Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7549 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: le scoutisme Ven 22 Fév 2019, 6:51 am
une troupe scoute unique en France
Capture YouTube Le bagad Saint-Patrick.
Domitille . d'Astiès | 21 février 2019
À l'occasion de la journée mondiale du scoutisme, Aleteia vous propose de découvrir un groupe scout singulier, le bagad Saint-Patrick, spécialisé dans la musique bretonne traditionnelle.
Binious, bombardes, grosses caisses… Non, vous n’êtes pas dans un album de Johan et Pirlouit mais avec le bagad Saint-Patrick. Un bagad est un groupe de musique bretonne.
Et en Bretagne, on peut dire que, très populaire, il est une véritable institution. Il existe même des championnats du genre. Celui-ci a la particularité d’être l’un des seuls bagads scouts au monde (il existe également le bagad Tri Bleiz chez les Guides et Scouts d’Europe). Il est composé actuellement d’une quinzaine de scouts, guides, louveteaux et jeannettes qui font partie du mouvement des Scouts unitaires de France (SUF) de Quimper (Finistère).
Quand les scouts alpins affrontent les hautes cimes ou que les unités marines se démènent contre vents et marées, eux manient les notes comme d’autres joueraient avec les mots.
Un entraînement régulier
Si le groupe Saint-Patrick, du nom du saint patron de l’Irlande, gallois d’origine, a été créé en 1924, la fondation du bagad scout remonte quant à elle à 1957. La joyeuse troupe se produit régulièrement à des sorties de messe, lors de festivals (comme celui de Cornouailles), de défilés ou encore dans des villages lors des pérégrinations de camps — en uniforme scout, bien sûr.
En 1996, il s’est même produit devant le pape Jean Paul II lors de son pèlerinage à Sainte Anne d’Auray, en présence de quelque 150.000 personnes. Les musiciens s’entraînent chaque semaine. Si le bagad Saint-Patrick permet aux jeunes d’avoir accès à la musique bretonne et de découvrir une tradition culturelle forte, la pédagogie de Baden Powell n’est pas en reste pour autant. Ce qui reste premier, c’est le scoutisme : un scout s’engage d’abord à servir.
Date d'inscription : 12/12/2011 Messages : 7549 Pays : FranceR E L I G I O N : catholique
Sujet: Re: le scoutisme Ven 22 Fév 2019, 6:59 am
Parlez-vous le scout ?
[size=10]Scouts Unitaires de France [/size]
Domitille . d'Astiès[size=18] | 10 juillet 2018 [/size]
Début juillet sonne l'heure des départs en camps scouts. Aleteia propose à ceux qui n'ont pas encore été aguerris aux joies du scoutisme de les découvrir en quelques mots de vocabulaire.
Le scoutisme représente une véritable communauté reposant sur l’apprentissage de valeurs essentielles à travers jeux, traditions, spiritualité, vie dans la nature, loi scoute… le tout baignant dans un fort esprit de fraternité. On pourrait le définir comme un éveilleur de sens : cinq sens (parfum du feu de bois, chant nocturne des grillons, rugosité de l’écorce de bois), mais aussi sens des autres, sens de la nation, sens du service… Comme toute école de vie, il passe par un apprentissage, notamment au sein de la patrouille. La patrouille, cette petite unité de vie composée de 6 à 8 membres, caractérisée par un animal totem, des couleurs, un cri, un saint patron, un staff (bâton surmonté d’un fanion représentant le totem).
Qui dit initiation dit plaisanteries… bienveillantes. Ainsi, lors des camps d’été, il est parfois d’usage que les plus jeunes soient envoyés d’un coin de patrouille à l’autre à la recherche d’objets inexistants. Exemple typique. Gaëtan, CP (chef de patrouille) de l’Alcyon, lance à Anatole, dernier-né de la patrouille : « Va me chercher la tarière à trous carrés dans la patrouille du Fennec et demande à l’Aigle son pot de peinture écossaise. Au passage, tu t’arrêteras chez l’Alpaga et tu lui réclameras sa poêle en bois et un peu d’eau en poudre. Et si tu peux faire un crochet chez l’Impala, emprunte-lui une corde à tourner le vent ». Le petit Anatole pourrait bien rentrer bredouille. Mais peu importe, en vérité, puisque cette promenade impromptue dans les patrouilles voisines lui aura permis de faire connaissance avec les autres scouts de la troupe. Tant qu’elles restent bienveillantes et qu’elles ne sont pas trop répétées, ces boutades ont une vertu de cohésion.
Mais si pour les parents aguerris à ce genre de séparation la trêve des camps d’été sonne la délivrance, pour les néophytes du scoutisme, elle peut être source d’inquiétude. Quoi ? Laisser partir son enfant avec ces hurluberlus braillards et extravagants à l’humour douteux ? Qu’on les rassure. Malgré son vocabulaire insolite, son épaule bardée d’insignes mystérieux, son étrange chapeau bosselé et la corne de brume qui pend sur sa poitrine, le scout peut paraître fantasque, mais il reste néanmoins une créature tout à fait civilisée. Pour les apprentis scouts, ce lexique pourra vous éclairer et vous aider à mieux comprendre dans quel bois est taillé le scout :
Azimut : angle que fait la direction de marche avec le Nord. Il est un peu comme Mirza, on le cherche partout.
Ban : cri vocal se situant entre le chant polyphonique et le beuglement d’un veau en détresse, dont l’objectif est de saluer une prestation ou de féliciter quelqu’un.
Concu : concours cuisine. Moment important de la vie de camp où les patrouilles rivalisent d’imagination culinaire (parfois à l’excès) afin de flatter les papilles de leurs chefs.
Cul de pat’ : parfois appelé aspirant, il est le plus jeune scout de la patrouille. Comme son nom l’indique, il n’a pas forcément la plus belle part et personne ne songe à la lui enlever. Qu’il se rassure, cet état de fait ne dure pas plus d’un an.
Double-toit : toile supplémentaire recouvrant la tente afin de la protéger. Elle est parfois
’objet de nombreux débats après des pluies torrentielles, si l’on estime qu’elle n’a pas bien rempli son office.
Explo : un des temps forts de la vie de camp qui consiste à quitter le lieu de camp en patrouille pour aller explorer la région. Deux jours de belle vie.
Feuillées : latrines pittoresques en général assez spartiates, composées au minimum d’un vaste trou (en général creusées par les soins du cul-de-patte).
Gamelle : récipient en métal que l’on peut faire chauffer et que le scout utilise pour manger. Cabossée, noircie et marquée par la vie de camp, elle est le témoin vivant d’un passé scout haut en couleurs.
Hache : outil composé d’une lame de métal et d’un manche en bois utilisé pour divers travaux. Permet de créer du lien social avec les pompiers du coin.
Installs : en début de camp, temps consacré à la construction des coins de patrouilles. Devant l’ingéniosité déployée par les troupes, Le Corbusier et Jean Nouvel peuvent aller se rhabiller.
Jerrican : bidon de plastique, contenant généralement 10 litres, qui permet de transporter et de stocker l’eau durant le camp. Le transport de jerrican plein de flotte peut se définir comme un moment de convivialité mêlé à une incontestable souffrance physique.
Kraal : coin des chefs. Il est pour les scouts ce que le Saint-Sépulcre est aux chrétiens.
Lampe-torche : appareil électrique (ou non) produisant de la lumière. Multi-fonctions, il est très utile et permet aussi bien de retrouver une paire de chaussettes perdue au fond d’un sac que de mettre en scène des jeux d’ombres durant la veillée.
Mât : haute pièce en bois plantée dans le sol qui permet de hisser les couleurs (drapeau du pays, de l’association et de l’Europe dans certains mouvements). En général, le rassemblement se fait au pied du mât.
Domaine Public
Nœuds : ils sont à la base de nombreuses installations. Nœud de chaise, de pêcheur, de cabestan, brêlage, on en compte beaucoup. Ceux qui aiment se faire des nœuds au cerveau en sont particulièrement friands.
PB : abréviation de pelle-bêche. Outil servant à de menues tâches en camp : creuser des feuillées et des rigoles, ou, s’il le faut, faire taire un cul de patte trop bavard.
Rasso : rassemblement. Moment fondamental dans la vie scoute où, au premier coup de sifflet, des hordes de scouts débarquent de tous les coins pour se mettre en ordre de patrouille. Le rasso permet de réunir toute l’unité, donner les informations importantes, monter les couleurs. Il permet également le déroulement de cérémonies importantes telles que la Promesse, l’investiture d’un chef, et les remises d’insignes, de classes, de brevets et et de flots à la fin du camp.
Sioule : sorte de rugby sauvage aux contours mouvants où (presque) tous les coups sont permis. Une seule règle prédomine : la loi scoute.
Tapis de sol : longue paillasse que l’on déroule sur le sol en guise de matelas. Il n’a rien à envier aux Simmons et Treca.
Uniforme : tenue portée par les scouts d’un même mouvement, c’est un signe d’appartenance fort. Chaque groupe a son propre foulard, ce qui donne lieu à des panachés de couleurs aussi colorés que variés. On est loin du noir et blanc de Geneviève de Fontenay.
Veillée : moment phare de la vie de camp composé de chants, sketches, jeux, durant lequel baladins et musiciens emmènent leurs compagnons rêver sous les étoiles.
Woodcraft : revue des Scouts Unitaires de France. Chaque mouvement édite son magazine, outil essentiel pour ne pas s’ennuyer aux feuillées.
Prêtre et salésien de Don Bosco, le père Xavier de Verchère pratique le scoutisme depuis l’âge de 7 ans. Aujourd’hui aumônier national pour les pionniers et caravelles chez les Scouts et Guides de France, il propose une lecture du scoutisme à la lumière de l’Évangile. Aleteia l’a rencontré.
[size=18]Aleteia : Votre livre s’intitule « JESUS, le premier scout ». Quelles qualités du scout JESUS porte-t-il en lui ?[/size] [size=18] Père Xavier de Verchère : Cette expression vient du père Jacques Sevin, qui a proposé une lecture scoute de l’Évangile. Il a pressenti qu’il y avait quelque chose de très profond dans le scoutisme. Baden Powell, le fondateur du scoutisme, était chrétien anglican, fils de pasteur. Dans ses écrits, on sent un homme de foi qui laisse une place importante à Dieu dans sa vie. Le père Sevin l’a rencontré en 1913 et il a ensuite souhaité implanter le scoutisme chez les catholiques. Ce qui a donné naissance aux Scouts puis aux Guides de France en 1920 et 1923. Ce sont des chrétiens qui ont lancé le scoutisme. Pour répondre à votre question, un scout vient éclairer, porter la paix. En cela JESUS est scout. Il apporte la lumière. Il est l’éclaireur par excellence, par sa parole et par sa vie. En témoignent aussi sa vie de travail et de contact avec les autres. À l’âge de 30 ans, il laisse tout derrière lui et fonde un groupe avec douze disciples. Il ne reste pas à Capharnaüm, où il a commencé son apostolat, mais part sur les chemins, mène une vie sobre, dort à l’extérieur… Il prend ses repas avec les autres, se repose près du feu, prie… mais pas tant que ça dans les synagogues. Ce qui nous montre que l’on ne vit pas sa foi uniquement dans sa paroisse. Avec ses disciples, il mène une vie faite de partage et de service. Dans le groupe, chacun a un rôle particulier. Ils vivent une expérience spirituelle très incarnée qui n’est pas retirée du monde. Une vraie vie d’aventure. Cette vie-là, c’est justement celle que l’on fait expérimenter à nos jeunes.[/size]
Le scoutisme mondial regroupe des mouvements nombreux, parfois confessionnels, parfois non religieux. Comment peut-il dépasser ces différences et rester un mouvement qui laisse une place à la spiritualité ?
On peut rencontrer Dieu à travers une manière d’être et de vivre. Baden Powell a vu le scoutisme d’abord comme une façon d’être. Or, dès que l’on touche à quelque chose de l’ordre de l’être, on touche à la spiritualité. Dès les débuts du scoutisme, c’était très fort. Baden Powell a souhaité que le scoutisme soit une fraternité mondiale. Lui qui avait formé les jeunes à l’art de la guerre, il a voulu les initier à l’art de la paix. Au-delà des confessions, ils pouvaient ainsi se retrouver frères aux quatre coins du monde. Et nous ne pouvons pas nous sentir frères sans nous tenir sous le regard d’un père. Nous sommes tous créés, donc nous sommes tous liés. Baden Powell y voyait l’enjeu même de la paix. L’expérience phare, pour cela, a été le jamboree.
Vous écrivez que « le scoutisme est une mystique qui nous fait deviner le cœur de Dieu ». Qu’entendez-vous par là ? Le père Sevin était vraiment un pasteur d’âmes. Le scoutisme a rejoint ses intuitions et ce prêtre jésuite y a vu l’occasion de faire de la pastorale d’une autre manière. Il a su y déceler une mystique, une spiritualité. Il a même voulu fonder à un moment donné un ordre scout. La promesse, la loi, la tente, la route, le désert… Tous ces mots qui appartiennent au lexique du scoutisme, nous les retrouvons dans l’Ancien Testament. Éducation et spiritualité sont très mêlés. Dans l’Ancien Testament, le Seigneur guide son peuple, il est pédagogue. Dieu est scout, Dieu est lumière, Dieu est le chemin. La figure du Christ est centrale. Il incarne une spiritualité de l’itinérance, de la vie commune, de l’incarnation. Le prologue de Jean nous dit littéralement que le Verbe s’est fait chair et qu’il a « planté sa tente parmi nous ». Dieu a pris le risque d’entrer dans notre monde. Quand on plante sa tente dehors, on se met en danger. Ce risque, le Seigneur l’a pris le premier. À nous de le faire à notre tout pour nous-mêmes et pour les autres.