Bonjour ilibade
Merci pour votre contribution.
- ilibade a écrit:
- Pourquoi se contenter d'une lecture de "JADIS". La crise du monde moderne existe en livre de poche dans la collection idées de Gallimard. Une relecture serait peut-être nécessaire.
Vous avez raison.
Au moment où j'ai rédigé mon premier post, j'avais précisément entrepris cette nouvelle lecture.
Une lecture que je souhaitais très attentive car je croyais avoir l'opportunité de pouvoir échanger avec des guénoniens dont j'avais remarqué la présence sur un autre forum.
Ma lecture s'est achevée mais aucune discussion ne fut possible, mes questions étaient sans doute trop sottes ou trop provocatrices. De toute façon j'ai toujours été une mauvaise élève, incapable d'avaler des vérités quand elles sont trop évidentes.
La première pierre d'achoppement fut au sujet de l'antériorité des Védas et sur la pertinence de leur chronologie.
Le problème des Védas est que l'écriture s'est définitivement établie en Inde que tardivement, environ moins 400 avant l'ère chrétienne, et qu'il est donc difficile de dater une tradition qui est restée purement orale très longtemps. Dès lors, pourquoi utiliser les Védas comme témoins de la fameuse Tradition primordiale ?
Et le problème avec la chronologie n'est pas la chronologie elle-même, mais les règles que l'on se fixe pour en vérifier la pertinence ici et maintenant. René Guénon se plaît à énumérer des phases de déclin et des phases de (relatif) renouveau, mais c'est très artificiel.
- ilibade a écrit:
René Guénon a fondé toute sa métaphysique sur l'opposition entre l'Orient et l'Occident.
Je ne le crois plus.
Si l'on s'en tient à "la crise du monde moderne" René Guénon exploite presqu'exclusivement une opposition (pertinente ? si oui pourquoi ?) entre l'Église Catholique Romaine et l'Hindouisme.
- ilibade a écrit:
- entre la connaissance et l'action, entre la science sacrée et la science profane, entre la civilisation moderne et les civilisations traditionnelles spirituelles.
Ben justement...
convaincue moi-même des dérives importantes de la modernité tant au plan de la connaissance qu'au plan de l'action (le primat du quantitatif, le primat de la vraisemblance, le primat de l'efficacité, le primat de la nouveauté...) j'étais avide d'une analyse précise et je n'ai rien trouvé qui dépassât l'incrimination classique vis à vis des modernes.
Et sur le forum, à chaque problème soulevé mes interlocuteurs m'invitaient à lire un autre ouvrage du maître... avec en petit commentaire "c'est un peu difficile mais..." autant dire que ce n'est pas pour une nana comme moi...
- ilibade a écrit:
Il a été mon initiateur en métaphysique
Sincèrement, après cette lecture attentive et ces divers entretiens je m'interroge sur l'intérêt d'une métaphysique comme celle que semble proposer René Guénon.
Et même si la référence est un Platon assez mythifié, il m'a semblé que la démarche était surtout empreinte d'analyse aristotélicienne, ce qui n'est pas un mal en soi mais je n'y crois pas... je ne vois pas où ça mène...
- ilibade a écrit:
, mais je pense aujourd'hui, qu'il n'a pas su voir l'évolution que nous sommes en train de vivre, d'une fusion entre Orient et Occident, à travers la domination d'une "terre du milieu", qui fait actuellement l'objet de toutes les attentions. C'est bien au Proche et au Moyen Orient que la tension est la plus vive, cette terre qui s'appelait autrefois "le pays entre deux fleuves", la Mésopotamie, et dont la capitale célèbre est Babylone. C'est à Babylone que le langage a apporté la confusion dans la conscience humaine, et c'est donc par le renversement de cette Babylone coupable, que prendra fin notre cycle humain.
Au risque d'un humour noir, je crains très profondément que cette fusion ne soit thermonucléaire.
- ilibade a écrit:
Aujourd'hui, la science de l'esprit (fondement des religions) et la science de la matière (le monde scientifique), même s'ils se refusent encore toute forme de conciliation, ne sont plus aussi éloignés qu'on veut nous le faire croire.
Il me semble que rien dans l'univers des vérités scientifiques ne peut mettre mal à l'aise un croyant.
Ce n'est pas une nécessité logique qui viendrait du fait que la science et la religion explorent des domaines différents, ce n'est qu'un fait historique.
La Science est tout à fait capable d'infirmer certains dogmes religieux et par conséquent il nous est impossible de contester à la Science le pouvoir de contredire la Religion.
Mais les faits sont là... Aujourd'hui, pour l'instant... la Science ne contredit pas la Religion.
Personnellement je trouve même que la Science confirme la Religion, avec notamment ce côté "où va-t-elle s'arrêter ? quel connaissance peut-elle encore lui échapper définitivement ?" .
Toutefois, si la science ne témoigne en rien contre la Religion, par contre les médias se plaisent à donner la parole aux scientifiques militants que n'hésitent pas à ériger leurs opinions athées en vérités scientifiques.
Merci encore pour votre point de vue,
cordialement
Pauline