A ses débuts mecquois, Mahomet prêchait une religion relativement pacifique, axant son message sur la foi et sur la rédemption. Cette phase de modération correspondait-elle réellement à son état d’esprit, ou bien ne traduisait-elle surtout que sa prudence politique, lui qui devait se confronter à l’hostilité des puissants marchands de la Mecque ?
N’en déplaise aux admirateurs de l’Islam, la seconde hypothèse reste la plus logique et la plus rationnelle. Car sitôt échappé à Médine au milieu de ses partisans, Mahomet commis nombre de meurtres politiques ou personnels d’une cruauté parfois insoutenable.
à l’issue de la bataille de Badr, il fit exécuter Al Nadr dont il n’appréciait guère les plaisanteries. Comme on lui jetait la tête d’un autre prisonnier décapité, Mahomet s’écria : « Cela m’est plus agréable que le plus beau chameau de toute l’Arabie ». Une telle formule se passe naturellement de commentaire. Puis Ocba fit les frais de la nouvelle religion crée par Mahomet, cette religion censée louer un dieu miséricordieux, selon un passage de la Biographie du Prophète :
« Deux jours plus tard (…) Ocba fut renvoyé pour être exécuté. Il tenta de protester et demanda pourquoi il devait être traité avec plus de rigueur que les autres captifs. « En raison de ton inimité avec Allah et son prophète », répondit Mahomet. « Et ma petite fille ! cria Ocba dans l’amertume de son âme, qui prendra soin d’elle ? ». « Les feux de l’enfer ! » s’exclama le prophète. Et à cet instant, la victime fut fendue jusqu’aux pieds. « Misérable que tu es ! » continua-t-il, « et persécuteur ! Mécréant qui ne crois ni en Allah, ni en son prophète, ni en son livre ! Je remercie le seigneur qui t’as tué, et ainsi a consolé mes yeux ».
On remarquera que le seul reproche que Mahomet formule pour justifier le meurtre d’Ocba, c’est son impiété. Ocba n’était ni un bourreau des premiers musulmans, ni un meurtrier sanguinaire. Il mourut pour la simple et bonne raison qu’il refusa l’Islam, fidèlement à ses convictions personnelles.
Ces assassinats troublèrent cependant quelques âmes sensibles, puisque le prophète trouva le moyen de se justifier par une nouvelle révélation :
« Il n’appartient pas au prophète de faire des captifs, tant que, sur Terre, il n’a pas complètement vaincu les incrédules » (s.8, v.67).
Mais Mahomet assassine aussi des femmes. La poétesse Asma bint Marwan avait composé des vers contre cet étranger de Mahomet dont la nouvelle religion l’indignait. Apprenant ses dires un peu trop injurieux à son goût, Mahomet questionna : « N’y aurait-il donc personne pour me débarrasser de la fille de Marwan ? » Un serviteur zélé de Mahomet se porta volontaire en assassinant la malheureuse dans son lit. Lorsque ce serviteur exprima ses craintes quant à la réprobation possible d’Allah devant ce meurtre, preuve que les remords étaient parfois supérieurs dans le cœur de ses guerriers que dans le sien, Mahomet le rassura en lui disant que « même deux chèvres ne se disputeraient pas pour cela ». D’autres poètes suivirent sur la liste noire des assassinés, tel Abu Afak, lui qui avait osé critiquer le prophète.
Mahomet ordonna également le meurtre de Kab ibn al-Ashraf, fils de femme juive, qui tenta de mobiliser les foules mecquoises contre le prophète. Se faisant passer pour un ami, des partisans musulmans l’assassinèrent durant la nuit, près d’une cascade. On remarquera la tromperie qui précéda cet acte odieux, preuve que Mahomet n’obéissait pas toujours au code de l’honneur dès qu’il s’agit de sa personne. Au contraire, il félicita ses serviteurs qui jetèrent à ses pieds la tête coupée de Kab. Au milieu des assassinats qui touchèrent ensuite nombre de juifs, un homme s’écria même, voyant le meurtre d’un juif tué par son ancien ami musulman, que « une religion qui pousse à faire cela est certainement merveilleuse ! ».