après quatre mois de détention provisoire, Louis Vitry, le chef de file de la “Sainte Famille” a été remis en liberté. Les arguments du bâtonnier Me Georges-André Hoarau ont convaincu les juges. Âgé de 55 ans, le Tamponnais a été placé sous contrôle judiciaire. L’information judiciaire pour agressions sexuelles par personne ayant autorité et pour agression sexuelle sur mineure de 15 ans se poursuit sous la conduite du juge Kuentz.
“IMPOSITION” DES MAINS
Toute cette affaire débute à la suite d’un signalement de l’évêque de la Réunion Monseigneur Gilbert Aubry. Contacté par des familles de victimes, l’ecclésiastique écrit un courrier au parquet du tribunal de grande instance de Saint-Pierre en octobre 2008. Huit femmes et adolescentes se présentent à la gendarmerie et racontent leur calvaire. Le 23 février 2009, Louis Vitry est interpellé et placé en garde à vue à la brigade de recherches de Saint-Pierre. Au cours de son audition, le pervers présumé se contente de nier les faits. Il prétend avoir pratiqué l’imposition des mains pour guérir ces personnes. Une information judiciaire est ouverte. Le 25 février, le gourou du groupe sectaire est alors mis en examen et écroué. Le 25 mai dernier, Louis Vitry est extrait de sa cellule et conduit devant le juge. Il est confronté à quatre de ses victimes. Par ailleurs, depuis le début de l’enquête, de nouvelles victimes ont déposé plainte. C’est en 1996 que le prêtre marron avait fondé la “Sainte Famille”. Au fil des mois, les dizaines d’adeptes deviennent des centaines. Il organise des séances en divers lieux du sud de l’île, à Saint-Louis, à Bras-Creux, à Bois-Court, à Trois-Mares et à Petite-Île. Une fois par mois, il convie ses disciples à la messe des malades, au calvaire de Petite-Île. Avec une mise en scène bien huilée, il use de son prétendu pouvoir de guérison. Et dans le secret de séances de guérison en tête à tête, il agresse sexuellement des mineures et des femmes. En 2004, déjà, le groupe sectaire défrayait la chronique. Dans les articles du Journal de l’île à l’époque, il était question de nuisances sonores, de gourou, de secte, d’argent et d’attouchements