Qui sont les Bahâ'is ?
La foi bahà'ie recherche la paix et l'unité universelles, c'est pourquoi elle est également appelée "foi mondiale bahà'ie". Elle est, après le christianisme, la communauté religieuse la plus étendue sur le plan géographique. Elle compte plus de 5 millions d'adeptes à travers le monde. En Belgique, le nombre d'adeptes est évalué aujourd'hui à 600.
Origine
La religion bahà'ie, née en Iran en 1 844 dans un environnement islamiquechiites, a évolué en une religion indépendante. Mirza Husayn Ali (né à Téhéran, en Perse, en 18 17) a déclaré à ses adeptes être le sauveur longtemps promis, le Bahà'u'llàh (la Gloire de Dieu). Ses idées révolutionnaires, principalement sa vision de la condition de la femme, ont rencontré beaucoup de résistance et il fut banni et emprisonné à plusieurs reprises. Il mourut en 1 892 pendant son exil en terre sainte, alors partie de l'Empire ottoman. C'est pourquoi la ville d'Haïfa, située aujourd'hui en Israël, est le centre religieux et administratif mondial de la communauté bahà'ie.
Evolution
À la mort de Bahà'u'Ilàh, son fils, Abbas Effendi, connu par ses adeptes sous le nom de Abdu'I Bahà (1892-1921), lui succéda. Il effectua de nombreux voyages en Europe et aux Etats-Unis, là où la foi bahà'ie suscita beaucoup d'intérêt parmi l'intelligentsia. C'est au cours de cette période que les premières communautés occidentales furent fondées. Shoghi Effendi prit ensuite la tête de la communauté (1921-1957). Il veilla à faire traduire les écrits de Bahà'u'Ilàh dans différentes langues, ce qui favorisa encore la propagation de la croyance. Après son décès subit, il fut décidé que la direction internationale serait désormais assurée par 9 membres élus de la Maison Universelle de Justice.
Structure
La religion bahà'ie est organisée selon une structure hiérarchique fondée sur des principes démocratiques. Chaque communauté possède son assemblée spirituelle locale, laquelle est dans chaque pays chapeautée par une assemblée spirituelle nationale élue. L'administration centrale est assurée par la Maison Universelle de Justice. Chaque assemblée est constituée de 9 membres. Les représentants sont élus. Il n'y a pas de candidature. La Maison Universelle de Justice peut être considérée comme le pouvoir législatif de la religion bahà'ie. Seule cette institution peut promulguer des lois pour tout ce qui n'est pas prévu dans les écritures et peut adapter les lois existantes selon les besoins ; elle ne peut cependant pas donner de nouvelle interprétation des textes sacrés. Outre ces organes, il existe des centres chargés propager la religion bahà'ie. L'organe international qui chapeaute ces centres est l'International Teaching Centre. Son rôle est de veiller à ce que la religion bahà'ie soit respectée par toutes les communautés bahà'ies et qu'il conserve sa forme originelle. Il veille également à la coordination des publications nationales et des contacts avec le public. Sur le plan local, cette tâche est remplie par le Board of Counselors et les Auxiliary Boards. La Bahà'i International Community est un organe international qui s'occupe de la réalisation des idéaux socio-économiques sur le plan mondial. Organisée comme une O.N.G., elle a un statut consultatif auprès des Nations Unies. La religion bahà'ie n'a pas de clergé, chaque membre est supposé étudier les textes par lui-même.
En Belgique, l'assemblée spirituelle nationale est établie au 205 rue du Trône à 1050 Ixelles.
En quoi croient-ils?
Les Bahà'is croient en l'unité de Dieu, de la religion et de l'humanité. Toutes les religions renvoient au même Dieu. L'humanité suit la même évolution que l'homme, de l'enfance à l'âge adulte. Au fur et à mesure que l'homme devient adulte, il réalise que tous les peuples sont égaux. Selon les Bahà'is, l'humanité se trouve à présent au seuil de l'âge adulte. La paix universelle ne peut être atteinte que si les objectifs suivants sont réalisés : l'abandon de toutes formes de préjugés; l'égalité des droits de l'homme et de la femme; l'unité fondamentale de toutes les grandes religions, révélées progressivement par les manifestations de Dieu; l'élimination des extrêmes de pauvretés et de richesse; l'éducation universelle; la recherche indépendante de la vérité; l'établissement d'une fédération mondiale; l'harmonie entre la science et la religion, ainsi que la progression de la connaissance scientifique. La religion bahà'ie repose sur l'épanouissement personnel mais en relation avec la société. Lorsque l'homme vit selon les principes bahà'is, une cohabitation harmonieuse s'installe d'elle-même dans la société. Les écrits de Bàb, de Bahà'u'Ilàh et d'Abdu'l Bahà sont considérés comme des textes sacrés renfermant des prières et des règles de vie. Il n'est plus autorisé de donner de nouvelles interprétations des textes de base depuis la mort de Shoghi Effendi.
Comment vivent-ils?
Chaque adepte est censé s'impliquer activement dans la communauté. La responsabilité de chacun dans la réalisation de la communauté mondiale est grande. La prière quotidienne est obligatoire mais peut s'effectuer selon trois formules. La prière est une expérience personnelle. L'alcool et la drogue sont interdits. Tous les 19 jours, la communauté locale se réunit pour célébrer la fête des 19 jours qui comporte trois volets : un volet consacré à la lecture des écrits, un volet administratif et un volet social. Ces festivités n'ont pas lieu dans un temple ; elles se déroulent au domicile de l'un des adeptes ou dans des locaux loués. Les Bahà'is ont quelques temples dénommés "Maisons d'adoration". Il n'y a pas de "Maison d'adoration" en Belgique. La Maison Universelle de Justice se trouve à Haïfa, où sont également enterrés les chefs spirituels.
Ce lieu saint n'a été choisi sans raison par les Bahà'is. C'est là que Bahà'u'Ilàh fut exilé par l'Empire ottoman. Les Bahà'is n'ont pas de cérémonies spéciales. Pour devenir adepte, il faut se "se proclamer" bahà'i devant l'assemblée spirituelle locale. Le mariage n'est annoncé qu'à l'assemblée spirituelle et n'est célébré qu'après le mariage civil. Il est attendu des jeunes que, après leurs études, ils fassent une "année de service". Pour ce faire, ils se rendent dans un centre bahà'i pour travailler au développement de la communauté. Seuls 5% des jeunes le font réellement. Les Bahà'is collaborent avec d'autres organisations au développement de divers projets socio-économiques.
Qui les rejoint?
Toute personne qui croit en la manifestation divine de Bahà'u'Ilàh et le déclare devant un institut bahà'i est accepté comme membre de la communauté. Étant donné que les Bahà'is ne peuvent pas faire de prosélytisme en raison de leur croyance, les gens se convertissent le plus souvent parce qu'ils ont lu les écrits bahà'is ou parce qu'ils ont été élevés dans cette croyance. Ce qui est frappant, c'est le caractère international de la communauté. La Belgique compte de nombreux adeptes d'origine iranienne qui ont fui l'Iran devant la répression menée par les autorités à l'encontre de la religion bahà'ie. Cette religion s'adresse à toutes les catégories d'âge.
Problèmes - controverses
Les Bahà'is ont été cités par un seul témoin dans le rapport de la commission d'enquête parlementaire belge. Après un examen approfondi du dossier, le C.I.A.O.S.N. n'a trouvé aucun élément susceptible de représenter un problème. En Iran, les Bahà'is sont poursuivis avec acharnement, surtout par le clergé chiite, parce que certaines de leurs conceptions seraient en contradiction avec l'Islam. De nombreux Bahà'is fuient à l'étranger. La composition de la Maison Universelle de Justice est critiquée (en dépit du principe baha'i d'égalité entre homme et femme, celles-ci ne sont pas autorisées à faire partie de cette assemblée dirigeante supérieure) de même que le contrôle qui serait exercé sur toutes les publications des Bahà'is par une commission de l'assemblée spirituelle nationale.