Le Tadjikistan a interdit mercredi aux mineurs de se rendre dans les mosquées de cette ancienne république soviétique d’Asie centrale à majorité musulmane, en vue de lutter contre l’intégrisme religieux.
Le président Emomali Rakhmon a promulgué une loi adoptée en juillet à l’unanimité par la chambre haute du Parlement tadjik, ont indiqué des médias locaux.
Ce texte sur la responsabilité parentale interdit aux jeunes de moins de 18 ans de fréquenter les mosquées et oblige les parents à inscrire leurs enfants dans des écoles laïques.
Les autorités tadjikes estiment que les nouvelles mesures vont permettre d’empêcher la propagation de l’intégrisme religieux dans ce pays où 90% de la population est musulmane.
Le président a également approuvé des amendements dans le code pénal. Désormais, les personnes reconnues coupables d’”enseignement religieux illégal” encourent jusqu’à 12 ans de prison ferme.
De plus, les amendements rendent la “participation active” à une manifestation non autorisée passible d’une peine allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Des incidents armés et des attentats attribués par le gouvernement à divers mouvements extrémistes religieux ont régulièrement lieu au Tadjikistan, pays frontalier de l’Afghanistan.
Le Tadjikistan, pays le plus pauvre de l’ex-URSS, a été le théâtre d’une guerre civile dans les années 1990 opposant les forces de M. Rakhmon et une rébellion islamiste. Le président Emomali Rakhmon, qui dirige le pays d’une main de fer à la tête d’un gouvernement séculaire, a signé la loi mardi, en dépit de l’opposition virulente exprimée par des militants des Droits de l’Homme et des membres de l’opposition politique.
Le gouvernement de M. Rakhmon a déjà adopté de nombreuses mesures pour contrer ce qu’il appelle «l’islamisation» du Tadjikistan - fermant plusieurs mosquées privées, rapatriant de force des Tadjiks qui étudiaient dans des universités musulmanes étrangères et contraignant les prédicateurs à respecter les directives gouvernementales.
Source : AFP-GoogleNews MétroMontréal.com