Pape : Saint Grégoire Ier le Grand. Roi d'Austrasie : Théodebert II. Roi de Bourgogne : Thierry II. Roi de Bretagne : Saint Judicaël. " Le Seigneur conduit le juste par des voies droites, et partout Il lui montre le royaume de Dieu." Sap., X, 10. Saint Loup faisant l'aumône. Vies de saints. R. de Monbaston. XIVe. Saint Loup, né à Orléans de famille royale, resplendissait de toutes
les vertus quand il fut élu archevêque de Sens. Il donnait presque tout
aux pauvres, et un jour qu'il avait invité beaucoup de personnes à
manger, il n'avait pas assez de vin pour suffire jusqu'au milieu du
repas ; il dit alors à l’officier qui l’en prévenait :
" Je crois que Dieu, qui repaît les oiseaux, viendra au secours de notre charité." Et à l’instant se présenta un messager qui annonça cent muids de vin à la porte.
Les gens de la cour l’attaquaient vivement d'aimer sans mesure une
vierge, servante de Dieu, et fille de son prédécesseur ; en présence de
ses détracteurs, il prit cette vierge et l’embrassa en disant :
" Les paroles d'autrui ne nuisent pas à celui auquel sa propre conscience ne reproche rien."En effet, comme il savait que cette vierge aimait Dieu ardemment ; il
la chérissait avec une intention très pure. Clotaire, roi des Francs,
entrant en Bourgogne, avait envoyé, contre les habitants de Sens, son
sénéchal qui se mit en devoir d'assiéger la ville, saint Loup entra
dans l’église (550) de saint Étienne et se mit à sonner la cloche. En
l’entendant, les ennemis furent saisis d'âne si grande frayeur qu'ils
crurent ne pouvoir échapper à la mort, s'ils ne prenaient la fuite.
Saint Loup faisant l'aumône. Legenda aurea. Bx. J. de Voragine. J. de Besançon. XVe. Enfin après s'être rendu maître du royaume de Bourgogne, le roi envoya
un autre sénéchal à Sens : et comme saint Loup n'était pas venu
au-devant de lui avec, des présents, le sénéchal outré le diffama
auprès du roi afin que celui-ci l’envoyât en exil.
Saint Loup
y brilla par sa doctrine et par ses miracles. Pendant ce temps-là, les
Sénonais tuèrent un évêque usurpateur du siège de saint Loup et
demandèrent au roi de rappeler le saint de son exil. Quand le roi vit
revenir cet homme si mortifié, Dieu permit qu'il fût changé, à son
égard, au point de se prosterner à ses pieds en lui demandant pardon.
Il le combla de présents et le rétablit dans sa ville.
Saint Loup. Bréviaire à l'usage de Paris. XVe. En revenant par Paris, une grande foule de prisonniers dont les cachots
s'étaient ouverts et qui avaient été délivrés de leurs fers, vint à sa
rencontre.
Un dimanche, pendant qu'il célébrait la messe, une
pierre précieuse tomba du ciel dans son saint calice, et le roi la
déposa avec ses autres reliques.
Le roi Clotaire entendant que la
cloche de Saint-Étienne avait des sons admirablement doux, donna des
ordres pour qu'on la transportât à Paris afin de pouvoir l’entendre
plus souvent. Mais comme cela déplaisait à saint Loup, aussitôt que la
cloche eut été sortie de Sens, elle perdit le moelleux, de ses sons. A
cette nouvelle, le roi la fit restituer à l’instant et aussitôt après
elle rendit un son qui fut entendu dans la ville d'où elle était
éloignée de sept milles.
C'est pourquoi saint Loup alla (551) au-devant de ce qu'il regrettait d'avoir perdu et reçut la cloche avec honneur.
Saint Loup faisant l'aumône. Legenda aurea. R. de Monbaston. XIVe. Une nuit qu'il priait, le démon lui fit ressentir une soif
extraordinaire ; le saint homme se fit apporter de l’eau froide ; mais
découvrant les ruses de l’ennemi, il mit son coussin sur le vase où il
renferma le diable qui se mit à hurler et à crier pendant toute la
nuit. Quand vint le matin, celui qui avait choisi les ténèbres pour
tenter le saint, s'enfuit tout confus en plein jour.
Une fois
qu'il venait de visiter, selon sa coutume, les églises de la ville, en
rentrant chez lui, il entendit ses clercs se disputer parce qu'ils
voulaient faire le mal avec des femmes. Il entra alors dans l’église,
pria pour eux, et à l’instant, l’aiguillon de la tentation cessa
absolument de les tourmenter : ils vinrent le trouver et lui
demandèrent pardon.
Saint Martin et saint Loup. Image de la confrérie de Saint-Loup de Sens. XIXe. Enfin après s'être rendu illustre, par une foule de vertus, il reposa en paix, vers l’an du Seigneur 610, du temps d'Héraclius.
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