L’ânesse de Balaam
Un vieil homme du pays d’Israël avait un troupeau d’ânesses. Et il avait 3 fils. Il décida de léguer la moitié du troupeau à son fils aîné, le quart au deuxième et le sixième au troisième. Et ce qui restera, décida-t-il, ce sera la part de Dieu. Et il mourut. Les trois frères se réunirent pour faire les comptes. Le père avait laissé 11 ânesses…
Pour le fils aîné, la moitié du troupeau : 11 divisé par 2 = 5,5 ânesses . C’est ennuyeux !
Pour le deuxième, le quart du troupeau : 11 divisé par 4 =2,75 ânesses. C’est regrettable !
Pour le troisième, le sixième du troupeau : 11divisé par 6=1,83 ânesses. Un vrai massacre ! Quant à la part de Dieu, elle était 0,92 ânesses .
Le troupeau des 11 ânesses commençait à trembler pour sa survie !
Quant aux 3 fils, ils menaçaient de s’entretuer. Le plus sage des 3 frères décida d’aller consulter le rabbin local. Le rabbin lui dit : calmez-vous, j’ai une idée. J’ai dans mon cabanon une ânesse qui ne sert à rien, prenez-là, vous pourrez toujours me la rendre.
Le frère ramena cette gracieuse ânesse à la maison. Avec les 11 autres, cela faisait un troupeau de 12 ânesses !
On recommença le partage.
Pour le fils aîné, la moitié du troupeau : 12 divisé par 2 = 6 ânesses, bien entières !
Pour le deuxième, le quart du troupeau : 12 divisé par 4 = 3 ânesses bien complètes !
Pour le troisième, le sixième du troupeau : 12 divisé par 6= 2 ânesses, avec 8 pattes !
Au total, les 3 frères s’étaient partagé : 6 + 3 + 2 , cela fait 11 ânesses…
Et oui, il en restait une, la gracieuse ânesse du rabbin. Bizarre, bizarre !
L’un des frères la ramena au rabbin en lui disant : « Pfitt, elle ne sert à rien votre gracieuse ânesse, je vous la rends ».
La morale de cette histoire, la voici : la grâce de Dieu, comme l’ânesse, elle intervient… en plus, par surprise, par grâce, gratuitement, sans qu’on s’y attende, sans qu’on l’ait voulu, sans qu’on l’ait décidé : comme surcroît au moment où l’on s’y attend le moins. Comme l’ânesse, elle ne fait que passer, la grâce. Elle rentre par une porte et elle sort par l’autre. C’est un vrai courant d’air.
Apparemment, elle ne sert à rien.
Et pourtant, elle réconcilie les frères séparés et elle permet la survie du troupeau, et en plus, chacun des 3 frères reçoit plus que prévu.
source blogdei