Mark John Taylor, alias Mohammad Daniel, Abou Abdoulrahmane, aka Kiwi Jihadi ou @M_Taylor_Kiwi a déjà derrière lui un CV de djihadiste bien fourni, une liste de pseudos longue comme un bras, mais il a encore du mal avec les smartphones.
Pendant trois mois, ce djihadiste néo-zélandais a publié des tweets en oubliant de désactiver la géolocalisation de son téléphone, au plus grand bonheur, on imagine, des services de renseignement de son pays (et d'autres).
Ce n'est qu'au bout de 45 tweets que Taylor s'est aperçu de son erreur et a effacé ses messages. Trop tard. Car entre-temps, Ibrabo, un site canadien spécialisé dans le suivi des djihadistes, s'est fait un plaisir de reconstituer ses pérégrinations à travers les territoires syriens détenus par l'Etat islamique, de Kafar Roma, qu'il a quittée en octobre après une offensive de l'armée syrienne, aux bastions de l'EI de la région de Rakka, début décembre. Ibrabo allant jusqu'à localiser une maison dans laquelle il a passé une semaine au sud-ouest de la ville de Tabka.
"Taylor n'est pas le premier djihadiste à renseigner sur ses allées et venues, rappelle le site, de nombreux combattants en provenance du Canada, de France et d'autres pays font la même erreur."
Surtout que Taylor a commis une autre bourde en diffusant, à l'occasion d'un selfie, la photo d'un autre combattant étranger...
Avertissements de l'EI
Sans que l'on sache s'il y a un lien, l'Etat islamique a émis une nouvelle circulaire, fin décembre, demandant expressément à ses combattants de désactiver toutes les fonctions GPS de leurs appareils électroniques – dans le mois – et interdisant l'utilisation de tout produit de la marque... Apple.
Depuis l'automne, l'organisation terroriste ne cesse d'ailleurs de mettre en garde ses membres et sympathisants sur les dangers encourus dans leur utilisation des réseaux sociaux.
Lire : Le changement de stratégie de l'EI sur Internet
Quant à Taylor, sans doute vexé, il jouait encore les fiers-à-bras peu avant la suspension de son compte par Twitter : "J'ai toujours eu l'intention de me localiser, venez me chercher, je suis au cœur de l'Etat islamique"...
Et le site Ibrabo d'ironiser : "Compte tenu de son besoin d’attention (...), ce n’est pas la dernière fois qu’on entend parler de Kiwi Jihadi. Avec un peu de chance, il n’arrivera pas à lire le manuel de son nouveau téléphone !"
Soupçonné dès 2009 de proximité avec Al-Qaida après un voyage au Pakistan où il avait été arrêté, le djihadiste néo-zélandais est entré en Syrie en juin via la Turquie. En septembre, alors qu'il était à Alep, il avait annoncé avoir contacté les autorités de son pays pour récupérer un passeport après avoir... brûlé le sien. Sans succès, visiblement, puisqu'il affichait depuis sur son profil Twitter sa volonté de rester sur les terres de l'Etat islamique après un "aller simple depuis l'Etat des mécréants".
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/01/03/un-djihadiste-neo-zelandais-se-localise-par-erreur-sur-twitter/
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