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| Auteur | Message |
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DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: La Règle de Saint Benoît Ven 05 Oct 2012, 7:01 pm | |
| N'ayant pas vu de topic sur le fondateur de l'ordre bénédictin et de cette influence majeure sur le monachisme chrétien d'Occident, je vous propose pour ce premier post, une brève biographie de Benoît de Nurse plus connu sous le nom de Saint Benoît. Nous le connaissons surtout par les écrits de Saint Grégoire le Grand.
Issu de la noblesse de Nurse, le jeune Benoît fut un assidu étudiant à Rome mais quitta le confort pour servir Dieu. Cette quête se manifesta dès sa jeunesse car selon Saint Grégoire, sa piété et son austérité étaient déjà manifestes. Il trouva à Rome que le vice et l'orgueil et une jeunesse dépravée.
Il se retira, avec sa nourrice qui ne pouvait le laisser seul, dans un lieu effacé de l'action de l'homme, Effide.
Son premier miracle par la prière fut de joindre le froment brisé que sa nourrice avait cassé.
Saint Romain l'initia à la vie monastique et il eut très vite grande réputation et des disciples affluèrent. N'aimant pas les louanges, il s'isola à Subiaco. Fuyant un conflit avec un prêtre local, il fonda une Abbaye au Cassin où il rédigea la Règle monastique. |
| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Ven 05 Oct 2012, 7:17 pm | |
| Tout d'abord Saint Benoît expose les catégories de moines:
"1-Chacun sait qu'il existe quatre sortes de moines.
2-La première est celle des Cénobites, c'est à dire de ceux qui vivent dans un monastère, servant Dieu en obéissant à une Règle et un Abbé.
3-La deuxième est celle des anachorètes, c'est à dire des ermites; ils ne suivent pas la ferveur novice de ceux qui débutent dans la vie monastique, mais après une longue expérience du monastère.
4-Et grâce à l'aide de beaucoup d'autres, ils ont appris à se battre contre le Mauvais;
5-Maintenant ils sont bien entraînés au combat. Alors ils peuvent laisser leurs frères d'armes pour aller lutter seuls dans le désert. Ils sont assez forts. Ils n'ont plus besoin du secours des autres. Dieu les aide. C'est pourquoi ils sont capables de lutter avec leurs seules forces contre les tentations qui viennent du corps et des pensées.
6-La troisième sorte de moines est celle des sarabaïtes. C'est une race tout à fait détestable. Aucune Règle n'a éprouvé ces gens-là comme l'or dans le feu. Et pourtant, quand nous pratiquons une Règle, l'expérience nous instruit. Aussi ils sont mous comme du plomb .
7-Par leurs actions, ils montrent qu'ils sont encore attachés au monde. Ils se font raser le crâne, mais c'est un mensonge envers Dieu, on le voit bien !
8-Ils vivent à deux ou trois, ou même seuls, comme des brebis sans berger. Ils sont enfermés dans leur enclos et non dans l'enclos du Seigneur. Faire ce qui leur plaît, voilà leur loi.
9-Toutes les pensées qu'ils ont, toutes les décisions qu'ils prennent, ils les disent saintes. Mais pour les choses qu'ils ne veulent pas faire, ils pensent : « Nous n'avons pas le droit de les faire. »
10-La quatrième sorte de moines est celle des gyrovagues, c'est leur nom. Ils passent toute leur vie à courir d'une région à l'autre. Pendant trois ou quatre jours, ils se font loger dans les maisons des moines, tantôt chez les uns, tantôt chez les autres.
11-Ils sont toujours sur les routes, ils ne restent jamais au même endroit. Ils sont esclaves de leurs désirs et ils ne cherchent qu'à bien manger. En tout, ils sont pires que les sarabaïtes.
12-La vie religieuse de tous ces gens-là est très mauvaise. Mieux vaut se taire que d'en parler !
13-Laissons donc ces moines de côté et, avec l'aide du Seigneur, organisons la famille très forte des cénobites." |
| | | Mister Be Membre Actif
Date d'inscription : 13/10/2011 Messages : 4200 Pays : Belgique R E L I G I O N : Juif messianique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Ven 05 Oct 2012, 9:54 pm | |
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"Écoute, ô mon fils... et prête l’oreille de ton coeur !" Ces premiers mots de saint Benoît, le moine de saint Benoît est avant tout quelqu’un qui écoute : il écoute son frère pour écouter Dieu, il obéit à son abbé et à ses frères parce qu’il a décidé d’obéir à Dieu. C’est ce qui l’a amené au monastère, du moins c’est ainsi que le voit Benoît dès les premières lignes du Prologue : "Je m’adresse à toi, qui que tu sois qui renonces à tes volontés propres et prends les armes très puissantes et glorieuses de l’obéissance". Benoît y revient souvent et tout d’abord dans le chapitre 5, tout entier consacré à l’obéissance, mais encore au début du chapitre 7 sur l’humilité. La vocation monastique y est présentée comme le moyen privilégié de pouvoir accomplir pleinement la volonté de Dieu : c’est le 3e échelon. Quand il demande au maître des novices, au chap. 58, de tester le postulant qui se présente, il insiste pour qu’on examine son zèle pour l’œuvre de Dieu et pour l’obéissance. On lui lira à trois reprises la Règle comme pour développer son écoute et pour incliner son oreille à l’obéissance du cœur. La Règle enfin se termine par quelques chapitres additionnels qui étendent cette obéissance à tous les frères.
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| | | Mister Be Membre Actif
Date d'inscription : 13/10/2011 Messages : 4200 Pays : Belgique R E L I G I O N : Juif messianique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Lun 08 Oct 2012, 8:53 pm | |
| Y-a-t-il une concordance entre les Esséniens et la règle de St Benoît? |
| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Jeu 11 Oct 2012, 8:41 pm | |
| Aux premiers temps du christianisme, le cénobitisme était une forme de vie monastique en communauté. L'étymologie explique ce monachisme, à travers deux mots grecs : koinos qui signifie « en commun » et bios qui signifie « vie ».
C'est l'anachorète Pacôme le Grand qui est considéré comme l'initiateur des premiers monastères, tant masculins que féminins, sur un modèle militaire à partir de 315 en Égypte. Jean Cassien importa cette organisation monastique dans l'Occident chrétien autour de l'an 400.
Dans les premiers exemples de vie cénobitique, les moines s'en remettaient à l'autorité d'un patriarche, d'un ancien, souvent appelé abba (père) ; par la suite, fut instituée l'élection d'un supérieur du monastère (l'abbé ou prieur), à qui les moines doivent une absolue obéissance.
source: wikipedia
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| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Jeu 11 Oct 2012, 8:48 pm | |
| L'ermite ou l'anachorète est une personne (le plus souvent un moine) qui a fait le choix d'une vie spirituelle dans la solitude et le recueillement. Les ermites étaient à l'origine appelés anachorètes (du grec ἀναχωρέω), l'anachorétisme (ou érémitisme) étant l'opposé du cénobitisme.
L'ermite partage le plus souvent sa vie entre la prière, la méditation, l'ascèse et le travail. Dans l'isolement volontaire, il est à la recherche ou à l'écoute de vérités supérieures ou de principes essentiels. L'expérience érémitique, dans sa composante spirituelle, s'approche souvent du mysticisme.
La fin des grandes persécutions chrétiennes, sous Constantin, marque également la fin de la voie royale pour accéder à la sainteté, à savoir le martyre. Sans que le phénomène soit réduit à cette explication, elle n'est pas étrangère au développement de l'érémitisme chrétien, nouveau moyen pour les âmes d'élites d'accéder à la sainteté. Ces anachorètes (du grec anakhôrein, se retirer) s'infligent de rudes privations afin de lutter contre les tentations. Le premier ermite connu de la chrétienté est saint Antoine le Grand (vers 250-356), Égyptien aisé qui vers l'âge de 20 ans part s'établir dans le désert de Haute-Égypte, dans la région de Thèbes. Il est popularisé dès sa mort par Athanase d'Alexandrie (saint Athanase) qui écrit le récit de sa vie et de nombreux ermites suivent son exemple dès la fin du IIIe siècle en se retirant dans le désert. On appelle les plus connus d'entre eux les Pères du désert.
source: wikipedia |
| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Jeu 11 Oct 2012, 8:50 pm | |
| Le chapitre XVIII des Conférences de Jean Cassien évoque une sorte de moines jugés dégénérés par l'auteur, qui les nomme sarabaïtes, d'après un terme copte. En fait, ces sarabaïtes perpétuaient le mode de vie érémitique le plus primitif attesté en Égypte dès le troisième siècle; c'était des gyrovagues, des ermites errants, vivant au désert ou dans les bourgs sans règle fixe et pratiquant un métier pour subvenir à leurs besoins. Avec le temps, le développement du monachisme régulier, que ce fût le semi-anachorétisme antonien ou le cénobitisme pachômien, avait jeté le discrédit sur cette forme de vie anachorétique très ancienne mais non normée.
À noter que dans la Règle de Saint-Benoît, Gyrovagues et Sarabaïtes sont distincts et on peut se demander s'il n'y a pas là cacographie. |
| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Jeu 11 Oct 2012, 8:57 pm | |
| - Mister Be a écrit:
- Y-a-t-il une concordance entre les Esséniens et la règle de St Benoît?
Shalom Mister Be, Je crois que les Esséniens (je suis sur la Règle de la Communauté en ce moment) sont au croisement du cénobitisme et de l'anachorétisme dans pas mal de facteurs. La communauté de Qumran (hormis le célibat par exemple) partage beaucoup de choses avec le monachisme chrétien et universel et les communauté esséniennes égyptiennes confortent cette corrélation. Concernant les ordres bénédictins, les Cisterciens dans leur théologie du travail et de la vie en communauté sont très intéressants à étudier sous cet angle comparatif que tu proposes... sans parler des corrélations entre l'Église primitive et les Esséniens. |
| | | Mister Be Membre Actif
Date d'inscription : 13/10/2011 Messages : 4200 Pays : Belgique R E L I G I O N : Juif messianique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Ven 12 Oct 2012, 5:05 am | |
| Pour FLAVIUS JOSÈPHE, les ESSÉNIENS sont la troisième «secte» de la société juive de PALESTINE, derrière les PHARISIENS ancêtres du judaïsme rabbinique nés à la suite de la destruction du Temple et qui deviendra le JUDAÏSME actuel, et les SADDUCÉENS. Il classe à part ce qu'il appelle la IVe philosophie, le mouvement GALILÉEN (futur mouvement ZÉLOTE) qui disparaitra rapidement.
Même s'ils se regardent de la même communion, l'inimité entre PHARISIENS et ESSÉNIENS est manifeste.
Alors que PHARISIENS, ZÉLOTES et SADDUCÉENS s'organisaient comme des partis politico-religieux au sein de la Synagogue, les ESSÉNIENS (Essênoï, chez PHILON toujours Essaïoï), tout en appartenant, par les origines ethniques de leurs membres, au peuple juif, s'en étaient radicalement séparés quant à la doctrine, au culte, au mode de vie, et, tenus pour infidèles par l’Église d'ISRAËL, excommuniés par elle, considérés par leurs compatriotes comme des renégats de l'âme hébraïque, menaient leur existence de quasi-Trappistes en-dehors du QAHAL.
En matière de doctrine, de vie, de moeurs, de culte, l'ESSÉNISME est même totalement étranger à la tradition juive, au pharisaïsme comme au SADDUCÉISME. Beaucoup de concordances entre les Esséniens et la vie et la pensée du Christ....
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| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Ven 12 Oct 2012, 8:25 pm | |
| Dire que l'Essénisme est totalement étranger à la tradition juive est bien trop abusif (observance de la loi chez les Pharisiens et les Esséniens par exemple), il y a peut-être plus de passerelles entre Pharisiens et Esséniens que Pharisiens et Sadducéens. Il faut dépasser le caractère austère et isolationniste des Esséniens et les fausses idées que l'on a sur les Pharisiens nettement plus à l'écoute que les Sadducéens concernant la doctrine du Christ (il n'y a qu'à voir les relations des Apôtres avec le Temple lors de leurs prêches) qui pouvait sans problème se confondre avec la pluralité de branches juives du premier siècle qui ne constituait pas une orthodoxie à l'époque. Pour ne pas sombrer définitivement dans le hors-sujet, il faudrait créer un topic Esséniens dans une rubrique (Judaïsme, Christianisme ou Débats chrétiens je ne sais pas). |
| | | Mister Be Membre Actif
Date d'inscription : 13/10/2011 Messages : 4200 Pays : Belgique R E L I G I O N : Juif messianique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 5:57 am | |
| Comprendre l'Essénisme ne permet-il pas de comprendre ce que Benoît de Nursie a réussi à mettre sur pied en occident en créant le monachisme? |
| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 6:19 am | |
| - Mister Be a écrit:
- Comprendre l'Essénisme ne permet-il pas de comprendre ce que Benoît de Nursie a réussi à mettre sur pied en occident en créant le monachisme?
Intégrer l'Essénisme dans notre conception du monachisme universel et du contexte de la Palestine au temps de JESUS, pourquoi pas. Comprendre les ermites du désert avec les Esséniens, certains formes primitives de monachisme chrétien, oui certainement car je les crois à la croisée des deux grands courants monastiques chrétiens. Mais cela serait une lecture incorrecte et un grand écart anachronique de comprendre la doctrine de Benoît de Nurse qui a établit sa Règle sans documentation relative aux Esséniens. On sort du sujet du topic et de son angle pour une spéculation certes stimulante mais basée sur pas grand chose. |
| | | Mister Be Membre Actif
Date d'inscription : 13/10/2011 Messages : 4200 Pays : Belgique R E L I G I O N : Juif messianique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 6:49 am | |
| - DoutePieux a écrit:
- Mister Be a écrit:
- Comprendre l'Essénisme ne permet-il pas de comprendre ce que Benoît de Nursie a réussi à mettre sur pied en occident en créant le monachisme?
Intégrer l'Essénisme dans notre conception du monachisme universel et du contexte de la Palestine au temps de JESUS, pourquoi pas. Comprendre les ermites du désert avec les Esséniens, certains formes primitives de monachisme chrétien, oui certainement car je les crois à la croisée des deux grands courants monastiques chrétiens. Mais cela serait une lecture incorrecte et un grand écart anachronique de comprendre la doctrine de Benoît de Nurse qui a établit sa Règle sans documentation relative aux Esséniens. On sort du sujet du topic et de son angle pour une spéculation certes stimulante mais basée sur pas grand chose. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19285 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 7:28 am | |
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Néammoins, je pense que Mister Be, n'a pas forcément tort,
Ce courant appelé l'Essénisme dont l'existence semble s'être inscrite entre le premier siècle avant JESUS-CHRIST et 70 ap JC,
A probablement préparé le terreau favorable à la future propagation du Christianisme, et de son mode de pensée, d'abord dans le monde Juif, puis au delà...
Il me semble que ce mouvement s'est inscrit comme étant préparatoire à la venue du Messie !
Enfin, c'est mon ressenti..., et ma compréhension.
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| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 10:07 am | |
| Bonsoir Ramosi,
Sur le rapprochement entre les Esséniens et les premiers disciples de JESUS, nous sommes tous les trois d'accord. Je vais même plus loin sur ce rapprochement qu'un Catholique par exemple. Benoît XVI, à titre d'exemple, dans sa biographie du Christ écrit que Jean et JESUS ont pu effectivement fréquenté des Esséniens. On peut faire remonter plus loin les Esséniens et effectivement le messianisme était une composante fondamentale dans leur doctrine ! Les similitudes que l'on peut faire sont très nombreuses. Toutefois nous ne connaissons pas grand chose et l'un des points d'interrogation que j'aimerai voir un jour levé est de connaître les éventuelles scissions de ce mouvement car Jean ou Zacharie pourraient représenter l'une d'entre elles selon moi.
Ce sur quoi nous discutions était le rapport entre la communauté de Qumran et la doctrine de Saint-Benoît.
Il faudrait nous créer un sujet sur le rapport Esséniens/Premiers Chrétiens, c'est un sujet passionnant. Je préfère consacrer le topic au fondateur de l'ordre bénédictin, qui plus est dans la section vie monastique. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19285 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 6:16 pm | |
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Les sources En écrivant sa règle, Benoît n'a pas cherché à créer une œuvre originale. Pour élaborer une règle de vie pour sa communauté, il n'hésite pas à s'appuyer sur les trésors d'une tradition monastique encore jeune à nos yeux mais déjà riche. Sa source principale est une règle monastique probablement issue d'Italie à la même époque : la règle du Maître 2. Mais il reprend, en les modifiant, des passages entiers de Cassien et de nombreuses idées de saint Augustin (par exemple : l'abbé doit servir plus que présider : prodesse magis quam præesse3). Il s'appuie aussi sur saint Basile, le législateur du monachisme oriental, qu'il mentionne explicitement à la fin de sa règle.
Source : Wikipedia
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| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19285 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 7:11 pm | |
| La Règle du Maître - Citation :
- LA REGLE DE SAINT BENOIT
Ecrite pour la communauté du Monte Cassino, la règle composée par saint Benoît s’inspire des règles plus anciennes rédigées par Pachôme, Augustin et Cassien (cf. chapitre précédent). Elle s’inspire aussi et surtout d’un texte anonyme, la règle du Maître, probablement rédigée près de Rome dans le premier quart du VIème siècle. Citant abondamment l’Ancien et le Nouveau Testament, écrivant de manière simple et sans détour, Benoît divise son texte en soixante-treize chapitres, de longueurs inégales, précédés par le célèbre prologue : « Ecoute, ô mon fils, les préceptes du Maître, et incline l’oreille de ton cœur ! » Pour Benoît, le monastère est une « école où l’on apprend le service du Seigneur ». Après avoir présenté les diverses catégories de moines – les cénobites « qui demeurent dans les monastères, militant sous une règle et sous un abbé » mais aussi les ermites « capables de soutenir avec leur seule main et leur seul bras la lutte contre les vices de la chair et des pensées » - (chap. 1), Benoît évoque le rôle de l’abbé qui « tient dans le monastère la place du Christ », et doit montrer aux moines « ce qui est bon et saint par ses œuvres et plus encore par ses paroles », en « s’accommodant des caractères divers » (chap. 2). Avant de prendre une décision importante, l’abbé doit écouter l’avis des moines réunis en conseil (Chap. 3). Les modalités de son établissement sont précisées : « doit être établi abbé qui aura été élu d’un commun accord, selon la crainte de Dieu, par toute la communauté, ou seulement par une partie, qui, quoique la moins nombreuse, sera dirigée par un jugement plus sain » (chap. 64). Le cénobite est donc celui qui a renoncé à sa volonté propre, à ses désirs et aux plaisirs d’ici-bas. De jour comme de nuit, il doit observer le silence propice au recueillement (chap. 6 et 42) et toujours rechercher l’humilité, dans les pas du Christ (Chap. 7). Si la communauté est nombreuse, l’abbé peut choisir, parmi les meilleurs de ses moines, des doyens, chargés de veiller sur des groupes de dix frères. Il peut aussi s’adjoindre un second, le prieur. Quant au cellérier (le responsable du cellier), il se doit « d’être comme un père pour toute la communauté » (chap. 31) : il gère l’administration temporelle de l’abbaye – gestion des biens du monastère, approvisionnement, confection des repas des moines, des malades et des hôtes, soin du mobilier… Le chapitre 53 décrit l’entrée en profession d’un nouveau frère. Après avoir été éprouvé pendant un an chez les novices, où il a appris la règle sous la direction du maître des novices, il s’engage par écrit à trois vœux : le vœu de stabilité (il promet de toujours rester dans sa communauté), le vœu de conversion des mœurs (désormais, il vivra dans la piété, la chasteté, la pauvreté, l’humilité, la pénitence), et le vœu d’obéissance en l’abbé et la règle. Puis il dit le psaume 118 avant de se prosterner aux pieds de chaque frère.
Antonio BAZZI, Saint Benoît enseignant, vers 1505-1508, détail d'une fresque du cloître de l'abbaye de Monte Oliveto Maggiore (Toscane) La vie du moine est rythmée par la prière commune aux huit « heures » du jour et de la nuit : les vigiles pendant la nuit ; les laudes ou matines au lever du jour ; prime au début de la journée ; tierce dans la matinée ; sexte au milieu du jour ; none dans l’après-midi ; vêpres au déclin du jour ; et enfin complies avant le coucher. Benoît indique le contenu liturgique de ces offices qui sont intégralement chantés. Les psaumes en constituent l’armature principale de sorte que le psautier est récité dans son intégralité en une semaine au monastère. Saint Benoît semble avoir réservé la célébration eucharistique au dimanche. Par la suite, dans les monastères bénédictins clunisiens, deux messes quotidiennes seront célébrées : la messe matutinale, après prime ou tierce, et la grand-messe, toujours avant le repas, car il fallait être à jeun. En dehors de ces heures de prière, la règle veille à ce qu’aucun frère ne demeure inoccupé, car « la paresse est l’ennemie de l’âme » (Chap. 48). Ainsi la journée est remplie par le travail manuel et la lectio divina, la lecture des textes sacrés. Le travail manuel comporte à la fois des tâches domestiques – fabrication des outils, entretien et nettoyage, cuisine et service des repas, ces deux derniers points se faisant par équipe, à tour de rôle – les grands travaux ruraux et enfin les travaux intellectuels – mise à jour et copie des manuscrits. Le travail manuel, parce qu’il et gage d’humilité et d’ascèse, apparaît à Benoît tout aussi essentiel à la vie monastique que la prière. Pendant une grande partie de l’année, les moines ne prennent qu’un seul repas quotidien. Ce repas a lieu vers trois heures de l’après-midi, du 14 septembre au début du carême ou le soir après vêpres, pendant le carême jusqu’à Pâques. De pâques jusqu’au 13 septembre, il y a deux repas, l’un à midi ou à trois heures, et l’autre le soir. Au Moyen Âge, le repas principal des moines se compose de deux plats cuits. En général, le premier consiste en une ration de fèves, de lentilles, de haricots ou de pois, et le second comporte soit du poisson, soit des œufs ou du fromage. Selon la saison, des fruits ou des légumes peuvent être ajoutés. Du pain et du vin complètent le tout. Benoît prohibe la consommation de viande, excepté pour « ceux qui sont tout à fait débiles et ceux qui sont malades » (Chap. 39). A l’heure du repas, les nourritures spirituelles ne sont pas oubliées : en mangeant, chaque moine observe le silence afin « que l’on entende seulement la voix du lecteur » qui lit un texte pieux. Outre les chaussures, les bas et la ceinture, l’habit du moine du VIème siècle se compose de trois pièces : une tunique, une coule ou cuculle – large vêtement muni d’un capuchon couvrant les coudes et descendant du cou jusqu’aux pieds – « d’étoffe velue pour l’hiver, mince ou usée pour l’été » ; enfin d’un scapulaire pour le travail – sorte de tablier serrant la coule sur le corps afin de faciliter le mouvement. La règle prévoit que chaque moine dispose de deux tuniques et de deux coules « pour en changer la nuit et pour les faire laver » (Chap. 55). Quant à la couche du moine, elle consiste en une paillasse, un gros drap, une couverture et un oreiller. Les frères dorment tout habillés dans le dortoir commun, éclairé sans interruption. La règle accorde une attention particulière aux frères malades « On les servira comme s’ils étaient le Christ en personne » et on leur assignera « un logement à part, avec pour les servir un frère craignant Dieu, diligent et soigneux » (Chap. 36). De même le devoir d’hospitalité et la réception des hôtes font l’objet d’un chapitre entier : « On recevra comme le Christ lui-même tous les hôtes qui surviendront […] avec une sollicitude et un soin particulier pour les pauvres et les voyageurs étrangers, parce que c’est principalement en leur personne que l’on reçoit le Christ » (Chap. 53). La règle de saint Benoît apparaît comme une invite à vivre sa foi dans l’humilité, la charité et l’amour fraternel, ce mandatum novum donné par le Christ. C’est ce point essentiel que rappelle la cérémonie du Mandatum, ou lavement des pieds, que les moines bénédictins, imitant le geste de JESUS, reproduisent chaque samedi soir après vêpres. |
| | | RAMOSI Co-Admin
Date d'inscription : 01/06/2011 Messages : 19285 Pays : FRANCE R E L I G I O N : CATHOLIQUE
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 7:18 pm | |
| Benoît s'appuie aussi sur Saint Basile, - Citation :
- Basile de Césarée
Docteur de l'Église Naissance 329 Césarée, Cappadoce Décès 379 (50 ans) Nationalité Romaine Vénéré à Monastère de la Grande Laure de l'Athos Vénéré par l'Église catholique romaine Église orthodoxe Église copte orthodoxe Église anglicane Fête 2 janvier Saint patron Docteur de l'Église depuis le 20 septembre 1568 par le pape Pie V Basile de Césarée, appelé également Basile le Grand, né en 329 et mort le 1er janvier 379 à Césarée, est l'un des principaux Pères de l'Église.
Il est le fondateur d'un ordre religieux dans la région du Pont, sur la mer Noire, et l'auteur d'une règle qui est devenue la principale règle monastique de l'Église d’Orient qui a inspiré la règle de saint Benoît en occident. Il pratiqua l'ascèse toute sa vie.
En 370, il devient évêque de Césarée. Son engagement pendant la famine, les institutions qu’il crée et qui portent son nom, la Basiliade, en ont fait l'un des précurseurs du christianisme social.
Il défend la foi de Nicée contre l’arianisme et écrit des traités sur le Saint-Esprit, développant la théologie de la Trinité. Il cherche autant qu'il est possible à pacifier les divisions au sein de l’Église.
Il est reconnu Docteur de l'Église en 1568 par le pape Pie V. Il est vénéré en tant que saint par les orthodoxes comme par les catholiques : le 2 janvier en Occident, et le 1er janvier, son dies natalis, en Orient. Il est également fêté lors de la « fête des trois docteurs œcuméniques » le 31 janvier, avec Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze. - Citation :
- Vie monastique
En orange, l'ancien royaume du Pont vers -100 ; la Cappadoce et Césarée (portée sur la carte sur le nom de Maxaca) figurent en jaune En 355, à l'âge de 26 ans, il quitte Athènes sans l'aval de Grégoire de Nazianze. Il enseigne la rhétorique à Césarée de Cappadoce et à Néocésarée, et y exerce quelque temps la profession d'avocat jusqu'en .
Sa sœur Macrine, qui vit dans le Pont une vie d'ascèse avec sa mère, alors veuve, l'encourage à démissionner et à se faire baptiser. Il décide alors de mener une vie monacale.
Basile reçoit le baptême des mains de l'évêque de Césarée, Dianée. Basile, profondément attiré par la vocation monacale, se rend en Syrie, en Palestine et en Égypte afin d'observer et de découvrir les personnes menant une vie de cénobitique ou anachorétique. Ces périples durent deux ans.
En 358, de retour de ces voyages, il renonce au monde, se retire dans la solitude dans le Pont, au bord de l'Iris, près du lieu où vit la communauté de femmes réunie autour de sa mère et de sa sœur Macrine. Sur la rive opposée, il crée un ermitage qui devient très vite une communauté d’hommes, plusieurs moines le rejoignant. Les rapports entre les deux communautés de ce monastère double nous sont connus par la Vie de Macrine, dialogue laissé par Grégoire de Nysse, frère de Macrine et de Basile.
Là, Basile reçoit des visites de Grégoire de Nazianze, et développe une règle de vie monacale. Dans sa correspondance épistolaire avec Grégoire de Nazianze, il envoie à son ami les règles de vie monastique qui constituent ultérieurement les règles de l'ordre de saint Basile. Devenu prêtre, il rédige des conseils dont cinquante-cinq forment la « grande règle » et 313 autres la « petite règle ». Grégoire de Nazianze lui rend visite à plusieurs reprises, aidant sans doute à la formulation des règles monastiques qui deviennent postérieurement le fondement du monachisme oriental. Il y reste pendant cinq ans, menant une vie monacale. |
| | | DoutePieux .
Date d'inscription : 15/04/2011 Messages : 2255 Pays : France R E L I G I O N : Croyant Abrahamique
| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît Sam 13 Oct 2012, 7:54 pm | |
| Merci Ramosi pour ta contribution !
En effet Saint-Benoît s'incrit dans la jonction du monachisme vertical et horizontal donc la Règle du Maître (mais aussi les Écrits de Cassien) est assez importante et s'appuie de moindre manière sur Basile (il conseille ardemment sa lecture).
Saint-Benoît, dans cette relation Maître-Disciple, compose une sève nouvelle mêlée des traditions du quatrième siècle (l'aube du monachisme chrétien). Sa définition de l'Abbé suffit à nous convaincre à la croisée du sens spirituel (importé par Saint Jérôme, la dimension du Père/Abba) et du rôle hiérarchique institutionnel (Jean Cassien).
Je posterai le chapitre relatif aux Abbés. |
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| Sujet: Re: La Règle de Saint Benoît | |
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