Groupe philanthropique millénariste* désireux de rassembler tous les hommes en une grande famille, issu des Témoins de Jéhovah dont ils amoindrissent le côté doctrinal. Actuellement présents sous deux formes : le mouvement originel, en Suisse ; une dissidence française insistant sur le service social altruiste.
ORIGINE
Il est né en Suisse en 1919 sous la dénomination de « l'Ange de l'Eternel ». A l'origine, Alexandre Freytag (18701947) qui adhère en 1912 aux Etudiants de la Bible (futurs Témoins de Jéhovah). Il prend ses distances en 1920 en envoyant à ses confrères une lettre ouverte « Le message de Laodicée » pour leur démontrer leurs erreurs et leur révéler qu'il est lui-même le « Serviteur fidèle et prudent » annoncé dans Matthieu 24, 45. Exclu du mouvement, il publie divers ouvrages (en particulier: La Divine révélation en 1920, Le Message à l'humanité 1922, La Vie Eternelle en 1933) et s'essaie à préparer la venue du Royaume de Dieu sur terre d'abord à Méthamis en France (84570). Il meurt le 31 janvier 1947. E. Rufener (t 1969) et M. Roulin (t 1982) prennent sa succession en Suisse, et enfin M. Kohli à partir de 1982.
A. Freitag s'est senti investi de la mission d'être celui qui apprendrait aux hommes à connaître la vie éternelle dès cette terre, et de rassembler les 144 000 élus dont parle le Livre de l'Apocalypse, en vue de la restauration prochaine de toutes choses sur une terre redevenue un paradis terrestre. Pour devenir immortel, il suffit que l'homme s'alimente sainement, qu'il reboise la terre, qu'il pratique l'altruisme. Grâce à quoi il sera animé de « l'Esprit de Dieu », ce fluide vital que rien ne peut détruire. Autour de lui se constituent des groupes de frères et de sours avides de réaliser un embryon de paradis terrestre. C'était à Cartigny, près de Genève. A sa mort, une scission se produit.
Un instituteur français, Bernard Sayerce (1912-1963) se présente comme désigné par le fondateur pour lui succéder, et prend le titre de « Fidèle Berger ». Sa secrétaire Lydie Sartre (1898-1972), prend la suite et décide du retour à la terre en choisissant le Lot-et-Garonne pour établir le Paradis terrestre. Avant sa mort, elle avait installé Joseph Neyrand (1912-1981), officier qui abandonne sa carrière. A la mort de celui-ci, de 1981, à 1987 des difficultés de succession se manifestent. D'où des procès. Les Amis de l'homme deviennent les « Amis sans frontière » (1984), sans référence religieuse. Et pour marquer la rupture ils exhument et renvoient à leurs familles les restes de Lydie Sartre et Joseph Neyrand. Une autre association se constitue cependant pour rester fidèle au fondateur: « Le Renouveau des Amis de l'Homme », à Nérac, toujours en Lot-et-Garonne.
DOCTRINE
Dans la branche française elle se résume à ceci : la seule vraie Eglise est le petit troupeau des disciples du Christ, qui excluent l'égoïsme. Les Amis de l'Homme sont la première cellule de cette famille universelle. Ils établissent la nouvelle terre, le monde de demain (il n'y a pas d'au-delà). Dans les ouvrages de Freytag, on retrouvera plusieurs thèmes chers aux Témoins de Jéhovah: les 144 000 oints constituant le petit troupeau, véritable Eglise du Christ ; la restauration du Paradis terrestre ; l'écroulement des autres Eglises assimilées à Babylone la Grande.
PRATIQUES
Dans la branche suisse : baptême par immersion et cène une fois par an. Dans la branche française, ni baptême, ni cène, ni confession de foi. Des réunions qui expriment le langage du cour. Dans la branche suisse ce sont les Rosées du ciel (méditations en commun) et les Témoignages (examens de conscience). Une louable pratique de l'altruisme, une philanthropie active notable en particulier durant le temps d'existence de la branche française, spécialement auprès des agriculteurs (mais dont plusieurs contestent la forme). Ceux qui les connaissent insistent sur le caractère aimable des adeptes.
DIFFUSION
Quelques dizaines de milliers dans le monde. Centre en Suisse à Cartigny (Genève). En Belgique à Rixensart Braban. En France : les effectifs ont fondu. Le centre de Frespech (47410 Penne d'Agenais) a été mis en vente. Une antenne de la branche suisse à Paris. Implantations : voir aussi G. Dagon, Parlons sectes !, Yerres, ëd. Barnabas. Revue bimensuelle : Le moniteur du Règne de la Justice (Suisse) (99 000 exemplaires en 7 langue) et, jusqu'à une période récente : Le règne de justice et de vérité (France).