Il. L'Eglise ne remplace pas Israël
L'ancienne alliance n'a jamais été révoquée en ce qui concerne l'avenir terrestre d'Israël. Par la foi en Jésus-Christ, chacun bénéficie de la nouvelle alliance, qu'il soit d'origine juive ou païenne, pour former un nouveau peuple de Dieu, le Corps de Christ, l'Eglise. Jésus-Christ n'est jamais nommé le Roi de l'Eglise, toujours le Seigneur. Il sera en ce jour le Roi d'Israël; dans Apoc 15.3, il est nommé Roi des nations.
D'une part, l'épître aux Hébreux démontre que tout le côté rituel, sacrificiel, cultuel de l'ancienne alliance est devenu caduc, par le fait qu'en la personne et l'oeuvre de Jésus-Christ ces ombres des choses célestes (8.5) sont devenues des réalités. Les chapitres 9 à 11 de l'épître aux Romains insiste sur l'accomplissement encore à venir des promesses faites au peuple de l'ancienne alliance. Rom 9.28 dit, en parlant manifestement des fils d'Israël: Le Seigneur exécutera pleinement et promptement sa parole. Paul, se référant à sa descendance israélite, d'Abraham, de la tribu de Benjamin, déclare formellement: Dieu n'a pas rejeté son peuple qu'il a connu d'avance (cela ne ferait aucun sens si cela se rapportait à l'Eglise). Et la suite montre qu'il ne s'agit pas seulement des Israélites devenus chrétiens par la foi en Christ, mais du peuple juif en tant qu'entité ethnique.
Les trois chapitres de Romains 9 à 11 font nettement la distinction entre le peuple d'Israël et les croyants ressortissants des païens: il y a endurcissement partiel d'Israël jusqu'à ce que la totalité des paiens soit entrée (11.25). Quand cela se sera produit, tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: Le libérateur viendra de Sion (Jérusalem), il détournera de Jacob (qui ne peut pas être l'Eglise) les impiétés; et telle sera mon alliance avec eux, lorsque j' ôterai leurs péchés (11.26-27). La prophétie y relative se trouve p.ex. dans Jér 31.33-34 et Zach 12.10; elle prédit la conversion en bloc d'Israël quand ce peuple verra le Christ venu en gloire, celui qu'ils ont percé; jusqu'à présent, tout Israël n'a encore jamais vu le Messie ainsi. La suite du texte montre qu'il y a une nette distinction entre l'Evangile et l'élection d'Israël en tant que peuple de l'ancienne alliance: En ce qui concerne l'Evangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l'élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons gratuits de Dieu sont irrévocables ( 11.28.29).
Dans Actes 15, Jacques, le frère du Seigneur, mentionne d'abord l'intervention de Dieu pour prendre parmi les nations (païens) un peuple consacré à son nom (v.14), sur quoi il cite Amos 9.11-12: Après cela, je reviendrai, et je relèverai la tente de David... Il s'agit donc là d'une nouvelle étape dans l'accomplissement du plan de Dieu: après la formation de l'Eglise, le relèvement d'Israël.
De même, lorsque les disciples demandent à Jésus quand il rétablira le royaume pour Israël, Jésus, loin de réfuter cette idée, répond que seul le Père en connaît le moment (Act 1.6- 7).
Les chrétiens sont appelés enfants d'Abraham parce qu'ils sont justifiés par la foi comme lui; il est ainsi le père de tous ceux qui croient, bien qu'incirconcis (Rom 4.11 ). Pour eux, les promesses faites à Abraham se sont réalisées: ils sont héritiers selon la promesse (Gal 3.29), dont le contenu est aussi bien la venue du Médiateur et la réception de l'Esprit que la patrie et la cité célestes (Héb 11.16). Mais il est évident que la possession éternelle du pays de Canaan, que Dieu promit à la descendance d'Abraham, ne peut être appliquée à l'Eglise, formée d'individus juifs et païens suite à leur foi personnelle, nommée «Corps de Christ», dont les promesses concernent l'héritage céleste et non terrestre, bien que, selon Apoc 20.4-6, les croyants ressuscités lors de l'avènement de Christ, régneront avec lui (Christ) pendant (les) mille ans; ceci est deux fois répété.
Il est manifeste que les promesses faites au peuple de l'ancienne alliance concernant le pays promis et le rétablissement du trône de David à Jérusalem même ne peuvent pas être spiritualisées pour être appliquées au peuple de Dieu qu'est l'Eglise, bien que certains détails peuvent aussi avoir un sens symbolique. L'interprétation des prophéties de l'Ancien Testament doit respecter 2 principes complémentaires:
1. Chercher tout d'abord la signification littérale en rapport avec Israël.
2. Chercher ensuite s'il y a une signification symbolique, un éventuel sens spirituel, à la lumière d'autres passages dans la Bible,
La partie suivante de cet exposé met en évidence des prophéties de l'Ancien Testament concernant de toute évidence le destin du peuple d'Israël et non l'Eglise.
J.-P.S
http://www.promesses.org/arts/101p3-7f.html