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 L'Homélie

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RAMOSI
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MessageSujet: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedDim 12 Fév 2012, 9:26 pm

Rappel du premier message :



05/02/2012, 5e dimanche du Temps ordinaire (en provenance du Jour du Seigneur)

Texte de l'homélie

Fais-nous aimer notre condition d’homme !

Six siècles avant le Christ, un poète juif a adapté un conte très connu à l’époque pour lui donner une vraie profondeur religieuse. Et ce contenu religieux nous intéresse car il s’agit des épreuves qui nous tombent dessus. Des amis viennent dire à Job : « Toi qui étais riche, si tu as tout perdu, c’est que tu as péché. » Et Job refuse cette explication, il sent que ce n’est pas la vérité…

Ça me fait penser à une jeune femme d’origine juive, mais non croyante : Édith Stein, morte dans un camp de déportation pendant la guerre. Elle était professeur de philo. Un jour, elle se trouve chez une amie qui doit la laisser seule un soir. Édith Stein tire un livre de la bibliothèque. Elle tombe sur la vie de Thérèse d’Avila, la grande réformatrice du Carmel au 16e siècle. Elle va le lire d’un bout à l’autre toute la nuit, et en fermant le livre, elle se dit : « Là est la vérité. » Que c’est grand, que c’est beau la capacité que nous avons de chercher ce qui est vrai et de le sentir au fond de notre cœur.

Lorsqu’il nous arrive une grosse épreuve, nous cherchons « pourquoi ça m’arrive à moi ? » Et il ne nous faut pas grand-chose pour reprocher à Dieu nos malheurs, « alors quoi, Lui qui nous aime, il ne nous protège pas ? » Quelquefois même, certains pensent que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. D’autres se persuadent qu’on leur a jeté un sort, que des gens leur veulent du mal… Toutes sortes d’explications qu’on se donne, mais dans le fond de nous-mêmes, nous sentons bien que la vérité n’est pas là…

Job commence par demander des comptes à Dieu et Dieu lui dit : « Étais-tu là quand j’ai fait le ciel et la terre ? » Job reconnaît sa prétention à vouloir tout savoir : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant c’est différent. » Job n’a toujours pas l’explication de son épreuve qu’il considère injuste, mais il comprend qu’accuser les autres, fut-ce Dieu, ne mène à rien !

Plus tard, et c’est une spécificité de la foi chrétienne, avec le Christ, nous découvrons, étonnés, surpris, que non seulement Dieu n’est pas responsable de nos épreuves, mais qu’il a porté les siennes, spécialement au moment de la croix où il a vécu un procès injuste, la trahison, le fouet, l’ignominie et la mort. À travers ses épreuves, il a fait triompher en lui la confiance en Dieu, son Père, et l’amour des autres, jusqu’à pardonner à ceux qui le faisaient mourir. Et il ne cesse de venir vers nous - il nous le signifie dans les sacrements - pour que triomphent aussi en nous la confiance en Dieu et l’amour des autres, de tous les autres. Mais Jésus est impuissant vis-à-vis de ceux qui se bardent de certitudes, qui croient tout savoir et ne cherchent pas ce qui est vrai. Nous l’avons chanté avec le psaume : « Dieu écoute les humbles… »

Lorsque des parents reçoivent une carte de leur garçon de 12 ans parti en camp scout ou en colo, ils lisent entre les lignes, parce qu’ils connaissent et aiment leur garçon. « Ça a l’air d’aller » se disent-ils. Il en va de même avec Jésus, il nous faut prendre le temps de le connaître, avec les autres, en Église, pour comprendre de l’intérieur cette belle prière : « Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » Il faut du temps pour sentir que là est la vérité. On ne connait pas tout. Notre condition humaine est limitée, mais peu à peu on comprend qu’au travers des épreuves, le Christ façonne ce qu’il y a de meilleur en nous : la confiance en Dieu et l’amour des autres, à commencer par l’amour pour ceux qui sont les plus éprouvés. C’est pourquoi nous pouvons rendre grâce pour cette œuvre vécue ici, à Nogent-le-Rotrou, auprès des sourds.

« Toi, le Fils de l’homme, fais nous aimer notre condition d’homme. » C’est là qu’il vient nous tendre la main pour nous rapprocher de son Père et les uns des autres. Amen.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 27 Aoû 2024, 8:11 pm




Citation :
Évangile

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ;
tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de JESUS Christ selon saint Jean


En ce temps-là,
JESUS avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
JESUS savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !...
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
JESUS savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors JESUS dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Prendre le bon départ | Homélie du 25 août 2024 aux Sables-d'Olonne

Nous sommes tous des athlètes, prêts pour les jeux paralympiques de Paris 2024 qui vont être ouverts dans trois jours. Et dans l’évangile de Jean, JESUS prodigue ses conseils pour atteindre les bons objectifs. Ses paroles sont dures au point de distinguer ceux qui peuvent se les approprier et ceux qui les trouvent excessives, trop exigeantes voire incompréhensibles. Mais un entraineur se doit d’être stimulant, provoquant, pour conduire à la victoire et mériter sa médaille.

Nous sommes tous des athlètes, mais avec quel handicap devons-nous vivre ?
Nous sommes parfois déficients auditifs quand nous n’entendons pas tout. Nous sommes malvoyants quand nous fermons les yeux sur certaines situations. Pour la plupart, nous disposons de tous nos membres, bras et jambes, mais la fatigue nous fait asseoir sur le bord du chemin de la vie.
C’est pourquoi, les athlètes que nous allons suivre et admirer bientôt en compétition aux Jeux paralympiques vont nous montrer la route à suivre.

Avouons-le, on aime bien être spectateurs, supporters des belles épreuves qui se déroulent sans avoir à s’engager vraiment si ce n’est par des cris et des houra ! Le Christ nous encourage à devenir acteurs en renonçant à des attitudes négatives qui empêchent d’aller de l’avant. Pour cela il convient d’éviter le murmure, l’incrédulité, la suspicion et même le désir d’abandon face aux difficultés qui déjà affectaient l’auditoire de JESUS à Capharnaüm.

Après s’être longuement présenté comme le pain de vie, avoir annoncé qu’il se donnait pleinement par son corps et son sang, le Christ lance un défi à ses disciples circonspects devant ses paroles : « cela vous scandalise ? », les interroge-t-il. Et il poursuit : « C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien » !
Paroles radicales qui nous font douter du rapport à notre corps, à cette chair et à ces os qui nous constituent mais qui ne doivent pas nous limiter.
Par ses paroles qui « sont esprit et vie », le Christ nous pousse à nous donner tout entier dans un acte de foi.
Et notre corps vient manifester par ses mouvements et ses engagements ce que notre cœur et notre âme expriment profondément.
Il est possible d’acquérir l’éloquence et d’imiter le courage de ces athlètes dignes de respect et d’admiration.

Ces femmes et ces hommes ont consacrés des heures, des mois, des années à s’entraîner afin d’être au top, d’améliorer leur performance, de gagner quelques secondes, de sauter plus haut, de courir plus vite, même quand leur corps est marqué par une limitation qui est comme sublimée par un désir de mener le bon combat et de le vivre malgré le handicap.
Et bien reconnaissons humblement que nous avons, nous aussi, des limites. Certains parmi vous sont capables d’être des champions du marathon, de la natation ici en eau libre sur les plages de Vendée, champions peut-être d’un sport collectif. Mais la plupart d’entre nous assument des difficultés, des handicaps, plus spirituels que physiques.
L’incrédulité et le doute nous tenaillent.
JESUS, depuis le temps de sa prédication et jusqu’à aujourd’hui, savait et sait toujours quels étaient et quels sont ceux qui ne croient pas…
Sa mission reçue du Père est de ne perdre personne et de nous entraîner tous dans la foi.
Encore faut-il que nous acceptions de suivre cet entraîneur qu’est le Christ !
Il vient changer nos vies, tracer de nouvelles perspectives, nous encourager à modifier nos comportements, à choisir une ascèse, à renoncer à des facilités. JESUS ne vient pas d’abord contrarier nos penchants mauvais, il vient surtout révéler notre vraie vocation et notre potentiel.
Beaucoup d’athlètes auraient pu mener une existence tranquille sans s’imposer les contraintes de l’entrainement et ensuite les souffrances et les fatigues qui en découlent. Mais ils ont perçu que dans cette épreuve volontaire il leur était possible de vivre plus et mieux en conformité avec un idéal afin de dépasser leur handicap. C’est une belle leçon humaine et spirituelle.
Alors, que désirons-nous ? Que répondons-nous à la question de JESUS : « Voulez-vous partir vous aussi ? »

Deux départs sont possibles : celui de l’éloignement et du renoncement ou celui de la confiance et de l’engagement.

Si l’on veut devenir des champions de Dieu, si on est prêt à vivre l’aventure de la foi, si on veut vraiment porter la médaille et la couronne de laurier qui ne se fane pas (cf 1 Co 9,25), mieux vaut prendre le bon départ, avec le Christ, il a les paroles de la vie éternelle qui nous permettent de le suivre dans la confiance et l’engagement.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 03 Sep 2024, 8:01 pm




Citation :
Évangile

« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7, 1-8.14-15.21-23)
Alléluia. Alléluia.
Le Père a voulu nous engendrer par sa parole de vérité,
pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures.
Alléluia. (Jc 1, 18)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem,
se réunissent auprès de JESUS,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas
avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs,
se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger,
par attachement à la tradition des anciens ;
et au retour du marché,
ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau,
et ils sont attachés encore par tradition
à beaucoup d’autres pratiques :
lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à JESUS :
« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas
la tradition des anciens ?
Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
JESUS leur répondit :
« Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites,
ainsi qu’il est écrit :
Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son cœur est loin de moi.
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ;
les doctrines qu’ils enseignent
ne sont que des préceptes humains.
Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu,
pour vous attacher à la tradition des hommes. »

Appelant de nouveau la foule, il lui disait :
« Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l’homme
et qui entre en lui
ne peut le rendre impur.
Mais ce qui sort de l’homme,
voilà ce qui rend l’homme impur. »

Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule :
« C’est du dedans, du cœur de l’homme,
que sortent les pensées perverses :
inconduites, vols, meurtres,
adultères, cupidités, méchancetés,
fraude, débauche, envie,
diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans,
et rend l’homme impur. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Visitation | Homélie du 1er septembre 2024 à Treffiagat

« Vous faites une belle brochette d'hypocrites", vient de dire JESUS aux Pharisiens. Littéralement, vous jugez en dessous de la réalité. Vous honorez Dieu des lèvres, mais votre cœur est loin de Lui.
Vous enfermez l’autre dans des principes qui ne sont que préceptes humains. Ils ne viennent pas de Dieu. "Vous filtrez le moucheron et laissez passer le chameau". Vous confortez vos soi-disant pouvoirs en jugeant chez les autres ce que vous n’assumez pas en vous-mêmes. En leur faisant porter des fardeaux tellement lourds que vous-mêmes êtes incapables de porter. Et en les méprisant, vous les excluez.
Cela, JESUS ne peut l’accepter. C’est une insulte à Dieu son Père, lui qui veut entourer toute personne de sa tendresse, en particulier ceux qui en ont le plus lourd à porter.
« Tout ce mal vient du dedans, dit le Christ, et rend l’homme impur. »
Comme aumônier de prison, je suis confronté tous les jours au problème du mal, qui agit chez les autres comme en moi. Et pas qu’en prison !
Je peux, comme ces pharisiens, m’estimer ‘en règle’ parce respectant scrupuleusement toutes les principes. C’est une bonne chose en soi, bien sûr. Mais est-ce qu’être "en règle" avec Dieu et avec ma conscience, garantis ma pureté intérieure ? Cela peut vite se transformer en mépris des autres, excluant ceux que je vais considérer comme impurs. Je pourrai alors dire : "Merci, Seigneur, parce que je ne suis pas comme ces pécheurs". Suffisance qui fera bondir JESUS ! Parce que je ne vois pas l’ivraie qui agit en moi autant que le bon grain.
Je pense que saint Fiacre, patron des jardiniers ne retirait pas l’ivraie de peur d’arracher le bon grain…
Le patriarche Athënagoras a dit : « La guerre la plus dure, c’est la guerre contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer de la volonté d’avoir toujours raison, et de me justifier en disqualifiant les autres. »
Je peux aussi, comme m’y invite saint Jacques, regarder en moi comme chez les autres les dons les meilleurs. Tel un orpailleur de Dieu, je peux regarder l’autre, non pas avec son visage défiguré ou avec telle étiquette, mais comme une personne, créée à l’image de Dieu, image que rien, ni personne, ni même ce qu’il a pu commettre ou subir dans la vie, ne peut détruire. Le regarder avec son visage lumineux, christique, et non pas de façon critique.
Je peux brasser des tonnes de vies cabossées, mais je crois, à cause de ma foi en Christ, je finirai toujours par rencontrer l’être lumineux qu’il demeure. Découvrir que ses dons viennent de Dieu, contempler Dieu à travers lui et accueillir dans la douceur la Parole semée en lui comme en moi : c’est elle qui peut nous sauver.
La vraie religion, en son sens littéral, c’est ce qui nous relie : nous sommes tous enfants de Dieu. En visitant les plus fragiles, mes frères détenus me l’ont révélé. Pas seulement dans leur visite mais dans leur visitation. Là, je peux accueillir le meilleur qu’ils portent ; et ils m’accueillent avec le meilleur de moi-même.

Par le bien que je fais à l’autre, je découvre peu à peu son visage transfiguré par cette visitation. Et il va me surprendre ! Il va m’enseigner à aimer, lui qui a été privé d’amour. Il va m’apprendre à être plus libre, lui qui est privé de liberté.
Avec le Christ, je peux ne plus poser des jugements tranchés, définitifs, en jugeant selon les apparences. Je peux alors écarter toute condamnation définitive pour être le témoin d'un Dieu qui, Lui, regarde le cœur et nous espère. Qui ne réduit jamais personne à son apparence, à ses erreurs, à son péché. Mais qui nous dit : si ton cœur t’accuse, je suis plus grand que ton cœur. « Tu as du prix à mes yeux. » « Je t’appelle mon ami. » Et je donne ma vie pour toi.
Aujourd’hui, Dieu me dit : change ton regard sur toi-même et sur l’autre. Christifie-le. Sers ton frère qui est détenu dans ta cellule intérieure. Apprends à avoir davantage de miséricorde envers l’autre que te parait si étrange. C’est peut-être toi-même d’ailleurs. Aies de l’exigence aussi pour bien le servir. De l’humilité pour accueillir chez lui tout ce qui vient de Dieu. Et ce qui est tordu par le mal, le péché, l’envie d’éliminer, ta jalousie, ta médisance et parfois pire, tout cela se laissera peu à peu dissiper par mon amour pour toi, comme le brouillard se dissipe par le soleil.
« L’homme n’est que ce qu’il est devant Dieu. » C’est saint François qui le dit.
Seigneur, je te demande cette grâce, celle d’accueillir comme un don venant de toi toute personne sur mon chemin : ton enfant, une belle fleur dans ton jardin. Tu ne me demandes pas d’autre ascèse que de le regarder comme toi de façon christique. Non pas en le dévisageant mais en l’envisageant.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 10 Sep 2024, 8:03 pm




Citation :
Évangile

« Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37)
Alléluia. Alléluia.
JESUS proclamait l’Évangile du Royaume
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
JESUS quitta le territoire de Tyr ;
passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée
et alla en plein territoire de la Décapole.
Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler,
et supplient JESUS de poser la main sur lui.
JESUS l’emmena à l’écart, loin de la foule,
lui mit les doigts dans les oreilles,
et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel,
il soupira et lui dit :
« Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s’ouvrirent ;
sa langue se délia,
et il parlait correctement.
Alors JESUS leur ordonna
de n’en rien dire à personne ;
mais plus il leur donnait cet ordre,
plus ceux-ci le proclamaient.
Extrêmement frappés, ils disaient :
« Il a bien fait toutes choses :
il fait entendre les sourds et parler les muets. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Rencontrer le Christ : la paix véritable | Homélie du 8 septembre 2024 à Saint-Ouen sur Seine


Frères et sœurs,
Les prophètes sont toujours à contre-courant et c’est une très bonne chose.
Cela nous rappelle qu’être à la mode, ou être dans le vent, ce n’est pas forcément une qualité. Les feuilles mortes sont dans le vent.
Ainsi lorsque la société se porte très bien, se trouve dans la prospérité, lorsque l’argent afflue et que nécessairement les plus pauvres et les plus fragiles sont oubliés, les prophètes comme saint Jacques nous disent : « vos richesses sont pourries. »
Mais lorsque la société va mal, que les gens sont inquiets, qu’ils sont même dans la souffrance - c’est un peu ce que l’on vit ces temps-ci avec une certaine inquiétude économique, politique, sociale, c’est ce que nous vivons lorsque nous analysons la situation actuelle internationale, les conflits - lorsque nous nous affolons, c’est alors que le prophète Isaïe nous dit aujourd’hui : « soyez fort, ne craignez pas. Voici votre Dieu ».
Il nous rassure pour nous rappeler que le Seigneur est là, qu’il nous accompagne, qu’il va exercer sa vengeance. Ne fronçons pas les sourcils. La vengeance de Dieu n’a rien à voir avec la nôtre. La vengeance de Dieu, lorsque le monde souffre c’est : « Il vient lui-même et va vous sauver ».
La vengeance de Dieu c’est de nous aimer, c’est de nous accompagner, d’être là à nos côtés.
C’est Lui notre salut. Ce ne sont pas nos richesses ou nos petits espoirs trop humains.
Alors je vous le dis avec force, parce que le monde en a tellement besoin, soyez des prophètes.
Et parce que le monde est inquiet, soyez des prophètes de l’Espérance, de l’amour de Dieu pour nous.
Dites à ceux qui s’inquiètent et qui s’imaginent que tout fou le camp, que notre Dieu est victorieux, qu’il a déjà remporté la victoire sur le mal.
Dites à ceux qui se replient sur eux-mêmes, qui se laissent submerger d’inquiétude par les réseaux sociaux, ou qui sont trop envahis par leurs propres idées trop sombres, qu’il y a tellement de générosité qui se déploie ! Que la bonté de Dieu ne cesse de se manifester !
Il suffit qu’ils ouvrent les yeux.
C’est ce que nous avons vécu pendant le Jeux Olympiques et paralympiques.
Merci à vous tous, les bénévoles d’Holy Games qui avez été des prophètes de l’Espérance, de la générosité.
Quel bonheur de voir la joie des personnes de la rue, des personnes en précarité, des personnes qui vivent la solitude, lorsque les jeunes d’Holy Games sont allés à leur rencontre avec leur enthousiasme pour les inviter à participer à la fête, pour les inviter à se retrouver ! Par centaine ils sont allés au stade. Ils ont vécu des temps de partage, de prière, ils ont crié pour soutenir leurs athlètes préférés dans la fin de zone qui leur était réservée.
Nous avons voulu qu’ils soient de la fête et je crois qu’ils ont vécu des joies profondes.
Quel bonheur de voir toutes ces personnes porteuses de handicap vivre les mêmes choses, dans les différentes paroisses partenaires.
Que de sourires, que de larmes d’émotion, que de rencontres magnifiques avec les athlètes qui comme eux vivent des combats pas seulement sportifs, mais aussi les combats de la vie dans leur vie quotidienne.
Quel exemple que ces athlètes pour lesquels la victoire la plus importante est la victoire sur eux-mêmes, pour la vie.
Quelle joie de voir que la vie fragile, la vie blessée a brillé d’un éclat que les personnes valides leur enviaient, tellement ces athlètes rayonnaient de vie et de bonheur.
Oui, parce que le bonheur ne se limite pas aux richesses, ni aux victoires sportives, ni même à la santé. Même si tout cela peut contribuer au bonheur, le vrai bonheur est plus grand que tout cela.

Cela me fait penser à cet athlète au village olympique qui m’a demandé de le bénir. Le lendemain, il devait combattre et il avait très peu de chance de gagner. Le lendemain je l’ai revu et contre toute attente, il avait gagné. Je l’ai béni à nouveau et je l’ai revu l’après-midi. Après son 2ème combat il m’a demandé à nouveau de le bénir. J’étais content croyant qu’il avait à nouveau gagné. Cette fois il avait perdu son combat mais il n’avait pas perdu son sourire. Il m’a dit : « pouvez-vous me bénir à nouveau ? ». C’est ce que j’ai fait. Il m’a dit alors : « Pour moi la bénédiction de Dieu est plus importante que tout le reste ».
Oui le bonheur invincible, le bonheur que vous ne pourrez jamais perdre même au cœur de la souffrance, même au cœur de vos fragilités, de vos blessures, de vos échecs et même de vos péchés, c’est le bonheur d’être aimé de Dieu. Personne n’est trop loin de Dieu puisque c’est lui qui se fait proche. Il vient lui-même et il n’a peur d’aucune de nos misères, au contraire.
Il se fait d’autant plus proche que nous avons besoin de lui, comme dans l’Evangile.
A chacun de nous il dit Ephata, ‘ouvre-toi’. Oui, ouvre-toi à son amour, ouvre-toi à son salut, ouvre-toi à son bonheur, alors toutes tes fragilités deviendront des forces parce qu’elles deviendront des occasions d’aimer et d’être aimé. C’est cela le bonheur.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 17 Sep 2024, 8:10 pm





Citation :
Évangile

« Tu es le Christ… Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup » (Mc 8, 27-35)
Alléluia. Alléluia.
Que la croix du Seigneur soit ma seule fierté !
Par elle, le monde est crucifié pour moi,
et moi pour le monde.
Alléluia. (Ga 6, 14)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
JESUS s’en alla, ainsi que ses disciples,
vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il interrogeait ses disciples :
« Au dire des gens, qui suis-je ? »
Ils lui répondirent :
« Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres, un des prophètes. »

Et lui les interrogeait :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre, prenant la parole, lui dit :
« Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement
de parler de lui à personne.

Il commença à leur enseigner
qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté par les anciens,
les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, trois jours après, il ressuscite.
JESUS disait cette parole ouvertement.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais JESUS se retourna
et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile
la sauvera. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Chemin faisant | Homélie du 15 septembre 2024 à Annecy

Frères et sœurs,

Amis en Christ

Au début des années 1970 paraissait un livre-témoignages : question posée : « Pour vous qui est JESUS-Christ ? »
Il fallait de l’audace pour interroger un certain nombre d’hommes et de femmes illustres, issus de tous les milieux. Louis de Funès faisait partie de ces personnalités.
J’aime vous partager sa réponse : « JESUS-Christ a été pour moi le radieux compagnon de mon enfance, de mon adolescence. Il est, maintenant et toujours, le radieux compagnon de ma vie familiale et professionnelle. »
Frères et sœurs, l’Evangile d’aujourd’hui nous apprend que jadis le Christ lui-même, s’est livré à ce sondage. Mais il faut tout de suite le préciser, c’était sur un mode bien particulier : une seule question : « Qui suis-je ? ». Deux registres différents. Qui suis-je pour le tout-venant, votre famille, vos amis. Puis qui suis-je pour vous mes disciples, vous qui avez tout quitté pour me suivre ?
Prêtons-nous un instant à ce jeu et essayons d’y répondre. Que dit-on de JESUS-Christ autour de nous aujourd’hui ? Franchement, relisez votre semaine, ce que vous avez vécu dans votre quartier, dans votre activité professionnelle ou pendant ces vacances. Vous serez peut-être amenés à faire une première constatation : en dehors du périmètre de ce cercle, on n’en parle guère, silence radio autour de lui. Ou alors par ricochet, à travers les propos feutrés de l’Eglise qui n’a pas toujours bonne presse aujourd’hui…
Même si certains parmi vous ont eu la chance ces jours-ci, de confronter leur foi avec des amis incroyants dont les objections vous ont forcés à approfondir la recherche, inutile de faire semblant. Nous ne vivons plus dans un monde de chrétienté, « France pays de mission », ce n’est pas nouveau. Cela peut nous faire souffrir et nous décourager. Mais cela peut également susciter des réveils salutaires. Nous ne pouvons plus ronronner nos certitudes, nos belles définitions du catéchisme ou nos idées tirées de livres de spiritualité voire de théologie.
JESUS insiste : Anne-Marie, Sébastien, Elodie, Thibault… qui suis-je pour toi ? JESUS ne nous demande pas une réponse préfabriquée mais une réponse venant du cœur. Pour pouvoir répondre véritablement à une telle question, il nous faut une relation personnelle et amoureuse avec JESUS. Il ne nous demande pas de cocher des cases.
Il y a des jours, quand le succès est au rendez-vous, il nous est facile d’affirmer comme Pierre : Tu es le Messie.
Même cette belle formule n’allait pas de soi en son temps. Dans son contexte historique, elle était explosive. JESUS passait pour un guérisseur qui ne respectait même pas le Sabbat ; un ami des publicains, des pécheurs. C’était un tutoyeur de Dieu, un blasphémateur, loin de l’image du Messie véhiculée par les juifs d’alors. Et voici que JESUS pousse le bouchon plus loin, il nous demande de renoncer à nous-même, de prendre notre croix et de le suivre. Ne nous trompons pas de messie.
Attention frères et sœurs, ne nous méprenons pas sur le sens de la croix à porter. JESUS n’a pas été malade, il n’a pas été victime d’un accident, il n’a pas connu la vieillesse. C’est un homme en pleine force de l’âge et en bonne santé qui affronte la persécution et la mort, à cause de l’Amour pour son Père et de l’amour qu’il porte à chacun de nous. Marcher à la suite du Christ, c’est faire le choix des valeurs de l’Evangile, ce qui provoquera à notre égard incompréhension, hostilité, souffrance, rejet. C’est quand l’Eglise souffre persécutions à cause de l’Evangile, qu’elle devient l’Eglise de JESUS-Christ.
Frère, sœur, ami, JESUS ne s’arrête pas aux sondages, ni aux potins des gens. Une foi qui se réduit à des formules est une foi myope. Ce matin JESUS te pose confidentiellement la question : » Qui suis-je pour toi ? ». Ami tu es invité à répondre avec ton cœur, en conscience et dans l’intimité. Permets-moi de te confier, en toute simplicité, ma réponse cueillie ce matin dans mon jardin secret : « JESUS tu es mon meilleur ami ».
C’est après un long compagnonnage avec JESUS que je risque cette réponse devant toi, ce matin, chemin faisant.
Amen


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 24 Sep 2024, 8:32 pm



Citation :


Évangile

« Le Fils de l’homme est livré…Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous » (Mc 9, 30-37)
Alléluia. Alléluia.
Par l’annonce de l’Évangile,
Dieu nous appelle à partager
la gloire de notre Seigneur JESUS Christ.
Alléluia. (cf. 2 Th 2, 14)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
JESUS traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
car il enseignait ses disciples en leur disant :
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront
et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, JESUS leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient,
car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, JESUS appela les Douze et leur dit :
« Si quelqu’un veut être le premier,
qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant,
il le plaça au milieu d’eux,
l’embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom
un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille.
Et celui qui m’accueille,
ce n’est pas moi qu’il accueille,
mais Celui qui m’a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Où est l'enfant dans nos vies ? | Homélie du 22 septembre 2024 à Saint-Gildas-de-Rhuys

Qu’espérons-nous, frères et sœurs ?

Après avoir entendu cet Évangile, chers fidèles téléspectateurs, frères et sœurs, cette question nous est posée à chacun d’entre nous : qu’espérons-nous ? Espérons-nous comme les apôtres ? Espérons-nous être le plus grand ? C’est ça notre espérance ?
Regardons le contexte dans lequel cette discussion honteuse s’est produite : JESUS vient d’annoncer sa pâque. Il vient d’annoncer les trois jours saints où il est question de mort – ou plutôt de meurtre – et de résurrection… ce dernier mot, visiblement, n’a pas été intercepté. Il est passé inaperçu. Un peu comme s’il était écrasé par l’effrayante annonce du meurtre de JESUS. Cette mort a pris toute la place et les apôtres n’ont retenu que cela. Et résurrection, c’est un mot compliqué : personne ne sait vraiment ce que c’est… c’est flou.

La mort annoncée a donc jeté un froid dans le groupe des douze, et juste après, les apôtres discutent de savoir qui d’entre eux serait le plus grand d’entre eux ! est-ce là ce qu’ils espèrent ? Être le plus grand ? En quelques sorte, après la mort de JESUS, ils se posent la question de savoir qui sera son héritier comme des fils vénaux qui se disputent l’héritage au chevet du père qui meurt.
Mais JESUS va bouleverser l’espérance des apôtres, il va la subvertir. La mettre sens dessus-dessous ou « cul par-dessus tête ».
JESUS fait un geste d’espérance pour enseigner les apôtres : lequel ? Il place un enfant au milieu d’eux.
Placer un enfant au milieu de nous c’est faire un geste d’espérance. Et voilà quelle en est la preuve.
Où sont les enfants ? Où est l’enfant ? Est-il au milieu de nous ? Est-il au milieu de nos sociétés ? Où est l’enfant dans nos villes ? Où est l’enfant dans nos projets ? Où est l’enfant dans nos vies ?
Placer l’enfant au centre, c’est faire un geste d’espérance.
Le pape François nous invite pour l’année 2025 au jubilé de l’espérance en ayant « une vision de la vie pleine d’enthousiasme à transmettre » . Or il constate tristement dans beaucoup de situations « la perte du désir de transmettre la vie ». Oui, où sont les enfants dans nos pays où la natalité baisse ? Où est notre enthousiasme de vivre ? Où est notre désir de donner ce que nous avons reçu : la vie ? « Ce désir, poursuit le pape, est une question d’espérance, puisqu’il dépend de l’espérance et produit l’espérance ».

Alors chers frères et sœurs : quel est notre désir ? Quelle est notre espérance ? Avons-nous l’espérance ?
Il me semble que les discussions des apôtres de savoir qui sera le plus grand… c'est-à-dire, plus grand que leur voisin, plus grand que leurs confrères… ces discussions produisent en nous l’amertume, la jalousie, les rivalités. Saint Jacques, l’apôtre, dans la deuxième lecture l’a bien repéré : « d’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leurs combats en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez »
Ah oui ! Où est l’enfant qui nous décentre de cette préoccupation d’être le plus grand ? Cet enfant que JESUS place au milieu des apôtres comme pour dégonfler la baudruche de leur orgueil… Cet enfant ? Cet enfant, ne serait-il pas une petite fille après tout ? Ne serait-elle pas la petite fille espérance que chante Charles Péguy ? Une petite fille entourée de ses deux grandes sœurs : la foi et la charité. La petite fille espérance : JESUS veut la placer au milieu de nous pour que nous n’oublions jamais que nous vivons pour espérer. Comme un enfant avide de découvrir, avide de vivre, avide d’émerveillement.

Aujourd'hui, JESUS place un enfant au milieu de nos ambitions, de nos rêves comme pour les ramener sur terre. Mais il place aussi un enfant au milieu de nos échecs pour que nous puissions encore espérer. JESUS en plaçant ainsi la petite fille espérance nous invite au goût de la vie… car la vie est bonne frères et sœurs. Elle est bonne parce qu’elle nous somme d’espérer, et espérer : c’est vivre.
Le psaume 130 (qui n’est pas celui que nous avons entendu aujourd'hui mais qu’il nous est bon de nous remémorer) pourrait être celui qui a inspiré JESUS dans son geste de placer un enfant au milieu des apôtres : 3 versets à apprendre par cœur, frères et sœurs :
Seigneur, je n'ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ;
je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent.
Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ;
mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.

Espère le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 01 Oct 2024, 8:23 pm




Citation :
Évangile

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » (Mc 9, 38-43.45.47-48)
Alléluia. Alléluia.
Ta parole, Seigneur, est vérité ;
dans cette vérité, sanctifie-nous.
Alléluia. (cf. Jn 17, 17ba)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
Jean, l’un des Douze, disait à JESUS :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
JESUS répondit :
« Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous
est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.

Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou
une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Un peuple de prophètes | Homélie du 29 septembre 2024 à Neuilly-sur-Seine


« Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! ». Frères et sœurs, nous le croyons, ce cri, cet espoir, cette prière de Moïse sont pleinement accomplis dans le Christ. Car le jour de notre baptême, il a été proclamé : « désormais, tu es membre du corps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi ! ». Par la grâce de Dieu, nous sommes tous prophètes, c’est-à-dire capables non pas de deviner l’avenir, comme le funeste devin d’Astérix, mais d’accueillir et de partager la parole de Dieu, qui éclaire par la profondeur le sens de l’aventure humaine. Encore faut-il que nous vivions de ce don : c’est ce qui est en jeu dans la vie consacrée, dans la synodalité et dans l’évangélisation.

***

Prophétiser, c’est parfois parler mais c’est toujours vivre. Voilà ce dont témoigne la vie consacrée, celle de nos Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve en particulier. Dans cette chapelle, des fidèles viennent tous les mois invoquer Marie, la femme consacrée par excellence, pour les vocations, pour qu’en notre temps, des hommes et femmes, en réponse à l’appel de l’Esprit, acceptent de tout quitter pour rendre un témoignage prophétique à l’amour du Christ, lui qui a quitté son Père pour nous rejoindre par son incarnation, lui qui s’est donné totalement jusqu’au bout pour nous sauver par sa mort et sa résurrection. Lorsqu’il est authentique, lorsqu’il n’est abîmé ni par les « mites » ni par la « rouille » dont nous parle la deuxième lecture, ni par les scandales dénoncés par l’évangile, le témoignage de la vie consacrée constitue une véritable prophétie.

Il n’y a pas une seule manière d’être prophète. Dans la Bible, il y a Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel et les douze petits prophètes. Dans l’histoire de la vie consacrée, il y a toutes sortes de congrégations aux charismes les plus variés. Dans la vie de l’Église en général, il y a une diversité de missions, d’appels et d’états de vie. Notre marche commune, notre synodalité, ne cesse de s’enrichir de cette diversité, à condition qu’elle soit vraiment enracinée dans le Seigneur et tournée vers la mission.
« Celui qui fait un miracle en mon nom, dit JESUS, ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». La synodalité authentique, à laquelle vont à nouveau travailler tout au long du mois d’octobre près de quatre cents évêques et fidèles du monde entier réunis autour du Pape à Rome, est au service du « miracle » de l’amour, fondé sur le « nom » sauveur de JESUS, au-delà de toutes les jalousies spirituelles et de tous les affrontements de pouvoir, qui passent à côté de la vraie nature de l’Église.

Être prophète, c’est être missionnaire parce que d’abord on a écouté la Parole de Dieu. Voilà pourquoi tous les congrès mission s’ouvrent par des temps de prière. C’est « la loi du Seigneur », sa parole et non la nôtre, qui « est parfaite, qui redonne vie », comme nous l’avons chanté avec le psaume. C’est « la charte du Seigneur […] qui rend sages les simples ». Le terme d’origine grecque « prophète » traduit un mot hébreu qui signifie d’abord « voyant ». Le prophète est celui qui annonce ce qu’il a contemplé. C’est d’ailleurs le mot d’ordre des religieux dominicains, en charge de la Messe télévisée : transmettre les réalités contemplées. Les véritables prophètes ne sont pas des leaders solitaires sûrs de leurs intuitions individuelles mais des hommes et des femmes de prière qui fondent dans l’écoute fraternelle de la Parole de Dieu la force d’un témoignage à la fois personnel et communautaire, respectueux et audacieux.

***

Ce 29 septembre, l’Église célèbre les anges Michel, Gabriel et Raphaël, dont les noms signifient : « qui est comme Dieu ? », « force de Dieu » et « Dieu guérit ». Il y a une ressemblance entre les anges et les prophètes qui, les uns et les autres, contemplent la beauté de Dieu pour devenir ses messagers. A la manière et à la prière des anges, soyons donc toujours davantage des prophètes de la grandeur de Dieu, de la force de son amour, de sa puissance de guérison et de salut !

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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 08 Oct 2024, 8:41 pm



Citation :
Évangile

« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-16)
Alléluia. Alléluia.
Si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous ;
et en nous, son amour atteint la perfection.
Alléluia. (1 Jn 4, 12)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
des pharisiens abordèrent JESUS
et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient :
« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
JESUS leur répondit :
« Que vous a prescrit Moïse ? »
Ils lui dirent :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme
à condition d’établir un acte de répudiation. »
JESUS répliqua :
« C’est en raison de la dureté de vos cœurs
qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme.
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »
De retour à la maison,
les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
Il leur déclara :
« Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre
devient adultère envers elle.
Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre,
elle devient adultère. »

Des gens présentaient à JESUS des enfants
pour qu’il pose la main sur eux ;
mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, JESUS se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi,
ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis :
celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d’un enfant
n’y entrera pas. »
Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.

– Acclamons la Parole de Dieu.


La Voie de la guérison du cœur | Homélie du 6 octobre 2024 à Ingwiller


« De même que tout est mortel dans la nature, de même toute nature atteinte d’amour est mortellement atteinte de folie. » William Shakespeare. La littérature a chanté les difficultés de l’amour et nous avons tous personnellement expérimenté nos propres difficultés à aimer dans le vaste champ de nos relations humaines en famille, entre amis ou au travail etc... Nos relations sont tellement essentielles pour nous... et pourtant nous savons combien elles sont parfois difficiles ! Les chiffres du divorce en France parlent d’eux même, près de la moitié des mariages terminent par un divorce. 20/100 des Français disent souffrir de la solitude et en particulier les personnes âgées sont fortement concernées par cette souffrance relationnelle... La consommation massive d’antidépresseur (à la louche ¼ de la population en a pris au moins une fois) traduit également le mal être que certains d’entre nous peuvent traverser...Pas si simple d’aimer, pas si simple d'être aimé !

Cependant rien de nouveau sous le soleil ! Ce sont des problématiques similaires que les pharisiens mettent sur la table devant JESUS. Problème de couple, « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? ». Ils espèrent de l’extérieur une solution miracle à leurs problèmes de couples, lesquels puisent probablement leurs racines dans leur histoire et leur vie personnelle. Comme si le droit ou les règles extérieures allait résoudre les difficultés intérieures inhérentes à toutes relations humaines. Ils cherchent des solutions toutes faites pour se dispenser d'un véritable changement intérieur.

La question est d’en bas, mais la réponse sera d’en haut. JESUS ne rentre pas dans ce jeu interminable qui consiste à chercher des solutions extérieures à des problèmes intérieurs. JESUS élargit le regard, il ouvre le débat. « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création... Dieu les fit homme et femme”. JESUS renvoie au “commencement”, c’est dans cette direction qu’il faut regarder ! “Gloire au Père et au Fils, et au Saint Esprit comme il était au commencement”. “Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre”, “au commencement était le verbe”.
Il ne s’agit pas tant d’un “début”, d’un commencement chronologique, que du commencement de notre être, de la source de notre être, la source de toute vie, Le Verbe de Dieu, la deuxième personne du mystère de la Trinité. C’est au fond de nous-mêmes qu’il convient de se tourner pour trouver la réponse. Il faut se tourner vers l’intérieur. Combien de fois, résonne cette parole dans l’Ecriture Sainte : “convertissez-vous”. Retourne à l’intérieur, reviens à cette Présence de Dieu en toi.

Au dernier jour de la Création, le Septième jour, Dieu achève son œuvre en dévoilant cet “autre côté” de l'Adam. Nous pouvons lire dans “la côte” d'Adam son “autre côté”. Cet “os” signifiant symboliquement cette part, mystérieuse, cachée, essentielle, le féminin de l’être, l’Isha en hébreux. L’Adam (chacun de nous) devra désormais se tourner vers cette part, de son être, cette partie inconsciente, pour y trouver la présence de Dieu. Ce texte sacré sans égal nous révélait déjà cette mystérieuse profondeur de l’intériorité de l’Homme.

Combien de fois allons-nous demander des réponses toutes faites à monsieur le curé ? Il est vrai que les conseils sont importants, demander des avis autour de soi pour avancer lorsqu’une relation est difficile est pertinent, mais plus fondamentalement, JESUS vient nous donner la guérison du cœur, pour y voir plus clair, pour avoir la force de prendre la bonne décision, pour recevoir l’amour suffisant pour pardonner et se libérer de ce qui nous retient dans le passé et nous empêche d’avancer et de vivre le présent.
Dans le sacrement du Pardon, le prêtre nous impose les mains et dit la prière d’absolution, il fait descendre sur nous l’Amour infini de Dieu qui guérit ce qu’il y a de plus profond en nous et qui est bien souvent malade. Il suffit de demander cet amour, ce pardon en exprimant, en confessant ce qui en nous, est fermé à l’amour c’est à dire le péché. Incroyable cette puissance spirituelle qui nous est offerte par simple demande ! C’est l’amour qui guérit, demandons-le, il nous est donné dans ce sacrement de guérison.


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedLun 14 Oct 2024, 8:44 pm



Citation :
Évangile

« Vends ce que tu as et suis-moi » (Mc 10, 17-30)
Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
JESUS se mettait en route
quand un homme accourut
et, tombant à ses genoux, lui demanda :
« Bon Maître, que dois-je faire
pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
JESUS lui dit :
« Pourquoi dire que je suis bon ?
Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements :
Ne commets pas de meurtre,
ne commets pas d’adultère,
ne commets pas de vol,
ne porte pas de faux témoignage,
ne fais de tort à personne,
honore ton père et ta mère. »
L’homme répondit :
« Maître, tout cela, je l’ai observé
depuis ma jeunesse. »
JESUS posa son regard sur lui, et il l’aima.
Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends ce que tu as
et donne-le aux pauvres ;
alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre
et s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

Alors JESUS regarda autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile
à ceux qui possèdent des richesses
d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
JESUS reprenant la parole leur dit:
« Mes enfants, comme il est difficile
d’entrer dans le royaume de Dieu !
Il est plus facile à un chameau
de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés,
les disciples se demandaient entre eux :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
JESUS les regarde et dit:
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pas pour Dieu ;
car tout est possible à Dieu. »

Pierre se mit à dire à JESUS :
« Voici que nous avons tout quitté
pour te suivre. »
JESUS déclara :
« Amen, je vous le dis :
nul n’aura quitté,
à cause de moi et de l’Évangile,
une maison, des frères, des sœurs,
une mère, un père, des enfants ou une terre
sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple :
maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres,
avec des persécutions,
et, dans le monde à venir,
la vie éternelle. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



[Faire de notre monde une maison | Homélie du 13 octobre 2024 à Roquetas de Mar (Espagne)


Mes chers frères et sœurs de la paroisse de Saint Jean-Baptiste, dans le quartier de « las 200 Viviendas » de Roquetas de Mar, à Almeria, en Espagne.
Équipe de la Délégation diocésaine pour les migrants et les réfugiés.
Monsieur le curé, frères prêtres concélébrant et femmes consacrées, qui consacrez votre vie à tous ceux qui ont besoin de la tendresse de Dieu et de sa justice.
Communauté des « Missionnaires d'Afrique », incarnée au milieu de nos frères qui viennent des différentes nations du continent africain.
Je salue tout particulièrement toutes les personnes qui nous regardent sur la chaine du Jour du Seigneur, pour tous les francophones.

* * *

L'Évangile d'aujourd'hui se termine par une ferme conviction : « Dieu peut tout » et n'oublions pas que la puissance de Dieu, c'est l'AMOUR.
La plupart d'entre vous, qui venez de loin, avez senti très souvent que votre voyage n'avait pas de fin. Et vous avez lutté contre la soif, la chaleur, l'injustice et... solitude.
Le pire est peut-être de se retrouver seul, dans un pays étranger, sans son peuple et ses traditions, sans sa famille et ses amis, seulement avec sa langue, la seule qui reste pour vous diriger vers Dieu, qui entend les cris des affligés.
Votre expérience de vie, lorsque vous avez quitté votre terre, est la même que celle relatée par tant de textes de la Bible, si vous avez maintenu votre confiance en Dieu.
Notre père Abraham sortit, par un ordre divin, mais bientôt, comme la famine faisait rage dans le Négueb, il descendit en Égypte, comme le fit plus tard la famille de Jacob pour chercher de la nourriture, et là ils se multiplièrent.
La sainte famille s'est enfuie de Nazareth – pour retourner en Égypte – pour protéger leur fils persécuté, cherchant la sécurité dans un autre pays.
Il semble que les grands empires ou les grandes puissances, lorsqu'ils s'effondrent, cherchent des boucs émissaires pour justifier leur effondrement ou leur insuffisance.
Chère communauté, nous portons notre regard sur les récits bibliques qui font référence à des fuites de la mort, de recherches de subsistance et de sécurité pour leurs familles, de déportations massives, de guerres, de sécheresses persistantes, de persécutions... c'est notre propre histoire !

Cependant, Dieu reste fidèle, sa parole est pleine de conseils sur la façon d'accueillir et d’héberger les étrangers : n'oubliez pas que vous étiez aussi des étrangers, nous dit le Seigneur, alors traitez-les bien, comme l'un de vous, ne les opprimez pas, donnez-leur du pain et des vêtements, aidez-les pour qu'ils puissent continuer à vivre parmi vous. Croyez-moi, c'est la Parole de Dieu, mais je ne veux pas vous submerger de citations. Une seule suffit.
L'histoire d'Almería, de la même manière que l'histoire de l'humanité, est pleine de peuples, de cultures et de personnes qui, surtout, nous ont approchés par la mer. Dans notre diocèse, à l'heure actuelle, ils viennent de 145 nationalités.
Face à cette situation migratoire parfois sanglante, la seule solution est L’ACCUEIL. Nous ne sommes pas dans ce monde pour classer, étiqueter et finalement écarter, ou dans le pire des cas haïr.
Je ne suis pas naïf, je sais que ce n'est pas une tâche facile, mais notre mission est de faire de ce monde une MAISON et nous ne pouvons pas échouer dans cette tâche.
Nous croyons que nous sommes le point culminant de l'évolution, mais souvent nous agissons comme des êtres non évolués, en fait, nous nous retranchons dans nos propres châteaux défensifs, devenant juste cela, une tumeur sans avenir, vouée à l'annihilation.
Toute cette expérience a à voir avec la dignité de la personne. Celui qui donne et celui qui reçoit en sont tous dignes.
La dignité, chère communauté, est empathie et compassion (et c'est l'essence du cœur de notre Dieu, fait tendresse). C’est au moment où nous nous approchons, que nous devenons des prochains. Quand on ne pense plus tant à soi, mais aux autres. Nous devenons égaux.

Ceux qui se donnent – tout comme ceux qui viennent – sont des gens qui ont la DIGNITÉ, qui dépasse toute loi, qui surmonte tout mal, qui surpasse toute peur, qui met en jeu nos sensibilités et nos raisonnements.
Plus nous marchons sur les chemins de l'Évangile et plus nous connaissons le Christ, plus nous serons ouverts, moins nous regarderons nos intérêts, plus notre cœur sera grand, et nous accepterons, comme le Bon Samaritain, tous ceux que nous rencontrerons dans le fossé de la vie.
Je voudrais que nous gardions toujours dans notre cœur les paroles que Ruth dit à sa belle-mère, une famille de migrants, lorsqu'elle est laissée seule et retourne à Bethléem, la patrie de Naomi :
« Où que tu ailles, j'irai, je vivrai là où tu habites, car ton peuple est mon peuple et ton Dieu est mon Dieu, je mourrai là où tu mourras et ton pays m'accueillera. »
Parce que la Parole de Dieu est vivante et efficace, chacun de nous sera pour l'autre, le frère et la sœur dont nous avons besoin pour pouvoir marcher ensemble sur les chemins de l'espérance.

Tenez-Courage et avancez !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 22 Oct 2024, 8:20 pm



Citation :
Évangile

« Le Fils de l’homme est venu donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 35-45)
Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
s’approchent de JESUS et lui disent :
« Maître, ce que nous allons te demander,
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
Il leur dit :
« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent :
« Donne-nous de siéger,
l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ta gloire. »
JESUS leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire,
être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui dirent :
« Nous le pouvons. »
JESUS leur dit :
« La coupe que je vais boire, vous la boirez ;
et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé. »

Les dix autres, qui avaient entendu,
se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
JESUS les appela et leur dit :
« Vous le savez :
ceux que l’on regarde comme chefs des nations
les commandent en maîtres ;
les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur.
Celui qui veut être parmi vous le premier
sera l’esclave de tous :
car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Je ne me comprends pas | Homélie du 20 octobre 2024 à Souvigny


Frères et sœurs, est-ce que vous comprenez toujours ce que vous dites ? Vous m’avez bien entendu : ce que vous dites. « Oh, merci pour ce que tu m’as dit l’autre jour, ça m’a beaucoup aidé ! – ah bon ? » Ne vous est-il jamais arrivé qu’un ami vous remercie pour une parole, pour un conseil que vous ne pensez, honnêtement, ne jamais avoir dit ? Parfois, bien sûr, on est mal compris. Mais d’autres fois, on est mieux compris. Comme si celui à qui je m’adressais savais plus clairement que moi-même ce que je voulais dire. Comme s’il allait au bout de ce que je n’osais ou ne pouvais pas vraiment formuler. Non, nous ne comprenons pas toujours ce que nous disons, parce qu’assez souvent, nous disons plus que ce que nous pensions dire. Et c’est bien ainsi. Les autres, alors, nous aident à nous comprendre.

Pas étonnant donc que le Christ dise aujourd’hui à Jacques et à Jean : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. En fait, vous demandez bien plus que vous ne pensez. » JESUS ne les condamne pas. Il leur explique tout ce qui se cache dans leur audacieuse prière. La coupe à boire, le baptême où plonger. Et ce faisant, il reconnaît dans leur requête quelque chose d’une divine facture. Ces deux-là veulent être toujours avec lui, faut-il vraiment les en blâmer ? Non, leur souhait est légitime, inspiré.

Voyez-vous, ce que nous pouvons demander de plus urgent, de plus vital, pour nous, ou pour les autres, vient souvent de plus loin que nous. La prière pure et juste qui jaillit de nos cœurs, ou même, j’ose dire, de nos tripes, qu’elle soit une demande, un remerciement, une supplication… c’est celle aussi qui vient de Dieu. Plus c’est moi qui demande, plus c’est lui qui demande par moi. Des profondeurs de Dieu, la prière vient traverser mon cœur, pour déchirer les Cieux. Comme un cri dont je serais à la fois l’auteur et l’écho. Le cri du Fils qui s’exclame vers Dieu : « Abba, Père ! » Comment ce Père pourrait-il ignorer la voix de son Christ lorsqu’elle résonne si fort dans nos prières ferventes ?

Ce cri a bien des formes. C’est une aspiration qui paraît insensée, comme aujourd’hui pour les fils de Zébédée, comme aussi fut la prière de tant de saint et de sainte : Thérèse de Lisieux voulait être l’amour au cœur de l’Eglise, quelle folie ! Quelle foi ! C’est un souhait qui semble impossible : une réconciliation après des années de brouille, la guérison d’une maladie implacable, et puis, bien sûr, la paix.

« Que vienne la paix Seigneur ! – Vous ne savez pas ce que vous demandez ! » Non, assurément. Du fond de nos entrailles ébranlées par tant de souffrance monte la révolte même de Dieu, éploré par tous ces morts. Nous ne savons pas où nous conduira la prière pour la paix. Quel calice elle nous fera boire, dans quel baptême elle nous plongera.

C’est sa prière, et c’est la mienne. Me voilà intercédant avec JESUS, grand prêtre, auprès de son Père. Quand bien même je prierais pour un autre que moi, quand bien même je demanderais pour le vaste monde, les pays lointains, si cette prière est le fruit de la voix de Dieu surgissant de mon être, alors elle m’emportera telle les flots en furie, pour me plonger pour Dieu dans le combat incessant de celui qui s’est chargé de nos fautes pour les pardonner toutes. La prière, forcément, nous mènera à quelque sacrifice, prolongeant pour ainsi dire l’offrande du Fils à son Père, nous constituant descendants de l’Agneau triomphant, immolé. La prière est dangereuse, car elle nous convertit.

Alors écoutons, frères et sœurs, ce que Dieu a compris de ce que nous lui demandons. Il est cet ami dont nous avons besoin pour savoir ce que nous désirons vraiment, il complète de son Verbe nos paroles fragiles et confond notre orgueil par son humilité. Prie, convertis-toi et sois apôtre !


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedLun 28 Oct 2024, 8:38 pm




Citation :
Évangile

« Rabbouni, que je retrouve la vue » (Mc 10, 46b-52)

Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ JESUS, a détruit la mort,
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
tandis que JESUS sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait,
était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était JESUS de Nazareth,
il se mit à crier :
« Fils de David, JESUS, prends pitié de moi ! »
Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire,
mais il criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
JESUS s’arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l’aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ;
il t’appelle. »
L’aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers JESUS.
Prenant la parole, JESUS lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit :
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
Et JESUS lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait JESUS sur le chemin.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Les disciples et l’aveugle | Homélie du 27 octobre 2024 à Assesse (Belgique)

On aimerait tant que les chrétiens se taisent, surtout s’ils ne disent pas ce qui plaît, s’ils proclament ce qui dérange. On préférerait une Église de sacristie. Mais n’est-ce pas aussi : « Nous, chrétiens, aimerions tant une Église de sacristie, qui reste bien dans son cocon bien chaud, qui ne dise rien ou ne fasse rien qui dérange ou qui ne plaît pas. » Avouons que c’est très confortable d’être une petite communauté chaleureuse, aimée de tous, sans bruit, sans vagues, utilisant et langue de bois et langue de buis.

Voilà JESUS à Jéricho ! Ça grouille de Romains partout : normal, c’est une énorme garnison surmontée par une forteresse. Il faut se faire tout petit. Mais voilà que quelqu’un crie, non pas chuchote, mais crie, hurle : « Fils de David ! » Les Juifs le savent, mais les occupants aussi : Fils de David égale Messie ; ce Messie qui va bouter les Romains dehors. « Ce n’est pas raisonnable, c’est risqué, on va nous détester ; par pitié, tais-toi ! » Mais il continue de plus belle.

Mes amis,
Fondamentalement, nous sommes et les disciples et l’aveugle. Au secret de notre cœur, nous sommes Bartimée. Nous voulons tout donner, tout faire, tout vivre avec JESUS ; nous savons si bien qu’il est celui qui nous met debout, qui nous remet sur la route. Avec la lecture du prophète, nous savons que son Père est notre père et que nous sommes fils et filles aînés, bien-aimés de ce père ; avec le psaume, nous chantons les merveilles que le Seigneur fait pour nous. Oui, Seigneur, tu es vraiment le Fils de David, le sauveur du monde, celui qui peut me remettre debout … et en même temps, qu’il est difficile d’oser se reconnaître de toi au cœur de notre quotidien ; de nous laisser pousser par le vent de l’Esprit. « Taisons-nous, pas de vagues ! »

Que va faire JESUS ? Il vient au secours et des disciples et de l’aveugle. Aux disciples il dit : « Appelez-le » ; il nous remet en mouvement, il hisse les voiles de nos existences pour que l’Esprit les gonfle. Il aurait pu appeler Bartimée tout seul, mais non, toi qui es ici, toi qui nous regardes « appelle-le », et du coup, voilà que le vent de Pentecôte revient en eux ; voilà que les froussards d’il y a quelques instants, sont remis en confiance et disent des paroles de confiance : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » C’est déjà comme une première Pentecôte : « chacun les entendait dans sa langue ». Bartimée voit la confiance des disciples et entre dans la confiance : il bondit, comme la gazelle de la Bien-aimée au Cantique des Cantiques.

Et de la même manière qu’il a impliqué les disciples, voilà que c’est le tour du fils de Timée que nous sommes aussi d’être partie prenante : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » « M’enfin, JESUS, tu vois bien que je suis aveugle ! Question idiote, non ? » « Veux-tu vraiment guérir, voir et on pourrait continuer, entendre, marcher, être debout, ressusciter ? » « Oui, Seigneur, je viens de t’appeler Messie, je te demande de me prendre en pitié, mais ça veut dire quoi dans ma vie ? » Tendre délicatesse du Fils de l’Homme, pédagogie de Celui qui veut nous faire descendre au plus profond de nous-mêmes : quelle est ta faim, ta soif profondes ? Creuse et creuse encore. Tout au fond, se trouve une source et tu n’auras plus jamais soif.

Va, ta foi, ta confiance en moi t’a sauvé.

Va ! Tu étais assis, tu as bondi et te voilà debout, ressuscité.

Va ! Tu étais au bord du chemin et te voilà sur le chemin. « Je suis le chemin, la vérité et la vie ». Ne cherche pas la route, c’est moi, regarde-moi simplement, mets tes pas dans mes pas.

Va ! Tu étais seul et te voilà en compagnie des disciples ; tu découvres le mystère de l’Église, froussarde parfois, audacieuse et confiante parfois, mais toujours sur la route derrière celui qui est la route. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Il nous donne une aide semblable à nous.

Va ! Tu étais dans la ville la plus basse du monde, bien plus basse que le niveau de la mer, que le niveau de la mort et tu vas marcher, à sa suite, vers la haute cité de Jérusalem, la ville de Dieu, « ville où tout ensemble ne fait qu’un ».

Va ! C’est à Jéricho que le Peuple élu est entré dans la Terre promise, passant ainsi de la mort à la vie … et tu vas vers la ville où ton Maître, lui, va passer de la vie à la mort. Alors ?

Confiance, ta foi t’a sauvé ! Celui qui était mort, non pas sur le bord du chemin, mais hors-les-murs, c’est fort semblable, a fait confiance à son Père : « en tes mains, je remets mon esprit » et il est revenu à la vie. Et là où il y avait le tombeau, il y aura aussi très bientôt le tombeau vide.

Bienheureux disciples que nous sommes, bienheureuse Église que nous sommes qui, par JESUS, passons de la peur à la confiance. « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».

Bienheureux fils de Timée que nous sommes aussi, qui quitte déjà le noir tombeau de la cécité pour la lumière de Pâques. Elles brillent déjà les lumières du sabbat, les lumières de Pâques, car « Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. »

Amen.



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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedLun 04 Nov 2024, 9:17 pm




Citation :
Évangile

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain » (Mc 12, 28b-34)
Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
un scribe s’avança vers JESUS pour lui demander :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
JESUS lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.
Et voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as dit vrai :
Dieu est l’Unique
et il n’y en a pas d’autre que lui.
L’aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
JESUS, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse,
lui dit :
« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n’osait plus l’interroger.

– Acclamons la Parole de Dieu.



Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur | Homélie du 3 novembre 2024 à Chaumes-en-Brie

« Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. »


Aimer pour mettre en pratique. Et mettre en pratique en aimant. Telles me semblent être le cœur de cette Parole de Dieu que nous venons d’entendre avec beaucoup d’intériorité.
Aimer, facile à dire… Le mettre en pratique, c’est beaucoup plus dur… Mais sans cela, cet amour-là ne sont que des mots.

Le livre du Deutéronome nous donne une clé pour cela : toute mise en pratique commence par l’écoute.
D’abord écouter la Parole de Dieu. Écouter aussi ce que je suis dans le mystère de toute ma vie, du commencement jusqu’à son terme. Écouter les autres également : mon conjoint, mon enfant, mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs. Les écouter dans le réel de leurs vies, en n’imaginant pas ce qu’ils doivent être, mais en aimant ce qu’ils sont. Pour qu’ils deviennent meilleurs.
Et plus j’écoute pour mieux aimer, plus je suis invité à remonter vers la source de toute relation vraie et humble, celle qu’a vécue par le Christ.

Si j’écoute le Seigneur, si je l’aime en vérité, il deviendra ma forteresse.
Et je serai sauvé de mes ennemis, comme nous dit le psaume 17. Comment ? En posant sur eux des actes concrets de respect, de bonté et de pardon. En tentant d’avoir sur ces personnes le même regard que Dieu a sur eux. C’est cela mettre en pratique…

« Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. »
Mais, me direz-vous, comment aimer vraiment son prochain comme nous-mêmes avec tout le poids de nos histoires blessées ?

Quand la lettre aux Hébreux nous invite à avoir les yeux tournés vers le Christ, c’est pour découvrir précisément comment le Christ nous aime. Y compris ceux qui ne nous semblent pas spécialement aimables. Parce qu’ils ont une vie cabossée. Parce qu’ils sont prisonniers de leurs histoires douloureuses.

En découvrant combien le Christ aime toute personne, nous sommes invités à regarder comment il le met lui-même en pratique. Notamment en nous donnant son pardon, là où nos vies sont blessées. Pour que nous fassions de même.

J’aime bien ce scribe de l’évangile. Il me ressemble. Il nous ressemble. « Bon maître, quel est le premier des commandements ? » La réponse de JESUS est claire : « Mon commandement le voici : aime le Seigneur de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même. »
Il lui commande d’aimer ! C’est étonnant, n’est-ce pas…

Mais c’est pour mieux découvrir combien je suis aimé, gracié. Et aussi comment Dieu Lui-même met en pratique son amour en me pardonnant.

Je peux ne pas douter de Dieu pour m’accorder son pardon quoique j’ai fait. Mais je peux douter de moi-même d’être vraiment capable de recevoir ce don divin.

A force de donner le sacrement de réconciliation et de le recevoir moi-même, j’aime de plus en plus ce magnifique sacrement.

Mais cela a été un long chemin pour moi. Parce que je voyais dans mon éducation, ma vie de chrétien, que ce don avait été transformé en un instrument de culpabilisation. Conséquence du jansénisme sans doute qui a fini par me faire croire que je dois pratiquer et faire de bonnes œuvres pour être aimé, sauvé et pardonné !

Alors que la foi au Christ me dit exactement l’inverse : parce que je suis aimé et de ce fait parce que je suis pardonné gratuitement par le Christ, qui a donné sa vie pour moi et pour toute personne, c’est pour cela que je suis invité à mettre en pratique ce don, en faisant du bien. En pardonnant à mon tour.

Voyez, je deviens responsable de ce par-don, ce don que je ne peux pas me donner moi-même. Pour vivre autrement. En homme proche du Royaume.

Quand j’ouvre le sacrement de réconciliation à une personne venant « se confesser », je l’accueille toujours en lui disant :

Que Dieu vous donne la joie de recevoir sa miséricorde. Elle vous est donnée sans aucune condition. A vous de la transformer en beaucoup de bonté pour les autres et aussi pour vous-mêmes. Car il est important d’être miséricordieux envers soi-même pour pouvoir l’être avec les autres !

Et je comprends mieux combien je suis responsable de ce don reçu quand je prends l’image du rugby. Je l’ai un peu pratiqué quand j’étais ado. Quand on marque un essai -c’est le pardon-, il faut transformer l’essai : c’est notre mise en pratique, notre responsabilité. Ce don m’invite à me consacrer moi aussi, comme le Christ, au service des autres. A leur faire du bien.

Oui, tout cela vaut mieux que tous les sacrifices. Et cela me rapproche du Royaume de Dieu. Me rapproche de moi-même et de mes compagnons de vie que j’ai appris à regarder comme Dieu les regarde. Jusque dans le pardon.

« Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. »


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MessageSujet: Re: L'Homélie   L'Homélie - Page 23 Icon_minipostedMar 12 Nov 2024, 8:34 pm



Citation :

Évangile
« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)
Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc


En ce temps-là,
dans son enseignement, JESUS disait aux foules :
« Méfiez-vous des scribes,
qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat
et qui aiment les salutations sur les places publiques,
les sièges d’honneur dans les synagogues,
et les places d’honneur dans les dîners.
Ils dévorent les biens des veuves
et, pour l’apparence, ils font de longues prières :
ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »

JESUS s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor,
et regardait comment la foule y mettait de l’argent.
Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s’avança
et mit deux petites pièces de monnaie.
JESUS appela ses disciples et leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le Trésor
plus que tous les autres.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu,
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle possédait,
tout ce qu’elle avait pour vivre. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



L’obole de la veuve | Homélie du 10 novembre 2024 à Lourdes


Frères évêques, évidemment, nous prenons pour nous, en ce dimanche, la parole du Seigneur : « Méfiez-vous des scribes ». Nous savons bien que l’évangéliste ne l’a pas recueillie seulement pour transporter à travers le temps le jugement sévère de JESUS sur les scribes, commentateurs de la Torah, de son temps. Saint Marc a relevé ces mots pour nous, pour tous ceux qui auraient à exercer une autorité dans l’Église, pour tous ceux qui, au long des âges, seraient susceptibles de porter des vêtements d’apparat -et nos chasubles en sont sans doute-, et de se voir proposer des places d’honneur qu’ils courent toujours le risque de finir par considérer comme un droit acquis.

Réunis en assemblée plénière et concluant celle-ci ce matin avec vous, frères et sœurs, nous acceptons de bon cœur que ces paroles du Seigneur s’appliquent à nous au premier chef. Nous le faisons d’autant plus volontiers que le synode qui s’est conclu il y a deux semaines, après un temps de consultation de l’Église entière, un temps d’élaboration par pays et par continent et deux sessions romaines, a mis ou remis au cœur de la vie de l’Église et de ses fonctionnements concrets la synodalité, c’est-à-dire l’écoute commune de ce que Dieu par l’Esprit-Saint veut dire aux Églises. Le pape François, nous ne l’oublions pas, a voulu relancer la synodalité comme remède propre à l’Église contre toute forme de cléricalisme, toute manière pour quiconque a une fonction dans l’Église, mais au premier chef ceux qui sont ordonnés dans le ministère apostolique, de s’approprier sa mission et de la faire servir à sa propre promotion, à son bon vouloir, pire à son propre désir.

Nous nous réunissons ici à Lourdes deux fois par an non pas pour nous entreregarder de manière narcissique comme les membres d’un club sélectif mais pour nous relancer mutuellement dans la mission qui est la nôtre. Tout en sachant que l’avertissement du Seigneur peut nous viser au premier chef, qu’il est en tout cas compris ainsi, nous osons dire qu’il vaut pour tout baptisé. Notre baptême et notre confirmation à tous ne sauraient être des vêtements d’apparat qui nous vaudraient à tous des honneurs et sièges réservés au banquet du Père. Ils sont une robe d’exigence, ils nous convoquent tous à une humilité plus grande. Ils ne font pas de nous des « gens bien » qui auraient un privilège à faire valoir. Baptême et confirmation nous appellent tous à examiner avec lucidité ce que nous donnons de nous-mêmes et ce que nous cherchons à conserver ou à récupérer plus ou moins subtilement.

Aussitôt après l’avertissement donné par JESUS, saint Marc rapporte l’admiration de celui-ci devant le don de la veuve. JESUS la donne en exemple à ses disciples, à nous tous donc, baptisés et confirmés, quel que soit notre état de vie ou notre statut dans l’Église. Nous pouvons comprendre ceci : JESUS ne nous demande pas de donner de grosses sommes pour faire des offrandes à Dieu ; il nous demande de nous donner, tous et toutes, chacune et chacun, tout entier. Il nous appelle à nous risquer nous-mêmes pour la gloire de Dieu et son service. Notons bien qu’il ne méprise pas les dons des riches : leurs dons sont nécessaires pour que le grand bien du Temple puisse exister et fonctionner. Mais les gros dons ne sont pas exemplaires ; est exemplaire celle qui donne « tout ce qu’elle a pour vivre », celle qui met son être à la disposition de Dieu. Dieu, en JESUS, ne s’intéresse ni au statut social, ni à la longueur des prières, ni aux discours ; il a des yeux pour voir ce que chacun et chacune donne de lui-même en vérité. La synodalité, frères et sœurs, si nous continuons à réfléchir à cette thématique, n’est pas d’abord dans le partage des compétences, encore que celui-ci soit utile (il est utile à toutes les organisations humaines quelles qu’elles soient). Le fondement de la synodalité est que tous, de tout état de vie et de tout statut social, nous risquions pour Dieu ce qui nous fait être.

JESUS, lui, a vécu ce don. L’obole qu’il jette dans le trésor du Temple, c’est lui-même, tout lui-même, sans réserve, depuis son être de Fils éternel jusqu’à son corps et sa chair la plus intime. Il n’y a rien qu’il réclame pour lui. C’est pour cela, explique la lettre aux Hébreux, qu’il n’a pas à s’offrir plusieurs fois. Il n’a pas offert quelque chose qui serait tant soit peu à distance de lui. Il s’est offert lui-même et selon une telle totalité qu’il n’y a aucun sens à imaginer une réitération. Il a tout jeté pour nous dans la balance, sans regret, sans compter. En la veuve du Temple, il reconnaît le chemin sur lequel le Père l’attend. C’est parce qu’il y a dans l’humanité de tels dons de soi qu’il vaut la peine qu’il aille jusqu’au bout, et lui vient pour que le moindre geste en ce sens, venu des pécheurs que nous sommes, si incomplet soit-il, puisse valoir pour la vérité de chaque être humain. Lui nous rejoint au fond de nos libertés. Lui nous inclut en lui. Lui, en s’offrant lui-même une seule fois, « enlève les péchés de la multitude ». Le fondement solide de la synodalité n’est pas seulement ce que nous y mettons mais le regard du Seigneur qui voit le fond des cœurs et appelle à lui le don de nous-mêmes que nous pouvons faire.

Frères et sœurs, notre assemblée plénière d’automne s’était ouverte par l’accueil de l’Archevêque majeur des Gréco-Catholiques ukrainiens, Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk. En lui, nous évêques, reconnaissons un frère engagé en première ligne dans la lutte contre le mystère d’iniquité et chargé de fortifier et de conforter ceux et celles qui lui sont confiés. En lui, nous avons admiré ce que nos frères et sœurs d’Ukraine engagent d’eux-mêmes en luttant pour leur liberté, pour le droit à la vérité et à la justice. Nous avons échangé aussi avec des archevêques africains : il s’agissait que nous approfondissions nos relations comme échanges de dons entre Églises sœurs. Nous avons reçu les responsables des mouvements scouts : nous rendons grâce à Dieu pour tant de jeunes qui donnent de leur temps pour les plus jeunes qu’eux et qui se construisent en apprenant à donner d’eux-mêmes. Nous avons travaillé au dispositif à mettre en œuvre pour les personnes victimes d’abus dans l’Église à l’âge adulte. Tous les sujets nous renvoient à notre mission fondamentale : offrir à tous l’exemple et la grâce du Christ JESUS, et le faire collégialement, car ce service ne doit pas être pour chacun une recherche de soi, ni collectivement un privilège de caste, il doit être un apprentissage constant, porté par l’ensemble du peuple de Dieu, du don de soi en vérité, dans la contemplation de JESUS en qui Dieu nous aime jusqu’au bout.

Nous célébrons cette Messe en portant celles et ceux qui souffrent en ce moment de la guerre, de la violence, de la brutalité dont les êtres humains sont capables, en Ukraine, au Soudan, à l’Est de la République démocratique du Congo, au Myamar, en Arménie, en tant et tant d’autres lieux sans doute. Il y a en ce moment beaucoup de veuves et d’orphelins à Sarepta et au Liban, à Gaza et en Israël, en Ukraine et en Russie, en Arménie et au Congo ou au Soudan, et il y a des veufs aussi. L’histoire retient facilement le nom des puissants et des forts ; en célébrant l’Eucharistie de JESUS, nous savons que l’histoire véritable est tissée par l’obole de celles et ceux qui engagent leur vie, le sachant ou ne le sachant pas, et en qui le Christ peut se reconnaître lui-même. Nous supplions pour que tant de douleurs et de souffrances soient retournées en œuvre de justice, de vérité, de respect mutuel, de réconciliation et de paix. Amen !



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Citation :
Évangile

« Il rassemblera les élus des quatre coins du monde » (Mc 13, 24-32)
Alléluia. Alléluia.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous pourrez vous tenir debout devant le Fils de l’homme.
Alléluia. (cf. Lc 21, 36)

Évangile de JESUS Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
JESUS parlait à ses disciples de sa venue :
« En ces jours-là,
après une grande détresse,
le soleil s’obscurcira
et la lune ne donnera plus sa clarté ;
les étoiles tomberont du ciel,
et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées
avec grande puissance et avec gloire.
Il enverra les anges
pour rassembler les élus des quatre coins du monde,
depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.

Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier :
dès que ses branches deviennent tendres
et que sortent les feuilles,
vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi,
lorsque vous verrez arriver cela,
sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis :
cette génération ne passera pas
avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront,
mes paroles ne passeront pas.
Quant à ce jour et à cette heure-là,
nul ne les connaît,
pas même les anges dans le ciel,
pas même le Fils,
mais seulement le Père. »

– Acclamons la Parole de Dieu.



Il est ressorti immortel du grand combat | Homélie du 17 novembre 2024 à Seppois-le-Bas


Voici une histoire alsacienne. Vraie. Avec ma famille, nous avons vécu à Strasbourg. — Je sais, c’est très loin de Seppois-le-Bas, mais vous allez comprendre. Donc, nous avons vécu à Strasbourg. Et nous avons été très heureux dans ce pays des merveilles qu’est l’Alsace. Toutefois… Mon père était de Paris, et ma mère d’Avignon. Il y a eu, disons, un petit choc culturel. Qui a commencé le jour exact de notre arrivée, quand le propriétaire de notre appartement, au terme de la visite, a dit à ma mère : « Et là, c’est le placard à drapeaux. — Le quoi ? — Le placard à drapeaux. » Un placard, en effet, plein de drapeaux. Pour pavoiser nos balcons, comme tous nos voisins, le 11 novembre, le 8 mai, le 14 juillet. Parce qu’en Alsace, on ne plaisante pas avec ces choses-là.

Et c’est ainsi que j’ai découvert une mémoire concrète, vive, charnelle, de trois guerres et deux libérations. Une par génération. Comme si, en Alsace, on se rappelait à la fois que le pire peut arriver dans chaque vie, et que dans chaque vie, le salut advient après le drame.

C’est ce que nous célébrons ici avec vous. Le 19 novembre 1944, il y aura quatre-vingts ans dans deux jours, les soldats du régiment d’infanterie coloniale du Maroc étaient les premiers soldats français à entrer, par Seppois-le-Bas, en Alsace occupée. Après cinq ans de souffrances, cinq années noires où le monde a paru, au sens propre, s’effondrer dans les flammes, les marsouins du R. I. C. M. apparaissaient ici même, dans ce village et les drapeaux pouvaient ressortir du placard.

Or les lectures de ce jour sont elles aussi des leçons d’effondrement et de renaissance. Elles peuvent paraître menaçantes : elles ne font que dire, à leur manière, la vérité de l’histoire et de la vie des hommes.
La vérité, c’est que tout homme, toute femme, est confronté une ou plusieurs fois dans sa vie, en petit ou en grand, au drame, au deuil, à l’effondrement. Il n’est même pas besoin de remonter à 1944. Il suffit de regarder autour de nous, aujourd’hui, en ce moment. Drones et explosions, raz-de-marée et épidémies… Mais nous croyons, nous, que du drame qui marque chaque vie, nous ressortons vivants. Blessés peut-être, mais vivants. Comme le Christ lui-même, tout homme est appelé à traverser l’épreuve du feu et à en ressortir. Comme le dit la devise de votre régiment, Recedit immortalis certamine magno, « Il est ressorti immortel du grand combat ».

Je ne dis pas cela à la légère. Si ma génération n’a pas connu la guerre, tout homme, toute femme peut éprouver, a déjà éprouvé l’adversité, la perte des repères, la maladie, la tentation du désespoir, quand toutes les étoiles du ciel sont éteintes. Moi aussi. C’est ainsi qu’est faite notre vie.

Mais nous croyons, si j’ose dire, que des marsouins tannés par le long chemin de Rabat à l’Alsace vont surgir au-delà de la haie. Nous croyons que l’aube va se lever au bout de la nuit la plus noire. Nous croyons que nous allons ressortir vivants de nos épreuves et nous le croyons parce que le Christ, notre frère aîné, le premier d’entre nous, a rejailli immortel du grand combat.

Pour le petit garçon de sept ans que j’étais, la leçon du placard à drapeaux était rude et, en réalité, incompréhensible. Pour notre propriétaire, elle était très concrète. Il avait, lui, connu la guerre et la Libération. Pour l’homme de cinquante ans que je suis, ce n’est plus une énigme, c’est une expérience. Comme nous tous, j’ai été atteint dans ma chair et dans mon cœur. Et comme nous tous, j’espère, j’espère de toutes mes forces, que le jour viendra où je hisserai le drapeau du Salut ; que les cloches sonneront comme sonnent les cloches d’Alsace aux anniversaires de libération ; comme elles sonnent chaque dimanche pour nous rappeler que, le premier d’entre nous, le Christ a triomphé de la grande épreuve, et qu’il est vivant.


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