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 Le Baptême au Jourdain

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mandonnaud
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mandonnaud

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MessageSujet: Le Baptême au Jourdain   Le Baptême au Jourdain Icon_minipostedMer 06 Jan 2010, 6:40 am

Le Baptême au Jourdain

Luc 3,15-16,21-22

Comme le peuple était dans l'attente, et que tous se demandaient en eux-même si Jean n'était pas le Christ,
il leur dit à tous: Moi, je vous baptise d'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu. Tout le peuple se faisant baptiser, Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit,
et le Saint Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j'ai mis toute mon affection.


Le Baptême au Jourdain est avant tout un mystère de lumière. En ce lieu, alors que le Christ descend dans les eaux du fleuve comme l'innocent qui se fait "péché" pour nous (cf. 2 Co 5, 21), les cieux s'ouvrent, la voix du Père le proclame son Fils bien-aimé (cf. Mt 3, 17 par), tandis que l'Esprit descend sur Lui pour l'investir de la mission qui l'attend. Jean Paul II
Jésus sent que sa mission approche, il a quitté son travail de menuisier et son village. Jésus chaque matin en se réveillant, portant toute la lourdeur de nos humanités et nous traçant un chemin vers sa perfection, démarre dans la foi, au plus intime de lui-même attiré par la présence (cachée à sa conscience) éternelle du Père en lui, puis par sa prière et sa lutte il retrouve toute l'intimité absolue avec son Père éternel comme pour nous dire : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie". Mais pas un jour, même bébé, où il ne rejoint son Père, mais pourquoi : pas un jour où il part de son humanité, pour pouvoir nous dire : "J'ai porté tes doutes et tes tentations, en rien je ne suis tombé. Si tu m'avais été fidèle, tu aurais fait le même chemin."
Il est en écoute de Jean le prophète, et son Père au fond de son coeur le travaille. Il a compris qu'il doit sortir les hommes des impasses de leurs péchés, de leurs recherches de bonheur hors de Dieu, des pièges de l'ennemi des hommes, le démon. Aussi il pense qu'en entrant dans le baptême de Jean, non pour se convertir car il est droit avec son Père, mais pour prendre sur lui ce que les hommes viennent laver dans cette eau et partout où l'homme aspire au renouveau, il pourra combattre le péché en lui et le maître du péché, aussi il demande à Jean de le baptiser, ce que celui-ci ne comprend pas sur-le-champ mais exécute à sa demande.
Le Père confirme Jésus dans sa mission et lui donne par son Esprit la force d'y entrer, et dit aux hommes qu'il EST son fils bien-aimé. Aussitôt Jésus, pour lutter contre Satan qu'il a voulu vaincre, part au désert jeûner et prier pour tous les hommes et nous montrer par les 3 exemples les pièges principaux du démon : travailler pour soi, paraître au lieu d'être et servir le maître actuel du monde au lieu de servir Dieu. À nous, avec Jésus, de rentrer dans ce combat et ce choix, en y étant solidaire des plus pauvres qui n'ont pas le temps ou les forces pour ces luttes, pour avec Jésus les aider à cette vraie libération qui leur permettra de vivre avec Dieu qu'ils recherchent plus que nous en tous instants de détresse.

Paul.Mandonnaud
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MessageSujet: Re: Le Baptême au Jourdain   Le Baptême au Jourdain Icon_minipostedMer 06 Jan 2010, 10:19 pm

Et ce qui est frappant, c'est que Jourdain, Yarden en hébreu (celui qui descend ), dérive du verbe Yarad : descendre, aller vers le bas.
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MessageSujet: Re: Le Baptême au Jourdain   Le Baptême au Jourdain Icon_minipostedJeu 07 Jan 2010, 4:25 am

Le texte est un peu long, mais ça vaut le coup, si on veut bien comprendre le pourquoi du baptême de Jésus


Citation :
S. Ambr. Saint Luc abrège à dessein ce qui a été raconté par les autres Évangélistes, et il laisse à entendre plutôt qu’il ne raconte lui-même, le baptême du Sauveur par Jean-Baptiste " Or, il arriva que comme tout le peuple recevait le baptême, Jésus ayant été aussi baptisé, " etc. Notre-Seigneur voulut être baptisé, non pour se purifier, lui qui n’a pas connu le péché, mais pour communiquer aux eaux, par le contact de sa chair immaculée, la vertu de purifier les hommes dans le baptême.

— S. Grég. de Nazianze. Jésus-Christ voulut encore être baptisé, peut-être pour sanctifier Jean-Baptiste lui-même, mais sans aucun doute pour submerger et détruire dans l’eau le vieil Adam tout entier.

— S. Ambr. Notre-Seigneur nous apprend d’ailleurs lui-même pourquoi il voulut recevoir le baptême, quand il dit : " C’est ainsi qu’il nous faut accomplir toute justice. " Or, en quoi consiste la justice ? à commencer par faire ce que vous voulez qu’on vous fasse à vous-mêmes et à donner le premier l’exemple. Que personne donc ne se refuse à recevoir le baptême de la grâce, quand Jésus-Christ n’a pas dédaigné de recevoir le baptême de la pénitence.

S. Chrys. Il y avait un baptême chez les Juifs qui purifiait le corps de ses souillures, mais sans purifier la conscience de ses crimes ; notre baptême, au contraire, efface les péchés, purifie l’âme et communique l’abondance de l’Esprit saint. Le baptême de Jean était supérieur au baptême des Juifs ; car il ne demandait pas comme disposition nécessaire l’observance des purifications extérieures et légales, mais la conversion sincère du vice à la vertu. Cependant il était beaucoup moins efficace que le nôtre, parce qu’il ne conférait pas l’Esprit saint et ne donnait pas la rémission des péchés par la grâce sanctifiante ; c’était comme un milieu entre ces deux baptêmes. Or, Notre-Seigneur Jésus-Christ ne voulut recevoir ni le baptême des Juifs, ni le nôtre, parce qu’il n’avait aucun besoin de la rémission des péchés, et que sa chair, conçue dès le commencement par l’opération de l’Esprit saint, n’en avait jamais été séparée. Mais il voulut recevoir le baptême de Jean, pour que la nature même de ce baptême vous fit comprendre qu’il n’était baptisé ni pour obtenir la rémission des péchés, ni pour recevoir les dons de l’Esprit saint. L’Évangéliste nous dit que Jésus ayant été baptisé, priait, pour vous apprendre qu’après avoir reçu le baptême, la prière continuelle est un devoir pour tout chrétien.

— Bède. Tous les péchés, sans doute, sont effacés dans le baptême, mais la fragilité de cette chair périssable et mortelle est loin d’être affermie ; nous nous félicitons d’avoir traversé la mer Rouge où les Égyptiens ont été engloutis (Ex 14, 17), mais nous rencontrons dans le désert de la vie du monde d’autres ennemis dont il nous faut triompher par de grands efforts, sous la conduite de la grâce de Jésus-Christ, jusqu’à ce que nous parvenions à notre patrie.

— S. Chrys. L’Évangéliste ajoute : " Le ciel s’ouvrit, comme s’il était demeuré fermé jusque-là ; " mais désormais le bercail du ciel et celui de la terre n’en font plus qu’un, il n’y a plus qu’un seul pasteur des brebis, le ciel est ouvert, et l’homme, habitant de la terre, est associé aux anges qui habitent les cieux.

— Bède. Le ciel ne s’ouvrit pas pour Jésus, dont les yeux pénétraient jusque dans les profondeurs des cieux, mais ce miracle eut lieu pour nous montrer la vertu du baptême ; la porte du ciel est immédiatement ouverte à celui qui vient de le recevoir, et en même temps que sa chair innocente est plongée dans les eaux, le glaive de feu qui menaçait autrefois les, coupables se trouve éteint.

S. Chrys. L’Esprit saint descendit aussi sur le Sauveur comme sur le principe et l’auteur de notre race, pour être premièrement en Jésus-Christ qui le reçut, non pas pour lui, mais bien plutôt pour nous-même : " Et l’Esprit saint descendit sur lui, " etc. Que personne donc ne pense qu’il reçut l’Esprit saint, comme s’il ne l’avait pas eu jusqu’alors ; car c’est lui-même qui, comme Dieu, l’envoyait du haut du ciel, et lui-même qui le recevait comme homme sur la terre. L’Esprit saint descendait de lui, c’est-à-dire de sa divinité, pour venir se reposer sur lui, c’est-à-dire sur son humanité.

— S. Aug. (de la Trin., 15, 26.) Ce serait une énorme absurdité de penser que Jésus reçut l’Esprit saint à l’âge de trente ans ; il vint alors pour recevoir le baptême sans avoir de péché, mais non sans avoir l’Esprit saint ; car s’il est dit de Jean-Baptiste : " Il sera rempli de l’Esprit saint dès le sein de sa mère " (Lc 1), que doit-on penser de Jésus-Christ l’Homme-Dieu, dont la conception ne fut pas l’oeuvre de la chair, mais l’opération du Saint-Esprit ? Aujourd’hui donc il daigne porter la figure de son corps, c’est-à-dire de son Église, dans laquelle tous ceux qui sont baptisés reçoivent l’Esprit saint

— S. Chrys. Ce baptême présentait un mélange tout à la fois d’ancienneté et de nouveauté ; d’ancienneté, parce que Jésus recevait le baptême des mains d’un prophète ; de nouveauté, parce que l’Esprit saint descendit sur lui.


S. Ambr. Or, le Saint-Esprit apparut sous la forme d’une colombe, parce qu’il ne peut être vu dans la substance de sa divinité. Considérons encore les autres raisons mystérieuses pour lesquelles il apparut sous la forme d’une colombe. La grâce du baptême exige la simplicité, et veut que nous soyons simples comme des colombes ; la grâce du baptême exige aussi la paix du coeur, figurée par cette branche d’olivier qu’une colombe rapporta autrefois dans l’arche, qui fut seule préservée des eaux du déluge.

— S. Chrys. Ou bien encore, l’Esprit saint apparaît sous la forme d’une colombe, comme signe de la douceur du divin Maître, tandis que le jour de la Pentecôte, il descend sous l’image du feu, pour figurer les châtiments réservés aux coupables. En effet, lorsqu’il fallait pardonner les péchés, la douceur était nécessaire, mais maintenant que nous avons reçu la grâce, nous n’avons plus à attendre, si nous sommes infidèles, que le jugement et la condamnation.

— S. Cypr. (de l’unité de l’Église.) La colombe est un animal aimable et simple, qui n’a ni fiel ni morsures cruelles, ni griffes déchirantes ; elle aime l’habitation de l’homme, elle s’attache à une seule maison. Lorsque les colombes ont des petits, ni le père ni la mère ne les quittent ; lorsqu’elles prennent leur essor, c’est toujours ensemble et de concert ; leurs baisers réciproques sont le signe et l’expression de l’affection qui les unit et de la parfaite concorde qui ne cesse de régner entre elles.

S. Chrys. A la naissance de Jésus-Christ, bien des oracles avaient manifesté sa divinité, mais les hommes n’y prêtèrent aucune attention. Lors donc qu’il eût mené, pour un temps, une vie obscure et cachée, il se manifesta de nouveau par des signes plus éclatants. Une étoile, du haut du ciel, avait révélé sa naissance, mais dans les eaux du Jourdain, c’est l’Esprit saint qui descend sur lui, c’est le Père qui fait entendre sa voix au-dessus de sa tête pendant qu’on le baptise : " Et, du ciel, une voix se fit entendre : vous êtes mon Fils bien-aimé, " etc.

— S. Ambr. Nous avons vu l’Esprit saint, mais sous une forme visible, écoutons maintenant la voix du Père que nous ne pouvons, voir. En effet, le Père est invisible, le Fils l’est également dans sa divinité, mais il s’est rendu visible dans le corps dont il s’est revêtu ; et comme le Père n’avait point ce corps, il a voulu nous prouver qu’il était présent dans le Fils en disant : " Vous êtes mon Fils bien-aimé. "

— S. Athan. La sainte Écriture donne au nom de Fils deux significations différentes, la première, comme dans ce passage de l’Évangile : " Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ; " la seconde, lorsque par exemple elle dit qu’Isaac est fils d’Abraham. Or, Jésus-Christ est appelé non pas simplement Fils de Dieu, mais avec l’addition de l’article : " Vous êtes mon Fils, " pour nous faire comprendre qu’il est le seul qui soit véritablement le Fils de Dieu par nature. Aussi est-il appelé encore : " Fils unique. " S’il était Fils de Dieu dans le sens absurde d’Arius, comme ceux qui n’obtiennent ce nom que par un effet de la grâce, il ne différerait en rien de nous autres. Il ne nous reste donc qu’à dire, dans le second sens, que Jésus-Christ est vraiment le Fils de Dieu, comme Isaac est vraiment le fils d’Abraham. En effet, celui qui est engendré naturellement par un autre, et qui ne tire point son origine d’un autre principe extérieur, est regardé comme le Fils par nature. Mais dira-t-on peut-être : Est-ce que la naissance du Fils a été accompagnée de souffrance comme la naissance de l’homme ? nullement. Dieu est indivisible, il est donc le Père impassible de son Fils, qui est appelé Verbe du Père, parce que le Verbe de l’homme lui-même est produit sans aucune souffrance. De plus, comme la nature divine est simple, Dieu est Père d’un seul Fils, c’est pourquoi il ajoute : " Bien-aimé. "

— S. Chrys. Car celui qui n’a qu’un fils concentre dans ce fils toute son affection, si au contraire il est père de plusieurs enfants, son affection s’affaiblit en se répandant sur chacun d’eux.


S. Athan. Le prophète avait été autrefois l’organe des promesses de Dieu, lorsqu’il disait par sa bouche : " J’enverrai le Christ mon Fils. " Aujourd’hui que cette promesse reçoit son accomplissement sur les bords du Jourdain, Dieu ajoute : " J’ai mis en vous mes complaisances. "

— Bède. Comme s’il disait : J’ai mis en vous mon bon plaisir, c’est-à-dire, j’ai résolu d’exécuter par vous toutes mes volontés.

— S. Grég. (hom. 8 sur Ezéch.) Ou bien dans un autre sens, tout homme qui répare en se repentant, le mal qu’il a commis ; par le fait même de son repentir, indique qu’il se déplaît à lui-même, puisqu’il corrige le mal qu’il a fait. Ainsi le Père tout-puissant a parlé des pécheurs à la manière des hommes, quand il a dit : " Je me repens d’avoir fait l’homme, " et pour ainsi parler, il s’est déplu dans les pécheurs qu’il a créés. Mais Jésus-Christ est le seul dans lequel il s’est complu, parce qu’il est le seul dans lequel il n’a point trouvé de faute qui pût devenir pour lui l’objet d’un blâme ou d’un repentir.


S. Aug. (de l’acc. des Evang., 2, 14.) D’après saint Matthieu, Dieu aurait dit : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; " d’après saint Luc : " Vous êtes mon Fils bien-aimé ; " mais ces deux variantes expriment la même pensée. La voix céleste ne s’est servi que de l’une des deux, mais saint Matthieu a voulu montrer que ces paroles " Celui-ci est mon Fils bien-aimé, " avaient surtout pour objet de faire connaître à ceux qui les entendaient, que Jésus était le Fils de Dieu, car elles ne pouvaient apprendre à Jésus-Christ ce qu’il savait, c’est donc pour ceux qui étaient présents que cette voix se fit entendre.


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