce passage, nous lisons :
« Permets-nous d’aller à trois journées de marche dans le désert, pour offrir des sacrifices à l’Eternel, notre Dieu, de peur qu’il ne nous frappe de la peste ou par l’épée. »
Trois jours de marche, ce n’est une aussi longue distance, pour un peuple avec des enfants et des vieillards, tout au plus une soixante de kilomètres, et pour les cavaliers de Pharaon, ils ne mettront pas trois jours pour les rattraper.
Et nous voyons que Pharaon n’est pas dupe, dans un certain sens, il voit plus objectivement un manque à gagner de main d’œuvre pendant ce temps, en supposant que le peuple reviennent après ces trois jours, cela fera une bonne semaine d’absence. Mais nous pouvons aussi comprendre que Pharaon pouvait bien penser que le peuple ne reviendra pas.
Nous savons que les hébreux travaillaient 7 jours sur 7, et voilà que Moïse demande pour son peuple 3 jours « de repos ». Une marche de trois jours, est-ce un repos ?
Le repos sera le moment où le peuple offrira les sacrifices demandés. Il est vrai que pendant ce temps, les briques, les corvées, etc. ne se feront pas.
Dieu, là encore, voit plus loin que les choses matérielles ou politiques du pharaon.
Il voit son honneur et réclame qu’il soit reconnu par son peuple tout d’abord, en tant que Dieu Saint.
Il y a aussi la peur du peuple que, s’il n’obéit pas, il leur arrivera des catastrophes : la peste, la mort. Le peuple lui aussi est très terre à terre. Chaque jour il meurt sous les corvées, et voilà que tout d’un coup il a peur de la peste, de la mort.
Dieu est à l’opposé de toutes ces pensées humaines.
Ce départ, n’est pas seulement la délivrance du peuple hébreu, en quittant l’Egypte, mais une manifestation de sa gloire vis à vis de Pharaon :
« J’endurcirai le cœur de Pharaon, et il les poursuivra ; MAIS JE MANIFESTERAI MA GLOIRE PAR LE PHARAON ET PAR TOUTE SON ARMEE, et les Egyptiens sauront que je suis l’Eternel » (Exode 14 / 4)
Dans l’histoire du peuple d’Israël, à maintes reprises, Dieu s’est servi d’ennemis pour montrer sa Gloire, sa Sainteté, sa Toute-Puissance, son Autorité.
Pharaon a vu la gloire de Dieu dans l’écroulement de son armée immergée par les eaux que Dieu avait ouvert pour « laisser partir son peuple ». Dans l’immédiat, le peuple a connu la peur devant de tels évènements, avant de comprendre exactement qui est ce Dieu qui leur demande d’honorer ?
Et devant cette peur, a Moïse, Dieu dit, pour le peuple :
« L’Eternel combattra pour vous ; et vous, vous n’aurez qu’à rester tranquilles. » (Exode 14/14)
Devant leurs craintes et leur peur, ils reçoivent ces paroles surprenantes : « et vous, vous n’aurez qu’à rester tranquilles. »
Devant la peur, quelle est notre comportement ? Je parle que toute peur, pas seulement la peur manifestée par une crainte superstitieuse.
Une anecdote que j’ai vécue :
Dans un quartier de la ville où je me rendais à mon assemblée, un soir, après une réunion, avec une officière de l’Armée du Salut, j’allais faire une visite dans une famille. Nous étions arrivées sur un parking, à pied, et voilà qu’on nous tire dessus avec une carabine à plomb. La peur panique de cette officière aurait pu nous mettre dans une position très dangereuse ; elle restait debout, à la vue du tireur. Ma réaction a été spontanée, je l’ai jeté à terre derrière une voiture. Plus de coup de feu.
Deux positions différentes face à la même situation.
Beaucoup plus tard, j’ai lu ce verset : « Et vous, vous n’aurez qu’à rester tranquilles »
Rester tranquille ne veut pas dire être inconscient du danger, mais être assurer que les promesses de Dieu sont vraies.
Et le peuple a vu la Puissance de Dieu sur Pharaon et son armée, sans intervenir lui-même. Dieu a combattu pour eux.
« Le peuple craignit l’Eternel et crut en l’Eternel et en Moïse son serviteur. »
Si Pharaon a vu la gloire de Dieu dans le désastre de la perte de son armée, dans la défaite devant ce Dieu qu’il ne reconnaît pas, le peuple, lui, à crut en Dieu et la crainte qu’il a eu n’était plus une peur, mais le début d’une foi naissante.
Et aujourd’hui, ne ferait-il pas encore pareil pour celui qui se confie en Lui ?